mardi 5 février 2013

Al-Qaïda au Mali et en Syrie : Le cynisme de l'antiterrorisme à géométrie variable





Jürgen Todenhöfer
Traduit par  Michèle Mialane
Edité par  Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي

Au Mali l’Occident combat Al-Qaida, en Syrie il se bat à ses côtés. Les ennemis se changent en alliés au gré des intérêts économiques
S'il est prévu que François Hollande intervienne ce mardi à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, aucun rendez-vous avec Barack Obama n'est programmé.
La France a de gros intérêts économiques au Mali. Sa priorité n’est nullement la démocratie au Mali.  Photo: Bouchon Marmara/Le Figaro.
Quand l’Occident a envahi l’Afghanistan, il l’a fait au nom de la guerre contre le terrorisme international. Attitude totalement contre-productive. À l’échelle mondiale, le nombre des attentats-suicides a été multiplié par plusieurs entiers après le 11 septembre. Chaque mort de terroriste a suscité des dizaines de nouvelles vocations. Les « guerres contre le terrorisme » sont des programmes de développement du terrorisme.
Depuis, les terroristes opérant sur le sol national ou les « djihadistes nomades » pullulent dans le monde musulman. Ils sont essentiellement financés par des organisations privées saoudiennes, qui souhaitent répandre leur Islam wahhabite fondamentaliste dans un monde musulman qui ne compte que 2% de croyants de ce courant.
Mais, en  dépit de ce que  prétendent les  politiciens occidentaux, l’Europe a  jusqu’ici été largement épargnée par les terroristes d'Al-Qaïda. Selon Europol, en 2010, seuls trois des 249 attentats effectifs ou déjoués sur le sol européen étaient l'œuvre d’islamistes. Et en 2011, sur 174 on n’en comptait aucun. La plupart des auteurs en étaient des séparatistes ou des activistes d’extrême-gauche*.
Toutefois nous ne devrions pas laisser le monde musulman seul face au terrorisme. En définitive la cause principale de ce problème - désormais épidémique - est la politique agressive que mène l’Occident contre le monde musulman depuis des siècles.
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