samedi 30 janvier 2016

Déchéance de nationalité, état d'urgence, pour nous, c'est non ! Manifestations aujourd'hui 30 janvier 2016 dans 70 villes de France


DROITS DEVANT !!
47, RUE DE DANTZIG  -  75015 PARIS
TEL : 01.42.50.79.92 - 06.07.80.99.59
Communiqué
Concernés au premier chef par une amplification notoire de la répression et de la stigmatisation, des centaines de sans-papiers, migrants et leurs soutiens participeront demain à la manifestation contre l'état d'urgence aux côtés d'une centaine d'organisations.
Sachant que les sans-papiers sont les migrants d'hier et que les migrants d'aujourd'hui, pour beaucoup, seront les sans-papiers de demain,
Afin d'affirmer leur unité et contrecarrer les tentatives gouvernementales d'opposer les migrants politiques "acceptables" aux réfugiés économiques "indésirables", ils défileront derrière la banderole :
MIGRANTS D'HIER ET D'AUJOURD'HUI
EN LUTTE POUR L’ÉGALITÉ DES DROITS

RENDEZ-VOUS A 14 H 00
AU MÉTRO TEMPLE (ligne 3)
Ci-dessous, l'appel unitaire :
Samedi 30 janvier sera une journée de mobilisation importante contre le projet de déchéance de nationalité, de prolongation et de constitutionnalisation de l'état d'urgence. A l'appel des collectifs « Nous ne céderons pas » et « Stop état d'urgence », nombreux seront celles et ceux qui manifesteront leur hostilité à des mesures qui les heurtent et mettent à mal les libertés individuelles au nom d'une hypothétique sécurité. Ensemble, ils diront : « déchéance de nationalité, état d'urgence, pour nous, c'est non ! »
Des rassemblements et des manifestations sont prévus dans  soixante-dix villes en France.
A Paris, la manifestation aura lieu place de la République, à 14h30.

samedi 23 janvier 2016

Tunisie, janvier 2016 : un peuple assigné à résidence

par Rym Ben Fradj, Toons Magazine, 22/1/2016
Je n'étais pas née en janvier 1984. On ne nous en a pas parlé à l'école. Mais heureusement notre Père de la Nation a voulu nous donner une leçon d'histoire en nous faisant revivre les journées de janvier 84 où des centaines de citoyens furent massacrés par les mêmes forces du désordre qui, depuis 5 jours, tirent et matraquent aux quatre coins du pays profond, du pays oublié. Il a en effet choisi - ou on a choisi pour lui - le même bureau, pour s'adresser ce soir au peuple, que celui à partir duquel le Combattant Suprême s'était adressé à ses enfants turbulents.


Désormais,  Habib Bourguiba s’est réincarné dans la peau de Béji Caïd Essghrir (comme Victor Hugo avait surnommé Napoléon III "Napoléon Le Petit", par rapport à son oncle Napoléon Ier) en essayant de ressusciter un peu du charisme de son chef disparu. Malheureusement il est incapable de convaincre. Encore pire, à cause de l’âge (89 ans), notre dinosaure n’est plus capable se souvenir des phrases qu'il a prononcées quelques instants plus tôt.  Résultat : un discours vide, répétitif, bafouillant des mensonges et des histoires internes du parti, dont le pauvre peuple, menacé chaque soir sur les plateaux de télé par des flics politicards et des politicards flics  qui se présentent comme ses sauveurs contre le terrorisme, se fout complètement. Ils disent tous qu'ils n'ont pas voulu utiliser la force jusqu’à maintenant mais qu'ils seront obligés de le faire si "ça" continue. Ça, c'est l'intifada TRAVAIL JUSTICE DIGNITÉ, qui a commencé à Kasserine il y a 5 jours.

Assignés à résidence par un couvre-feu de 20h à 5heures, nous voilà condamnés à zapper : on a le choix entre Borhène Bsaies, Mariem Belkadhi et Mohamed Booughalleb, les trois manipulateurs-en-chef. Ils sont là, sur les plateaux,  pour appuyer et justifier tous le discours des flics invités, et en rajoutent, nous ressortant la fameuse " main invisible" qui tire les ficelles des révoltes, menaçant la stabilité (?) et la prospérité (?) du pays. Et voilà les chômeurs, diplômés ou non, transformés en marionnettes diaboliques, en petits chitanes, qu'il faut écraser. C'est tellement gros qu'on se demande s'ils sont aussi cons que ça, en nous prenant pour des cons.

Nous connaissons ces discours par cœur, depuis l’ère de Ben Ali durant les premiers souffles de la révolution tunisienne et partout dans le monde, chaque fois que les gens se soulèvent contre l’injustice.

Nous sommes un peuple assigné à résidence : non seulement, la grande majorité d'entre nous ne peuvent pas sortir du pays, mais encore nous ne pouvons même plus sortir de nos domiciles, condamnés à avaler la propagande des télévisions couvreuses de feu. Et à regarder dans nos frigos, que nous n'avons pas volés, s'il reste quelque chose à manger.
Qui pillait les magasins en janvier 2011 ? Un petit rappel pour les amnésiques
De la même auteure, lire 
À peine j’ouvre les yeux : un film tunisien contre l’amnésie et la nostalgie 

mercredi 20 janvier 2016

Global Bloody Blueberry Blues
ou
Quand le salaire ouvrier devient un coût marginal pour la production industrielle de myrtilles "globales"

par FG, 20/1/2016
Italiano 
Global Bloody Blueberry Blues
Quando il salario operaio diventa un costo marginale della produzione industriale di mirtilli “globali”
Español
Global Bloody Blueberry Blues*
Cuando el salario obrero se convierte en un costo marginal para la producción industrial de arándanos para el mercado "mundial"

Au départ de cet article, il y a un fait divers. Sur la route R-86, à l'aube du 9 janvier 2016, dans la région de l'Araucanie chilienne,  un minibus se crashe. Le chauffeur et neuf des dix passagers, dont deux mineurs de 17 ans, sont tués. La seule survivante, grièvement blessée, a aussi 17 ans. Les victimes sont des cueilleurs de myrtilles, ce que dans le Chili post-moderne et gringoïsé, on appelle "berries" (de l'anglais blueberry, myrtille ou, en français canadien, "bleuets"). En cherchant des illustrations pour accompagner l'article du président de la CGT chilienne sur les dessous de "l'accident", je découvre un monde. Et ce que je découvre me laisse pantois. Voici donc l'histoire de la blueberry, un petit fruit aux dimensions mondiales, emblème sinistre de la "globalisation".

Depuis une dizaine d'années, la myrtille cultivée a pris la place de la myrtille sauvage, plus petite, plus goûteuse, plus rare, plus difficile à cueillir, donc plus chère, donc "pas rentable". La myrtille sauvage est un ingrédient traditionnel des pays du nord, du Canada à la Sibérie, en passant par l'Angleterre et la Hollande et des régions montagneuses tempérées à froides, comme les Pyrénées ou les Vosges. Les Anglais, les Yankees et Canadiens   en ont généralement au moins un pot de confiture ou de gelée dans leur frigo et sur leur table de petit déjeuner, et tout skieur de fond suédois a dans son sac à dos un paquet de Blåbärssoppa, soupe de myrtilles instantanée en poudre, pour compenser son effort physique, qu'il fera bouillir sur son feu de camp une fois dressée sa tente pour la nuit ou sur le gaz du refuge.

La myrtille a, paraît-il, des vertus antioxydantes magiques, censées prévenir le cancer. À tel point que des chercheurs britanniques travaillent sur une "tomate violette", génétiquement modifiée, qu'ils cultivent sous serre au Canada, où on est moins regardant sur les OGM que dans la Vieille Europe. Ils ont injecté dans ces tomates des protéines à l'origine des pigments bleu-noirs des myrtilles, les anthocyanes. Des études menées sur des souches de souris particulièrement promptes à développer certains types de cancers ont montré une extension de leur durée de vie de 30% si on leur administrait du jus de ces tomates. Mais il n'est pas évident que les vertus antioxydantes prêtées à ces pigments puissent perdurer longtemps. Des chercheurs de l'université d'État de l'Ohio ont montré en 2013 dans une étude que les anthocyanes étaient très rapidement dégradés par la salive.

lundi 18 janvier 2016

Alessandro Stella: “L'Autonomie ouvrière en Italie était un mouvement des mouvements, elle n'a jamais été une organisation centralisée”

El pèsol negre. Traduit par  Fausto Giudice, Tlaxcala
Original: Alessandro Stella: “La Autonomía obrera en Italia fue un movimiento de movimientos, nunca fue una organización centralizada“ 

Alessandro Stella a été un militant de l'Autonomie ouvrière italienne, issue du groupe Potere Operaio (Pouvoir ouvrier). Comme beaucoup d'autres, dans un contexte général de radicalisation, il avait opté pour la lutte armée. Il de publier un livre en espagnol aux éditions Virus, Días de sueños y de plomo (Jours de rêves et de plomb), un récit qui, au-delà de l'autobiographie, est une chronique des luttes de la  génération des années de plomb. Le 17 décembre dernier, il a animé une intéressante conversation à l'Athénée anarchiste la Ruda de Manresa, en Catalogne. Nous en avons profité pour lui voler quelques précieuses minutes (que nous aurions aimé prolonger indéfiniment) pour une interview.
En quoi consistait – à grands traits - l'Autonomie ouvrière ? A quelles sources s'était-elle alimentée ?
Pendant le biennio  rosso, les 2 années rouges (1919 et 1920) il y a eu un phénomène très répandu d'occupations d'usines, de champs, de grandes propriétés foncières. Les conseils ouvriers étaient la forme de représentation de la base ouvrière, sans implication des syndicats. Ce fut certainement une référence pour nous.
L'Autonomie ouvrière a été un mouvement qui a émergé dans les années 70 en Italie, issu du 68 et du 69 italiens, du mouvement ouvrier et des assemblées ouvrières qui sont nées dans certaines usines comme Alfa Romeo à Milan. Ce sont les ouvriers qui les premiers misé sur les conseils d'usine qui étaient déjà une innovation. Mais ensuite, principalement sous l'impulsion des jeunes dans les grandes usines, on a dit  : "Nous devons aller plus loin, parce que les conseils ouvriers sont aussi des représentations des gens. Et nous voulons que chacun soit responsable. La forme de l'assemblée, c'est ce qui doit être mis en avant. Et il faut que ce soit l'assemblée qui prenne les décisions ".

vendredi 15 janvier 2016

Sur la classe ouvrière mondiale : soulèvement ou lutte de classe ? -

par Wildcat, N° 98, été 2015
Le concept de classe est à nouveau populaire. Après la dernière crise économique mondiale, même les journaux bourgeois ont commencé à se demander : «Après tout, Marx n’avait-il pas raison ?» Durant les deux dernières années, le livre de Thomas Piketty, Le Capital au XXe siècle, a figuré sur la liste des best-sellers – cet ouvrage décrit de façon détaillée comment le processus d’accumulation capitaliste a historiquement abouti à une concentration de la richesse entre les mains d’une infime minorité de détenteurs de capitaux.     Dans les démocraties occidentales aussi, des inégalités importantes ont conduit à une augmentation de la crainte de soulèvements sociaux. Ce spectre a hanté le monde au cours des dernières années – des émeutes à Athènes, Londres et Baltimore jusqu’aux révoltes en Afrique du Nord, qui, parfois, ont renversé des gouvernements. Comme d’habitude, pendant ces périodes de «troubles», alors qu’une faction de la classe dirigeante appelait à une répression armée, une autre soulevait la «question sociale», qu’elle prétendait vouloir résoudre en mettant en œuvre des réformes ou des politiques de redistribution.
 
La crise mondiale a délégitimé le capitalisme; la politique des dirigeants et des gouvernements – qui consiste à faire payer la crise aux travailleurs et aux pauvres – a alimenté la colère et le désespoir. Qui peut encore contester le fait que nous vivions dans une «société de classe» ? Mais que signifie en réalité cette expression ?    
Les «classes», au sens le plus étroit du mot, émergent seulement avec le capitalisme – mais l’expropriation des moyens de production sur laquelle repose la condition des prolétaires qui ne possèdent rien ne se réduit pas à un événement historique unique. L’expropriation se répète, se reproduit, tous les jours au sein du processus de production lui-même : les travailleurs produisent, mais le produit de leur travail ne leur appartient pas. Ils ne reçoivent que ce dont ils ont besoin pour reproduire leur force de travail, ou bien ils bénéficient du niveau de vie qu’ils ont réussi à atteindre en luttant.    
En principe, les sociétés de classe ne reconnaissent aucun privilège fondé sur la naissance, et la propriété de l’argent est censée déterminer la position sociale de chacun d’entre nous. En théorie, le capitalisme permet de démarrer sa carrière en tant que plongeur dans un restaurant pour finir spéculateur boursier (ou au moins petit entrepreneur, objectif de nombreux immigrés). Dans le même temps, les membres de la petite bourgeoisie et les artisans peuvent chuter dans les rangs des prolétaires. Grimper l’échelle sociale est rarement le résultat de son propre travail, cela dépend plutôt de la capacité à devenir un capitaliste et à s’approprier le travail d’autres personnes. (La mafia, par exemple, possède cette capacité.)
   
En réalité, un processus de polarisation de classe se met en place – Marx et Engels avaient déjà compris qu’il s’agissait d’une force explosive et d’une condition préalable à la révolution. «Le mouvement prolétarien est le mouvement autonome de l’immense majorité dans l’intérêt de l’immense majorité» (Manifeste du Parti communiste). Selon Immanuel Wallerstein, la thèse de Marx sur la polarisation de classe serait sa thèse la plus radicale, thèse qui – une fois liée au système mondial – s’est vérifiée. La polarisation signifie, d’un côté, la prolétarisation, de l’autre l’embourgeoisement.    
Le Capital n’est pas simplement de la richesse qui s’accumule entre les mains de quelques-uns. Il est la condition préalable et le résultat du processus de la production capitaliste, au cours duquel le travail vivant crée de la valeur appropriée par d’autres. En effet, le capitalisme ne se caractérise pas par l’«exploitation» d’un travailleur par son maître artisan, mais par celle d’une grande masse de travailleurs rassemblés dans une usine. Ce mode de production repose sur le fait que des millions de gens travaillent ensemble, bien qu’ils ne se connaissent pas. Ils produisent de la valeur ensemble, mais, ensemble, ils peuvent aussi refuser ce travail et remettre en question la division sociale du travail. En tant que force de travail, les travailleurs font partie du capital; en tant que classe ouvrière, ils représentent le plus grand ennemi intérieur du Capital.
   
Des générations de chercheurs spécialisés dans la «gestion scientifique» du travail ont essayé de s’approprier les connaissances des ouvriers sur leur façon de produire, afin que le Capital puisse devenir indépendant du Travail. Ils ont créé des unités de production parallèles afin de continuer la production en cas de grève. Ils ont fermé des usines et les ont déplacées afin d’augmenter l’exploitation de ces nouveaux groupes de travailleurs et de mieux les contrôler. Mais ils ne sont pas en mesure d’exorciser le spectre.    
Pendant les vagues de grèves de 2010, pour la première fois, ce spectre a hanté toutes les parties de la planète en même temps. Ces luttes sont actuellement en train de changer ce monde. Même les universitaires en ont pris conscience et, après une longue période d’oubli, la classe ouvrière est à nouveau l’objet de leurs recherches – comme en témoignent de nombreux articles, de nouvelles publications et pages web, grâce auxquelles des spécialistes de gauche des sciences sociales essaient de créer des liens entre les travailleurs des différents continents.
   
En Allemagne, durant les vingt-cinq dernières années, les travailleurs ont dû combattre seuls – mais désormais, dans ce pays, les mouvements sociaux et les intellectuels ont recommencé aussi à se référer à eux.
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Ce que vous voyez n'est pas forcément vrai (Le pet), par Chen Wenling, Chine
 

Rosa & Karl

Les socialistes sont précisément obligés de combattre l’Église, puissance antirépublicaine et réactionnaire,non pour participer à l’anticléricalisme bourgeois, mais pour s’en débarrasser. L’incessante guérilla menée depuis des dizaines d’années contre la prêtraille est, pour les républicains bourgeois français, un des moyens les plus efficaces de détourner l’attention des classes laborieuses des questions sociales et d’énerver la lutte des classes, L’anticléricalisme est, en outre, resté la seule raison d’être du parti radical ; l’évolution de ces dernières trente années, l’essor pris par le socialisme a rendu vain tout son ancien programme.
Rosa Luxemburg, 1902
Le nationalisme reflète tous les intérêts, toutes les nuances, toutes les situations historiques qu'on peut imaginer. C'est un chatoiement de mille couleurs. Il n'est rien, il est tout, il n'est qu'un moule idéologique, il importe avant tout de déterminer à chaque fois la substance qu'il contient.
L'explosion actuelle de nationalisme, généralisée au monde entier, renferme un fouillis hétéroclite d'intérêts et de tendances spécifiques. Mais un axe passe à travers tous ces intérêts spécifiques et les oriente, un intérêt général créé par les particularités de la situation historique : l'offensive contre la menace d'une révolution mondiale du prolétariat.
Rosa Luxemburg, 1918

Lire
« L’ordre règne à Berlin ! Sbires stupides ! Votre "ordre" » est bâti sur le sable», par Rosa Luxemburg, 14 janvier 1919

mercredi 13 janvier 2016

Sultanahmet, Istanbul, 12 janvier 2016 : la réponse du berger à la bergère

La bergère, c'est Angela Merkel, le berger, c'est le Calife autoproclamé. La bombe de Sultanahmet, qui a tué une dizaine de touristes allemands hier à Istanbul, était prévisible, attendue, "logique". Il a fallu moins d'une semaine pour que les partisans de Daech donnent leur première réponse à l'engagement militaire allemand aux côtés des USA, de la France, du Royaume-Uni contre l’État islamique. Cet engagement est certes modeste, mais stratégique. Il consiste principalement en 2 Jets Tornado basés en Turquie, qui photographient les cibles à bombarder et en un Airbus de ravitaillement en vol. Mme Merkel, vous avez du sang sur les mains, du sang arabe et du sang allemand !-FG
À  lire

vendredi 8 janvier 2016

Le mouvement opéraïste en Italie
Conférence-débat d'Oreste Scalzone à Saint-Ouen le 9 janvier

Oreste Scalzone a été l’un des acteurs du mouvement opéraïste en Italie dans les années 1960-1970.
Il viendra nous faire part de son expérience dans le mouvement ouvrier-étudiant de ces années lumineuses en Italie, suivies peu après par cette sombre période des années de plomb.
Il est important de comprendre ce que furent les luttes sociales en Italie dans les années 1960-1970, comment elles furent menées, leurs succès et leurs échecs.
C’est dans ce laboratoire que furent élaborées des théories programmatiques qui auraient dû conduire au remplacement de la société bourgeoise de classe par un autre mode de production où seraient abolis l’exploitation et le profit.
Un courant, né hors le Parti Communiste Italien dévolu au réformisme parlementaire et à la négociation,  revendiquait une pleine autonomie d’action de la classe ouvrière.
Des formes de grève inédites ont été imaginées, créant une culture politique d’auto-émancipation.
Des mots d’ordre nouveaux ont émergé, plus adaptés à la transformation de la classe ouvrière, massifiée dans des unités de production de plus en plus grandes et mécanisées.
Les assemblées d’ouvriers, appelés Comités Ouvriers de Base, devinrent le lieu qui les a affranchis des syndicats institutionnels.
Ce moment fut celui de l’OPERAISME, autour de deux mouvements, Lotta Continua de tendance spontanéiste, et Potere Operaio qui s’affichait plutôt comme léniniste.
Porteur d’un projet révolutionnaire, il avait réussi à articuler concrètement son analyse de la restructuration de la classe ouvrière et du capital avec la nécessaire tâche de dépassement des classes.
Leurs revendications étaient incompatibles avec le capitalisme, en phase avec les formes de luttes radicales, parce qu’elles étaient d’une efficacité exemplaire, poussaient à la radicalisation des ouvriers en lutte.
En 1969, la signature d’un contrat national a été la plus grande victoire ouvrière depuis la fin du fascisme.
En raison de cette défaite historique,    la réponse du Capital fut d’une violence inouïe.
Un attentat à Milan, œuvre avérée quelques années plus tard de groupuscules d’extrême droite, et faussement attribué à la gauche, fit plusieurs morts en décembre 1969.
La répression s’abattit sur les militants…
Le reflux et la contre-révolution (mondiale) furent initiés à ce moment, d’autant que la jonction avec d’autres couches de la société n’a pas été réalisée.
Nous sommes encore orphelins d’un véritable travail dialectique qui saurait nouer en en réalisant un dépassement, la réalité sociale avec une production idéologique émancipatrice.

lundi 4 janvier 2016

Quand la Chine explosera...

Deux articles sur l'énorme explosion sociale qui se prépare en Chine
Simone PieranniEn Chine, les travailleurs continuent à se battre
Selon l'ONG China Labour Bulletin  de Hong Kong, les grèves et les protestations à l'échelle nationale ont presque doublé au cours des 11 premiers mois de 2015 : 2 354 à comparer aux  1 207 dans la même période de 2014. Le ministère du Travail chinois a déclaré avoir accepté d'exercer une médiation pour 1 560 000 cas de contentieux de travail en 2014, comparés à 1,5 million en 2013. Lire la suite
Coco Feng - Jane Li - Echo Hui 
 Les “ filles d'usine” chinoises ont grandi et se mettent en grève
GUANGZHOU, Chine - Yang Liyan, une travailleuse migrante de 30 ans, dit qu'elle a pleuré deux fois l'année dernière. La première fois, c'était quand elle a pris son premier repas en prison, et la deuxième après sa libération, quand elle a raconté son épreuve à ses collègues au cours d'un dîner. Lire la suite


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