par René Naba, 18 et 25/9/2010
«Il existe quelqu’un de pire qu’un bourreau, son valet»
Comte Honoré Gabriel de Mirabeau
Comte Honoré Gabriel de Mirabeau
La dynastie wahhabite: unique entreprise familiale au monde à siéger aux Nations Unies, une illustration caricaturale de la réalité paralytique arabe
Paris, 18 septembre 2010 – Unique famille à avoir donné son nom à son pays, ce que même Christophe Colomb, le découvreur de l’Amérique, n’a songé à faire, unique pays à porter le nom de sa famille conquérante, ce que même Jules César n’a osé faire, l’Arabie saoudite est aussi l’unique entreprise familiale au monde à siéger aux Nations Unies, un privilège qu’aucune dynastie si prestigieuse fût-elle, qu’aucune multinationale si puissante soit-elle, n’a jamais pu exercer, un passe-droit qui donne la mesure du laxisme dont bénéficient les dirigeants ce pays sur le plan international du fait pétrolier.
Le Gardien des Lieux Saints de l’Islam a certes financé la promotion de l’Islam à travers le monde, mais son prosélytisme religieux tous azimuts s’est souvent confondu avec une instrumentalisation politique de la religion comme arme de combat contre les ennemis de l’Amérique, notamment l’athéisme communiste, au détriment des intérêts stratégiques du monde arabe.
Le chef de file de l’Islam sunnite a porté le fer aux quatre coins de la planète pour le compte de son protecteur américain, mais le bailleur de fonds des équipées militaires américaines dans le tiers-monde - de l’Afghanistan au Nicaragua - n’est jamais parvenu à libérer l’unique Haut Lieu Saint de l’islam sous occupation étrangère, la Mosquée Al Aqsa de Jérusalem, au point que son leadership est désormais concurrencé par le nouveau venu sur la scène diplomatique régionale, la Turquie et sa posture néo-ottomane.
Le protégé de l’Amérique, auteur de deux plans de paix pour le Proche-Orient, n’a jamais réussi à faire entériner par son protecteur américain et son partenaire israélien les propositions visant à régler le conflit israélo-palestinien, ni à prévenir l’annexion rampante de Jérusalem, ni la judaïsation de la 3ème ville sainte de l’Islam, pas plus qu’il n’a pu éviter le basculement des grandes capitales arabes hors de la sphère sunnite, dans le giron adverse: Jérusalem sous occupation israélienne, Damas sous contrôle alaouite et Bagdad enfin sous partage kurdo-chiite.
Le plus riche pays arabe, membre de plein droit du G20, le directoire financier de la planète, a dilapidé une part de sa fortune à d’extravagantes réalisations de prestige et à la satisfaction d’invraisemblables caprices de prince, sans jamais songer à affecter sa puissance financière au redressement économique arabe ou au renforcement de son potentiel militaire, bridant au passage toute contestation, entraînant dans son sillage le monde arabe vers sa vassalisation à l’ordre américain.
La dynastie wahhabite, détournant les Arabes et les Musulmans de leur principal champ de bataille, la Palestine, dans de furieux combats en Afghanistan, n’a jamais tiré un coup de feu contre Israël, au point que le meilleur allié arabe des États-Unis apparaît, rétrospectivement, comme le principal bénéficiaire des coups de butoir israélien contre le noyau dur du monde arabe, et Israël, comme le meilleur allié objectif de la monarchie saoudienne.
En 78 ans d’existence, ce pays de passe-droits a été gouverné par six monarques (Abdel Aziz, Saoud, Faysal, Khaled, Fahd, Abdallah), mais, à une période charnière de l’histoire du monde arabe, à l’ère de l’optronique, de la balistique, du combat disséminé et de la furtivité de basse tension, aucun des six monarques n’était détenteur d’un diplôme universitaire, tous formatés dans le même moule de la formation bédouine et de l’école coranique, à l’instar des autres pétromonarchies gérontocratiques du Golfe, soit le tiers des membres de la Ligue arabe et les deux tiers de la richesse nationale arabe, alors que la théocratie voisine iranienne a, d’ores et déjà, accédé au statut de puissance du seuil nucléaire.
En 78 ans d’existence, malgré les turbulences, la famille Al Saoud a réussi à sauvegarder son trône, mais à plonger la zone dans une sinistrose quand Israël sinistrait la zone.
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