jeudi 1 janvier 2009

Ahmed Saadat condamné à 30 ans de prison


Ahmed Saadat, secrétaire général du Front populaire pour la libération de la Palestine, a été condamné à 30 ans de prison par un tribunal militaire sioniste le jeudi 26 décembre 2008.La nouvelle est passée pratiquement inaperçue à cause de l’Opération « Plomb Durci » lancée par l’armée sioniste contre Gaza le samedi 28 décembre. Racontons donc l’histoire d’Ahmed Saadat, un héros du peuple palestinien.
Ahmed Saadat était jugé devant le tribunal militaire d'Ofer, situé près de la ville de Ramallah. Des Palestiniens, dont certains portaient le portrait de Saadat, ont manifesté devant l'édifice pour réclamer sa libération. Il avait été kidnappé en 2006 par l'armée israélienne lors d'une opération dans la prison palestinienne où il était détenu. La condamnation, a été dénoncée par le responsable palestinien Saëb Erakat, qui a fait remarquer que Saadat était toujours député au Conseil législatif palestinien. Le Hamas a déclaré dans un communiqué que Saadat serait "parmi les premiers noms sur la liste de ceux dont nous exigeons" la libération en échange de celle du soldat israélien Gilad Shalit, capturé en 2006.

Ahmad Saadat ( احمد سعدات) (né en 1953 à Al-Bira, Cisjordanie ) est le secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine. Le 15 janvier 2002, il est emprisonné par l'Autorité palestinienne dans la prison de Jéricho.
Ses parents sont des réfugiés aprés que l'armée israélienne ait détruit leur village Dair Tarif prés d'ar-Ramla, le 13 juillet 1948 aprés en avoir chassé les 8.000 habitants. Il adhère au mouvement des étudiants du FPLP en 1967, et devient membre du FPLP en 1969. Saadat succède à Abou Ali Mustafa en 2001, après l’assassinat de celui-ci à Ramallah par l'armée israélienne. Saadat est accusé par Israël d'avoir organisé l'assassinat du Ministre israélien du tourisme Rehavam Zeevi en octobre 2001 et de s'être réfugié dans la Mouqata'a auprès de Yasser Arafat, qui refusa de le remettre à Israël.Après des négociations avec les USA et le Royaume-Uni, un accord est conclu entre Israël et l'Autorité palestinienne. Saadat est arrêté et jugé devant un tribunal militaire. Il est emprisonné dans la prison palestinienne de Jéricho, et la responsabilité de sa surveillance est confiée aux Américains et aux Britanniques.
La Cour suprême palestinienne déclare cette condamnation anticonstitutionnelle, et ordonne sa libération, mais l'Autorité palestinienne s'y refuse. Le président palestinien Mahmoud Abbas déclare le 7 mars 2006 qu'il est prêt à relâcher le chef du FPLP. Par ailleurs, selon l'AFP, les Usaméricains et les Britanniques avaient averti le 8 mars 2006, dans une lettre conjointe au président palestinien Mahmoud Abbas qu'ils se retireraient de la prison, puisque l'Autorité palestinienne ne respectait pas ses engagements à propos de la sécurité de leurs observateurs. Début mars 2006, les gardiens US et britanniques quittent leur poste rompant de facto l'engagement de Londres et de Washington d'assurer la surveillance de la prison de Jéricho.
Le 14 mars 2006, l'armée israélienne lance un assaut contre la prison de Jéricho. Après une journée de siège, elle obtient la reddition de Saadat. Cet assaut fait deux morts et 20 blessés, tous palestiniens (gardiens et prisonniers) et déclenche une série d'enlèvements d'Occidentaux dans la bande de Gaza.
Vers la fin du mois d'avril 2006, le procureur israélien annonce que Ahmad Saadat ne sera pas poursuivi pour l'assassinat du ministre Rehavam Zeevi mais sera jugé pour « atteintes à la sécurité d'Israël », tandis que ses quatre compagnons, capturés en même temps que lui, seront jugés pour le meurtre.

Ahmed Saadat (Front populaire de libération de la Palestine) parle depuis sa prison de Jéricho
Ahmed Saadat a été élu par le comité central du FPLP en tant que successeur d'Abu Ali Mustafa, assassiné en août 2001 par les Israéliens. Pour venger ce meurtre, une unité spéciale a assassiné le ministre israélien du Tourisme, Rehevam Ze'evi, un raciste qui défendait ouvertement l'élimination et l'expulsion des Palestiniens. En janvier 2002, sous la pression des Etats-Unis et d'Israël, l'autorité palestinienne a arrêté Ahmed Saadat et quatre autres membres du FPLP pour ce meurtre. Ensuite, en échange de la levée de l'occupation militaire du quartier général de Yasser Arafat, l'Autorité palestinienne a cédé à l'exigence israélienne de les transférer dans une prison à Jéricho. Celle-ci, supervisée par l'Autorité palestinienne, est surveillée par des militaires américains et britanniques. Du fond de sa prison, Ahmed Saadat, le numéro un du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), a donné une interview dans laquelle il retrace les grandes lignes de la résistance palestinienne aujourd'hui.Source : Fight Back!, publication de Freedom Road Socialist Organization, USA (20 mai 2003)Traduction française : Solidaire, 18-07-2003
Identité

Nom: Ahmed Saadat
Nationalité: Palestinien, en prison à Jéricho depuis plus d'un an
Fonction: secrétaire général du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine) depuis fin 2001
Curriculum: membre du mouvement des étudiants du FPLP en 1967, membre du FPLP depuis 1969, il a passé au total dix ans dans les prisons israéliennes.

Quand et comment avez-vous adhéré au FPLP? Pourquoi vouliez-vous devenir membre d'une organisation révolutionnaire?Ahmed Saadat. Ma vie a commencé en réalité avec la résistance nationale en 1967, lorsque Israël a occupé la Cisjordanie et la bande de Gaza. Je me suis affilié au syndicat des étudiants qui était dirigé par le FPLP. En 1969, je suis devenu officiellement membre du FPLP. Ma motivation? La lutte contre l'occupation sioniste. Les milieux de résistance palestiniens étaient très influencés à l'époque par les idées nationalistes de Nasser, ce qui a orienté mon choix vers le FPLP plutôt que vers une autre organisation.
Mais c'est aussi ma classe sociale qui a orienté mon choix: j'étais un réfugié, je subissais les conséquences de la Nakba, la catastrophe palestinienne (l'expulsion de 750.000 Palestiniens lors de la création de l'Etat israélien), et j'étais le fils d'un ouvrier pauvre. J'étais donc attiré par les idées du socialisme et du marxisme que défendait le FPLP. Ce courant constituait un progrès dans le mouvement nationaliste arabe. C'était la conséquence de la guerre de 1967 lors de laquelle Israël a écrasé la bourgeoisie nationaliste arabe.
Le temps passé en prison, pendant les premières années de mon activité politique, m'a également conforté dans mon choix pour le marxisme et mon engagement au sein du FPLP et du mouvement nationaliste.
Vous êtes depuis plus d'un an en prison à Jéricho. La Cour suprême palestinienne a jugé que votre arrestation était illégale en droit palestinien. Pourquoi l'Autorité palestinienne refuse-t-elle dès lors de vous libérer ainsi que vos camarades?Ahmed Saadat. Puisque l'Accord (1) de Jéricho nous a placé sous le contrôle d'Israël, des Etats-Unis, de l'Autorité palestinienne et de la Grande-Bretagne, la seule manière d'obtenir notre libération est de dénoncer cet accord. L'Autorité palestinienne n'est pas en mesure de le faire, surtout depuis l'invasion de la Cisjordanie en avril dernier et depuis le siège du quartier général d'Arafat. Pour l'instant, l'Autorité palestinienne cède à toutes les exigences israéliennes et américaines. Elle estime que l'Accord de Jéricho est plus important pour Israël et pour les Etats-Unis que la désignation d'un premier ministre ou d'un nouveau ministre des Finances ou de l'Intérieur. Notre libération nécessite donc une attitude ferme de la part des Palestiniens. Ceux-ci doivent cesser de plier devant les exigences des Israéliens qui bénéficient du soutien des Américains. La question de notre libération est donc très difficile et ne dépend pas uniquement de l'Autorité palestinienne.

"L'Autorité palestinienne cède à toutes les exigences israéliennes et américaines"Mais les affirmations de cette dernière selon lesquelles elle nous maintiendrait en prison pour notre propre sécurité sont dépourvues de tout sens et ne servent qu'à justifier sa docilité et sa soumission vis-à-vis des exigences israéliennes.
L'occupation de l'Irak correspond aux efforts américains tendant à dominer l'ensemble du monde arabe. Comment la situation en Irak influe-t-elle sur le aspirations palestiniennes de libération nationale et d'indépendance?
Ahmed Saadat. Colin Powell a expliqué que les plans américains pour la région arabe consistaient ni plus ni moins à redessiner la carte politique en fonction des intérêts américains. En outre, le contrôle des réserves pétrolières de cette région est crucial pour le contrôle américain du monde entier et donc pour la vision américaine de l'ordre mondial dans ce stade de l'impérialisme. Le 11 septembre a permis de mettre ce plan en œuvre.
Bien que la couverture politique et le soutien international apporté à Sharon et à la guerre criminelle d'Israël contre le peuple palestinien constituaient le premier pas dans la réalisation de ce plan, l'objectif principal a toujours été l'Irak. La formule de Powell a donné un cadre politique au plan, révélant le programme américain de «démocratiser» la région arabe, de «protéger les droits de l'homme» dans l'ensemble du Moyen-Orient et surtout dans le monde arabe.
Le plan impérialiste américain n'est pas uniquement basé sur la force politique, économique ou militaire. Les États-Unis veulent également contrôler et redessiner la région sur le plan culturel et idéologique, avec la collaboration d'Israël, en vue d'assurer leurs intérêts impérialistes à long terme.
Les deux dirigeants principaux du FPLP sont en prison. Beaucoup d'autres membres du comité central et du bureau politique mais également des cadres intermédiaires ont été arrêtés et même assassinés. Pourquoi le FPLP est-il une si grande menace aux yeux d'Israël et pourquoi l'opinion publique entend-elle si peu parler du FPLP contrairement aux informations diffusées sur le Hamas, le Jihad et le Fatah?Ahmed Saadat. Nous en connaissons les raisons par les témoignages de responsables du service de sécurité israélien, la Shabak, et de journalistes qui collaborent avec lui. Dans les années 80 et pendant la première Intifada de 1987 à 1993, les Israéliens ont découvert que le FPLP était une organisation forte et constante, disposant de bases idéologiques solides. Ils ne sont pas parvenus à découvrir les activités clandestines du FPLP, ni à briser la volonté de ses cadres et de ses membres, malgré les méthodes d'interrogatoire brutales et illégales. Le FPLP dispose également d'une structure organisationnelle dynamique, capable de se transformer rapidement en fonction des circonstances.
Suite aux attaques incessantes des Israéliens contre le FPLP, surtout de 1991 à 1995, et à la crise financière sévère que nous avions à affronter au début de 1994, la Shabak croyait que notre organisation était moribonde. Ils ont donc été surpris par la reconstruction de notre appareil de résistance après notre 6e congrès et par la progression rapide de l'Intifada dès septembre 2000.


Abu Ali Mustafa, secrétaire-général du FPLP,
a été assassiné par les Israéliens le 27 août 2001
Cette surprise explique pourquoi la première tentative d'assassinat perpétrée par les Israéliens contre le FPLP visait Abu Ali Mustafa. Ils présumaient que l'assassinat d'Abu Ali permettrait d'en finir avec le FPLP. Mais le FPLP a réagi en assassinant le raciste Rehevam Ze'evi, un chef de cabinet de Sharon.
La plupart des actions du FPLP ne sont pas relatées par les médias, mais la Shabak les connaît d'autant mieux. Les médias se concentrent sur la rivalité entre l'Autorité palestinienne et les forces islamistes. Ils nous ignorent, ce qui n'est pas le cas de l'ennemi. Même si nous ne détenons pas de pouvoir politique dans la région et que nous nous limitons à soutenir la population locale de pauvres et de travailleurs, nos actions et notre rôle politique est reconnu dans toute la région.
Le FPLP a-t-il élaboré un programme politique spécifique en fonction de la situation objective de l'Intifada?

Ahmed Saadat. Pour le FPLP, l'Intifada actuelle est une initiative populaire, une réaction prévisible à la crise après les accords d'Oslo et les autres négociations basées sur ces accords. Les accords n'ont pas survécu au sommet de Camp David (2), ce qui a permis de relancer l'alternative de la résistance populaire.
L'Intifada ne reflétait pas seulement les contradictions internes des accords d'Oslo (3) et l'incapacité de résoudre le conflit, la nécessité s'était également manifestée de réorganiser les structures palestiniennes internes et de remettre en question le leadership palestinien, en s'interrogeant sur les objectifs de la résistance politique. Cette résistance est le résultat du rétablissement du rôle de la légalité internationale et du rétablissement des Nations unies comme cadre de référence au lieu d'accepter la "paix négociée" des Américains.
L'Intifada veut que les institutions internationales jouent à nouveau un rôle dans le processus politique en tant qu'organismes responsables du respect des résolutions et de la législation internationale dans le conflit israélo-arabe.
Le FPLP soutient l'Intifada qui vise à renforcer les structures dirigeantes palestiniennes en leur adjoignant des structures populaires: tant des comités populaires qui créent des institutions locales dans les villes, les villages, les quartiers et les camps de réfugiés, que des médias qui diffusent le message politique selon lequel la résistance est justifiée et légitime et qui dénonce les pratiques criminelles des Israéliens qui violent les droits de l'homme et la législation internationale.
Par ailleurs, grâce à l'Intifada, des réseaux de solidarité populaire se développent partout, parmi les arabes et dans le monde entier, revendiquant le respect des droits nationaux justifiés du peuple palestinien.
Le soutien populaire arabe et international, permet à l'Intifada de mettre l'ennemi sous pression et de nous faire progresser vers nos objectifs nationaux. Mais l'Autorité palestinienne bourgeoise ne les a jamais mis à son agenda. Elle partageait ses efforts entre la résistance et les négociations basées sur l'ancien cadre de référence (les accords d'Oslo). Ceci a conduit à une situation de schizophrénie politique. Ce double langage de l'Autorité palestinienne — orienté, d'une part, vers l'Intifada et la résistance et, d'autre part, vers Israël — a affaibli l'Intifada, surtout lorsque l'Autorité palestinienne a commencé à qualifier certains aspects de la résistance comme des actes terroristes qu'il fallait condamner et combattre.
La solidarité avec la lutte palestinienne reste très forte parmi les masses arabes, mais la plupart des gouvernements arabes n'ont pas adopté une attitude catégorique contre Israël et contre le soutien qu'apportent les Etats-Unis aux Israéliens. Le FPLP continue de déclarer que la liberté palestinienne et la liberté arabe sont indissociables. Quel soutien faut-il espérer des masses arabes dans la lutte contre l'occupation actuelle, à l'heure ou la répression exercée par leur gouvernement est si sévère?Ahmed Saadat. Il existe une unité entre la nation arabe et la nation palestinienne sur la base des intérêts communs du peuple arabe, du besoin collectif de sécurité, de progrès social, de développement, de justice sociale. Mais ces intérêts et ces objectifs ne peuvent pas se traduire en actes en l'absence d'instruments politiques susceptibles de stimuler l'action du peuple et de l'unifier dans un centre arabe.
Les différents courants et partis nationaux arabes ne disposent pas de programmes qui orientent les luttes dans chaque pays arabe spécifique vers la lutte nationale arabe. Au contraire, la lutte des partis nationalistes dans chaque pays reste axée sur les revendications locales qui les empêchent de s'engager pour l'intérêt général du monde arabe. C'est la raison pour laquelle le soutien des peuples arabes à l'Intifada et leurs protestations contre la guerre en Irak restent si limités. Les instruments nationalistes — la Conférence nationale arabe, divers partis nationalistes arabes et la Conférence arabo-islamique — n'ont pas d'agenda qui relie les revendications locales dans chaque pays aux revendications générales du monde arabe.
Puisque l'occupation militaire américaine de l'Irak constitue un point essentiel dans l'attaque contre la libération arabe et palestinienne, il est d'autant plus important de revoir les mécanismes, les agendas et les méthodes des mouvements populaires arabes nationaux pour arriver à la défense des intérêts nationaux: l'indépendance, l'autodétermination, la culture et les matières premières. Il faut par ailleurs reconnaître le lien dialectique entre la lutte populaire nationale et la lutte internationale.
La globalisation américaine de la guerre a créé les conditions pour son antithèse - la globalisation de la lutte populaire.
En premier lieu, au niveau tactique et direct: les Etats-Unis se moquent de la volonté et des institutions internationales et ils violent la législation internationale par la guerre en Irak; ceci a créé une sorte de «front du refus», de pays qui s'opposaient à la guerre et qui se coalisaient pour défendre les Nations unies. Cela a créé un espace «officiel» pour s'opposer à la guerre et à l'occupation illégales de l'Irak.
Deuxièmement, au niveau stratégique, à long terme : dès avant la guerre en Irak, la résistance populaire (les antiglobalistes) contre l'impérialisme et sa politique à l'égard des pays pauvres s'était considérablement intensifiée. Le mouvement populaire dans les pays arabes et dans le monde entier constitue le fondement stratégique de la lutte contre l'impérialisme. Il doit s'adapter aux circonstances nouvelles et corriger son agenda pour combattre l'impérialisme local et global. C'est ce mouvement de masse qui aidera le plus le mouvement palestinien.
La vision du FPLP pour toute la Palestine comprend aussi une société libre de tout contrôle exercé par les classes capitalistes dominantes d'Israël et par l'Autorité palestinienne. Vous soulignez également que la paix n'est pas possible sans l'application du droit au retour des réfugiés palestiniens. Quel système politique faudra-t-il dès lors instituer dès le retour des réfugiés et dès la fin de l'occupation israélienne? Et quel sera le rôle du FPLP et des classes palestiniennes opprimées dans un tel Etat?Ahmed Saadat. Le droit au retour des réfugiés palestiniens est un droit légitime et essentiel des Palestiniens. C'est l'élément le plus important de la libération palestinienne. Si le FPLP y accorde tellement d'importance, cela correspond totalement à l'agenda national palestinien approuvé à maintes reprises par le Conseil national palestinien.
Le droit au retour n'est ni une réaction émotive, ni un droit légal abstrait, ni un chauvinisme de droite. Au contraire, c'est une revendication réaliste qui constitue la seule base pour une paix durable.
Contrairement à ce que prétendent certains intellectuels et académiciens, le fait de persister à revendiquer le droit au retour n'est nullement une attitude maladroite qui ne tiendrait pas compte de la réalité politique et du rapport des forces locales et internationales. Au contraire, le maintien du droit au retour est inhérent à l'analyse scientifique et objective de la lutte historique entre le mouvement de libération nationale palestinien et le mouvement sioniste colonial. Toute solution qui nie le droit au retour comme base d'une paix durable entre les palestiniens et les colons juifs qui ont expulsé le peuple palestinien et colonisé la terre palestinienne, pourra peut-être amener de brèves période de calme et de tranquillité, mais n'éliminera pas les éléments objectifs du conflit entre notre peuple et le mouvement sioniste.
C'est la raison pour laquelle l'application des résolutions et des lois internationales sur le droit au retour pourra constituer une première étape et jeter les bases d'une paix permanente et mettre un terme au conflit en Palestine et dans la région. Ce droit, qui est l'essence de la question palestinienne, forme le pont vers une solution démocratique globale du conflit entre les colons juifs et le peuple palestinien.
Certains argumentent que la réalité actuelle nous oblige à nous orienter vers deux Etats - un Etat israélien à côté d'un Etat palestinien, basé sur les frontières d'avant 1967. Il est évident qu'une telle solution nie le droit au retour, ou le remplace par des mesures de dédommagement. Le FPLP estime qu'imposer une telle solution au peuple palestinien ne pourra pas arrêter le conflit, parce que les faits et la réalité contredisent une telle solution. Deux Etats, une solution basée sur la conception raciste d'un «Etat national juif homogène» nie le fait que plus de 1,3 million de Palestiniens (20% de toute la population) vivent à l'intérieur d'Israël. Dans ce cas, les causes du conflit subsisteront à l'intérieur d'Israël. Un solution basée sur deux Etats est un mythe.
Comme tout autre peuple, notre peuple aspire à une société démocratique et libre. Cet Etat démocratique, l'unique forme d'Etat qui puisse garantir une développement social et économique, ne peut être dirigé ou dominé par la bourgeoisie parasitaire et compradore (qui collabore avec l'impérialisme, ndlr), mais par l'unité entre des forces populaires partageant les mêmes intérêts structurels: indépendance nationale, retour au pays, démocratie populaire et développement économique. C'est la vision du FPLP et celle du mouvement démocratique de libération nationale.


Le Front populaire de libération de la Palestine
Le Front populaire de libération de la Palestine, qui est la deuxième formation politique en importance au sein de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a été fondé en 1968 par George Habash et d'autres dirigeants du mouvement nationaliste arabe. Le FPLP a toujours été en première ligne dans la lutte politique et armée pour la libération de la Palestine, pour le droit au retour des réfugiés et pour l'arrêt de l'occupation militaire illégale de la Palestine par Israël.

Notes
1 Selon l'Accord de Jéricho datant de 1994, Israël devait se retirer de la bande de Gaza et de la ville de Jéricho en Cisjordanie et transférer ces zones à l'autorité palestinienne.2 L'accord de Camp David (juillet 2000) : Barak et Clinton ont fait une offre généreuse à Arafat. Mais à cause de certaines ambiguïtés, comme le contrôle de la vallée jordanienne et le statut des colonies juives, la perte effective de Jérusalem pour les Palestiniens et l'absence totale d'un début de solution pour les réfugiés, Arafat n'aurait pu accepter ce « généreux accord » sans risquer sa propre vie.3 Les accords d'Oslo ont été signés entre le dirigeant de l'OLP Arafat et le premier ministre israélien Rabin, qui a été assassiné plus tard. - Oslo I en 1993 et Oslo II en 1995. Ils étaient le résultat de négociations secrètes à Oslo, mais elles ont été signés à Washington. Elles prévoient une autonomie palestinienne sur 6 villes et 400 villages, mais elles divisent la Cisjordanie et la bande de Gaza en zones A, B et C. Seulement dans les zones A, l'Autorité palestinienne exerce un certain contrôle. Dans les zones B, Israël maintient son pouvoir militaire et les zones C sont entièrement contrôlées par Israël. Les accords d'Oslo ne soufflent mot du droit au retour des réfugiés palestiniens.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire