par Roberto LIVI, il manifesto, 16/2/2010. Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
Original : L'ItaIia paradiso del Mossad
Dans un livre qui vient de paraître, Eric Salerno raconte comment notre pays a toujours été un pays dans lequel les services secrets israéliens ont pu faire ce qu'ils voulaient (Zouaïter, Vanunu...). Depuis 1948, lorsque Ada Sereni déclara à De Gasperi: "Le gouvernement italien doit fermer un œil et si possible les deux sur nos activités dans ce pays".
Avril 1948. Dans son étude de Trente Alcide De Gasperi a une réunion privée et difficile. La femme décidée qui lui fait face lui demande pratiquement carte blanche pour les opérations des agents de cet "Institut" qui, l'année suivante, deviendra le Mossad, les services secrets israéliens, presque un mythe pour les 007 du monde entier. Le Président du Conseil est hésitant. Depuis 1945, quand l'État d'Israël n’existait pas encore, l'Italie a été au centre d'une bataille géopolitique qui marquera toute la seconde moitié du XXème siècle. Et dont les effets se font encore sentir aujourd'hui.
Des dizaines de milliers de réfugiés juifs libérés des camps de la mort nazis se dirigent vers notre pays, les organisations sionistes cherchent à les faire entrer en Palestine sous mandat britannique, et surtout cherchent un soutien logistique - achats d'armes, entraînement - pour préparer l’inévitable guerre fondatrice de l’ État d'Israël. Londres fait de la résistance, ne voulant pas s'aliéner les Arabes et être exclue du business pétrolier, les USA, leaders des Alliés, sont sur le point de supplanter la Grande-Bretagne comme puissance occidentale hégémonique et soutiennent le nationalisme israélien, l'Union soviétique de Staline joue ses cartes pour contrer l'influence US au Moyen-Orient.
L'Italie est encore un pays à faible souveraineté. De Gasperi comprend qu’il doit s’aligner et accepte la demande d'Ada Sereni, juive romaine émigrée en 1927 dans le «foyer national juif» en Palestine et retournée au pays d'origine en tant que chef du Mossad : " Le gouvernement italien doit fermer un œil et si possible les deux sur nos activités dans ce pays. "
Dès lors, l'Italie devient une sorte de terre promise par des agents israéliens. De l’'immigration clandestine de survivants de l'Holocauste au trafic d'armes, des attentats antibritanniques au sabotage de navires et d’ usines travaillant pour les pays arabes, des assassinats ciblés des Palestiniens à des "transferts extraordinaires" avant la lettre, des tentatives de déstabilisation politiques aux opérations clandestines dans le cadre de la Guerre froide.
Depuis plus de 60 ans, les hommes du Mossad ont agi dans leurs bases italiennes avec la complicité de nos services - détournés ou non - et les gouvernements qui ont fermé les deux yeux au point de porter atteinte à la souveraineté nationale italienne.
Comme on le voit, c'est un sujet brûlant que traite Eric Salerno dans son dernier livre, " Mossad base Italia " (Il Saggiatore, 258 pages, 19 euros), qui vient de paraître.
Raconter et reconstruire “les actions, les intrigues, les vérités cachées" de ces 60 ans ne signifie pas seulement avoir à s’immerger dans le marécage des intrigues italiennes, avec le risque de se noyer dans des dossiers falsifiés ou vides, des services détournés, des connexions entre pouvoir et mafia, les sables mouvants des opérations secrètes, la désinformation répandue à pleines mains. Cela implique également de prendre à bras-le-corps l’enchevêtrement de la politique moyen-orientale, d’Israël et de la question juive.
C’est là l'un des nœuds politiques les plus difficiles. Surtout après le 11 Septembre et la guerre sans merci contre le terrorisme, qui est devenu, par antonomase, le terrorisme islamique ou le «choc des civilisations entre l'Occident et “des régimes et organisations qui veulent en saper les fondements démocratiques.”
Parler d'Israël en termes laïques implique souvent chez nous de devoir affronter l'accusation prévisible d'antisémitisme (comme cela est déjà arrivé à Salerno à l’occasion de la parution de son ouvrage éclairant: Israele, la guerra dalla finestra [«Israël, la guerre de la fenêtre»], publié en 2002), ou de vouloir saboter le rempart moyen-oriental contre le terrorisme islamique.
Mais Salerno y réussit grâce à sa connaissance du sujet – comme envoyé puis en tant que correspondant du Messaggero à Jérusalem ces 30 dernières années - et un professionnalisme laïque mais pas aveugle, une chose désormais rare dans le journalisme italien.
Si l'écriture est déliée, colorée, presque dans un style de roman, “Mossad base Italia” n'est pas une fiction. L'épine dorsale du livre, ainsi que l'étincelle qui a déclenché l'enquête, vient du contact avec Mike Harari, un des hommes clé du Mossad en Italie avec Yehouda Araz, personnage clé du roman Exodus, joué par Paul Newman dans le film homonyme.
L'ancien chef des 007 israéliens accepte de raconter sa vérité. Un scoop bien sûr, mais Salerno est conscient que les récits et révélations contiennent des pièges. D’ailleurs, «Mike» dit clairement que s’il disait tout ce qu'il sait, il serait alors forcé de "tuer" son adversaire.
Derrière lui, en Italie, Harari a laissé une série d’intrigues, d assassinats politiques, d’ alliances difficiles à accepter sur le plan éthique, avec les fascistes purs et durs de la Xa Mas 1, avec l'organisation d’anciens SS Odessa, d'opérations qui ont violé la souveraineté italienne.
Pour cette raison, de longues conversations avec «Mike» sont le point de départ, suivi par des investigations personnelles complexes, dans les archives d'État, les journaux, les archives US de la CIA et celles de la Haganah et du Palmach en Israël, des entrevues avec des personnages clé. Le tout accompagné par une réflexion approfondie pour éviter les pièges de la désinformation ou du langage idéologique.
Les faits relatés n'en ont pas besoin. On entre dans des histoires difficiles à imaginer et jamais révélées à ce jour, du moins avec autant de sérieux et de manière aussi documentée.
Après les demandes formulées par Ada Sereni, De Gasperi avait répondu: «Alors, vous nous demandez de vous aider à gagner la guerre contre les Arabes." Mais il ensuite il accepte, parce que son parti (les démocrates-chrétiens) et son Italie républicaine (quoique formée aussi grâce à la résistance) ne peut pas survivre sans les USA.
Et la guerre israélo-arabe a ses ramifications en Italie, un pays qui a toujours joué un rôle clé dans la Méditerranée.
Dans l’aéroport de la Ville éternelle on mettra en place une véritable base de formation et d’entraînement pour les pilotes de l'aviation juive naissante.
À Catane une piste sera utilisée pour le trafic - illégal – d’armes provenant des USA. La Marine n’est pas en reste et, en 1954, elle accepte de former des cadets israéliens dans son Académie, demandant seulement que tout cela “reste confidentiel”.
Les services italiens collaborent ou regardent ailleurs. L'Italie est traversée par un flux clandestin d'armes (dont des tanks, des moteurs d'avion et les fameux “cochons”, les hommes-torpilles de la Xa Mas) à destination de la Palestine, désormais divisée entre Israël et la Jordanie. Ce flux n'est pas interrompu pendant les trêves déclarées par les Nations unies.
Les agents juifs (avant même la création officielle du Mossad en 1949) peuvent frapper les entreprises italiennes qui vendent des armes aux Arabes, saboter les bateaux approvisionnant l'ennemi. En 1948, à la demande d’Ada Sereni, le bateau Lino, chargé d’armes italiennes acquises par la Syrie, est bloqué par une bombe posée par des plongeurs israéliens. Puis d’autres sabotages et attentats.
L'Italie est également un territoire de choix pour l'espionnage de guerre.
On y expérimente un "transfert extraordinaire" avant la lettre: en septembre 1980, le technicien nucléaire israélien Mordechai Vanunu, coupable d’avoir dénoncé la fabrication d’engins nucléaires à la centrale de Dimona, est enlevé à Rome par des agents israéliens.
Pour contrer toute manœuvre de rapprochement de Rome avec les pays arabes, le Mossad entre de plain-pied dans la politique intérieure et étrangère de l'Italie.
Aldo Moro, un des dirigeants démocrates-chrétiens favorables à un accord avec les Palestiniens, en était conscient. Il confiait à l’ancien secrétaire adjoint de la Démocratie chrétienne Giovanni Galloni: « "Ma préoccupation est la suivante: que je sais avec certitude que les services secrets, aussi bien américains qu’israéliens, ont infiltré les Brigades rouges, mais nous n’avons pas été avertis de cela, sinon nous aurions trouvé leurs repaires."
Auparavant, les signaux n’avaient pas manqué. L'ancien président (du Conseil) Francesco Cossiga affirme que ce furent également des agents du Mossad qui firent sauter en plein vol, en novembre 1973, Argo 16, l’avion utilisés pour les "transports clandestins" de Gladio, l'organisation antisoviétique voulue par les USA. C’était une riposte à la libération, décidée justement par Moro, de deux terroristes palestiniens qui avaient tenté d'attaquer un avion de la compagnie aérienne israélienne El Al sur le tarmac de Fiumicino.
Vengeance. Le mot n'apparaît jamais dans les dossiers officiels d'Israël. Mais c’est le mot d’ordre lancé par le Premier ministre israélien de l’époque Golda Meir, “la femme avec des couilles”. Vengeance pour les athlètes israéliens enlevés par des militants de Septembre Noir lors des Jeux olympiques de Munich en 1972 et tués pendant l'attaque des forces spéciales allemandes.
La première victime de la vengeance tombera à Rome sous les balles d'une équipe du Mossad, conduite justement par Harari. Wael Zouaïter, intellectuel palestinien et représentant du Fatah, est criblé de balles dans le hall de sa maison. Peu importe qui n’ait rien eu à voir avec le terrorisme, étant plutôt un critique féroce de Septembre Noir. Il fallait un signal fort et clair que la branche armée d'Israël frappait implacablement. Juste Et c’est justement cet objectif même qui était le point faible de l'opération décrite dans le film de Spielberg.
Des dizaines de milliers de réfugiés juifs libérés des camps de la mort nazis se dirigent vers notre pays, les organisations sionistes cherchent à les faire entrer en Palestine sous mandat britannique, et surtout cherchent un soutien logistique - achats d'armes, entraînement - pour préparer l’inévitable guerre fondatrice de l’ État d'Israël. Londres fait de la résistance, ne voulant pas s'aliéner les Arabes et être exclue du business pétrolier, les USA, leaders des Alliés, sont sur le point de supplanter la Grande-Bretagne comme puissance occidentale hégémonique et soutiennent le nationalisme israélien, l'Union soviétique de Staline joue ses cartes pour contrer l'influence US au Moyen-Orient.
L'Italie est encore un pays à faible souveraineté. De Gasperi comprend qu’il doit s’aligner et accepte la demande d'Ada Sereni, juive romaine émigrée en 1927 dans le «foyer national juif» en Palestine et retournée au pays d'origine en tant que chef du Mossad : " Le gouvernement italien doit fermer un œil et si possible les deux sur nos activités dans ce pays. "
Dès lors, l'Italie devient une sorte de terre promise par des agents israéliens. De l’'immigration clandestine de survivants de l'Holocauste au trafic d'armes, des attentats antibritanniques au sabotage de navires et d’ usines travaillant pour les pays arabes, des assassinats ciblés des Palestiniens à des "transferts extraordinaires" avant la lettre, des tentatives de déstabilisation politiques aux opérations clandestines dans le cadre de la Guerre froide.
Depuis plus de 60 ans, les hommes du Mossad ont agi dans leurs bases italiennes avec la complicité de nos services - détournés ou non - et les gouvernements qui ont fermé les deux yeux au point de porter atteinte à la souveraineté nationale italienne.
Comme on le voit, c'est un sujet brûlant que traite Eric Salerno dans son dernier livre, " Mossad base Italia " (Il Saggiatore, 258 pages, 19 euros), qui vient de paraître.
Raconter et reconstruire “les actions, les intrigues, les vérités cachées" de ces 60 ans ne signifie pas seulement avoir à s’immerger dans le marécage des intrigues italiennes, avec le risque de se noyer dans des dossiers falsifiés ou vides, des services détournés, des connexions entre pouvoir et mafia, les sables mouvants des opérations secrètes, la désinformation répandue à pleines mains. Cela implique également de prendre à bras-le-corps l’enchevêtrement de la politique moyen-orientale, d’Israël et de la question juive.
C’est là l'un des nœuds politiques les plus difficiles. Surtout après le 11 Septembre et la guerre sans merci contre le terrorisme, qui est devenu, par antonomase, le terrorisme islamique ou le «choc des civilisations entre l'Occident et “des régimes et organisations qui veulent en saper les fondements démocratiques.”
Parler d'Israël en termes laïques implique souvent chez nous de devoir affronter l'accusation prévisible d'antisémitisme (comme cela est déjà arrivé à Salerno à l’occasion de la parution de son ouvrage éclairant: Israele, la guerra dalla finestra [«Israël, la guerre de la fenêtre»], publié en 2002), ou de vouloir saboter le rempart moyen-oriental contre le terrorisme islamique.
Mais Salerno y réussit grâce à sa connaissance du sujet – comme envoyé puis en tant que correspondant du Messaggero à Jérusalem ces 30 dernières années - et un professionnalisme laïque mais pas aveugle, une chose désormais rare dans le journalisme italien.
Si l'écriture est déliée, colorée, presque dans un style de roman, “Mossad base Italia” n'est pas une fiction. L'épine dorsale du livre, ainsi que l'étincelle qui a déclenché l'enquête, vient du contact avec Mike Harari, un des hommes clé du Mossad en Italie avec Yehouda Araz, personnage clé du roman Exodus, joué par Paul Newman dans le film homonyme.
L'ancien chef des 007 israéliens accepte de raconter sa vérité. Un scoop bien sûr, mais Salerno est conscient que les récits et révélations contiennent des pièges. D’ailleurs, «Mike» dit clairement que s’il disait tout ce qu'il sait, il serait alors forcé de "tuer" son adversaire.
Derrière lui, en Italie, Harari a laissé une série d’intrigues, d assassinats politiques, d’ alliances difficiles à accepter sur le plan éthique, avec les fascistes purs et durs de la Xa Mas 1, avec l'organisation d’anciens SS Odessa, d'opérations qui ont violé la souveraineté italienne.
Pour cette raison, de longues conversations avec «Mike» sont le point de départ, suivi par des investigations personnelles complexes, dans les archives d'État, les journaux, les archives US de la CIA et celles de la Haganah et du Palmach en Israël, des entrevues avec des personnages clé. Le tout accompagné par une réflexion approfondie pour éviter les pièges de la désinformation ou du langage idéologique.
Les faits relatés n'en ont pas besoin. On entre dans des histoires difficiles à imaginer et jamais révélées à ce jour, du moins avec autant de sérieux et de manière aussi documentée.
Après les demandes formulées par Ada Sereni, De Gasperi avait répondu: «Alors, vous nous demandez de vous aider à gagner la guerre contre les Arabes." Mais il ensuite il accepte, parce que son parti (les démocrates-chrétiens) et son Italie républicaine (quoique formée aussi grâce à la résistance) ne peut pas survivre sans les USA.
Et la guerre israélo-arabe a ses ramifications en Italie, un pays qui a toujours joué un rôle clé dans la Méditerranée.
Dans l’aéroport de la Ville éternelle on mettra en place une véritable base de formation et d’entraînement pour les pilotes de l'aviation juive naissante.
À Catane une piste sera utilisée pour le trafic - illégal – d’armes provenant des USA. La Marine n’est pas en reste et, en 1954, elle accepte de former des cadets israéliens dans son Académie, demandant seulement que tout cela “reste confidentiel”.
Les services italiens collaborent ou regardent ailleurs. L'Italie est traversée par un flux clandestin d'armes (dont des tanks, des moteurs d'avion et les fameux “cochons”, les hommes-torpilles de la Xa Mas) à destination de la Palestine, désormais divisée entre Israël et la Jordanie. Ce flux n'est pas interrompu pendant les trêves déclarées par les Nations unies.
Les agents juifs (avant même la création officielle du Mossad en 1949) peuvent frapper les entreprises italiennes qui vendent des armes aux Arabes, saboter les bateaux approvisionnant l'ennemi. En 1948, à la demande d’Ada Sereni, le bateau Lino, chargé d’armes italiennes acquises par la Syrie, est bloqué par une bombe posée par des plongeurs israéliens. Puis d’autres sabotages et attentats.
L'Italie est également un territoire de choix pour l'espionnage de guerre.
On y expérimente un "transfert extraordinaire" avant la lettre: en septembre 1980, le technicien nucléaire israélien Mordechai Vanunu, coupable d’avoir dénoncé la fabrication d’engins nucléaires à la centrale de Dimona, est enlevé à Rome par des agents israéliens.
Pour contrer toute manœuvre de rapprochement de Rome avec les pays arabes, le Mossad entre de plain-pied dans la politique intérieure et étrangère de l'Italie.
Aldo Moro, un des dirigeants démocrates-chrétiens favorables à un accord avec les Palestiniens, en était conscient. Il confiait à l’ancien secrétaire adjoint de la Démocratie chrétienne Giovanni Galloni: « "Ma préoccupation est la suivante: que je sais avec certitude que les services secrets, aussi bien américains qu’israéliens, ont infiltré les Brigades rouges, mais nous n’avons pas été avertis de cela, sinon nous aurions trouvé leurs repaires."
Auparavant, les signaux n’avaient pas manqué. L'ancien président (du Conseil) Francesco Cossiga affirme que ce furent également des agents du Mossad qui firent sauter en plein vol, en novembre 1973, Argo 16, l’avion utilisés pour les "transports clandestins" de Gladio, l'organisation antisoviétique voulue par les USA. C’était une riposte à la libération, décidée justement par Moro, de deux terroristes palestiniens qui avaient tenté d'attaquer un avion de la compagnie aérienne israélienne El Al sur le tarmac de Fiumicino.
Vengeance. Le mot n'apparaît jamais dans les dossiers officiels d'Israël. Mais c’est le mot d’ordre lancé par le Premier ministre israélien de l’époque Golda Meir, “la femme avec des couilles”. Vengeance pour les athlètes israéliens enlevés par des militants de Septembre Noir lors des Jeux olympiques de Munich en 1972 et tués pendant l'attaque des forces spéciales allemandes.
La première victime de la vengeance tombera à Rome sous les balles d'une équipe du Mossad, conduite justement par Harari. Wael Zouaïter, intellectuel palestinien et représentant du Fatah, est criblé de balles dans le hall de sa maison. Peu importe qui n’ait rien eu à voir avec le terrorisme, étant plutôt un critique féroce de Septembre Noir. Il fallait un signal fort et clair que la branche armée d'Israël frappait implacablement. Juste Et c’est justement cet objectif même qui était le point faible de l'opération décrite dans le film de Spielberg.
Le corps de Wael Zwaiter, Palestinien de Naplouse, 38 ans, cousin d'Arafat, résident en Italie depuis 16 ans : il travaillait à l'ambassade libyenne, c'était un fin lettré, il avait entre autres publié une traduction italienne des Mille et une nuits. Le Mossad l'assassina à Rome le 16 octobre 1972, tout comme il assassina Majed Abou Sharar en 1981, Kamal Hussein et Nazih Matar en 1982.
La vengeance devait être exemplaire et rapide. Ainsi, on frappe même au hasard, comme en Norvège, où un commando du Mossad a tué un serveur marocain qui n'avait rien à voir avec les Palestiniens: mais la police locale ne ferme pas les yeux, et l'un des tueurs du Mossad, capturé, vide son sac. Il révèle des détails de la transaction par laquelle Israël avait importé des tonnes d'uranium pour fabriquer ses bombes nucléaires. Pour Harari ce fut là une demi-bérézina.
Le “modèle Mossad” expérimenté aussi en Italie, est gagnant et devient un produit d’exportation.
Ses ex-agents sont recyclés en tant que chefs de la sécurité ou «conseillers» à travers le monde, pour escorter des navires ou surveiller des aéroports aux navires, des opérations secrètes et lucrative comme l’ Iran-Contra-gate (des armes pour des terroristes antisandinistes au Nicaragua achetées avec de la cocaïne fournie par les cartels colombiens).
L’affaire de l'imam Omar enlevé à Milan par des agents de la CIA – couverts par nos services - montre que les “transferts extraordinaires” doivent beaucoup aux techniques du Mossad, tandis qu’à Gaza et dans les territoires (palestiniens), les assassinats ciblés de dirigeants palestiniens sont considérés comme des moyens brutaux, mais destinés à sauvegarder la démocratie.
* La Xe Flottiglia MAS ou DECIMA MAS était une unité de nageurs de combat de la marine royale italienne qui opérait au cours de la Seconde Guerre mondiale, commandée par le "Prince noir" Junio Valerio Borghese, organisateur d' un coup d'État avorté dans la nuit du 7 au 8 décembre 1970 et mort en exil dans l'Espagne franquiste en 1974. [NdT]
Le “modèle Mossad” expérimenté aussi en Italie, est gagnant et devient un produit d’exportation.
Ses ex-agents sont recyclés en tant que chefs de la sécurité ou «conseillers» à travers le monde, pour escorter des navires ou surveiller des aéroports aux navires, des opérations secrètes et lucrative comme l’ Iran-Contra-gate (des armes pour des terroristes antisandinistes au Nicaragua achetées avec de la cocaïne fournie par les cartels colombiens).
L’affaire de l'imam Omar enlevé à Milan par des agents de la CIA – couverts par nos services - montre que les “transferts extraordinaires” doivent beaucoup aux techniques du Mossad, tandis qu’à Gaza et dans les territoires (palestiniens), les assassinats ciblés de dirigeants palestiniens sont considérés comme des moyens brutaux, mais destinés à sauvegarder la démocratie.
* La Xe Flottiglia MAS ou DECIMA MAS était une unité de nageurs de combat de la marine royale italienne qui opérait au cours de la Seconde Guerre mondiale, commandée par le "Prince noir" Junio Valerio Borghese, organisateur d' un coup d'État avorté dans la nuit du 7 au 8 décembre 1970 et mort en exil dans l'Espagne franquiste en 1974. [NdT]
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