Alliance zapatiste de libération sociale, fondée à Paris le 12 mars 1995 Liberté, justice, démocratie, partout et pour tous! التحالف الزباتي من أجل التحرر الاجتماعي تأسس بباريس في 12 مـــارس 1995. حرية، عدالة، ديمقراطية في كل مكان وللجميــــــع yekfibasta[at]gmail.com :للاتصال
dimanche 7 juin 2009
Une Europe bleue-verte-brune...
dimanche 31 mai 2009
Les 3 K contre les 5 K
Un épisode sanglant de lutte de castes chez les Sikhs apporte de l’eau au moulin des défenseurs autrichiens de l’Occident chrétien
Vienne, 25 mai 2009
L’événement a fait la Une des médias autrichiens et indiens et a déclenché dans le Pendjab indien deux journées d’émeutes qui ont fait deux morts et 1 milliard d’Euros de dégâts : dimanche 24 mai, un commando de Sikhs orthodoxes a attaqué un temple sikh dissident dans le 15ème arrondissement de Vienne, capitale de l’Autriche.
Bilan de l’attaque : un mort et une quinzaine de blessés, dont plusieurs dans un état grave.
Le mort est Sant Rama Nand, gourou de la secte Dera Sachkhand, communément appelée les Ravi Dassi, du nom du gourou Ravid Dass, qu’ils vénèrent. Cette secte est une des nombreuses sectes qui se sont développées dans la nébuleuse sikhe et regroupe essentiellement des Dalits, des intouchables, auxquels l’orthodoxie sikhe ne laisse qu’une place subalterne et marginale.
Les « hérétiques », en général des pauvres, cherchent leur salut auprès de gourous dissidents, en général d’excellents businessmen, dans un mouvement analogue à ceux qui, dans des pays comme le Brésil, voient les pauvres affluer en masse dans les temples des sectes évangéliques.
Jalandhar, Pendjab, 26 mai 2009
Amritsar, Pendjab, 26 mai 2009
Les Sikhs orthodoxes reprochent à ces dissidents de mettre sur un pied d’égalité le fondateur de la religion sikhe et leurs gourous et de ne pas respecter fidèlement la règle des 5 K, que tout Sikh se doit de suivre fidèlement :
Kesha (cheveux longs, non coupés et rassemblés sous un turban),
Kangha (peigne pour entretenir les cheveux),
Kara (bracelet d'acier),
Kachha (pantalon court)
Kirpan (épée).
On imagine qu’un tel incident ne pouvait pas laisser indifférents les successeurs de Jörg Haider à la tête du parti d’extrême-droite FPÖ, Heinz-Christian Strache et Andreas Mölzer, qui mènent actuellement une tonitruante campagne électorale pour les élections au Parlement européen du 7 juin prochain. Les deux hommes viennent de se découvrir une nouvelle tête de Turc, après l’Islam : la religion sikhe. Strache a déclaré que la « politique des portes ouvertes » des deux partis dominants (SPÔ, sociaux-démocrates, et ÖVP, conservateurs) ouvrait la « voie au chaos et au crime multitculturel » (sic).
Le FPÖ a déjà défrayé la chronique avec une affiche électorale proclamant : « Abendland in Christenhand » (toutes les affiches électorales du FPÖ portent des slogans rimés), autrement dit : « L’Occident doit rester chrétien ».
Il ne lui reste plus qu’à produire une affiche affirmant, contre les 5 K, la primauté des 3 K : « Kinder, Küche, Kirche » (Enfants, cuisine, église), le fameux slogan par lequel l’empereur Guillaume II avait défini la place de la femme dans la société, et qui fut habilement repris par le régime nazi.
Ayman El Kayman, gourou du 2K (Klan Kaymanesque)
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
...et à mardi prochain !
Source : Coups de dent - Chronique satirique hebdomadaire sur l'actualité politique française et mondiale
jeudi 28 mai 2009
Européennes du 7 juin 2009 : Refusons de voter ! Un acte de lutte, un geste de résistance !
Nous ne sommes pas communistes, mais nous devons reconnaître la pertinence de l'analyse que nous publions, au nom de la diversité et du débat, seules conditions pour avancer vers un "monde contenant tous les mondes".
La crise que nous vivons est une crise du modèle économique et social que l’Union européenne impose. La " concurrence libre et non faussée ", en interdisant toute possibilité d’intervention des Etats, met en rivalité non des produits, mais des systèmes sociaux. Elle pousse les salaires et la protection sociale à la baisse, crée le chômage massif dans certains pays, la surexploitation dans d’autres, la pauvreté partout. Dans un seul but : augmenter les profits pour le capital aux dépens du travail. C’est le résultat du principe de liberté de circulation des capitaux.L’intégration européenne est l’instrument développé par les capitalistes continentaux pour imbriquer les capitaux au niveau mondial, choix imposé depuis les USA. Objectif : imposer aux peuples de l’extérieur ce qu’aucun d’eux n’aurait accepté de son propre gouvernement.
La crise confirme la nocivité du dispositif. L’interdépendance des capitaux l’a étendue au monde entier en un temps record. Ses ravages pour les peuples se font durement sentir et cela ne peut qu’empirer dans le cadre actuel.
L’appartenance à l’UE, et surtout à la zone Euro, est un facteur aggravant de la crise
La mise place d’une monnaie unique forte, l’Euro, nous a été présentée comme facteur de prospérité. C’est une manipulation ! Avec ce système, le capital peut produire là où la monnaie est faible pour vendre là où elle est forte. C’est un aspect essentiel, rarement évoqué, des délocalisations.Dans un contexte de crise, la concurrence entre les monnaies s’aggrave. Aujourd’hui, presque tous les pays qui ont gardé le contrôle d’une monnaie nationale poussent, logiquement, la leur à la baisse. Il ne s’agit pas seulement des USA, de la Chine et du Japon, mais aussi de pays membres de l’UE. Car l’Euro n’est pas la monnaie de l’Union, contrairement à ce qu’on essaie de nous faire croire : près de la moitié des pays membres, dont le Royaume-Uni, la Pologne, la République tchèque… ont gardé leur monnaie nationale et la font baisser. Ceux qui ont adopté l’Euro, échappant à tout contrôle gouvernemental ou parlementaire, sont donc encore plus fortement désavantagés qu’avant la crise.
D’autre part, l’UE ôte aux gouvernements nationaux toute possibilité réelle d’intervention. Les gesticulations de Sarkozy, les contre propositions tout aussi ridicules du PS, n’y font rien : l’État ne peut intervenir efficacement dans l’économie sans violer les traités. Il ne peut non plus être question de politique douanière. Alors que d’autres pays s’affranchissent marginalement et provisoirement de certains dogmes libéraux pour limiter les dégâts, l’appartenance de l’UE condamne la France à s’enfoncer toujours plus.
La solution : combattre le capital, donc rompre avec l’UE
C’est le capitalisme qui crée la crise. Pour en sortir, il faut limiter le poids du capital sur l’économie et, à terme, l’abolir. Cela implique trois choses :
1) Augmenter les salaires. Pour réduire les difficultés des salariés, pour limiter la part des profits, pour réduire l’exploitation.
2) Augmenter la part socialisée des salaires, faussement appelée " charges ". Pour financer la sécurité sociale, les retraites et les indemnités chômage, qui ont prouvé leur efficacité car échappant totalement à la spéculation du capital.
3) Développer le secteur public et nationalisé. Pour faire reculer le poids du capital dans l’économie, pour répondre aux besoins vitaux de la population. Plutôt que de renflouer les banques, entretenant la spéculation, la collectivité et ses institutions doivent se substituer au capital défaillant pour produire.Rien de tout cela n’est possible dans le cadre de l’UE, lié à celui du libre échangisme mondial : toute tentative d’augmentation, ou même seulement de maintien, des salaires conduira à des délocalisations, à l’extérieur ou à l’intérieur de l’Union. C’est donc avec ce cadre qu’il faut en finir, dans l’intérêt des peuples auxquels il a été imposé.
Dans ce contexte, les élections européennes du 7 juin sont une imposture.
Les organisations politiques de tous bords ont bien compris que le peuple français identifiait l’UE comme la cause de l’essentiel de tous ses maux. C’est pourquoi ils se présentent tous à nous en expliquant qu’il faut " changer l’Europe ", alors que de l’UMP au PS ont élaboré et ratifié ensemble tous les traités, comme le traité de Lisbonne qui bafoue notre vote du 29 mai 2005. Aucune des listes en présence n’envisage de rompre avec l’UE. Toutes insistent sur l’importance du " parlement " européen comme composante la plus démocratique de ses institutions, prétendant que les peuples pourraient s’y faire entendre.
C’est un mensonge, commun à tous les candidats, qui porte la négation de ce qu’est véritablement la démocratie, le gouvernement par et pour le peuple. Ce n’est pas parce que les dominants posent des urnes et invitent les citoyens à les remplir qu’il y a démocratie. C’est ce que font les occupants américains dans les pays qu’ils ont bombardés et envahis, en Irak, en Afghanistan, pour faire élire des gouvernements fantoches à leur service qui ont la même légitimité que le parlement européen.
On nous convoque pour élire de prétendus députés, après un débat sur des clivages politiciens nationaux. Une fois élus, ils iront siéger avec d’autres de 27 pays, élus à l’issue de débats totalement différents. Et comme lors des mandatures précédentes, ceux qui, dans leurs pays, jouent à être la droite et la gauche, tour à tour la majorité et l’opposition, se retrouveront ensemble, à Bruxelles et à Strasbourg, loin du regard de leurs électeurs pour voter à des majorités écrasantes ce que veulent les gouvernements et la commission, ce dont les peuples ne voudraient pas s’ils étaient consultés. Dire qu’on démocratise l’UE en renforçant les pouvoirs de ce " parlement " est une manière particulièrement grossière de se moquer du monde.L’UE n’est pas réformable. Ce ne sont pas les modes d’élection et de fonctionnement du " parlement " qui sont en cause, mais l’idée même qu’il puisse y avoir un parlement européen, une démocratie européenne. On ne peut envisager de démocratie que dans un espace de débat commun, et reconnu. Les nations historiquement constituées offrent cet espace. Il ne peut en exister au niveau européen, ne serait ce que pour des raisons de langues. Des nations souveraines, gouvernées démocratiquement, sont les seuls cadres adaptés aujourd’hui pour coopérer véritablement dans un intérêt mutuel. Un " parlement " supra national, coincé dans des institutions voulues par le capital, ne peut que bafouer les intérêts de tous les peuples qu’il prétend représenter.Il ne peut y avoir d’Europe démocratique et donc sociale. C’est pourquoi le capital a lancé il y a soixante ans, et constamment soutenu, le mot d’ordre de construction européenne. Parce qu’il y a incompatibilité entre le capitalisme et la démocratie, le capital a eu besoin de créer et de développer un espace de décision échappant au débat démocratique. Le cynisme est à son comble quand on prétend, à chaque traité dépossédant davantage les peuples, augmenter les pouvoirs de ce pseudo parlement.
À l’heure actuelle, nous demander de voter pour élire un tel " parlement " est une insulte
Le 29 janvier, le 19 mars, le 1er mai, nous avons été des millions en grève et dans la rue pour exiger la rupture avec les politiques qui ont conduit à la crise. Nous nous trouvons face à un gouvernement décidé à persévérer, contre la volonté du peuple, à appliquer la politique du capital, en prenant appui sur les " contraintes européennes ", qui ont été créées pour cela.Quand ce gouvernement, et sa prétendue opposition, nous invitent à aller voter pour conforter ces institutions antidémocratiques, la seule réponse juste est le refus de vote. C’est au taux d’abstention qu’on mesurera le 7 juin au soir le rejet de la soumission au capital par les peuples prisonniers de l’UE, pas au score des listes prétendant vouloir changer l’Europe de l’intérieur.
Qui se souvient du résultat des élections précédentes, en 2004 ? Il n’avait rien changé. En revanche, le taux d’abstention massif dans tous les pays avait marqué. 57 % en France, à comparer avec les 70 % de participation un an plus tard qui a vu la victoire éclatante de notre NON. Ou encore dans les pays d’Europe centrale (78 % en Pologne) venant d’adhérer, faisant voler en éclat le mensonge de leur enthousiasme pour l’ " Europe " et montrant que, comme nous, ils la subissaient malgré eux.
Quand le suffrage universel est à ce point truqué, bafoué, parodié, c’est l’abstention qui devient un devoir civique
C’est notre attachement au suffrage universel véritable qui nous pousse à lancer cet appel à refuser de donner une caution populaire à une consultation visant à désigner des représentants pour un parlement institué justement pour contrecarrer et mépriser ce suffrage universel dans les cadres nationaux.C’est par un refus massif de voter que le peuple peut exprimer le 7 juin son rejet d’institutions qui, quoi qu’il vote, n’agiront que pour aggraver la crise et faire payer sa facture aux travailleurs. C’est ce refus qui prolongera nos luttes, annoncera l’insurrection du pays réel contre l’Europe légale et affirmera notre détermination à combattre pour une véritable démocratie.
Source : http://www.rougesvifs.free.fr/

mardi 26 mai 2009
RECTIFCATIF - José Bové : la mémoire qui flanche

Ceci dit, les questions que pose la cohabitation de Bové avec Cohn-Bendit sur une même liste restent entières. Elles n'ont rien à voir avec des attaques personnelles.
par Jean-Luc Mélenchon, 24/5/2009
Ça c’est la bombe de la semaine. Le vrai crève cœur du moment. Quand on me l’a appris, j’ai cru que ce n’était pas vrai. Et pourtant si, c’est vrai. Et c’est même confirmé par l’intéressé. Et moi je n’arrive toujours pas à y croire. Dans son dernier livre paru le 7 mai, «Un Paysan pour l’Europe», José Bové tient une conversation avec Claude-Marie Vadrot. Il est interrogé sur la contradiction entre son engagement pour le Non et sa candidature aux côtés de Cohn-Bendit. Claude-Marie Vadrot: "Tu penses que, si vous êtes élus, même sur une base minoritaire, vous aurez un rôle vraiment important? Il y a vraiment quelque chose à faire à Bruxelles? Après tout, tu as voté contre cette Europe … alors que Daniel Cohn-Bendit et certains de tes compagnons de campagne ont fait campagne pour le «oui». Cette question, te concernant, revient très fréquemment." José Bové: "Effectivement, j’ai voté «non» au traité constitutionnel, mais je n’ai pas fait campagne. Une campagne très écoutée au nom de vieux principes archéos-souverainistes qui nous ramèneraient au repli identitaire sur l’État-nation. C’est un schéma qui ne peut pas fonctionner, qui n’a plus de sens, qui nous ramène à ce qu’il y a de pire dans le nationalisme". …La confirmation est dans le journal Politis de cette semaine. Vadrot repose la même question et Bové répond de même. Il y balaie le problème en affirmant: «J’ai voté non au Traité constitutionnel mais je n’ai pas fait campagne. Une campagne très écoutée au nom de vieux principes archéo-souverainistes qui nous ramèneraient au repli identitaire sur l’État-Nation». On se pince. Pas fait campagne, José Bové? Oubliés les innombrables meetings du Non de gauche à nos côtés, avec Marie-George Buffet et Olivier Besancenot. Oublié le zénith du Non de gauche à Paris? Oubliées nos interventions communes lors de rassemblements de salariés, par exemple à la gare Saint Lazare ou à la gare de Lyon. Oubliées ses nombreuses interventions de campagne dans les médias, à commencer par son intervention dans les spots télévisés de la campagne officielle, sur le temps de parole du PCF. Oubliées enfin ses propres passes d’arme contre Cohn-Bendit à l’époque, comme à Maraussan dans l’Hérault le 29 avril 2005. Ce soir là Bové et Cohn-Bendit s’affrontaient au même moment par meetings interposés. Cohn-Bendit défendait le oui aux côtés de Georges Fréche et de François Hollande, tandis que José Bové se disait «choqué qu’on puisse faire de la propagande en faisant voter les morts», à propos de la récupération de Jaurés organisée en faveur du Oui par le PS et Cohn-Bendit. Et, bien sûr, le plus incroyable c’est non seulement qu’il nie un fait que n’importe qui peut rectifier mais surtout qu’il l’assortisse de commentaires injurieux sur le nationalisme des partisans du non. Je crains qu’il y ait un problème. Je ne sais pas lequel. Mais c’est tellement incroyable! Et surtout si peu crédible.
José Bové s’était rendu à La Havane en septembre 2001 pour participer au Forum mondial sur la souveraineté alimentaire, avec 400 participants du monde entier à l’appel de Via Campesina, invité par l’ANAP (Associacion Nacional de Agricultores Pequenos de Cuba).
Le 25 Septembre 2003, lors de l’émission « 100 minutes pour convaincre », sur France 2, interrogé sur Cuba par Bernard Kouchner (futur sarkoziste), José Bové esquiva en répondant (de mémoire) : « J’ai été expulsé de Cuba par Castro pour avoir dit des choses qui lui déplaisaient ».
Cette expulsion, José Bové lui-même l’ignorait une seconde avant de l’inventer pour la télé.
Le 3 mars 2007 à 14 heures, dans l’émission « chez F.O.G. » sur France 5, Bové s’entendit reprocher son « utopie communiste », par Jean-Pierre Jouyet, ancien directeur de cabinet de Jospin et futur sarkoziste. Réponse textuelle de Bové : « Je suis un des rares à avoir pu me rendre à Cuba pour critiquer Fidel Castro ; ça m’a été reproché, et j’en ai été chassé ».
Par une amie journaliste française qui avait couvert le Forum, j'ai obtenu les articles (élogieux) que la presse cubaine avait consacrés à Bové pendant et après son séjour. J'ai également lu son livre (« Paysan du monde », Fayard, 2002) où figure le texte de son discours (flagorneur) en présence de Fidel Castro. Il y raconte même son départ tranquille vers l'aéroport à l'issue du Forum.
J'ai ainsi apporté plusieurs preuves que Bové mentait. Cela m'a valu des centaines de mails, parfois orduriers. Des amis se sont fâchés avec moi, ne comprenant pas que j'égratigne le héros du Larzac après l'avoir soutenu si activement quand il était poursuivi par la Justice (française!). Des proches de Bové m'ont rapporté qu'ils n'avaient pu obtenir de lui, ni une confirmation de sa fable, ni une réfutation de mon enquête. Mais il a cessé de répéter son mensonge.
Dommage qu'il vienne d'en inventer un autre !