dimanche 28 octobre 2012

France : Une manifestation devant le château du roi du Maroc à Betz interdite



Les autorités françaises ont interdit une manifestation d’opposants marocains qui devait se dérouler à partir de samedi devant un château appartenant au roi du Maroc à Betz, un village situé à environ 70 kilomètres au nord-est de Paris.
Le collectif pour la dénonciation de la dictature au Maroc avait appelé dans un communiqué les Marocains de toutes tendances confondues à manifester de samedi au vendredi 2 novembre devant le château pour dénoncer les injustices et les indignités du régime marocain, selon un communiqué.
Le préfet a pris un arrêté interdisant la manifestation à titre préventif, a-t-on indiqué à la préfecture de l’Oise.
Il a considéré qu’à cet endroit, et dans la configuration qui était prévue – les manifestants voulaient camper jour et nuit sur le site -, il y avait un risque de trouble à l’ordre public qui résultait de la volonté même d’organiser cette manifestation. C’est un motif d’opposition à la manifestation.
Selon la préfecture, un dispositif de sécurité adapté a été mis en place autour du château.
Sur sa page Facebook, le Collectif a indiqué maintenir sa mobilisation malgré l’arrêté d’interdiction, mais avoir réduit la durée du campement à deux jours, de samedi à lundi midi, à la demande de la majorité des manifestants.
Samedi vers 12H15 (10H15 GMT), aucun manifestant n’était toutefois présent sur les lieux, surveillés par une vingtaine de gendarmes, selon un correspondant de l’AFP.
Mardi, le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture avait affirmé que le Maroc utilisait la torture dans son propre pays et contre des opposants impliqués dans le conflit au Sahara occidental. (AFP)
Le château d'Armainvilliers est un fief très ancien, dont on trouve mention au XIIe siècle. Il s'étend aujourd'hui sur les communes de Tournan-en-Brie et de Gretz-Armainvilliers. Un château y est mentionné dès le XIVe siècle, qui donne refuge à François Ier en 1544 après la prise de Château-Thierry par Charles-Quint. À partir de cette époque, il devient la résidence des seigneurs de Tournan. Au XVIIe siècle, il appartient aux Beringhen, puis au comte d'Eu et au duc de Penthièvre, mais il est en partie détruit pendant la Révolution. Les La Rochefoucauld-Doudeauville le restaurent sous le second Empire, y font remonter les boiseries du château de Bercy et aménager le parc. Sosthènes de La Rochefoucauld, 2ème duc de Doudeauville, ancien aide-de-camp du Roi Charles X, y décède en 1864. Acquis en 1877 par Edmond de Rothschild, le château est complètement rasé et remplacé par une résidence moderne, complétée par de luxueux pavillons de gardes, des fermes en style normand, de vastes communs, une grande orangerie, sur le modèle anglais. Pendant la Première Guerre mondiale, une infirmerie y est aménagée et, pendant la Seconde Guerre mondiale, il est occupé par des troupes allemandes. Il appartient aujourd'hui au roi du Maroc. (source: wikipedia)

VENEZUELA-Corruption et insécurité: des défis stratégiques pour la Révolution Bolivarienne

par  Jaime Jiménez , 11/10/2012. Traduit par  Pascale Cognet, édité par  Fausto Giudice, Tlaxcala 
Le 7 octobre 2012, les gens honorables et progressistes de la planète ont poussé un soupir de soulagement: Chávez a gagné les élections au Venezuela. Joie et  jubilation pour beaucoup d’entre nous, Latino-Américains, que sa victoire touche directement.
L'importance géopolitique de ce régime a obligé la droite de tout acabit à tenter de créer un climat de défaite pour le candidat Hugo Chávez : ils se sont ridiculisés, mais ce n’est pas ce qui les gêne. En revanche ce qui les empêche de dormir, c’est que la principale réserve pétrolière du monde ne soit pas aux mains des multinationales mais dans celles d’un peuple souverain, que les richesses du pays soient investies dans les dépenses sociales au moment où ce qui prévaut à notre époque, c’est que ce soit la main invisible des marchés qui offre les services élémentaires aux citoyens. Cette fameuse richesse et ce mauvais exemple empêchent les « maîtres » du monde de dormir.
 
Les résultats de la gestion bolivarienne sont irréfutables. Son système électoral, en avance et efficient, fait envie à plus d’un pays du premier monde, et il semble difficile de le changer : les moyens de communication proches du capital  ne voient là que dictature, caudillisme et populisme, sur la base d’arguties fallacieuses.
 
Cependant, au nom de la défense de la révolution bolivarienne au Venezuela, il est nécessaire d’en examiner quelques aspects, qui pourraient, si on les négligeait, faire échouer un projet aussi important.
Sur un mur du Venezuela : "Révolution sans corruption"
La révolution : la part de réalité et la part d'utopie
Le régime politique bolivarien a joué le rôle qui est celui de l’Etat quand il faut garantir les droits humains de ses citoyens par le biais de la dépense publique. Cela, dans l’actualité et en Amérique Latine (Notre Amérique) on l’avait oublié car le néolibéralisme a transformé  ces obligations de l’État en un commerce.
 
En même temps, on a élevé l’organisation politique à un haut niveau politique, ce qui se traduit par une participation sans précédent de ceux qui n’étaient considérés que comme des statistiques et, le plus souvent comme un instrument pratique quand il s’agissait de légitimer électoralement les bourreaux.
 
Cet interventionnisme de l’État dans toutes les sphères de la société, ajouté à l’organisation politique des plus défavorisés, donne l’impression d’un changement révolutionnaire, mais au sens strict, comme l’histoire le définit, ce n’est pas une révolution : « …la révolution est considérée avant tout, comme une transformation radicale des structures sociales et économiques, ou comme l’ascension au pouvoir d’une nouvelle classe sociale. »[i]
 
La révolution pourrait se comprendre comme un parcours, ou mieux encore comme un objectif, c’est dans ce sens que l'excellent programme de Chávez l’envisage: "Ne nous leurrons pas : la formation socioéconomique qui prévaut encore au Vénézuela est de caractère capitaliste et rentier." (p. 2)
 
C’est à dire que la bourgeoisie vénézuélienne est toujours au pouvoir. Elle a bien perdu le contrôle des principaux organes de direction de l’État, instrument clé pour se maintenir en tant que classe, mais dans les autres sphères de la vie sociale et politique elle continue à montrer sa capacité à défendre ses intérêts comme groupe social.
 
Avec la patience, qu’elle a dû acquérir de force, elle est entrain de ronger les bases de l’État bolivarien par le biais de la corruption, entre autres.
 
"Quand il volent l'Etat, c'est toi qu'ils volent"
La corruption : appropriation privée des biens publics
Il est clair qu'une une nouvelle conception de la dépense sociale s’est mise en place au Venezuela, que cela a induit une augmentation considérable du niveau de vie des citoyens, mais les rapports quotidiens entre le citoyen et l’administration publique se sont-ils modifiés pour autant ?
Quelle est l’ampleur, ne serait-ce qu’approximative de la corruption? Existe-t-il des données officielles? Il est certain que du temps de la droite, cette conduite  avait les coudées franches, mais cela ne peut être une référence pour nous.
 
Le problème c’est qu’avec la corruption, on est en plein paradoxe : pendant que l’État socialise des entreprises stratégiques, un réseau important d’individus s’empare du patrimoine public. Ce qui se donne d’une main, se reprend de l’autre. Ceci implique un mode de fonctionnement bourgeois dans l’État : ces mêmes fonctionnaires «  bolivariens » n’hésiteront pas à se vendre au plus offrant en temps de crise. Ils deviendront eux-mêmes la preuve irréfutable de l’inefficacité de l’État et le meilleur argument pour privatiser. Peu leur importera : les goûts pour la consommation n’ont pas d’idéologie, sauf celle de l’argent.
 
Ce qui est dangereux, c’est que la corruption  partage une zone grise avec la délinquance. Et là on s’aventure sur un terrain encore plus délicat.
L’insécurité : appropriation ou atteinte presque toujours violentes de biens juridiques à des fins lucratives ou de jouissance individuelle
Par bien juridique, on entend un élément essentiel à la vie sociale et individuelle protégé par le jus puniendi (droit pénal).Ce sont la vie et l’intégrité physique, la liberté, l’immunité et la liberté sexuelle, l’intimité, la propriété, l’honneur, etc…
 
Comment peut-on comprendre que des avancées si indiscutables dans la réduction de la pauvreté et l’augmentation du niveau de vie n’aient pu empêcher l’augmentation de la délinquance au Venezuela?
Les chiffres sont accablants. On a compté 7960 homicides en 2OO1, 13.080 en 2010 et 19.336 en 2011. «  En faisant le calcul exclusivement à partir des données incomplètes du registre officiel, on a un taux de 60 victimes pour 100.000 habitants. Il convient de rappeler que selon les noirmes des organismes des Nations Unies, à partir d’un taux supérieur à 10 homicides pour 100.000 habitants, on parle d’épidémie, par conséquent nous pouvons conclure que le Venezuela connaît une épidémie très grave d’homicides »[ii].
 
Sans parler des vols, larcins, extorsions, délits contre la liberté sexuelle, etc…Mais où sont les corps et forces de sécurité de l’Etat ? Nous nous souvenons tous des agents de la Police Métropolitaine de Caracas couverts par des véhicules anti-émeutes tirant sur le peuple lors du coup d’État de 2002 et appuyant les putschistes.
 
Au milieu des délinquants, des policiers corrompus, en plus de  la connivence de plus d’un fonctionnaire vénal, pour la plus grande joie et avec le bénédiction de la bourgeoisie, le peuple vénézuélien voit son projet de vie s’évaporer entre le guichet d’une administration et les rues de sa ville.
"Si tu voles, tu ne gouvernes pas : pas une once de corruption aux postes de commande. Signé : Diorection générale du peuple" - Affiche des Indignés d'Espagne, Madrid, avril 2013
Le temps de l'ordre révolutionnaire est venu
Si l’on compare le programme de Chávez à celui de Capriles, la différence est stupéfiante. Le premier est organisé, cohérent : une proposition de nation, un plan complet de développement alternatif. En revanche, celui de Capriles, une série de concepts et de phrases creuses qui promettent des objectifs qui ont déjà été atteints au cours du processus bolivarien, mais avec une vertu : quand il s’agit de parler de sécurité, le message en est simple et efficace - « Nous nous engageons avec toi. Nous prenons l’engagement que toi et les tiens vous vous sentirez tranquilles et en sécurité. Sans peurs, sans craintes, sans angoisses. Tolérance Zéro pour la violence, le crime et l’impunité ». (p. 22)
 
Beaucoup de Vénézuéliens honorables en ont assez de la délinquance et de la corruption. Ils réclament une main de fer : Quel que soit la couleur idéologique de l’Etat au pouvoir. La bourgeoisie criera au loup, car aujourd’hui ils arrêtent les gosses dans la rue, demain ils iront les chercher, eux qui sont une classe sociale qui aime être en marge de la loi.
 
Les résultats électoraux sont le reflet de cette situation et il y a de quoi s’inquiéter. Lors des élections présidentielles de 2006, les votes anti-Chávez ont totalisé 4.321.072 et ceux pour Chávez 7.309.080. En 2012, 8.135.192 ont voté pour Chávez et 6.498.776 pour Capriles.[iii]
 
Les Bolivariens ont progressé de 800.000 voix mais la droite  a augmenté de plus de deux millions. Il faut mener une réflexion en profondeur. Il est temps que le pouvoir populaire se montre dans les bureaux et dans les quartiers. Il faut en finir avec ce pouvoir parallèle composé par la bourgeoisie, les délinquants et les corrompus, ou alors ce sont eux qui vont en finir avec ce qui reste de révolution, et leur main ne tremblera pas au moment de défendre « leurs penchants pour la consommation ».
 
Un État de droite présidé par Álvaro Uribe, allié aux secteurs du narcotrafic, porté aux nues par l’oligarchie, avec l’assentiment des USA et par le biais du terrorisme d’Etat a fait miroiter l’illusion de la sécurité aux yeux des colombiens : pendant un certain temps, on n’attaquait pas les gens dans les villes et ils n’étaient pas séquestrés sur les routes quand ils allaient se promener. Cela a duré le temps que les inégalités sociales aberrantes  l’ont rendu possible, mais cela lui a suffi, entre autres, pour gouverner pendant huit ans (2002-2010). Il y encore des gens du peuple qui en ont la nostalgie...
 
Simón Bolívar a donné l’exemple: « Décret du 18 mars 1824 faisant état des récompenses aux dénonciateurs de contrebande. Art 3. Tout employé des Douanes, des contributions, de la Capitainerie des ports ou secteur des finances publiques qui participerait à des fraudes commises à son encontre, qu’il intervienne comme acteur principal, ou qu’il ait connaissance de la fraude et ne la dénonce pas, se verra soumis à la peine capitale qui sera appliquée de façon irrévocable. » [iv]
 
La décision est entre les mains du peuple vénézuélien, mais plus particulièrement de ses dirigeants, de ses organisations politiques et sociales, de ses institutions. Ou bien, ils livrent la douloureuse bataille maintenant que les conditions sont favorables, ou ils remettent à plus tard la décision, sous des prétextes éclectiques venant probablement de ceux qui touchent des profits conséquents : ils prendront le risque dans l’avenir d’une terrible confrontation, allez savoir dans quelles conditions.
 
Notes
[i]  Guerra, François-Xavier, Modernité et Indépendances. Essais sur les révolutions hispaniques. Éditions Fondo de Cultura Económica et Mapfre. México, 1992. pg. 12
 

samedi 27 octobre 2012

Projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes

 Terre à terre
Emission Terre à terre
le samedi de 7h05 à 8h

Projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes

27.10.2012 - 07:05
Reportage sur le site destiné à construire un aéroport près de Nantes, où la police est intervenue pour expulser environ 200 personnes. Avec le témoignage des expulsés qui restent sur le lieu.
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En cliquant ci-dessous, retrouvez la revue de web environnement d'Anne Gouzon, de la Documentation de Radio France REVUE DE WEB : ENVIRONNEMENT – 26/10/2012
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vendredi 26 octobre 2012

Liège, Belgique, 29 octobre 2012 : Projection-débat-Suites du printemps arabe et mouvement du 20 Février au Maroc

A la suite du « printemps arabe », de nombreux pays ont connu une recrudescence de mobilisations, prenant des formes partout différentes. Celles-ci ne sont pas venues de nulle part mais prennent leur source dans des luttes passées, tout en portant leurs propres nouveautés. Le CADTM vous invite à venir discuter ce lundi 29 octobre de l’exemple Marocain, qui a vu naître le « Mouvement du 20 Février ». Omar Radi (Journaliste Indépendant, membre d’ATTAC Maroc), de passage en Belgique pour plusieurs soirées dédiées aux bilan et perspectives de ce mouvement, viendra nous parler de la répression qui s’opère en ce moment au Maroc (après une projection d’un court film sur l’affaire du rappeur Haked (dit « l’indigné » - L7A9D). Cette soirée, qui sera également l’occasion pour Omar de nous proposer son diagnostic de la situation économique et politique actuelle en général, aura lieu au Centre Culturel Arabe en Pays de Liège (rue Belvaux 128 à 4030 Grivegnée, Liège - entrée par le côté, rue H. Orban 1), avec la participation du Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie.
Lundi 29 octobre, 20h.
Contact : 04/2266285 - jeremie@cadtm.org
CADTM – Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde : http://cadtm.org/
CCAPL – Centre Culturel Arabe en Pays de Liège : http://www.ccapl.be/
CVDTunisie – Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie : http://cvdtunisie.blogspot.be/

Ça y est, workshop19, atelier tunisien de création, existe !

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ATELIER TUNISIEN DE CRÉATION
 

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Format 15x23   260 pages
ISBN 978-9938-862-00-3      N° éditeur 862

Prix public : 20 DT  20 € 25 CHF

Écrit par W19, 24/10/2012
Fausto Giudice, Tunis, 21 octobre 2012 - Ça y est, workshop19 existe ! Il aura fallu un an pour que ce projet devienne une réalité, avec la publication de notre premier livre. La réalisation de ce projet a coûté beaucoup de sang, de larmes et de sueur, mais nous y sommes arrivés. Paraphrasant Napoléon, on pourrait dire : " المستحيل موش كلمة تونسية " [al mosta7il mouch kilma tounssiya-Impossible n'est pas un mot tunisien].
Le 5 janvier 2011, alors que je vivais encore en France, j'ai su que Ben Ali n'en avait plus pour longtemps, lorsque j'ai appris qu'au lendemain de la mort de Mohamed Bouazizi, date de la rentrée scolaire et universitaire, les élèves et étudiants se mettaient en grève aux quatre coins du pays. Je me suis donc préparé à retourner dans le pays où j'avais grandi, et où je n'avais pu mettre les pieds durant les 23 ans de la dictature.

En revenant à Tunis, j'ai découvert au fil des mois une société en pleine effervescence et atteinte de graves maladies. Parmi ces maladies, la plus sérieuse me paraît être l'ignorance. Une ignorance cultivée et entretenue par le pouvoir pendant des décennies.

Le livre est un des outils permettant de combattre l'ignorance. Le grand poète espagnol Federico García Lorca a exprimé cela mieux que je ne le saurais faire. Voici ce qu'il déclara dans son discours d’inauguration de la bibliothèque publique de sa ville natale, Fuente de Vaqueros (Grenade) en septembre 1931 :

 
Quand quelqu’un va au théâtre, à un concert ou à une fête quelle qu’elle soit, si le spectacle lui plaît il évoque tout de suite ses proches absents et s’en désole : « Comme cela plairait à ma sœur, à mon père ! » pensera-t-il et il ne profitera dès lors du spectacle qu’avec une légère mélancolie. C’est cette mélancolie que je ressens, non pour les membres de ma famille, ce qui serait mesquin, mais pour tous les êtres qui, par manque de moyens et à cause de leur propre malheur ne profitent pas du suprême bien qu’est la beauté, la beauté qui est vie, bonté, sérénité et passion.
C’est pour cela que je n’ai jamais de livres. A peine en ai-je acheté un, que je l’offre. J’en ai donné une infinité. Et c’est pour cela que c’est un honneur pour moi d’être ici, heureux d’inaugurer cette bibliothèque du peuple, la première sûrement de toute la province de Grenade.
L’homme ne vit pas que de pain. Moi, si j’avais faim et me trouvais démuni dans la rue, je ne demanderais pas un pain mais un demi-pain et un livre. Et depuis ce lieu où nous sommes, j’attaque violemment ceux qui ne parlent que revendications économiques sans jamais parler de revendications culturelles : ce sont celles-ci que les peuples réclament à grands cris. Que tous les hommes mangent est une bonne chose, mais il faut que tous les hommes accèdent au savoir, qu’ils profitent de tous les fruits de l’esprit humain car le contraire reviendrait à les transformer en machines au service de l’État, à les transformer en esclaves d’une terrible organisation sociale.
J’ai beaucoup plus de peine pour un homme qui veut accéder au savoir et ne le peut pas que pour un homme qui a faim. Parce qu’un homme qui a faim peut calmer facilement sa faim avec un morceau de pain ou des fruits. Mais un homme qui a soif d’apprendre et n’en a pas les moyens souffre d’une terrible agonie parce que c’est de livres, de livres, de beaucoup de livres dont il a besoin, et où sont ces livres ?
Des livres ! Des livres ! Voilà un mot magique qui équivaut à clamer : « Amour, amour », et que devraient demander les peuples tout comme ils demandent du pain ou désirent la pluie pour leur semis.
Quand le célèbre écrivain russe Fédor Dostoïevski - père de la révolution russe bien davantage que Lénine - était prisonnier en Sibérie, retranché du monde, entre quatre murs, cerné par les plaines désolées, enneigées, il demandait secours par courrier à sa famille éloignée, ne disant que : « Envoyez-moi des livres, des livres, beaucoup de livres pour que mon âme ne meure pas ! ». Il avait froid ; ne demandait pas le feu, il avait une terrible soif, ne demandait pas d’eau, il demandait des livres, c’est-à-dire des horizons, c’est-à-dire des marches pour gravir la cime de l’esprit et du cœur. Parce que l’agonie physique, - biologique, naturelle d’un corps, à cause de la faim, de la soif ou du froid, dure peu, très peu, mais l’agonie de l’âme insatisfaite dure toute la vie.
Le grand Menéndez Pidal - l’un des véritables plus grands sages d’Europe -, l’a déjà dit : « La devise de la République doit être la culture ». la culture, parce que ce n’est qu’à travers elle que peuvent se résoudre les problèmes auxquels se confronte aujourd’hui le peuple plein de foi mais privé de lumière.

mercredi 24 octobre 2012

Colombie : pas de paix sans justice sociale

Marylén Serna Salinas, porte-parole nationale de la Minga* de Résistance Sociale et Communautaire de Colombie, est actuellement en tournée de conférences en Europe, sur le thème 
Pour une paix participative et porteuse de changement
Elle est en Suisse
le 24.10
à Neuchâtel :

Salle de Conférences de l'UNIA,

3 av. de la Gare, 2
ème étage
le 25.10 à
Berne :

Université Tobler, Lerchenweg 36 Salle F-005

le 26.10 à
Genève :

Salle de conférences du SIT, 
16 rue des Chaudronniers  

Toutes les conférences commencent à 19 h 30 
Organisé par  Encuentros por la paz, Redher Europa, Aipazcomun, Maloka, Asolatino, Turpial, Solifonds , UNIA BERNE


Elle sera en France 

à Lyon
 

le Lundi 29 Octobre à la Maison des associations de la Croix Rousse, 28 Rue Denfert Rochereau , 69004, à partir de 19h. 
Organisé par Association Palenque – Rhône Alpes, France Amérique-Latine – FAL 69-Lyon, AFAL, Réseau Solidarité International Lyon 4ème RESOLIN 4


à Paris
le Mardi 30 octobre 2012 à 19h00
Maison de l’Amérique latine
217 boulevard Saint Germain 75007 PARIS
Organisé par
 
Marylén  Serna Salinas est en Europe afin d’informer l’opinion publique européenne sur la situation en Colombie au moment où s'ouvrent des négociations historiques pour mettre fin au conflit interne qui endeuille le pays depuis plus de 60 ans.
Elle développera en particulier le travail que réalisent la Minga et d’autres secteurs du mouvement social pour une paix participative et transformatrice. Au cœur des négociations se situe l’enjeu de la construction d’une paix stable et durable. Les mouvements sociaux colombiens entendent bien être associés à la solution politique et discuter le modèle de développement économique et social. Pour l’heure leur participation n’est pas clairement définie dans le processus engagé par le gouvernement colombien et les FARC-EP. 
Marylén SERNA SALINAS, originaire du Cauca, région épicentre du conflit, fait également partie de la Commission d’Articulation et Relations du Congrès des Peuples.
La Minga de Résistance Sociale et Communautaire de Colombie est un rassemblement emblématique du mouvement indigène et des luttes pour la terre en Colombie.
* Une minga, également appelée minka (en langue quechua) ou minca ou encore mingaco, est une tradition andine de travail collectif à des fins sociales. D'origine précolombienne, cette tradition met le travail commun au service d'une communauté, d'un village ou d'une famille, à des moments déterminés où un effort important est nécessaire : récoltes agricoles, constructions de bâtiments publics, déménagements. Elle se pratique en particulier au Pérou, en Équateur, en Bolivie et au Chili. Des pratiques équivalentes existent ailleurs : en Haïti on l’appelle koumbit (du français coup de main), aux Comores mranda (du français rendez-moi service), au Maroc tawaza ou tawiza. La la Minga Indigène et Populaire pour la Résistance a démarré en octobre 2008 et a mis en mouvement des centaines de milliers d’hommes et de femmes  de toutes les ethnies de Colombie. L’abolition du Statut Rural était l’une des ses 5 principales revendications. (NDLR Basta!)

Montpellier, 27 octobre : Le Mali en débats

Note de lecture par Dominique Casajus sur le livre  de Charles Grémont, Les Touaregs Iwellemmedan (1647-1896). Un ensemble politique de la Boucle du Niger, Paris, Karthala, 2010, 552 p.
 La course à l’uranium : Falea, un village du Mali-Éviter le pire !
A écouter, l'émission de  Ruth Stégassy, Terre à terre Syndiquer le contenu 

Nucléaire 1 : Exploitation de la mine d’uranium de Faléa au Mali
06.10.2012 - 07:05
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Avec Many Camara, professeur de sociologie, membre de l'ARACF (Association des ressortissants et amis de la commune de Faléa)

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Emission Terre à terre le samedi de 7h05 à 8h