par IAY, 16/7/2010
Après la nouvelle révélation compromettant Eric Woerth pour avoir facilité la vente d'une parcelle de la forêt de Compiègne à une association privée, la Société des courses de Compiègne, pour un montant de 2,5 millions d'euros alors qu’elle en vaudrait au moins 20, et du fait que le dirigeant de cette société, un certain Antoine Gilibert, est un membre éminent de l’UMP, et surtout qu’il est l'un des dirigeants de France Galop, une société organisatrice des courses nationales de chevaux, où Florence Woerth siégeait, il faudrait qu’on parle désormais de ce qu’on peut appeler « la Connexion Hippique du Premier Cercle. »
Le Premier Cercle des amis de Nicolas Sarkozy
En janvier 2007, alors que l’actuel président était encore ministre de l’Intérieur se préparant à conquérir le pouvoir suprême, un article « Sarkozy et les patrons » nous parlait déjà d’un premier cercle des amis autour de Nicolas Sarkozy, un cercle formé de la crème des grands patrons et des grandes fortunes françaises. On nous annonçait qu’il était le seul, ou presque, à plaire : « A droite, aucun politique ne l'égale aujourd'hui dans le cœur des patrons. A gauche, il n'a qu'un rival, Dominique Strauss-Kahn, aussi à l'aise dans un cénacle de PDG qu'avec un comité de chômeurs. » La question de l’alternative est déjà traitée : si l’un échoue, l’autre devra reprendre le relais.
Rothschild, Florence Woerth et la connexion hippique
Dans ce premier cercle de 2007, on trouve un proche ami de longue date, un certain Edouard de Rothschild, qui, entre autres occupations, avait pris la présidence de France Galop fin 2003. Rothschild a alors demandé à Florence Woerth, qui travaillait déjà à la banque des Rothschild depuis 1997, de le rejoindre dans la société qu’il présidait, pour l’amour des chevaux, ce qu’elle fit en 2004 pour y rester jusqu’à 2007 !
Quand Florence Woerth quitte France Galop, elle ne craint pas le chômage, car elle a déjà son poste de directrice des investissements dans la société Clymène qui gère les intérêts de Liliane Bettencourt. En octobre 2008, elle lance son écurie de chevaux « Dam’s », réservée aux femmes. Une écurie qu’elle crée avec quelques épouses de milliardaires – l’on peut supposer que ces messieurs devaient faire partie ou tourner autour du premier cercle des amis du nouveau président élu, en profitant de la loi « TEPA » (Travail, Emploi et Pouvoir d’Achat). Une loi concoctée par son cher époux, sous l’inspiration de son président, pour le bien de « la France qui se lève tôt le matin ».
Et pour renforcer l’histoire d’amour et la connexion hippique, c’est naturellement France Galop de Rothschild qui a fait la promotion du Club de DAM’S de Florence Woerth , en affirmant que « Loin d’être un luxe égoïste, cette passion fait vivre une filière économique agricole de 67 000 emplois dans l’Hexagone » ! Ouf ! 67000 emplois sauvés. Pôle-Emploi l’a échappé belle !
Alors ministre du Budget, Eric Woerth assiste avec sa femme Florence au Prix de l'Arc de Triomphe 2009. Florence Woerth a fondé l'écurie Dam's, où se côtoie le gratin des affaires et du monde hippique. Photo Reuters
Le Premier Cercle des donateurs de l’UMP
Ce n’est pas tout, car il y a deux semaines, on nous apprend l’existence d’un autre premier cercle de 400 donateurs, crée par Eric Woerth en 2004 pour financer l’UMP. Chacun de ses richissimes amis de l’UMP devait faire un don d’un montant mini de 3000 euros annuellement, en échange de rencontres mensuelles avec les personnalités de l’UMP et de la majorité présidentielle,dont le chef bien sûr. On ne sait pas si on retrouve les mêmes personnes dans les deux « premiers cercles », celui des amis de Sarkozy et ce deuxième des amis de l’UMP, mais l’on peut parier sans gros risque que l’intersection des deux cercles n’est pas un ensemble vide.
Wildenstein, Woerth et toujours la connexion hippique
On remarque tout de même la présence dans ce cercle de donateurs de Guy Wildenstein, un membre de l’UMP et surtout l’héritier du milliardaire Daniel Wildenstein décédé en 2001. Or souvenez-vous quand les députés socialistes ont quitté l’hémicycle de l’Assemblée Nationale le mardi 6 juillet, suite aux attaques du nouveau ministre de Budget, François Baroin, les accusant de faire le jeu de l’extrême droite. En fait, ce dont les médias ne parlent pas beaucoup, c’est que la vrai raison du départ des députés PS, fut que Baroin avait porté son attaque pour éviter de répondre à une question embarrassante posée par le député Alain Vidalies :
« Je prends l’exemple du dossier de la succession Wildenstein. Comme dans l’affaire Bettencourt, les Français découvrent que l’essentiel d’une fortune est dissimulé dans les paradis fiscaux – en l’espèce Guernesey et les Bahamas. Comme dans l’affaire Bettencourt, l’administration fiscale a été informée de l’existence de sociétés écrans. Comme dans l’affaire Bettencourt, la justice a pu constater « l’évasion du patrimoine dans des sociétés étrangères et des trusts ». Comme dans l’affaire Bettencourt, il est établi que M. Guy Wildenstein est membre du fameux premier cercle de collecteurs de fonds pour l’UMP (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), que, le 7 janvier 2007, il se trouvait à New York, aux côtés de M. Woerth, trésorier de l’UMP, pour récolter des fonds pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Comme dans l’affaire Bettencourt, l’administration fiscale est restée totalement inerte à ce jour. »
C’est ce qu’on appelle désormais l’Affaire Wildenstein. Curieusement, on retrouve la même connexion hippique entre les Woerth et les Wildenstein : le père, Daniel, fut aussi passionné de sport hippique, possédait une écurie de chevaux et ses chevaux remportèrent des prix de renom en France, comme le prix de l’Arc de Triomphe où l’on pouvait croiser les Woerth. Quant au fils, Guy, on nous apprend qu’il avait l’habitude de rencontrer Eric Woerth dans les champs de course, notamment à l’hippodrome de Chantilly, la commune dont ce dernier est le maire.
Il y a l’homme qui sait murmurer à l’oreille des chevaux pour les aider à guérir ou les dresser en douceur, et voilà les amis qui s’entraident pour affronter les difficultés de la vie : ils viennent voir les chevaux courir et se murmurent entre eux ! Peut-être ce dont nous avons besoin, pour découvrir la vérité, c’est d’aller demander aux chevaux, de nous la murmurer à nos oreilles, car eux, ils sont témoins et ils ne mentent pas !
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