En
tant que signataires de cet appel, nous condamnons les sentences
injustes édictées par le tribunal de Caleta Oliva le 12 décembre 2013 à
l’encontre de neuf travailleurs du secteur pétrolier de Las Heras,
province de Santa Cruz, Argentine. 4 d’entre eux ont été condamnés à
perpétuité, dont un à une peine de prison sous régime spécial dans la
mesure où il était mineur au moment des faits qui lui sont reprochés, et
cinq autres à cinq ans ferme pour complicité et violence en réunion.

Au cours de ce procès et dans le cadre de la défense, les avocats, qui eux-mêmes ont été menacés et sanctionnés, ont démontrés l’absence de preuves et l’innocence des travailleurs. La seule chose qui a été démontrée au cours du procès, c’est bien les tortures, les pressions et les vexations de la police à l’égard des travailleurs au cours des trois années d’emprisonnement qu’ils ont subies au cours desquelles les autorités ont essayé d’obtenir des “preuves”, une séquence qui ressemble à s’y méprendre à ce qui avait cours pendant la dernière dictature militaire. Nous dénonçons le Tribunal de Caleta Oliva qui a mené à bien ce procès et qui a condamné les travailleurs tout en validant des témoignages obtenus sous la torture. Le procureur en charge du dossier, Candia, a lui-même reconnu, sans jamais être inquiéter à ce propos, que mettre un sac sur la tête d’un homme et “lui coller quelques claques” ne peut être assimilé à de la torture.
Des centaines d’organisation de défense des droits de l’homme, d’organisations syndicales, sociales et politiques, ont dénoncé cet état de fait. C’est ce qui a poussé le Secrétariat de la Nation aux Droits de l’Homme a exiger du tribunal de Caleta Oliva un rapport sur ce procès construit de toutes pièces contre les travailleurs et émaillés de graves violations des droits de l’homme, à l’instar des tortures subies par les travailleurs et les menaces constantes qui ont visé les familles.
Les peines très dures prononcées sont l’une des attaques les plus graves contre les travailleurs depuis la fin de la dictature en 1983 et ne s’explique que par le fait que les travailleurs de Las Heras combattaient pour défendre leurs droits. Le seul objet de cette condamnation pour l’exemple est de dissuader les travailleurs d’affronter les grandes multinationales du pétrole et le grand patronat. Cette sentence serait un grave antécédent contre les militants de ce pays, mais représenterait également l’impunité pour ceux qui pensent pouvoir obtenir des “aveux” sous la torture, comme au cours de la dernière dictature.
Cette condamnation n’a pas été suivie de l’incarcération immédiate des travailleurs avant la confirmation de la sentence. Nous continuons par conséquent le combat pour faire toute la lumière sur cette affaire et imposer la justice, c’est-à-dire l’acquittement des camarades.
Au cours des premiers jours du mois de février, nous ferons appel de cette condamnation au Tribunal Supérieur de Rio Gallegos.
C’est en ce sens que nous exigeons l’acquittement immédiat et inconditionnel des travailleurs du pétrole de Las Heras.
►Envoyez vos signatures à ceprodh@gmail.com et à absoluciontrabajadoreslasheras@gmail.com
Appel à des actions internationalistes le 5 février pour l’acquittement des ouvriers du pétrole de Las Heras

Le Comité pour l’acquittement des ouvriers du pétrole de Las Heras vous propose de réaliser le 5 février, au même moment que la manifestation à Buenos Aires, des actions devant les ambassades et/ou consulats argentins dans tous les pays où il existe des organisations défendant la cause des travailleurs et des secteurs opprimés. Ce qui nous anime, c’est l’esprit et l’histoire de lutte et de solidarité du mouvement ouvrier international. Des actions de ce type et avec cette orientation seraient un grand soutien à notre campagne et pourraient permettre que sous la pression internationale, les tribunaux argentins se voient obligés de renoncer à la condamnation. Aucun ouvrier du pétrole en prison !