mardi 29 novembre 2011

Égypte : en attendant le prochain Pharaon

Coups de dent N° 139 

"Nous ne permettrons pas à un quelconque individu ou une quelconque partie de faire pression sur les forces armées" : cette phrase historique a été prononcée dimanche par le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui Soliman, Grand Mamamouchi* qui, le 11 février dernier, a pris “provisoirement” la place du Pharaon déchu à la tête du Conseil supérieur des forces armées, le SCAF, dont le nom claque comme une insulte aux oreilles du peuple égyptien en colère. Ce peuple vient de lancer la phase 2.0 de sa révolution le samedi 19 novembre, qui a déjà coûté la vie à des dizaines de héros anonymes. Lire la suite

 

samedi 26 novembre 2011

L'Egypte paniquée par les gaz utilisés contre les manifestants place Tahrir

La Liberté"par Sid Ahmed Hammouche et Pierre-André Sieber, 26/11/2011

Armes chimiques ou simples lacrymogènes ? Les gaz utilisés par les forces de l'ordre provoquent saignements, spasmes et divers troubles. Et mettent l’Égypte en émoi.

Un manifestant inhale un remède contre l'asthmE près de la place Tahrir vendredi (Amr Dalsh/Reuters)

(Du Caire) Quel gaz les forces de l'ordre ont-elles utilisé sur la place Tahrir pour disperser les manifestants ? Sur le terrain, de nombreux témoignages, notamment de médecins, décrivent des effets assez terrifiants, comme des troubles neurologiques. « C'est comme si les yeux allaient sortir des orbites », décrit un insurgé gazé, victime de troubles respiratoires et de perte de la vue.
Dans une vidéo postée sur Facebook, on voit une personne à terre secouée de spasmes.
Le site d'information indépendant égyptien Bikyamasr.com dévoile une photo de cartouche tirée par la police et les militaires contenant un gaz lacrymogène très agressif, le « CR » (dibenzoxazepine), décrit comme six à dix fois plus puissant que le gaz lacrymogène « CS » (dichlorobenzal et dérivés), employé en France notamment.
«C’est comme si les yeux allaient sortir des orbites», décrit un insurgé gazé s
«C’est comme si les yeux allaient sortir des orbites», décrit un insurgé gazé sur la place Al-Tahrir. keystone

Fumée jaune et fumée blanche

Un mort au Caire au petit matin
Un manifestant a été tué samedi au Caire dans des affrontements entre la police et des militants qui bloquaient l'entrée du siège du gouvernement. C'est la première victime depuis la trêve conclue jeudi entre la police anti-émeutes et les manifestants. Rue89
Sur la photo diffusée par le site d'information égyptien, on peut lire que le fabricant est américain, Combined Tactical Systems basé à Jamestown (Pennsylvanie, USA). Mais cette firme ne donne aucune information à la presse. La branche du lacrymogène aime conserver une certaine opacité.
On se souvient de la cargaison française à destination de la Tunisie repérée à Roissy au début des révoltes... La livraison avait toutes les autorisations légales.
La France n'achemine plus ce matériel dans les pays du Maghreb, au Moyen-Orient ou en Afrique depuis qu'on débuté les révoltes du Printemps arabe.
Un contact tenté par La Liberté avec un producteur français de gaz lacrymogène autorisé n'a rien donné.
Un professionnel de la branche actif en France – qui souhaite garder l'anonymat – s'étonne toutefois des effets décrits par les gaz utilisés sur la place Al-Tahrir pense qu'il ne s'agit pas de lacrymogène usuel, ce dernier ne provoquant pas de troubles neurologiques.
Même si, comme le rapporte Bikyamasr.com, il s'agirait de cartouches périmées depuis plusieurs années.
C'est aussi l'avis de spécialistes en Suisse. « Il y a trois sortes de gaz lacrymogènes : le CR, le CS et le CN », explique Hugo Kupferschmidt, directeur du Centre d'information toxicologique basé à Zurich :
« Les cartouches de gaz CR dégagent normalement une fumée jaune, or celles aperçues à la télévision émettaient de la fumée blanche. »
Selon lui, les gaz lacrymogènes usuels, même fortement dosés, ne provoquent pas de troubles neurologiques :
« Les effets décrits me font penser que les cartouches employées contenaient des gaz de type nervins, qui sont de vraies armes chimiques de guerre. [...]
Il s'agit peut-être d'un produit semblable à celui utilisé par les forces spéciales russes lors de la prise d'otage du théâtre de la Doubrovka de Moscou du 23 octobre 2002. »

Des tirs de lacrymo à bout portant

L'utilisation de gaz nervins qui peuvent provoquer des lésions aux poumons, cœur et foie, c'est aussi ce qu'a avancé le prix Nobel de la paix Mohammed el-Baradei sur Twitter le 22 novembre. Le candidat déclaré à l'élection présidentielle prévue avant fin juin 2012 en Égypte a dénoncé la violence dont ont fait preuve les forces de l'ordre :
« Du gaz lacrymogène contenant des agents inervants et des balles réelles sont utilisés contre les civils à Tahrir, c'est un massacre. »
Human Rights Watch affirme aussi que des tirs de lacrymogènes effectués à bout portant ont tué des manifestants sur le coup.
Voilà ce qui met l'Egypte en ébullition, en plus de la contestation du pouvoir militaire et les désillusions à la suite du discours du maréchal Tantaoui. Dans le pays, une forte polémique au sujet de l'emploi de ces gaz prohibés a éclaté. L'armée tente de s'en laver les mains et le ministère de la Santé égyptien dément formellement l'utilisation de tels moyens.

Effets à long terme

Mais ce qui inquiète, c'est que les gens subissent depuis cinq jours les tirs de ces gaz. Quels sont les effets à long terme ? Un professeur en neurologie de l'université Ain-Shams du Caire, contacté par nos soins, a testé les effets sur lui en s'exposant longuement sur la place Tahrir :
« Il provoque plusieurs symptômes tels que des crises convulsives, des spasmes oculaires et une détresse respiratoire. »
Selon ce spécialiste, le type de gaz utilisé est encore indéterminé, mais il est certainement plus corrosif que celui qui a été utilisé par les forces de Moubarak en janvier. Il invite les Égyptiens à collecter le maximum de vidéos et de douilles possible pour d'éventuelles poursuites judiciaires.

Un masque d'hôpital ne suffit pas

Recettes de révolutionnaire
Pour lutter contre les effets des gaz utilisés par les forces de l'ordre, les manifestants rivalisent d'imagination. Sur Facebook, un jeune donne la recette d'une solution pour spray à base de levure de malt. D'autres misent sur le bicarbonate de soude, le Synthol, ou même du vinagre et des oignons.
Contactée par téléphone, Sibiya a dû fuir son appartement situé à proximité de la rue Mohamed Mahmoud, à côté de l'université américaine du Caire, là où se déroulent les affrontements. « Un masque d'hôpital ne peut pas vous sauver de ce gaz », explique-t-elle :
« Les enfants portant aussi un masque sont très fortement incommodés. Il y a tellement de gaz que les premiers jours, on ne pouvait pas ouvrir les fenêtres de la maison. Au deuxième jour, nous avons été obligés de quitter l'appartement. »
Elle poursuit :
Et dire que depuis cinq jours, les bombes de gaz pleuvent sur la rue Mohamed-Mahmoud ! Dès les premiers jours nous avons eu des nausées, des maux de têtes. Aujourd'hui, on a les yeux gonflés de sang.
Les petits sont complètement perturbés. Ils sont stressés et agités de tremblements comme s'ils subissaient en continu des crises semblables à l'épilepsie. »
Quant à Salem al-Chirabi, animateur culturel, il ne quitte plus son masque à gaz :
« On panique. On dit que le gaz est cancérigène, qu'on va crever ! Je me suis déjà évanoui. J'ai vu des amis faire des crises. Certains accusent le gouvernement égyptien d'utiliser des armes chimiques contre nous.
Aujourd'hui il y a plus de 400 personnes dans un état grave. La police a même balancé des gaz dans les bouches d'aérations du métro de la place Al-Tahrir pour nous intoxiquer. »

« J'ai perdu conscience et puis vomi du sang »

Magda, une étudiante de 23 ans, a également été prise au piège dans un nuage de gaz lacrymogène. « Je suis tombée comme une mouche », déclare-t-elle au bout du fil.
« Des gens m'ont évacuée sur une moto. J'ai été aspergée par un liquide et j'ai repris conscience difficilement, comme si je venais de sortir d'une narcose complète. J'ai vomi du sang.
Oui, le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées, nous fait vomir du sang. Alors moi, j'ai décidé de mourir sur la place Al-Tahrir pour libérer le pays de la junte militaire. »
Autre cas encore, Rania, membre du comité révolutionnaire. « L'air est irrespirable sur la place Tahrir », peste-t-elle au téléphone :
« Il y a cette odeur de gaz qui est si forte qu'il est impossible de rester sur place plus de cinq minutes. Les gens sont tous munis de masques achetés sur place 2 euros ou offerts par des infirmiers sur la place Al-Tahrir.
Mais même avec un masque, on suffoque à cause du gaz. »
Autre malheur : l'acte II de cette révolution a fait beaucoup de blessés aux yeux, dont beaucoup sont devenus borgnes. Rania :
« Ils n'en sont pas pour autant démoralisés et affirment qu'ils ont perdu un œil mais pas la vision sur le futur de l’Égypte qui se débarrassera coûte que coûte de la junte militaire. »

Publié initialement sur
La Liberté

L’arme du pauvre

ATS/AFP/REUTERS
Un peu partout sur la place Al-Tahrir, des petits inventeurs de génie dans la pure tradition des alchimistes arabes tentent de trouver la formule magique pour déjouer les terribles gaz des forces de l’ordre. Premier truc: le spray à base de levure. Sur Facebook, un jeune a posté une vidéo où il explique son élixir à base de levure de malt et montre comment produire la mixture dans sa cuisine et comment s’asperger. Il en fait même la démonstration. D’ailleurs, les petits enfants vendent des vaporisateurs avec le précieux antidote. D’autres prétendent que la parade est meilleure avec du bicarbonate de soude. D’autres encore optent pour le Sintol, un lotion de rinçage des dents et enfin certains utilisent vinaigre et oignons comme remède antigaz. Une autre formule consiste à allumer des feux de camp avec du bois parce que sur Al-Tahrir, on préfère respirer la fumée du brasier que les gaz de Tantaoui. SAH/PAS
affrontements Les heurts se sont poursuivis hier dans les rues du Caire. Depuis le début des protestations il y a cinq jours, le bilan s’élève à 37 morts, selon Reuters. Le Ministère de la santé compte quant à lui 32 morts et 2000 blessés. Près de la place Al-Tahrir, des accrochages ont eu lieu entre les manifestants et la police anti-émeutes. La police a démenti avoir utilisé des balles réelles, mais selon les médecins la plupart des décès des derniers jours sont dus à des blessures par balles.
appel onusien La haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Navi Pillay a exhorté les autorités à mettre fin à l’usage excessif de la force contre les manifestants. Elle a demandé la mise en place d’une enquête «rapide, impartiale et indépendante». Certaines des images de la place Al-Tahrir, «dont le passage à tabac brutal de manifestants, sont profondément choquantes, comme le sont les informations faisant état de manifestants non armés ayant reçu une balle dans la tête». A l’instar de plusieurs capitales étrangères, l’Organisation de coopération islamique a aussi appelé «à la retenue».
annonce officielle Dans un geste d’apaisement, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, ministre de la Défense sous l’ancien régime et chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir depuis la chute d’Hosni Moubarak en février, a annoncé une accélération du processus de transfert du pouvoir. L’élection présidentielle aurait lieu en juin, soit six mois plus tôt que le calendrier de transition initial. Mais cette annonce n’a pas convaincu les milliers de manifestants, qui l’assimilent à son ancien mentor.
 

L’éternel retour à la case départ Τυνησία: Ατέρμονη επιστροφή στην αφετηρία عود على بدئ

  
  بعد  ما  يقارب  عن  ثمانية  اشهر  من  اندلاع  اول  ثورة  عربية  التي  انطلقت  بسيدي  بوزيد  والتي  دشنت حلول فصل  جديد  من  تاريخ  الشعوب  العربية  في  مواجهة  الطغاة  وبؤس  الحياة  التي  كانت  ترضخ  فيه, لم  تتوقف  الاحتجاجات  والتحركات  الشعبية  في  كل  مكان  في  تونس  ومصر  واليمن وسوريا  وليبيا  والبحرين وحتى  السعودية. التونسيين  هم  اول  من  تجرأوا  على كسر  شوكة  الديكتاتوري   وقد  مرت  الثورة  التونسية  بالعديد  من  المنعرجات  والارتدادات متراوحة  بين  الاحتجاجات  الشعبية والمصادمات  مع  البوليس  واعتصامات  خاصة  القصبة  1 والقصبة2التي  اسقطت  حكومة  الغنوشي وحققت  مطلب  المجلس  التأسيسي  المنتخب لتدخل  فيما  بعد  مرحلة  ما  سمي  "الانتقال  الديمقراطي"   الذي  انتهى  بانتخاب  نواب  المجلس  يوم  23  اكتوبر  والذي  اعتبر  بمثابة  اعادة  اعطاء  الشرعية  الحقيقية  لمؤسسات  الدولة  غير  انه  وفي  اول  يوم  من  انطلاق  اشغاله  قوبل  بعدم  الترحاب  وبالاحتجاج  من  جديد   من  خلال  مسيرة  كبرى  نظمت  امام  مقر  المجلس  بباردو  شاركت  فيها  مختلف  المنضمات  والجمعيات  الحقوقية  وكذلك  المواطنون  ,لتندلع  في  نفس  الليلة  مواجهات  بجهة  القصرين  مشابهة  لاحداث  التي  اندلعت  قبل  8 اشهر  في  جانفي  ثم  توسعت  في  اليوم  التالي  الحركة  الاحتجاجية  كما  ونوعا  لتصل  جهة  تالة  وفوشانة  وقفصة  والرديف  والمضيلة  وقد  رفعت  شعارات  تطالب بالشغل  والكرامة  كما  لو  اننا  نعيش  احداث  الرديف  2008  او  احداث  سيدي  بوزيد في  جانفي  2011  حين  ردد  المتظاهرين"التشغيل  استحقاق  يا  عصبة  السراق" ,لست  بصدد التذكير  بمجموعة  من  الاحداث بشكل  عرضي  غير  اني  اريد  ان  اشير  الى  الرسالة  الموجهة    للجالسيين  في  باردو  ان  شرعية  المجلس  متأتية  في  الاصل  من  شرعية  الشارع  والتحركات  الشعبية  والذين  اظهروا  انه  مستعدون  للعودة  اليه  في اي وقت  وانهم  جاهزون  لان  يعودوا  من  حيث  بدأوا.  

Presque 8 mois après le déclenchement de la révolution arabe à Sidi Bouzid, annonciateur d’une nouvelle saison de l’histoire des peuples arabes en lutte contre les tyrans et la misère qui leur est imposée, les protestations et les mouvements populaires ne connaissent aucun répit, que ce soit en Tunisie, en Égypte, au Yémen, en Syrie, en Libye, au Bahreïn et même en Arabie saoudite.
 Les Tunisiens ont été les premiers à oser briser les épines de la dictature et leur révolution a connu bien des hauts et des bas, entre protestations populaires, confrontations directes, sit-in (Kasbah 1 et Kasbah 2, qui ont provoqué la chute du gouvernement Ghannouchi et la décision d’élire une assemblée constituante). Elle est passée à une seconde étape, qualifiée de transition démocratique, qui s’est traduite par l’élection de l’Assemblée constituante le 23 octobre. Or, le jour même de l’inauguration de cette assemblée, censée instaurer une nouvelle légitimité, les protestations ont éclaté à nouveau, à Tunis, devant le siège même de l’Assemblée au Bardo, avec la participation des associations et des organisations de la société civile.

La même nuit, des manifestations ont éclaté à Kasserine, semblables à celles déclenchées en janvier. Le mouvement protestataire a fait tache d’huile le lendemain, touchant Thala, Foussana, Gafsa, Redeyef, Madhilla, Gabès. Les slogans criés revendiquaient le droit au travail et à la dignité, la création d’emplois. On croyait revivre les événements de Gafsa-Redeyef de 2008 et de Sidi Bouzid en 2010-2011 :
L’emploi est un droit, bande de voleurs !
Ce rappel n’est pas gratuit. Un message vient d’être envoyé aux élus assis au Bardo, à savoir que la source de légitimité, ce sont les mouvements populaires. Ceux-ci sont prêts à redescendre dans la rue à tout moment, pour opérer un retour à la case départ.

Bonne année 1433 سنة سعيدة

ادارة  تحرير  باستا  يكفي تتمنى ان  تكون  سنة  1433 سنة  انتصار  وفرح للشعوب  العربية التي  تناضل  من  اجل  الحرية

La rédaction de Basta yekfi ! souhaite une année 1433 de luttes victorieuses et joyeuses aux peuples arabes en marche vers la liberté!





jeudi 24 novembre 2011

مصر: بيان وخارطة طريق لإدارة الأزمة Égypte : Communiqué et feuille de route pour la gestion de la crise


بيان وخارطة طريق لإدارة الأزمة
قوى الثورة  المصرية
نحن القطاع العريض من جماهير الشعب المصري الثائر صاحب السيادة علي أرضه ومصيره ومصدر كافة السلطات في هذا البلد، والتي استردها باندلاع ثورة 25 يناير الشعبية السلمية، نعلن تصميمنا على نقل السلطة، لسلطة مدنية منتخبة –برلمان ورئيس- في موعد غايته 15 مايو 2012.
ونؤكد على أن المعتصمين في ميدان التحرير يمثلون القطاع العريض من الشعب المصري، وأن أي اتفاقات أو حوارات تدور بين المجلس العسكري والقوى السياسية دون مشاركة المعتصمين والقوى الثورية هي والعدم سواء.
وقد اتفقت القوى الثورية على البيان التالي والذي يتضمن خارطة طريق لإدارة الأزمة وتسليم السلطة
إن البيان الذي صدر عن المشير طنطاوي لم يف بالحد الأدنى لإرادة وتطلعات الشعب، وتضمن العديد من المغالطات، ولم يتضمن الإعتراف بالجريمة التي ارتكبت في حق الشعب على مدار الفترة الإنتقالية وخاصة الأيام الأربعة الماضية من قتل وعنف وتمثيل بالجثث وانتهاك لكرامة المواطنين التي هي من كرامة الوطن، كما لم يتضمن اتخاذ إجراءات فعلية من قبيل القبض على القتلة ومن أعطى الأوامر بإطلاق النيران والغازات، ومحاكمتهم وعزل جميع القيادات التي تسببت في هذه الأحداث من الشرطة والجيش، كما لم يتضمن البيان الوقف الفوري لكل أعمال العنف أو التصعيد ضد المعتصمين في ميادين التحرير على مستوى الجمهورية، كما لم يتضمن البيان الرضوخ لإرادة الشعب في تشكيل حكومة انقاذ وطني تمتلك صلاحيات كاملة لإدارة المرحلة الإنتقالية وتقليص صلاحيات المجلس العسكري لتقتصر على الدفاع عن الوطن والمشاركة في توفير الأمن للوطن والمواطنين، كما لم يتضمن البيان الرضوخ لإرادة الشعب في إجراء الإنتخابات الرئاسية في 28 ابريل وتسليم السلطة في منتصف مايو 2012، بالإضافة إلى ما سبق فقد تضمن البيان تلويحاً بإجراء استفتاء على إستمرار المجلس العسكري في ادارة المرحلة الإنتقالية إذا اقتضي الأمر ذلك وهو ما لا يمكن قبوله من حيث المبدأ لأنه استفتاء لتكريس التفاف المجلس العسكري على الإرادة الشعبية.
ومع كون البيان مرفوضاً من غالبية الشعب المصري، فإنه حرصا على الوطن واستقراره، وحقنا لدماء أبنائه، وسرعة وقف العنف والإنتهاكات التي ترتكب في حق الشعب، فإننا نعلن عن خارطة طريق لإدارة الأزمة والخروج منها على النحو التالي:
أولا:  اصدار قرارات فورية بالقبض على القتلة ومن أعطى الأوامر بإطلاق النيران والغاز، ومحاكمتهم فورا وعزل جميع القيادات التي تورطت في هذه الأحداث من الشرطة والجيش، والوقف الفوري لاعمال العنف والتصعيد في التصدي للمعتصمين في ميادين التحرير على مستوى الجمهورية وسحب جميع قوات الشرطة لحين اعادة هيكلة وزارة الداخلية وطرد قياداتها الفاسدة التي تتحدى إرادة الشعب وتتعمد انتهاك كرامته وتحاول اعادة انتاج النظام السابق و اجهاض الثورة.
ثانيا: الرضوخ لإرادة الشعب وتشكيل حكومة انقاذ وطني تمتلك صلاحيات كاملة لإدارة المرحلة الإنتقالية وتقليص صلاحيات المجلس العسكري لتقتصر على الدفاع عن الوطن والمشاركة في توفير الأمن للوطن والمواطنين عن طريق تكليف أحد الأسماء التي سيقوم الثوار بطرحها لتشكيل الحكومة وتسليم كامل السلطة لسلطة منتخبة في موعد غايتة مايو 2012 وذلك وفقا للرؤية التالية:
-       اجراء انتخابات مجلس الشعب وفقا للجدول الزمني المعلن وتسليم كافة السلطات التشريعية لمجلس الشعب فور انعقاده.
-       اجراء انتخابات مجلس الشورى وفقا للجدول الزمني المعلن والذي ينتهي في 14 مارس 2012
-       فتح باب الترشح للرئاسة من 14 إلى 28 مارس2012
-       إجراء الإنتخابات الرئاسية في 28 ابريل 2012 على أن تكون الإعادة في 5 مايو 2012
-       يتم تسليم كامل السلطات التنفيذية للرئيس المنتخب في 15 مايو 2012
ثالثا: قيام حكومة الإنقاذ الوطني باصدار اعلان دستوري يتضمن مواعيد الإنتخابات الرئاسية  والعلاقة بين السلطات.
رابعا: تحدد صلاحيات الحكومة وتكليفاتها وفقا لما يلي:
-       إجراء الإنتخابات البرلمانية والرئاسية وتسليم السلطة التنفيذية والتشريعية وفقا للمواعيد المشار إليها
-       تطهير الدولة ومؤسساتها من الفساد وبقايا النظام المخلوع.
-       استعادة الأمن ومواجهة البلطجة واعادة هيكلة وزارة الداخلية.
-       تحسين مستوى المعيشة وتوفير السلع والخدمات بأسعار عادلة.
وأخيرا نؤكد على استمرار ثورتنا والزام المجلس العسكري بما ورد في هذا البيان حتى نقل كامل السلطة  لحكومة منتخبة - برلمان ورئيس- وبدون وصاية من أحد في المواعيد المشار اليها، وندعوا جموع الشعب المصري لمليونية الجمعة القادمة 25 نوفمبر بعنوان جمعة "ثورة الشعب".

نسأل الله أن يحفظ مصر آمنةً حرة كريمة.
قوى الثورة
ائتلاف الأكاديمين المستقلين-ائتلاف الثائر الحق-ائتلاف الشباب السلفي-ائتلاف شباب الثورة-الجامعة-ائتلاف شباب ثورة 25يناير-ائتلاف صوت الثورة-اتحاد القوى الوطنية-اتحاد شباب الثورة-الأكاديميون المستقلون-الإئتلاف الإسلامي الحر-الإئتلاف العام للثورة-الإئتلاف العام للثورة-الإئتلاف العام للثورة-التوافق الشعبي-الثائر الحر-الجبهة الثورية-الجبهة الثورية لحماية الثورة المصرية-الجبهة الشعبية الثورية-الدعوة السلفية بالعبور-اللجنة التنسيقية-إتحاد شباب حزب العمل-إتحاد قوى الثورة-تحالف القوى الثورية-تكتل شباب السويس-جبهة الانقاذ القومى-جبهة الإرادة الشعبية-حركة الوحدة-حركة الوحدة-حركة شباب ثورة 25 يناير-حركة شعب (تيار الاستقلال الوطني)-حزب الحرية والتنمية-حزب السلامة والتنمية-حزب الوعد-حزب مصر البناء-حكومة الظل-دعوة أهل السنة والجماعة-رابطة نشطاء الثورة-شباب الباحثين-شباب الجماعة الإسلامية-مؤسسة التوافق الجمهوري-مجلس أمناء الثورة - منتدى الدلتا وعدد كبير من الثوار المستقلين .............. وجاري تجميع المزيد من التوقيعات على هذا البيان
Communiqué et feuille de route pour la gestion de la crise
Forces révolutionnaires d’Égypte. Traduit par Tafsut Aït Baamrane تفسوت , أيت باعمران 
Tlaxcala
Nous, la majorité des masses populaires égyptiennes révolutionnaires, souveraines sur notre territoire et notre destin et sources de tout pouvoir sur ce pays, que nous avons récupéré avec la révolution populaire et pacifique du 25 janvier, affirmons notre volonté sincère de transmettre ce pouvoir à des instances civiles élues – Parlement et Président – au plus tard le 15 mai 2012.
Nous affirmons que les sit-inneurs et sit-inneuses de la Place Tahrir représentent la majorité du peuple égyptien et qu’aucun accord ou négociation entre le Conseil supérieur des forces armées et les forces politiques excluant la participation des sit-inneurs et des forces révolutionnaires est nul et non avenu.
Les forces révolutionnaires se sont mises d’accord sur le communiqué suivant, qui contient une feuille de route pour la gestion de la crise et la transition du pouvoir.
Le communiqué du Maréchal Tantaoui ne satisfait pas le minimum de la volonté et des attentes du peuple. Il contient de nombreux éléments fallacieux. Il occulte les nombreux crimes commis contre le peuple durant toute la période transitoire et en particulier aux cours des quatre derniers jours, avec leur cortège d’assassinats, de violences, de profanations des corps des victimes et d’atteintes à la dignité des citoyens qui sont autant d’atteintes à la dignité de la patrie. Ce communiqué n’annonce aucune mesure concrète, comme l’arrestation des tueurs et de ceux qui ont donné l’ordre de tirer à balles réelles et des gaz et le jugement et la mise à l’écart de tous les responsables militaires et policiers de ces exactions. Il n’annonce pas non plus l’arrêt immédiat de toute action violente contre les sit-inneurs de la Place Tahrir et de tout le pays. Il ne satisfait pas les revendications du peuple : constitution d’un gouvernement de salut national ayant toute autorité pour la gestion intégrale de la période transitoire et mise à l’écart du Conseil supérieur des forces armées, pour qu’il soit cantonné à la défense de la patrie et aux tâches de sécurité. Il ne satisfait pas non plus la revendication du peuple d’organiser l’élection présidentielle le 28 avril et la transition du pouvoir à la mi-mai 2012. En outre, le communiqué évoque implicitement l’organisation d’un référendum sur le maintien, si nécessaire, du Conseil supérieur des forces armées comme gestionnaire de la période transitoire, ce qui est rejeté catégoriquement par le peuple comme tentative de récupération de sa volonté.
Et puisque le communiqué est rejeté par la majorité du peuple égyptien, pour le bien de la patrie et sa stabilité, pour empêcher de nouveaux massacres, pour l’arrêt immédiat de la violence et des abus contre le peuple, nous présentons cette feuille de route pour une gestion et une sortie de crise :
1-      annonce d’une décision d’arrestation immédiate des tueurs et des donneurs d’ordre de tirer des balles réelles et des gaz, de leur jugement et de la mise à l’écart des hauts gradés militaires et policiers impliqués dans ces événements ; arrêt immédiat des violences contre les sit-inneurs de Place Tahrir et de tout le pays ; retrait de toutes les forces de police en attendant la réforme du ministère de l’Intérieur ; exclusion des fonctionnaires corrompus qui défient la volonté populaire et essaient de prolonger l’ancien régime et d’enterrer la révolution.
2-      Constitution d’un gouvernement de salut national ayant toute autorité pour la gestion intégrale de la période transitoire et mise à l’écart du Conseil supérieur des forces armées, pour qu’il soit cantonné à la défense de la patrie et aux tâches de sécurité. Nomination d’une personne désignée par les révolutionnaires pour former ce gouvernement. Organisation d’une transition vers un pouvoir civil élu selon les modalités suivantes :
-          Organisation des élections pour l’Assemblée populaire selon un calendrier déclaré et transition de tous les pouvoirs à cette assemblée dès qu’elle sera élue.
-          Organisation des élections d’une Assemblée de concertation (Majlis Echchoura) selon un calendrier déclaré d’ici le 14 mars 2012 ;
-          Dépôt des candidatures à l’élection présidentielle du 14 au 28 mars 2012.
-          Élection présidentielle le 28 avril (premier tour) et le 5 mai 2012 (deuxième tour).
-          La transition de tous les pouvoirs exécutifs au président élu le 15 mai 2012
Annonce constitutionnelle par le gouvernement de  salut national des dates de l’ élection présidentielle et des relations entre les pouvoirs.
Les tâches de ce gouvernement seront les suivantes :
-          L’organisation des élections parlementaires et présidentielle et la transition des pouvoirs exécutif et législatif selon le calendrier indiqué ;
-          L’épuration de l’État et de ses institutions par l’élimination des corrompus et des suppôts du régime déchu ;
-          La restauration de la sécurité et la lutte contre les baltaguiyas [voyous stipendiés , NdT] et la réforme du ministère de l’Intérieur ;
-          Améliorer le niveau de vie et assurer la fourniture de biens et de services à des prix équitables ;
-          Enfin, nous insistons sur la continuité de notre révolution et sur l’obligation pour le CSFA de mettre en œuvre les revendications énoncées dans ce communiqué jusqu’au transfert, selon le calendrier indiqué,  de tous les pouvoirs à des instances civiles élues– Parlement et président – et qui ne soient soumises à aucune tutelle.
Nous appelons tout le peuple égyptien à manifester par millions vendredi prochain 25 novembre, proclamé “le vendredi de la révolution du peuple”.
Que Dieu préserve l’Égypte dans la sécurité, la liberté et la dignité

Les forces révolutionnaires

Front des universitaires indépendants
Front des révolutionnaires authentiques
Front des jeunes salafistes
Front des jeunes de la révolution dans l’Université
Front des jeunes de la révolution 25-Janvier
Front de la voix de la révolution
Union des forces patriotiques
Union des jeunes de la révolution
Front islamique libre
Front général de la révolution
Consensus populaire
Révolutionnaires libres
Front révolutionnaire
Front révolutionnaire pour la sauvegarde la révolution égyptienne
Front populaire révolutionnaire
Appel salafiste pour le passage
Comité de coordination
Union des jeunes du Parti du Travail
Union des forces de la révolution
Alliance des forces révolutionnaires
Forum des jeunes de Suez
Front de salut national
Front de la volonté populaire
Mouvement unioniste
Mouvement populaire “Courant de l’indépendance nationale”
Parti de la Liberté et du développement
Parti de la Paix et du Développement
Parti La Promesse
Parti Égypte en construction
Le Gouvernement de l’Ombre
Appel Doctrine et Communauté
Ligue des activistes de la révolution
Jeunes chercheurs
Jeunes de la communauté islamique
Institution de consensus républicain
Sages de la révolution
Forum du Delta
et de nombreux révolutionnaires indépendants…..
Signatures en cours de collecte


mercredi 23 novembre 2011

Soutenons les combattants de la Place Tahrir ساندوا محاربي ميدان التحرير

http://www.facebook.com/pages/Tahrir-Battle-Supporters/281375071900799?sk=wall


We need your support again! International Suport helped us a lot during the revolution in Janurary in exposing the Mubarak Regime brutality!... now we need your support again in showing your governments and the world the Military Council (SCAF) brutality.. Join the page and show your support to those fighting for dignity and freedom now in Tahrir... ! 
Manifestation devant l'Ambassade d’Égypte à Tunis, Avenue Mohammed V
Vendredi 25 novembre 2011
مضهارة أمام السفارة المصرية لمساندة اخواننا في ساحة التحرير
الجمعة 25 نوفمبر 2011
Demonstration in front of the Egyptian Embassy in Tunis,
Avenue Mohamed V 

Friday 25th November 2011

مساندة للثورة المصرية، جمعة الغضب #occypyEmbassy

lundi 21 novembre 2011

Lundi noir place Tahrir: 33 morts الاثنين الاسود بميدان التحرير33 قتيل

Dernière minute: le gouvernement égyptien a présenté sa démission. On attend de connaître la réaction du Conseil supérieur des forces armées, qui détient le pouvoir réel dans le pays.

http://rt.com/on-air/egypt-tahrir-clashes-live/

Égypte: Au moins 33 morts dans les affrontements

Créé le 21/11/2011 à 15h33 -- Mis à jour le 21/11/2011 à 17h51


AFFRONTEMENTS - Les quelque 4.000 manifestants installés place Tahrir, au Caire, ont fait échec dans la matinée à une nouvelle tentative de dispersion des forces de l'ordre, et deux cortèges devaient y converger ce lundi après-midi...

Les affrontements entre les forces de l'ordre égyptiennes et les manifestants -qui réclament que l'armée quitte le pouvoir, à une semaine des élections législatives du 28 novembre- ont fait au moins 33 morts, a-t-on appris ce lundi de sources médicales. L'Egypte n'avait pas connu de telles scènes de violences depuis le renversement d'Hosni Moubarak, le 11 février, au terme de la «révolution du Nil».
Les quelque 4.000 manifestants installés place Tahrir, au Caire, ont fait échec dans la matinée à une nouvelle tentative de dispersion des forces de l'ordre, rapportent des témoins. Les policiers se sont servis de gaz lacrymogène et s'en sont pris à un hôpital de fortune, ont-ils précisé, ajoutant que les contestataires avaient riposté en leur lançant des morceaux de béton arrachés à la chaussée. Les blessés se comptent par centaines, et des dizaines de personnes ont été arrêtées.

Exaspération de la population face au statu-quo

Les autorités affirment que la police n'a pas ouvert le feu sur les manifestants, mais ces derniers ont brandi des cartouches, des douilles et des grenades vides de gaz lacrymogènes. «Le peuple veut la chute du régime», ont scandé des milliers de manifestants avant et après la charge de la police, appuyée par des militaires qui étaient jusqu'à présent restés en retrait. D'autres slogans visaient directement le maréchal Hussein Tantaoui, qui fut pendant vingt ans le ministre de la Défense de Moubarak et dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFA), à la tête de l'Egypte depuis le renversement du «raïs».
Les généraux de l'armée égyptienne étaient fêtés en héros après le 11 février pour n'avoir pas réprimé les manifestations, mais ce week-end a mis en lumière l'exaspération de la population face au statu-quo observé depuis neuf mois. Lundi, l'armée a assuré qu'elle ne prenait pas parti entre les manifestants et la police et qu'elle n'avait pas tenté d'évacuer les manifestants de la place Tahrir. Le ministère de l'Intérieur a demandé la protection de l'armée et une protection similaire peut être offerte aux manifestants, a dit le général Saïd Abbas, adjoint au chef du Commandement central.
«Si les manifestants veulent être protégés des voyous sur la place, nous enverrons des hommes pour écarter le danger de la place», a dit le militaire. Les «voyous» désignent ici ceux au service, selon les manifestants, des opposants au soulèvement contre Hosni Moubarak. «J'ai vu la police frapper des femmes qui avaient l'âge de ma mère. Je veux la fin de ce régime militaire», a dit Mohamed Gamal, 21 ans. Une partie des Egyptiens est opposée à ces manifestations, souhaitant le retour à la stabilité compte tenu de l'état de délabrement de l'économie.

Climat d'insécurité

D'autres, dont les islamistes favoris des futures élections, soupçonnent l'armée d'entretenir de climat d'insécurité pour rester en place. L'armée assure que ces violences n'empêcheront pas l'organisation de la première phase des élections législatives, à partir de lundi prochain. Les généraux comptent conserver l'essentiel du pouvoir jusqu'à la désignation au scrutin direct du prochain président, qui pourrait ne pas intervenir avant la fin de l'année prochaine ou début 2013.
Les forces de l'ordre étaient déjà intervenues dimanche soir pour tenter d'évacuer la place Tahrir à coups de matraques et de grenades lacrymogènes, mais des manifestants se sont regroupés et ont passé une troisième nuit sur ce site-symbole de la révolution de l'hiver dernier. «On a clairement atteint un point de non-retour, on ne pourra pas faire comme si cette violence n'avait jamais existé», a dit Essam Gouda, un manifestant.
Deux cortèges devaient converger ce lundi après-midi vers la place Tahrir, a-t-il dit. «Nous voulons contrôler les points d'entrée de place pour que la sécurité n'empêche pas les manifestants d'y pénétrer.» Les forces de l'ordre ont effacé d'Internet des vidéos, dont l'authenticité n'a pu être vérifiée, montrant des policiers frappant les manifestants, les traînant par les cheveux et, dans un cas, jetant sur un tas d'ordures ce qui semble être un cadavre.

Un gouvernement de salut national à la place du CSFA

Le Mouvement du 6-Avril, qui fut en pointe dans la contestation contre le régime de Moubarak, a prévenu qu'il resterait place Tahrir tant que ses exigences n'auraient pas été acceptées. Il réclame notamment la tenue de l'élection présidentielle d'ici avril prochain et la constitution d'un gouvernement de salut national en lieu et place du CSFA. Les Frères musulmans ont condamné l'intervention des forces de sécurité au Caire même si eux-mêmes s'étaient auparavant retiré de la place Tahrir: «Cela rappelle les pratiques du ministère de l'Intérieur de l'ancien régime», disent-ils dans un communiqué.
Mohamed ElBaradeï et Abdallah al Achaal, candidats potentiels à la présidentielle, ont dénoncé les violences contre les manifestants et réclamé la formation d'un gouvernement de salut national, selon l'agence de presse officielle Mena. La haute représentante de l'Union européenne pour la politique étrangère, Catherine Ashton, a invité les autorités à mettre fin aux violences contre les manifestants et à garantir le bon déroulement de la transition vers la démocratie.
Reuters

dimanche 20 novembre 2011

Explosion de colère populaire en Egypte

La colère populaire a explosé samedi au Caire et à Alexandrie: le peuple réclame le départ du Conseil supérieur des forces armées et un pouvoir civil démocratiquement élu. Bilan : 2 morts et plus de 600 blessés.

vendredi 18 novembre 2011

Athènes, 17 novembre : la photo du jour

Athènes, 17 novembre 1973 : les étudiants de l’École Polytechnique déclenchent un soulèvement qui sera noyé dans le sang par les tanks de la junte militaire mais marquera la fin de cette junte et le retour à la "démocratie".
Athènes, 17 novembre 2011 : des milliers d'Athéniens qui n'ont pas la mémoire courte descendent dans la rue pour célébrer les héros de 1973 et appeler à la lutte.
1ère banderole de la Convergence de gauche pour le renversement (du système):
Mettez la drachme dans la galette des rois (sous-entendu: sortons de la zone Euro)
Bonne année 2011

2ème banderole des jeunes avocats :
Brisons le consensus du front noir (le nouveau gouvernement de Papademos et des fachos)
Pour une nouvelle génération de Polytechnique

Si j’étais un Grec (Le Docteur Choc est un ennemi de la démocratie)

par  Gabor Steingart, Handelsblatt, 28/11/2011; Traduit par  Michèle Mialane, édité par  Fausto Giudice, Tlaxcala
 Original: Wenn ich ein Grieche wäre
Traductions disponibles : English  Ελληνικά



Le quotidien patronal allemand Handelsblatt ne peut vraiment pas être qualifié de porte-parole des IndignéEs . Mais cet édito de son rédacteur en chef indique que même des propagandistes du capitalisme de marché commencent à trouver que les banksters de Bruxelles et Francfort sont allés trop loin dans la goldmansachsisation de l'Europe ( (NDLR Basta!)

La Grèce porte certes la responsabilité du gâchis de la dette. Mais la dépression des derniers jours a été importée de Bruxelles, Berlin et Paris. Un commentaire de Gabor Steingart, rédacteur en chef du quotidien économico-commercial allemand Handelsblatt.
Düsseldorf - Après un séjour chez des amis, on aime à dire : c’était bien, ce que l’on a vu et entendu a fait forte impression. Malheureusement ce ne fur pas le cas pour les 20 membres de notre équipe de reporters, au retour de leur voyage en Grèce, où ils sont allés cette semaine pour s’informer directement à l’épicentre de la crise.
Bien sûr, nous avons rencontré ces jours derniers des chefs d’entreprise courageux qui se battent contre la crise. Une crise plus forte qu’eux-mêmes. Nous avons vu des employés vaillants dans leurs bureaux délabrés, qui essayaient de mettre de l’ordre dans l’anarchie ambiante. Nous avons parlé avec des politiciens bien conscients que leur destin les avait placés là à une époque historique.
Mais l’impression dominante était tout autre. Le pays est épuisé. Il souffre de deux maux : la pagaille due à la dette, qu’il ne doit qu’à lui-même, et celle dont est responsable la politique de sauvetage européenne, qui ne fait qu’aggraver les choses. Le bilan des sauveteurs ne pourrait guère être plus désastreux : l’économie s’effondre, le chômage augmente, les jeunes rêvent d’émigrer. Et le déficit de l’État s’accroît vertigineusement, comme si rien n’avait été fait.
Ce n’est pas en saignant l’économie qu’on viendra à bout d’une telle montagne de dettes. Malgré une politique d’austérité sans exemple - hors périodes de guerre - dans un pays occidental, la dette grecque a augmenté de 55 milliards d’euros depuis fin 2009 ; en pourcentage du PIB elle est passée de 127% à 167%. On ne peut se permettre de faire fondre ses muscles.
Si j’étais grec, je poursuivrais mes sauveteurs en justice pour coups et blessures volontaires. Et à la nuit tombante, j’irais avec tous les autres sur la place Syntagma, face au Parlement, afin de montrer ma désapprobation envers cette politique de crise qui ne fait qu’intensifier la crise.
La spirale descendante s’accélère. La remise de dettes décidée cette nuit (28/10/2011) à Bruxelles freinera la dégringolade de la Grèce, elle ne l’arrêtera pas. D’abord elle arrive un an et demi trop tard. Si à l’époque on avait divisé la dette par 2, elle serait aujourd’hui inférieure à 100% du PIB. Mais dans les conditions actuelles la Grèce restera exclue des marchés financiers pour une durée impossible à prévoir.


Manifestants à Athènes
“On avait déjà le typhus et maintenant on nous a inoculé le cancer”
De plus, environ un tiers des obligations sont la propriété des Grecs eux-mêmes, soit 74 milliards d’euros pour leurs banques et donc leurs épargnants, et 26 milliards d’euros pour leurs fonds sociaux et donc leurs retraité-e-s. En une nuit, ils ont perdu beaucoup d’argent. Je comprends pourquoi Chryssanthos Lazarides, l’éminence grise de Samaras, le leader de l’opposition conservatrice déclare: «On avait déjà le typhus et maintenant on nous a inoculé le cancer .»
La thérapie appliquée à la Grèce rappelle ce que Jeffrey Sachs, le plénipotentiaire des USA et ses Chicago-boys ont testé dans la Russie de Boris Eltsine: déréglementation précipitée, privatisation à la chaîne et coupes dans les budgets publics. Et ils ont ainsi créé ce capitalisme sauvage qui aujourd’hui encore fait des Russes une société de milliardaires et de sans-le-sou. Sachs, l’inventeur de la « thérapie de choc » - il a été surnommé “Dr Choc”- s’est par la suite excusé auprès des Russes.
Une thérapie reprise désormais par les nombreux sauveteurs de la Grèce à Bruxelles, Paris et Berlin. Voici que sont de nouveau à l’œuvre les funambules de la finance, très au fait de restructuration de dettes, modalités de crédits et effets de levier mais bien peu de l’art de stimuler une économie nationale et ceux qui y travaillent. Les successeurs du bon docteur Choc insufflent un sentiment d’impuissance, non l’optimisme.Ils retirent de l’argent à l’économie au lieu de permettre l’investissement et enfoncent le pays en récession dans la dépression.

Si nous avions traité nos frères et sœurs est-allemands* comme les Grecs, les gens y rouleraient toujours en Trabant et attendraient toujours les bananes. Mais ce que nous avons fait de bien en RDA - annulation complète des dettes des entreprises, programme pour susciter une classe moyenne encore inexistante, élévation progressive des salaires pour accroître le pouvoir d’achat - nous ne le faisons pas en Grèce. À semer trop peu on récolte peu.
L’Europe a lancé un programme de sape de son propre Sud dont les effets diaboliques crèvent désormais les yeux à Athènes. L’addiction à l’héroïne et la prostitution s’étendent, nombre de commerçants ont définitivement fermé boutique, des citoyens en colère ont arraché les plaques de marbre aux façades de nombreuses agences bancaires.
Mais ce qu’on ne voit pas est pire que ce que l’on voit. Si j’étais Grec, je serais inquiet et sur mes gardes. Je surveillerais l’appareil militaire qui a gouverné le pays jusqu’en 1974 et qui est sans doute en train d’attendre sa revanche. Nous l’avons déjà constaté en maint autre endroit: le bon docteur Choc est un ennemi de la démocratie.
Résultats du sommet sur la crise de l’euro
- Nouveaux crédits
La Grèce recevra du fonds de crise européen pour les pays de la zone euro en difficulté (Fonds européen de stabilité financière : FESF) des prêts à faible taux (environ 3,5%). Les remboursements s’échelonneront sur 30 ans au lieu de 15. Un vaste programme de croissance et d’investissement en collaboration avec la Commission européenne doit remettre la Grèce sur pied. On exhorte le Fonds monétaire international (FMI) à participer au programme d’aide. La durée des emprunts contractés au titre du programme de sauvetage de 2010 est également allongée.
- Implication des banques
Le secteur financier participera sur la base du volontariat et avec une toute une gamme d’options au sauvetage de la Grèce. La contribution nette des banques doit se situer d’ici à 2014 autour de 37 milliards d’euros. En outre 12,6 milliards d’euros devraient être affectés au rachat des dettes. Si l’on estime que l’opération durera de 2011 à 2019, la contribution nette du secteur privé devrait atteindre aux termes de la déclaration finale 106 milliards d’euros.
- Nouvelles tâches pour les fonds de crises
Le fonds de stabilité européen reçoit de nouvelles attributions. Il peut désormais acheter des obligations d’État - mais à des conditions très strictes. En outre le fonds de sauvetage pourra imposer des programmes préventifs pour des candidats en difficulté de la zone euro. Le fonds ne sera pas davantage provisionné.
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-  Irlande et Portugal
Le Portugal et l’Irlande, eux aussi bénéficiaires de milliards d’aides de la part de leurs partenaires, seront également soumis aux conditions de crédit prévues par le FESF
Déficits budgétaires
Tous les déficits européens devraient dans toute lamesure du possible revenir à moins de 3% en 2013. La politique d’austérité de l’Italie, qui devrait être effective en 2012 a reçu des félicitations, de même que les réformes que l’Espagne tente de mettre en place.
- Test de stress pour les banques
Les pays de la zone euro doivent mettre en place des mesures correctives appropriées pour les banques en faillite.
- Coordination économique
Les chefs d’État et de gouvernement exercent une pression sur la gouvernance économique: la Présidence européenne, que la Pologne exerce depuis début juillet, est chargée de réactiver les négociations avec le Parlement européen, actuellement dans l’impasse.
- Agences de notation
Tous les chefs de gouvernement sont d’accord pour limiter le pouvoir des agences de notation. On attend des propositions de la Commission européenne à ce sujet . En outre les Européens souhaitent créer leur propre agence de notation de poids international.
- Management de crise
Il faut améliorer le management de crise dans la zone euro. Avant octobre Herman Van Rompuy, Président du Conseil européen, José Manuel Barroso,Président de la Commission européenne et Jean-Claude Juncker, Président de l’Eurogroupe** feront des propositions.

*Eurogroupe : réunion mensuelle (et informelle) des ministres des Finances des États membres de la zone euro.


** "Frères et sœurs"? Cela nous rappelle une blague de 1968. Un Tchèque et un Russe roulent sur une route. Soudain, ils voient un sac de patates sur le bord de la route. Le Russe dit :"On partage en frères". Le Tchèque : "Pas question, on fait 50-50". Remplacez "Tchèque" par "Allemand de l'Est" et "Russe" par "Allemand de l'Ouest" (NDLR Basta!)