jeudi 19 avril 2012

Décès de Hamza BEKKALI, jeune étudiant de 20 ans

Halte à l'impunité et au mépris du makhzen, protégeons la vie de tous les Marocains 

Par NODE, Paris le 17 /4/2012  

 Nous avons appris avec grande tristesse et amertume le décès de Hamza BEKKALI, jeune étudiant de 20 ans, à Meknès. 
Tout d'abord, nous présentons toutes nos condoléances à la famille de la victime et à tous ses proches notamment à sa mère Salwa EL GHERBAOUI et à son Père Mohammed BEKKALI. Selon les premières informations qui nous nous sont parvenues, Hamza a succombé à une hémorragie interne après avoir été frappé au niveau de la tête par un policier lors des violences qui ont suivi le Match WAC-FAR à Casablanca le Samedi 14 Avril 2012. 

Selon les proches de la victime, Hamza a été transporté dans un état grave à l'hôpital qui a refusé de le soigner sous prétexte qu'il n'avait pas les moyens d'en payer les frais. C'est un scandale, mais un scandale malheureusement ordinaire dans un pays où l'accès aux soins est pourtant un droit garanti par la constitution. 

 L'association NODE Maroc, qui lutte pour un Etat de Droit au Maroc, condamne avec fermeté toutes formes de violence et notamment les violences policières et appelle à ouvrir immédiatement une enquête pour élucider les circonstances de cette affaire et mettre la lumière et toute la lumière sur les causes du décès du jeune Hamza pour en désigner et punir les responsables directs. 

 Témoignage de la maman de Hamza

 Hommage à Hamza

mardi 17 avril 2012

Dominique Grange chante : Dégage! Dégage! Dégage!

Dégage! Dégage! Dégage!
Dominique Grange
Réalisation: Pizko (Carneperro Prod)
Paroles et musique: Dominique Grange
Arrangements! Pizko
Enregistré au Studio Carneperro, Paris

mercredi 11 avril 2012

L’histoire et la culture selon Ali Abunimah, par Gilad Atzmon




Dans le clip ci-dessus je réfléchis sur l’attitude d’Ali Abunimah vis-à-vis de l’histoire et de la culture.
Je soutiens que si Israël se définit comme l’État des juifs et ses chars d’assaut sont décorés avec des symboles juifs, nous sommes en droit de nous demander qui sont les Juifs et que sont le judaïsme et la judéité. Dans mes écrits j’essaie de comprendre le rôle et l’impact de la culture juive dans la politique israélienne et la politique juive, car je le crois nécessaire pour atteindre la paix dans la région et au-delà.
Cependant Ali Abunimah n’est pas d’accord. En réponse à un exposé que j’ai fait en Décembre 2010 pendant la Conférence de Stuttgart pour un seul État, il a suggéré que l’histoire et la politique sont étrangères à la culture, laquelle est une position inhabituelle qui contredit tous les principes intellectuels et philosophiques de l’humanité, de l’histoire, de la politique et de la culture.
Abunimah dit : « Parler de la culture juive est une erreur, parce que ces mêmes arguments pourraient utilisés contre n’importe qui. Nous pourrions donner la faute à la culture allemande pour l’histoire de l’Allemagne... ».
Quelqu’un devrait dire à Abunimah que c’est exactement ce que font les intellectuels, les historiens et les politologues : ils enquêtent sur l’origine des pensées politiques dans la culture, l’idéologie, la religion et le patrimoine. Par exemple, ceux qui étudient l’époque nazie essaient de comprendre ce qu’elle devait à l’influence de Wagner, des symphonies allemandes, de la culture protestante, de la philosophie allemande, du traité Des Juifs et leurs mensonges de Martin Luther, d’Hegel et de l’esprit allemand, du pré romantisme allemand, de la Lebensphilosophie, de Heine, d’Athènes contre Jérusalem et ainsi de suite.
Pour moi il est évident qu’Abunimah n’a pas bien réfléchi sur ce qu’il a dit. Mais il n’est jamais trop tard pour admettre une erreur et la rectifier.

Collection Résistances, Editions Demi Lune
Traduit de l'anglais par Marcel CHARBONNIER
Traduction française de l’ouvrage de Gilad ATZMON The Wondering Who? également disponible dans la boutique en ligne du Réseau Voltaire.



APPEL À UNE RÉUNION INTERNATIONALE DE SOLIDARITÉ AVEC LA RÉVOLUTION SYRIENNE A REGUEB (TUNISIE)/LLAMAMIENTO A UNA REUNIÓN INTERNACIONAL EN SOLIDARIDAD CON LA REVOLUCIÓN SIRIA EN REGUEB (TUNEZ)

Plus d'un an s'est écoulé depuis le début de la révolution en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, qui a éclaté en Tunisie et s'est propagée dans toute la région jusqu'à la Syrie. Ben Ali, Moubarak et Kadhafi sont partis et avec eux leurs dictatures féroces soutenues par l'Union européenne et les États-Unis. La révolution connaît l'un de ses moments les plus critiques avec ce qui se passe en Syrie. Bachar ne cesse de tuer son peuple, et les grandes puissances mondiales veulent profiter de cette situation . Pour cette raison, au titre de la solidarité avec le peuple syrien qui souffre d'une dictature brutale et pour dénoncer ces puissances, nous faisons appel  à toutes les organisations politiques, syndicales et civiles pour participer le 1er Mai à une réunion internationale à Regueb pour discuter de la situation actuelle en Syrie et organiser une campagne de solidarité avec la révolution syrienne.

Ce n'est pas une coïncidence que nous ayons choisi Regueb pour cette réunion. Il y a un peu plus d'un mois, les soi-disant amis de la Syrie se sont réunis en Tunisie pour donner honteusement leur soutien au plan impérialiste en Syrie. Ce ne sont pas des amis de la Syrie, sont les mêmes qui ont soutenu avec leur argent et des armes Ben Ali et tous les dictateurs de la région et maintenant que le peuple se lève, ils essaient par tous les moyens de mettre fin à ces révolutions. Face à cette politique nous voulons impulser un rassemblement international d'organisations qui soutiennent la révolution et le peuple syrien dans leur lutte légitime sans la jeter dans la gueule de l'impérialisme.

Nous appelons à participer à Regueb de cette initiative internationale, le 1er mai, qui cherche à donner un soutien
clair à la révolution syrienne en dénonçant l'intervention impérialiste. Nous avons choisi cette date du 1er mai comme une date symbolique pour les travailleurs du monde.

L’appel est soutenu à Regueb par :
UGTT (Union Gén.  Trav. Tun)        
Lluita Internacionalista « LI » - Espagne -   
Association civile « Dialogue » - Regueb -
L’association « Fidèles aux familles des martyrs et des blessés de la révolution » 
UDC (union des diplômés chômeurs)
Mouvement du peuple
POCT
Bath
Mouvement des nationalistes démocratiques
Associations Liberté et développement, Citoyenneté, Voix d’Ève, Association du développement et de la promotion de Regueb (ADPR).

 Programme :
Dimanche 29 avril : Réception des invités et des militants et  rencontre avec les blessés.
Lundi 30 avril : Réunion de travail entre les militants et les représentants de l’UGTT, des associations, et des partis politiques  soutenant  le peuple syrien.
Mardi  1er mai : Meeting public  auquel participeront des militants et des enseignants, couronné par une manifestation de soutien au peuple syrien.

Hace más de una año que empezaron las revoluciones en el norte de África y en Oriente medio, lo que estalló en Túnez se extendió por toda la zona hasta llegar a Siria. Atrás quedó Ben Ali, Mubarak, Gadafi y sus dictaduras feroces apoyadas por la Unión Europea y Estados Unidos. La revolución vive uno de sus momentos más críticos con lo que está sucediendo en Siria. Bashar no para de asesinar a su pueblo mientras las grandes potencias mundiales quieren sacar partido a su favor de esta situación. Es por este motivo desde la solidaridad con el pueblo sirio que sufre una feroz dictadura y de la denuncia de estas potencias que queremos hacer un llamamiento a todas las organizaciones política, sindicales etc. Para organizar una reunión en Regueb el primero de mayo con la intención de debatir la actual situación en Siria y la organización de una campaña de solidaridad con la revolución Siria.
No es casual que está reunión la queramos llevar a cabo en Regueb. Hace poco más de un mes, los autodenominados amigos de Siria eligieron Túnez para dar vergonzosamente su apoyo al plan imperialista en Siria. Esos no son amigos de Siria, son los mismos que apoyaron con su dinero y sus armas a Ben Ali y todos los dictadores de la zona y ahora que el pueblo se levantó quieren por todos los medios acabar con estas revoluciones y sacar partido de ellas a su favor, no a favor de los pueblos. Contra esta política queremos impulsar un encuentro internacional de organizaciones que apoyen a la revolución y al pueblo sirio en su legítima lucha sin lanzarla a las fauces del imperialismo.
Hacemos un llamamiento internacional a participar en Regueb de esta iniciativa el 1 de mayo, el objetivo es dejar bien claro nuestro apoyo a la revolución Siria y la denuncia a la intervención imperialista. Elegimos el primero de mayo como fecha simbólica para los trabajadores del mundo.
El llamamiento a la reunión internacional en Regueb es apoyado por:
U.G.T.T (Unión General de Trabajadores de Túnez).
Lluita Internacionalista (Estado español).
Asociación civil diálogo de Regueb(Túnez).
Asociación Fieles a las familias de los mártires y de los heridos de la revolución (Regueb).
Programa:
Domingo 29 de Abril: Recepción de los invitados y encuentro con los familiares y heridos de la revolución.
Lunes 30 de Abril: Reunión de trabajo entre los militantes, representantes de la UGTT, de los partidos políticos y asociaciones que apoyan al pueblo sirio.
Martes 1 de Mayo: Mitin público con la participación de las organizaciones y manifestación de apoyo al pueblo sirio.

mardi 10 avril 2012

"J'ai été frappée par les policiers tunisiens" : le témoignage de Julie Schneider, journaliste française

Lors de la manifestation de lundi à Tunis, plusieurs journalistes ont été pris à partie. Témoignage.
De notre correspondante à Tunis, , Le Point 9/4/2012

De nombreuses arrestations ont eu lieu pendant les manifestations pour la journée des Martyrs, en Tunisie, lundi.
De nombreuses arrestations ont eu lieu pendant les manifestations pour la journée des Martyrs, en Tunisie, lundi. © Fethi Belaïd / AFP

Avenue Habib Bourguiba. 12 h 30. Cela fait pratiquement une heure que les policiers répondent aux manifestants par des gaz lacrymogènes. Certains n'hésitent pas à user de leur matraque. À l'angle de l'avenue de Paris, des arrestations ont lieu, dont celle de Jaouhar Ben Mbarek, bras en écharpe, membre du réseau Doustourna (mouvement associatif indépendant qui se veut le garant des acquis des Tunisiens). Un homme âgé, cheveux blancs et bien habillé, tente d'échapper à la police. Il tombe devant un lampadaire. Le policier lève sur lui sa matraque. Un journaliste intervient pour l'arrêter. Je m'approche. Quelques policiers arrivent. Face au cordon qui s'est mis en place près de l'homme, ils ne font rien.
C'est le flou total. La scène est surréaliste. Des gens courent partout, des gaz lacrymogènes sont envoyés, des policiers chargent, des camions arrivent. Une femme crie, se débat. Elle est maintenue par deux policiers, visage découvert. D'autres portent des cagoules. Je lance un "sahafié", journaliste en arabe. Je prends une photo. Le policier à la gauche de cette femme, portant des lunettes à monture fine, les cheveux courts et un haut marron, abaisse mon appareil. Dans ses yeux, seule la colère transparaît. Je m'exécute et lui reprécise que je suis journaliste. À ce moment-là, des hommes arrivent. Certains ont des uniformes, d'autres non. L'un d'entre eux essaie de m'arracher mon appareil photo. Je maintiens mon boîtier avec ma main droite. Dans ma main gauche, j'ai mon carnet et mon stylo. Je suis bousculée. Je ne peux pas accéder à ma carte de presse qui se trouve dans la poche droite de mon blouson.

Coups dans le dos, dans les fesses

Tout va très vite. En quelques minutes, je me retrouve au sol. Je reçois des coups dans le dos, dans les fesses. Je porte mon sac à dos sur le devant. Plus pratique pour sortir mon matériel. Dans l'agitation, je perds mes lunettes de soleil. Je ne pense pas à repréciser que je suis journaliste, je ne pense qu'à mon appareil photo, à ma carte mémoire, aux clichés que j'ai déjà pris. Le besoin de se focaliser sur quelque chose d'autre est le plus important. Le besoin de ne pas réaliser ce qui se passe supplante le reste. Je ne sais pas combien de temps la scène a duré. Je ne cesse de penser à mon appareil. En tentant de le retenir, mon pouce, coincé dans la lanière, se tord. Depuis, il est gonflé et bleu.
Finalement, au loin, j'entends mon appareil se faire fracasser sur le trottoir. Plusieurs fois. Des gens me hissent et me relèvent. Policiers ? Civils ? Je ne sais pas. Je suis poussée, tirée vers un fourgon de police. Un représentant du Pôle démocratique moderniste intervient et lance que je suis journaliste. Je le répète alors. Rien à faire. Je reçois encore des coups sur la tête. Certains sont donnés avec le plat de la main. D'autres, je ne sais pas. Des matraques peut-être. Aucune idée.

Sourire mesquin

La plupart des policiers s'éloignent pendant que d'autres m'emmènent à l'arrière d'un fourgon parqué non loin. Des personnes continuent de se faire arrêter. Pensant qu'ils cherchent à me mettre en sécurité, je relâche la pression. Je suis de nouveau poussée, j'ai alors l'impression qu'on veut m'embarquer. Je reprécise que je suis journaliste. Je glisse mes doigts dans les barreaux blancs du fourgon bleu pour prendre appui. Ma carte de presse est toujours dans mon blouson. On ne m'a pas demandé de la présenter. Un militant d'Ennahda, que j'ai rencontré à plusieurs reprises lors de meetings ou au siège du parti, apparaît. Il parle aux policiers. Je suis alors relâchée.
Je me dirige vers le lieu où mon appareil a été fracassé. Je retrouve mon objectif, à peu près intact. Un homme vêtu de noir passe, me le prend et le balance sur le sol avant de se retourner et de me lâcher un sourire mesquin. L'objectif est éclaté en plusieurs morceaux. Je ramasse les débris. Des policiers les poussent à coups de pied. Je suis à la recherche de ma carte mémoire, mais rien. Je reste quelques minutes en retrait avec d'autres journalistes pour observer la scène. Des policiers passent sur des scooters. Des camions arrivent. Encore des charges. Toujours des gaz lacrymogènes, dont le goût âpre reste des heures dans la bouche.
Avec le calme, la douleur se fait sentir, devient plus vive. J'ai des hématomes un peu partout. Sur le chemin du retour, je constate que j'ai du mal à marcher. L'avenue de Paris offre le même spectacle de désolation. Des enfants qui se promenaient avec leurs parents crient et pleurent. Les devantures des magasins sont baissées. C'est alors qu'un homme me tend une fleur. Fragile, de couleur fuchsia et odorante, elle contraste avec l'âpreté et la violence ambiantes.
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lundi 9 avril 2012

Tunis, 9 AVRIL 1938

« Nous sommes venus aujourd'hui démontrer notre force, celle de la jeunesse qui ébranlera le colonialisme. Le parlement tunisien ne sera créé que par le martyr des militants et les sacrifices de la jeunesse»
Ali Belhouane, 9 avril 1938 

Tunis, 9 avril 2012 : "L'Etat, c'est une bande de gens armés" (Friedrich Engels)

La violence inouïe déchaînée par la police dans les rues du centre de Tunis ce lundi 9 Avril, Fête Nationale des Martyrs de 1938 - ceux qui tombèrent sous les balles françaises aux cris de "Barlaman tounsi" ("Un parlement tunisien !) - contre des manifestants pacifiques de tous âges et de toutes conditions, cette violence peut sembler à première vue gratuite. Mais elle ne l'était pas. Elle obéit à un plan élaboré par les stratèges de l'ancien régime qui, tapis dans l'ombre, tiennent encore les rênes de l'appareil d’État et préparent leur retour officiel au pouvoir en rendant le gouvernement transitoire issu des élections aussi impopulaire que possible. La troïka qui est formellement au pouvoir est paralysée, comme le lapin devant le serpent. Si elle continue comme ça, elle ne va pas durer très longtemps, pas même jusqu'aux élections de l'année prochaine. Encore quelques très grosses "bavures" comme celle d'aujourd'hui et elle aura perdu toute crédibilité et toute légitimité. Le peuple, alors, devra reprendre la parole et l'initiative.




samedi 7 avril 2012

7 avril 2012 : Un autre samedi ordinaire à Tunis

Ces images ont été prises le samedi 7 avril 2012 avenue Bourguiba, avenue de France et Place Mohamed Ali, au centre de Tunis. Plusieurs centaines de personnes avaient répondu à l'appel de l'Union des diplômés chômeurs (une traduction plus fidèle serait : "enchômés"). La réponse de la police a été la violence des matraques et des grenades de gaz toxiques. Les jours qui viennent s'annoncent agités à Tunis, où on - ceux d'en haut comme ceux d'en bas - s'apprête à fêter la journée des martyrs du 9 avril 1938.