par Rabha Attaf , 8/7/2015
English Violence in M'zab: Who benefits from the tribalisation of southern Algeria?
Español Violencia en el M'zab: ¿quién tiene interés en la tribalización del sur de Argelia?
Deutsch Tödliche Auseinandersetzungen im M'zab: wer hat Interesse an einer Tribalisierung Südalgeriens?
Português
Violências no M'zab: A quem interessa a tribalização do sul da Argélia?
English Violence in M'zab: Who benefits from the tribalisation of southern Algeria?
Español Violencia en el M'zab: ¿quién tiene interés en la tribalización del sur de Argelia?
Deutsch Tödliche Auseinandersetzungen im M'zab: wer hat Interesse an einer Tribalisierung Südalgeriens?
Português
Violências no M'zab: A quem interessa a tribalização do sul da Argélia?
De
nouveaux affrontements ont fait une trentaine de morts à Ghardaïa, la
principale ville du M'zab, depuis le 4 juillet. Les auteurs de
violences, majoritairement des jeunes, en partie masqués, sont
difficilement identifiables et leurs motivations pour le moins obscures.
Rabha Attaf, qui revient d'un séjour dans la région, nous livre ses
premières réflexions.-Tlaxcala
Les affrontements "inter-communautaires" qui
agitent depuis quelques temps la ville de Ghardaïa surviennent dans un
contexte bien particulier.
Depuis décembre 2014, en effet, la contestation anti-gaz de schiste
s'était propagée dans tout le sud algérien, principalement à In Salah,
Ouargla et Ghardaïa. L'ampleur de cette mobilisation populaire
-notamment celle du 1er janvier 2015 menée par toute la population d'In
Salah- avait donné lieu à une véritable fracture entre la population du
Sud du pays et les autorités. Grâce à une communication, à travers les
réseaux sociaux, parfaitement organisée et efficace, en images et en
vidéos, ce mouvement de masse a provoqué l'inquiétude d'un régime qui
pour la première fois de son existence se voit imposer un débat public
sur ses choix politiques et stratégiques en matière d'exploitation des
ressources naturelles. Parallèlement s'est développé dans toute la
région un fort mouvement de contestation animé par les jeunes chômeurs,
diplômés ou non.
Dans ce contexte, Ghardaïa est un parfait laboratoire pour la
tribalisation, compte tenu de l'occupation territoriale des différentes
communautés qui y vivent. En dehors de quelques quartiers mixtes, les
Mozabites et les Arabes vivent dans des quartiers homogènes... mais se
retrouvent tous au souk ou dans les commerces tenus majoritairement par
les Mozabites, traditionnellement commerçants de pères en fils. Sans
oublier que les Mozabites sont des Ibadites (voie religieuse musulmane
venant du Sultanat d'Oman n'ayant rien à voir avec le chiisme) alors que
le reste de la population (dont un grand nombre venus d'autres willayas
d'Algérie) est sunnite.
Dès lors, compte tenu de l'escalade des affrontements
inter-communautaires malgré le déploiement de cordons de gendarmerie
autour des quartiers mozabites, on peut s'attendre à un renforcement
sécuritaire militaro-policier, ce qui pourrait mettre un terme à tout
mouvement social contestataire dans la région.
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