par Pablo Ampuero Ruiz 巴梓诺, China Files, 23/8/2012; Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala
Original: “Dentro de diez años es muy probable que haya un levantamiento a gran escala de la clase trabajadora en China”: economista chino Minqi Li
En 1989, il a participé aux protestations de la place Tiananmen
menées par les étudiants et les intellectuels libéraux exigeant
davantage de droits politiques et économiques. Pour son opposition à la
politique du Parti communiste, un an plus tard il a été arrêté et détenu
pendant deux ans, accusé de "propagande contre-révolutionnaire". Il a
profité de son séjour en prison pour réfléchir sur la situation de la
Chine et les possibilités de changement; c'est ainsi qu'il a découvert
les textes de Marx, Engels et Lénine.
Minqi Li est connu pour son engagement militant en faveur de la lutte des travailleurs et de la cause du socialisme. Il est l'un des principaux dirigeants de la Nouvelle Gauche chinoise, qui a une vision critique plutôt positive sur la période maoïste et ne voit pas d'un bon œil le tournant néolibéral pris par le pays avec la politique de "réforme et ouverture». Parler avec Minqi Li, c'est entrer en contact avec une Chine qui n'apparaît pas dans la presse, et cela permet, grâce à une argumentation solide, de dévoiler le paradoxe entre la réussite économique actuelle du géant asiatique et le moment historique que vit le monde.
En réfléchissant sur l'échec du mouvement, je suis parvenu à la conclusion que le mouvement démocratique ne pourrait pas réussir sans une mobilisation totale de la classe ouvrière. Mais une mobilisation des travailleurs aurait à tenir compte de leurs propres intérêts économiques et sociaux. Il semblait y avoir là une contradiction évidente entre les exigences de la démocratie et celles de l'économie capitaliste néolibérale. Je commençais à penser qu'il pourrait y avoir quelque chose d'utile dans la théorie marxiste et j'ai commencé à lire certains livres. Au début, j'ai lu principalement des écrits marxistes occidentaux modernes (GA Cohen, Paul Sweezy, Ernest Mandel). Pendant que j étais en prison (1990-1992), j'ai lu de nombreux textes de Marx, Engels, Lénine et Mao. À cette poque, je suis devenu un socialiste, marxiste et marxiste-léniniste. Aujourd'hui, je me considère comme un marxiste-léniniste-maoïste.
Original: “Dentro de diez años es muy probable que haya un levantamiento a gran escala de la clase trabajadora en China”: economista chino Minqi Li
Le
professeur et militant Minqi Li (李 民 骐) est actuellement la figure
intellectuelle la plus importante de la Nouvelle Gauche chinoise.
Licencié en économie de l'Université de Beijing et docteur en économie
de l'Université de Masachussetts à Amherst, Minqi Li est maintenant
largement reconnu pour son travail sur l'économie politique et son livre
The Rise of China and the Demise of the Capitalist System (
L'essor de la Chine et l'effondrement du système capitaliste). Chine
Files a conversé avec lui sur sa vie, sa pensée économique et sa vision
de la Chine d'aujourd'hui.
Minqi Li est connu pour son engagement militant en faveur de la lutte des travailleurs et de la cause du socialisme. Il est l'un des principaux dirigeants de la Nouvelle Gauche chinoise, qui a une vision critique plutôt positive sur la période maoïste et ne voit pas d'un bon œil le tournant néolibéral pris par le pays avec la politique de "réforme et ouverture». Parler avec Minqi Li, c'est entrer en contact avec une Chine qui n'apparaît pas dans la presse, et cela permet, grâce à une argumentation solide, de dévoiler le paradoxe entre la réussite économique actuelle du géant asiatique et le moment historique que vit le monde.
Vous
avez étudié la gestion économique à l'Université de Beijing, où vous
êtes devenu un adepte convaincu de l' "École de Chicago" (le
néolibéralisme). Mais aujourd'hui, vous êtes un leader de la Nouvelle
Gauche chinoise. Comment un tel changement a-t-il été possible?
J'étais étudiant de premier cycle en économie à l'Université de
Beijing entre 1987 et 1990. Dans les années quatre-vingt, l'économie
néolibérale s'était déjà emparée des principales universités en Chine.
Nous avons été formés à croire que la propriété publique des moyens de
production et la planification économique étaient intrinsèquement
inefficaces et étaient responsables de l'arriération économique de la
Chine. En particulier, les économistes faisaient valoir que le
socialisme encourageait la paresse des travailleurs, qui vivaient de
l'aide sociale et de la protection de l'État. Les entreprises publiques
devaient être privatisées et les travailleurs feignants licenciés.
Beaucoup d'étudiants, à cette époque en Chine, ont été attirés par le
modèle capitaliste occidental, croyant que dans une économie capitaliste
de marché libre, la liberté politique et la démocratie allaient
fleurir.
Un gréviste de la faim sur la place Tiananmen en mai 1989. Photo : Stuart Franklin / Magnum
Ironiquement, ce sont les travailleurs qui ont soutenu les étudiants
pendant le mouvement pour la démocratie de 1989. Les travailleurs
n'avaient pas réalisé que si les étudiants et les intellectuels libéraux
avaient gagné, ils auraient mis en œuvre des programmes de
privatisation style "thérapie de choc" et détruit des dizaines de
millions d'emplois. D'autre part, les étudiants et les intellectuels
libéraux avaient des doutes sur la mobilisation des travailleurs au
moment critique du mouvement démocratique, en raison de leur méfiance
instinctive vis-à-vis de la classe ouvrière. J'ai participé au
mouvement démocratique de 1989. En réfléchissant sur l'échec du mouvement, je suis parvenu à la conclusion que le mouvement démocratique ne pourrait pas réussir sans une mobilisation totale de la classe ouvrière. Mais une mobilisation des travailleurs aurait à tenir compte de leurs propres intérêts économiques et sociaux. Il semblait y avoir là une contradiction évidente entre les exigences de la démocratie et celles de l'économie capitaliste néolibérale. Je commençais à penser qu'il pourrait y avoir quelque chose d'utile dans la théorie marxiste et j'ai commencé à lire certains livres. Au début, j'ai lu principalement des écrits marxistes occidentaux modernes (GA Cohen, Paul Sweezy, Ernest Mandel). Pendant que j étais en prison (1990-1992), j'ai lu de nombreux textes de Marx, Engels, Lénine et Mao. À cette poque, je suis devenu un socialiste, marxiste et marxiste-léniniste. Aujourd'hui, je me considère comme un marxiste-léniniste-maoïste.