Par Juan Manuel Pardellas , 29/08/2010
L'auteur est chef des informations et des programmes de la chaîne de télévision espagnole SER à Tenerife, correspondant de EL PAÍS et d'Associated Press aux Canaries. Auteur de Héroes de ébano, un livre de chroniques sur l'immigration récompensé par le Prix de journalisme Ernesto Salcedo, récemment traduit en français et wolof sous le titre Héros d’Afrique/ Jàmbaar yu Ñuul yi (éditions Idea). Il commente ici le tabassage récent par des policiers marocains au Sahara occidental de la militante espagnole Carmen Roger (voir photo ci-dessous).
L'auteur est chef des informations et des programmes de la chaîne de télévision espagnole SER à Tenerife, correspondant de EL PAÍS et d'Associated Press aux Canaries. Auteur de Héroes de ébano, un livre de chroniques sur l'immigration récompensé par le Prix de journalisme Ernesto Salcedo, récemment traduit en français et wolof sous le titre Héros d’Afrique/ Jàmbaar yu Ñuul yi (éditions Idea). Il commente ici le tabassage récent par des policiers marocains au Sahara occidental de la militante espagnole Carmen Roger (voir photo ci-dessous).
Ignacio Cembrero |
Il n'est pas facile de s'entendre avec quelqu'un de totalement différent, avec des langues différentes, sans qu'aucun ne parle celle de l'autre, avec des religions différentes, des aliments différents, des traditions différentes et des mondes presque opposés. Le Sahara est l'un des conflits non résolus dans les 40 dernières années, le territoire que l'Espagne a abandonné sans lui donner une solution, que le Maroc a envahi et que l'ONU ne sait pas, jusqu'à présent, résoudre, en le laissant devenir une poudrière de plus parmi les nombreuses qui existent sur la planète. Des milliers d'entreprises européennes travaillent à forfait au Maroc, des tonnes de ses tomates, de piments et poissons traversent le Détroit pour être vendus sur tout le vieux continent.
En échange, le Maroc est la porte d'entrée au marché immense de consommateurs africains, sa gendarmerie contrôle la sortie de pateras à sa convenance (il utilise les pauvres immigrants pour ouvrir ou fermer encore un point de tension dans ses relations bilatérales) et le royaume de Mohamed VI s'est arrogé le rôle de bouchon contre l'islamisme radical. Quel prix les Sahraouis doivent-ils payer dans ce scénario, soumis constamment à des tabassages sur lesquels on fait silence dans le monde entier ?
Est-il possible que les intérêts si importants en jeu valent quelques passages à tabac?
Le Maroc a promis une autonomie avec un ample catalogue de compétences pour ce qu'il appelle ses territoires du sud, comme sortie d'échappement pour esquiver le référendum sur l'indépendance du Sahara. Seulement cela, il l'a promis, depuis plus de dix ans, mais il ne l'a pas accompli et personne ne peut vérifier jusqu'à quel point ces citoyens pourraient s'autogouverner. Ce n'est pas le seul élément de tension, comme prouvé la semaine passée avec la crise de Ceuta et Melilla, comme lors des assauts contre la clôture (un autre mur de la honte, comme celui entre les États-Unis et le Mexique ou celui qui sépare Israël de la Palestine), et il ne sera pas le dernier.
Je vous parle de l'épisode d'hier, parce que je suis sûr qu'aujourd'hui un autre chapitre a été écrit à El Ayoune, à Smara, à Tarfaya à coups de matraque que, d'ailleurs, les attaquants filment toujours, allez savoir avec quelle intention. Carmen Roger est l'une des activistes espagnoles agressées ce week-end parce qu'elle a fréquenté des foyers et des réunions de défenseurs sahraouis des droits de ce peuple. Ses blessures se marient difficilement avec la photographie montrant les ministres espagnol et marocain, amicaux et relax, il y a quelques jours.
Source: http://diasporasaharaui.blogspot.com/2010/09/des-voisins-plus-eloignes-aujourdhui-un.html, traduction révisée par Fausto Giudice, Tlaxcala
Original
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Vecinos hoy más alejados
EL AUTOR-Juan Manuel Pardellas: Jefe de los Informativos y de Programas de la Cadena SER en Tenerife, corresponsal de EL PAÍS y de Associated Press para Canarias. Autor de Héroes de ébano, un volumen de crónicas sobre inmigración galardonado con el Premio de Periodismo Ernesto Salcedo, que ha sido recientemente traducido al francés y wolof bajo el título Héros d’Afrique/ Jàmbaar yu Ñuul yi (Ediciones Idea).
Vecinos alejados. Los secretos de la crisis entre España y Marruecos es el título del magnífico ensayo del periodista Ignacio Cembrero, el corresponsal de El País para Marruecos y el Shahel, que tengo siempre en la cabecera. Ahí están las claves del difícil equilibrio en las relaciones España-Marruecos, con múltiples interferencias (llámense intereses de multinacionales o de Francia, Estados Unidos y el Magreb). Imagínense en su propia comunidad de vecinos. No es fácil llevarse con alguien totalmente distinto, con idiomas distintos, sin que ninguno hable el del otro, con religiones distintas, alimentos distintos, tradiciones distintas y mundos casi opuestos. Uno de los conflictos no resueltos en los últimos 40 años es el del Sahara, el territorio que abandonó España sin darle una solución, que invadió Marruecos y sobre al que hasta hoy ni la ONU ha sabido resolver, convirtiéndolo en un polvorín más de los muchos que hay en el planeta. Miles de empresas europeas trabajan a destajo en Marruecos, toneladas de sus tomates, pimientos y pescados cruzan el Estrecho para venderse en todo el viejo continente. A cambio, Marruecos es la puerta de entrada al inmenso mercado de consumidores africanos, su gendarmería controla la salida de pateras a conveniencia (utiliza a los pobres inmigrantes para abrir o cerrar un punto más tensión en sus relaciones bilaterales) y el reino de Mohamed VI se ha arrogado el papel de tapón contra el islamismo radical. ¿Qué precio deben pagar en ese escenario los saharauis, sometidos constantemente a palizas silenciadas en todo el mundo? ¿Es posible que los intereses tan importantes en juego valgan unas cuantas palizas? Marruecos ha prometido una autonomía con un amplio catálogo de competencias para lo que denomina sus territorios del sur, como salida de escape para burlar el referéndum sobre la independencia del Sahara. Sólo eso, lo ha prometido, desde hace más de diez años, pero no lo ha ejecutado ni nadie puede comprobar hasta qué punto podrían autogobernarse estos ciudadanos. No es el único elemento de tensión, como se demostró la semana pasada en la crisis de Ceuta y Melilla, como cuando ocurren asaltos a la valla (otro muro de la vergüenza, como el de Estados Unidos y México o el que separa Israel de Palestina), ni será el último. Les traigo el episodio de ayer, porque estoy seguro que hoy ya se ha escrito un capítulo más en Aaiún, Smara, Tarfaya a golpe de porra que, por cierto, siempre filman los atacantes, vayan ustedes a saber con qué intención. Carmen Roger es una de las activistas españolas atacadas este fin de semana por acudir a hogares y reuniones de defensores sharauis de los derechos de este pueblo. Sus lesiones difícilmente casan con la fotografía de los relajados y amistosos ministros español y marroquí de Interior de hace unos días.
Carmen Roger |