mercredi 14 janvier 2009

Les partis arabes interdits d’élections en Israël

par Aviad GLICKMAN, 12/1/2009. Traduit par Esteban G., révisé par Fausto Giudice, Tlaxcala
Original : Arab parties disqualified from elections
Los partidos árabes inhabilitados para las elecciones israelíes

La Commission Électorale Centrale (israélienne) déclare les partis Balad et Liste Arabe Unie-Ta'al inéligibles aux élections en février 2009, sur la base du fait qu’ils ne reconnaissent pas l'État (juif) et appellent au conflit armé contre lui. Tibi : « Ce pays est un pays raciste. »

Les listes des partis arabes Balad et Liste Arabe Unie-Ta'al ont été disqualifiées pour se présenter aux prochaines élections en Israël en février, a décrété lundi la Commission Électorale Centrale du pays, après une assemblée surchauffée.

Le Balad a été disqulaifié par un vote de 26 voix contre trois, et une abstention, tandis que 21 membres de la commission ont voté contre l’éligibilité de la Liste Arabe Unie-Ta'al, huit membres pour et deux abstentions. La Commission Électorale Centrale est composée de membres de tous les partis politiques.

Durant l’assemblée, le parlementaire de la Knesset Ahmad Tibi (LAU-Ta'al) s'est référé à l'opération en cours à Gaza en disant, « nous nous opposons aux attaques envers les civils et vous êtes en train de commettre un génocide à Gaza. Vous êtes en train d’assassiner des enfants. »

Le député David Rotem (Yisrael Beiteinu) a répondu en disant, « Nous pensions que vous étiez un ami d'Israël et par conséquent nous n’avions pas remis en cause votre liste. Où étiez-vous ces huit dernières années lorsque Sderot était attaqué ? »

Des représentants des partis arabes ont quitté de l’assemblée de la commission lorsqu’un vote en faveur de leur disqualification paraissait imminent. Peu après, Tibi et le président du Balad, Jamal Zahalka, ont eu une dure confrontation avec le député David Tal (Kadima).

Zahalka s’adressant à Tal : « Vous buvez du sang palestinien. Vous êtes un raciste, ». Et Tibi d’ajouter : « Vous êtes allés à la guerre par stratégie pour votre campagne électorale, ». « Chaque voix pour la Kadima est une balle dans la poitrine d'un enfant palestinien. »

Tibi a ensuite dit la presse, en réponse à la décision, que « ce pays est raciste. Nous sommes habitués à ce type de luttes et nous gagnerons ». Tibi avait espéré l’appui des huit membres de la Kadima dans la commission.

« Cette décision visa à avoir une Knesset sans Arabe, ce qui aboutira seulement à amplifier la solidarité entre le public arabe et ses leaders, » a-t-il ajouté.

Zahalka a dit aussi qu'il n'avait pas été surpris par la décision « parce que le vote a été réalisé pour des motifs politiques étant donné l'atmosphère de guerre… Les membres de la commission ont cherché à accroître leur popularité à nos dépens sur la toile de fond électorale. »


Les parlementaires Zahalka (g.) et Tibi pendant l’assemblée (Photo: Dudi Vaaknin)

« Les représentants travaillistes se sont pliés à la pression exercée par (le Ministre de la Défense et président du parti) Ehud Barak, » a affirmé Zahalka.

De l'autre côté du spectre il y a le Yisrael Beiteinu dont le président, le parlementaire Avigdor Lieberman, a dit : « Maintenant, qu'on a décidé que l'organisation terroriste le Balad ne pourra pas se présenter, la première bataille est gagnée. »

Lieberman a ajouté : « La prochaine bataille est de rendre le Balad illégal parce que c’est une organisation terroriste dont l'objectif est de faire du mal à l'État d'Israël. »

Le Yisrael Beiteinu est un des trois partis qui ont sollicité de la Commission Électorale ces dernières semaines qu’elle déclare le Balad inéligible, les autres étant le Jewish Home [Maison Juive] et Itay Furman, ancienne membre du parti Shinui

Un test pour la Cour Suprême

Les trois motions affirmaient que le Balad devait être déclaré inéligible sur la base qu’il ne reconnaît pas Israël comme la patrie juive, et qu’il défend un conflit armé contre lui. La Cour Suprême d'Israël, a déjà annulé, dans le passé, les votes de la Commission en faveur d’une interdiction du Balad aux élections nationales qui s’apppuyaient sur des arguments similaires.

« La Cour Suprême est l'organisme qui prend la décision finale. Nous sommes habitués à ces types de conflits et nous sommes habitués à les gagner, je suis sûr que la décision de la Commission Électorale Centrael ne fera qu’accroître la solidarité envers les partis arabes, » a dit Tibi.

Dimanche soir, le Balad n'avait pas décidé s'il ferait appel à la Cour Suprême, mais il a menacé de boycotter les élections si la décision n'était pas révoquée.

Un représentant du parti a déclaré : « Si, en fin de journée, le Balad, est toujours interdit d’élection, cela créera une brèche profonde entre l'État et la population arabe, ».

Le secrétaire général du parti travailliste, Eitan Cabel, a dit à Ynet que son parti n'avait pas projeté de voter pour la déclaration de disqualification du Balad, mais le fait que Zahalka « ait déclaré que le parti était en contact quotidien avec Azmi Bishara » l’a fait changer d’avis.

« La conduite travailliste dans cette affaire a été patriotique, » a-t-il ajouté, « nous nous devions de déclarer que les chefs du Balad ne peuvent pas se permettre d’agiter contre la démocratie israélienne et d'agir contre elle. »

Le parlementaire de Meretz, Zahava Gal-On, s’en est pris aux travaillistes et à Kadima pour avoir approuvé la déclaration de disqualification, en disant que ces partis « menaient leur campagne électorale non seulement sur les dos des Palestiniens de Gaza, mais également sur celles des Israéliens arabes. C’est une politique au rabais. »

Le parti HaBayit HaYehudi a répondu à la décision de la Commission électorale en disant : « Nous espérons que les juges de la Cour Suprême ont appris les leçons de l'épisode Bishara et ne révoquent pas la décision de la Commission électorale parce que ceci permettrait au Hamas et au Hezbollah d’ouvrir une branche à la Knesset ».

Le Conseil rabbinique de la Yesha a fait l'éloge de la décision en disant : « Ces partis sont une cinquième colonne dans l'État de l'Israël ». Le Conseil a dit également, que déclarer les partis inéligibles n'est pas suffisant et que « le droit de vote doit être retiré à tous ceux qui soutiennent la terreur contre le peuple juif. »

Sharon Roffe-Ofir, Efrat Weiss et Kobi Nahshoni ont contribué à ce reportage

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