dimanche 30 août 2015

Exodus 2015 : Rafraîchissons la mémoire des Européens
L'exode des Hongrois en 1956

À en juger par les réactions des autorités, des forces armées, des polices et des médias des pays d'Europe balkanique et centrale face au flux de réfugiés de Syrie, Irak, Afghanistan et Afrique, cette Europe-là semble avoir la mémoire courte, oubliant qu'il n'y a pas si longtemps que cela (et pour les Grecs, cela dure encore aujourd'hui), eux-mêmes avaient fui en masse leurs pays pour sauver leur liberté et leur vie. Un des grands exodes européens de la seconde moitié du XXème siècle a été celui des Hongrois. Faisons donc un petit rappel, grâce à la revue Population, n° 2, 1957, pp. 343-345.

1956: accueil de réfugiés hongrois en Autriche...

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Photo Armée fédérale autrichienne

...et en Suisse

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 2015: "accueil" de réfugiés syriens, irakiens et afghans en Grèce
Images du 11 août 2015 dans le stade sportif de l'île de Kos. L'homme avec un bâton est un policier

 
Photo Yorgos Karahalis/AP


Photo Angelos Tzortzinis/AFP via Getty Images
 
Photo Angelos Tzortzinis/AFP via Getty Images
 
Du 28 octobre 1956 au 6 mars 1957, soit en 130 jours, l'Autriche a accueilli 170 822 réfugiés hongrois fuyant leur pays, où une révolution avait été écrasée par les chars soviétiques. Cela donne une moyenne quotidienne de 1314 réfugiés. Au 6 mars 1957, 118 000 de ces réfugiés avaient été évacués d'Autriche vers d'autres pays non-socialistes.  Le CIME dont il est question ci-dessous avait été créé en 1951 par les gouvernements européens pour chercher des pays de réinstallation aux quelque 11 millions de personnes déracinées par la guerre. Il a organisé le transport de près d’un million de migrants durant les années 50. En 1980, il a été rebaptisé Comité intergouvernemental pour les migrations (CIM), et, en 1989, Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui est son nom actuel.
Question : ce qu'il a été possible de faire pour presque 200 000 réfugiés européens en 1956-57 dans la "petite Europe" de l'époque, à la veille de la création de la CEE, ne le serait pas pour 500 000  réfugiés venant des bordures du continent dans la "grande Europe" de 2015 (28 pays, 550 millions d'habitants) ?







dimanche 23 août 2015

Là où Tsipras est passé, l'herbe repoussera-t-elle ?

Ceux et celles qui n'ont pas lu cet article prophétique d'octobre 2014 feraient bien de le lire maintenant
Alexis Tsipras, version 3.0 : coopté par la Sainte Alliance des Socialos et des Jèzes
Ainsi donc, Alexis Tsipras aura été au "pouvoir" 206 jours. 206 jours durant lesquels il a réalisé une prouesse que très peu de gens avaient imaginée : élu sur des promesses de gauche, il les a toutes trahies, liquidant l'espoir qu'il avait suscité et le "parti" qui l'avait mis à sa tête, achevant le travail de destruction entamé par ses prédécesseurs "socialiste" (Papandréou) et "conservateur" (Samaras). Les Grecs vont avoir le sinistre privilège de voter pour la troisième fois cette année, le 20 septembre. Et comme on peut gager qu'une très grande partie des électeurs de SYRIZA vont s'abstenir, on risque fort de se retrouver avec le parti nazi Aube Dorée en tête. Bravo Alexis, tu as vraiment fait un bon boulot !
Quelques articles à lire pour approfondir la question


Les conséquences internationales catastrophiques de la capitulation annoncée de Syriza et les responsabilités criminelles de M. Tsipras
Yorgos Mitralias Γιώργος Μητραλιάς
Athènes, 21 août 2015-Comme on devait s’y attendre, la direction prise par le gouvernement Tsipras après la funeste journée du 13 Juillet a confirmé la prévision pessimiste (1) selon laquelle il allait ... Lire la suite
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Grèce: La nécessité de former une majorité gouvernementale antimémorandaire est incontestable
Ε.ΠΑ.Μ.-Ενιαίο Παλλαϊκό Μέτωπο United People's Front Front Populaire Uni
Communiqué du Secrétariat politique d’EPAM, Athènes, 21 août 2015   La démission du gouvernement Tsipras et le recours prématuré aux urnes au mois de septembre sont le résultat iné ... Lire la suite
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Grèce : Les 13 mensonges de Tsipras et la réalité du troisième Mémorandum
Panagiotis Mavroeidis Παναγιώτης Μαυροειδής
En s'adressant une fois de plus au peuple, le Premier ministre a annoncé une élection express. Ses déclarations constituent une somme de monstrueux mensonges ayant pour but de valider une fraude politique dont les consé ... Lire la suite
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Syriza, le clou dans le cercueil de LA gauche ?
Christine Cooreman
Les Grecs ont une belle expression : « Les linceuls n’ont pas de poches ». Pour dire que, une fois qu’on passe l’arme à gauche on n’emporte rien dans l’au-delà. N’est-ce ... Lire la suite

Grèce : "Unité populaire" est née !
Stathis Kouvelakis
Tôt dans la matinée, 25 députés de SYRIZA ont quitté le groupe parlementaire de leur parti pour créer un nouveau groupe sous le nom d’Unité Populaire. La plupart de ces députés sont ... Lire la suite
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Traductions disponibles : Español  Italiano  Português 

Manolis Glézos lance un appel à une coopération populaire de résistance
Manolis Glézos a envoyé un message par le biais du mouvement « Energoi Polites » (Citoyens Actifs) à l’occasion de la démission du gouvernement, sur fond d’élections anticipé ... Lire la suite
Original: Ελληνικά

mardi 18 août 2015

Tel-Aviv-sur-Seine ou l’esprit munichois : chronique d’un naufrage

par Sayed Hasan, 17/8/2015
« Entre la guerre et le déshonneur, vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre. » (Citation attribuée à Winston Churchill ; il l’aurait prononcée après les accords de Munich, pour dénoncer l’abandon de la Tchécoslovaquie par la France.) 
 


Le projet obscène de célébration de l’État terroriste d’Israël sur les rives de la Seine, tout juste un an après le dernier massacre à Gaza, a été conçu en mai 2015 par les maires de Paris et de Tel-Aviv, et fut préparé avec un soutien actif des gouvernements français et israélien. Révélé au public une semaine avant sa tenue, prévue le 13 août 2015, il a déchaîné une telle tempête d’indignation en France – politique, médiatique, sociétale, etc. – qu’il est rapidement apparu que l’ambiance de cet événement serait bien plutôt explosive que festive. Si bien que moins de 48 heures avant sa tenue, un collectif d’organisations de soutien au peuple palestinien[1] a été reçu par la Préfecture de police de Paris, et a obtenu un espace immédiatement adjacent à Tel-Aviv-sur-Seine et de longueur égale pour y organiser une contre-manifestation nommée Gaza-sur-Seine, en même temps que le projet soutenu par la ville de Paris.
Quelles sont les leçons à tirer de cette journée mémorable ?

lundi 17 août 2015

Grèce : La nuit des dupes
Une nuit qui dure depuis cinq ans et demi

par Christine Cooreman, 17/8/2015

Au petit matin du vendredi 14 août, le Parlement grec a adopté le 3ème Mémorandum, autrement dit le "plan de sauvetage", qui impose à la Grèce une série de "réformes" meurtrières en échange d'un nouveau prêt de 85 milliards d'euros. Au total, 222 élus ont voté pour, 64 se sont prononcés contre – dont une trentaine membres de Syriza, y compris l’ex-ministre des Finances Varoufakis –, 11 se sont abstenus (3 députés étaient absents). Le texte a donc été validé à la majorité grâce au soutien des trois grands partis d’opposition, Nouvelle Démocratie (conservateur), le Pasok ("socialiste") et To Potami ("centre gauche"). Christine Cooreman nous raconte comment elle a vécu ces heures noires.-Tlaxcala

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"La nuit du 13 au 14 août 2015"
Dimitris Hantzopoulos,  quotidien I Kathemirini du 14 août 2015
D'habitude, je traduis (c'est ce que je fais pour gagner mon pain quotidien). Je ne dis pas ce que moi je pense. Mais, ce coup-ci, ce sera différent. Quoique, dans un sens, il s'agira de nouveau de traduire. Mais, ce sera traduire en mots tout un vécu. Celui de la journée du 13 et de la nuit du 13 au 14 août : le coup de grâce...
Cela fait plus de cinq ans maintenant que je lis, j'écoute, je discute et me dispute, pour comprendre ce qui nous est tombé sur la tête, ici, en Grèce et, là, en « Europe ». Je n'ai jamais été conservatrice (sauf en 1e primaire où je passais tous les matins saluer la directrice de l'école...) et ce que j'avais connu de plus « à gauche » était le parti communiste grec de la fin des années 70 et du début 80. La dictature des colonels m'avait très peu touchée (j'avais 11 ans et des poussières quand ils ont dû quitter le pouvoir) mais j'avais vécu une certaine mentalité (celui du caporal ou du contrôleur de bus qui se croit investi du pouvoir suprême et sorti de la cuisse de Jupiter....).
J'étais absente de Grèce entre 1982 et septembre 1990. Donc, certaines choses bien importantes, je ne les ai pas vécues de première main. Mais, j'ai eu le temps de vivre LE « changement », avec l'arrivée d'Andréas Papandréou au pouvoir. « La Grèce appartient aux Grecs » (et « la mer Égée appartient à ses poissons », comme on pouvait lire sur certains murs...). Je suis partie alors que le mouvement de l'antipsychiatrie grandissait... je suis allée étudier la psychologie clinique. Après la première année, le mouvement avait déjà dégonflé... mais, moi j'ai poursuivi.
Tout ça, pour planter le décor et dire que je ne parlerai pas en expert...
Ainsi, les mesures d'austérité ont commencé à pleuvoir depuis cinq ans. Des mesures « inévitables », « méritées » selon d'aucuns... Nous avons appris des termes nouveaux : service de la dette publique, FSM, BCE, EFSF, créanciers, mémorandum, souveraineté nationale, solidarité... des commissaires aux noms étrangers nous « expliquaient » que nous avions mal vécu dans un État qui n'en n'était pas un et qu'ils allaient nous fournir toute « l'assistance » nécessaire pour que nous devenions finalement un État digne de ce nom ! Certains Grecs -des politiciens, des industriels, des « intellectuels », surtout – considéraient que le « mémorandum » était une bénédiction...
Les mémorandums ont « avalé » un nombre non négligeable de gouvernements élus ou plantés par les bons soins de nos « partenaires » européens.
Entre-temps, nous avons fait plus ample connaissance avec l'extrême-droite, le chômage croissant, l'injustice profonde des mesures, les suicides, les dispensaires sociaux gérés par des médecins bénévoles qui voulaient suppléer aux lacunes de l’État qui ne faisait que se réduire au fil du temps et des mesures.
Non, les Grecs n'ont pas accepté leur sort. Ils se sont soulevés. Ce premier été-là, les places furent occupées par des milliers d'indignés... ils réclamaient haut et fort la chute du gouvernement, le respect de la Constitution, la dignité, enfin ! Ils se sont battus au point d'être battus (par les « forces de l'ordre » et par ce que d'aucuns appellent « les pompiers », ceux qui disaient « attendez un peu, nous viendrons au pouvoir et vous verrez... », mais nous y reviendrons...)
La guerre psychologique fut menée (et l'est toujours) de manière magistrale. Le coup du fouet et de la carotte, la torture de la goutte, la culpabilisation, la flatterie, tout y passe... et surtout le terrorisme, sous toutes ses formes...infligé par les chaînes de TV privées et les journalistes dont certains seraient à la solde de divers employeurs plutôt louches…Ne PAS suivre les JT et émissions d’info en tout genre relève de la survie psychologique…
Comprends-moi bien. Des gens comme toi et moi, qui s'en sortaient tant bien que mal jusque-là, se sont soudain retrouvés en train de devoir à tout le monde : banques, fisc, sécurité sociale... tout... On finit par se demander si on ne va pas taxer l’air qu’on respire…
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mercredi 12 août 2015

Tel-Aviv-sur-Seine: la honte! What a shame!

Sayed Hasan
Troisième-Reich-sur-Seine : la tradition collaborationniste française 

Le 13 août 2015, Paris-plages deviendra, pour 12 heures, Tel-Aviv-sur-Seine. Une idée brillante, et, n’en doutons pas, très courageuse de la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo. Elle vient à point nommé pour commémorer le massacre israélien à Gaza durant l’été 2014, dans lequel plus de 2200 Palestiniens ont péri, dont 551 enfants, et alors même que les cendres du bébé palestinien Ali Dawabcheh, brûlé vif par des colons israéliens, sont encore fumantes. Il est vrai que cette fois-ci, ce n’était pas du phosphore blanc, mais de simples cocktails Molotov, et qu’ils ont causé à peine deux victimes : il faut décidément être aveugle pour ne pas voir qu’Israël est réellement engagé dans une saine voie de modération de sa politique palestinienne.
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Third-Reich-sur-Seine: the French collaborationist tradition

On August 13th, 2015, Paris-plages (Paris-beaches) will become, for 12 hours, Tel Aviv-sur-Seine. A brilliant idea, and, let us not doubt, a very brave one on the part of the Socialist mayor of Paris, Anne Hidalgo. It is especially timely in that it commemorates the Israeli massacre in Gaza in the summer of 2014, in which more than 2,200 Palestinians were killed, including 551 children, and while the ashes of the Palestinian baby Ali Dawabcheh, burned alive by Israeli settlers, are still smouldering. It is true that this time, it was not white phosphorus, but simple Molotov cocktails, and they caused only two victims: one must definitely be blind not to see that Israel is really committed to a sane process of moderation in its Palestinian policy.
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