mardi 16 juin 2009

Massacre à Bagua, Pérou

Le 5 juin, la Police Nationale du Pérou a ouvert le feu depuis des hélicoptères sur un barrage routier que tenaient 5.000 Indiens dans la région Amazonas à Bagua, au nord du pays. Un premier bilan qui s’alourdit d’heure en heure fait état de la mort d'au moins 50 manifestants et 22 policiers et plus de deux cents blessés. Le couvre-feu a été décrété depuis et les arrestations de militants se multiplient. Les blessés sont arrêtés dans les hôpitaux, il y aussi des disparus.Depuis deux mois, les Indiens de la région mènent une grève pacifique illimitée pour obtenir l'annulation de onze décrets pris pour livrer l'Amazonie péruvienne aux multinationales dans le cadre des traités de libre échange, en particulier aux compagnies pétrolières, forestières et minières.

Voir les photos et infos ici


Alan García : "Je prie Saint Progrès Bénit et le Sacré Traité de Libre Échange que les USA et la presse officielle intercèdent pour mes horribles péchés"
N'aie crainte, fils chéri, l'histoire officielle t'absoudra


Alan García :"Nous n'avons assassiné aucun indigène. Ils sont cachés au fond du fleuve!"

"Si le chien du jardinier fait chier, alors Alan García ordonne de tuer le chien du jardinier ".
Manifeste des écrivains du Pérou

“La première ressource, c'est l'Amazonie. Elle a 63 millions d'hectares et des pluies abondantes. Là, on peut planter des forêts pour la production de bois, particulièrement sur les 8 millions d'hectares détruits, mais pour cela il faut établir la propriété, c'est-à-dire un terrain sûr sur 5, 10 ou 20 000 hectares, puisque sur moins de terrain il n'y a pas d'investissements formels sur le long terme et de haute technologie.
Aujourd'hui, il n'ya que des concessions dépendant de la volonté du gouvernement et du fonctionnaire qui peut les modifier. C'est pourquoi personne n'investit ni ne crée un emploi tous les deux hectares comme cela devrait être le cas; et il n'y a pas non plus de production de bois et d'exportation de meubles. Dans leur majorité, ces concessions de rapine n'ont servi qu'à extraire les bois les plus fins, à déboiser puis à abandonner le terrain.
En revanche, la propriété formelle par des grandes entreprises collectives comme les fonds de pension permettrait de faire des investissements à long terme depuis la plantation jusqu'à la récolte des années plus tard.Ceux qui s'y opposent disent qu'on ne peut attribuer de propriété dans l'Amazonie (et pourquoi alors sur la côté et dans la montagne ?). Ils disent aussi qu'attribuer la propriété de grandes parcelles profiterait à des grandes entreprises, certes, mais cela créerait des centaines de milliers d'emplois formels pour des Préuviens qui vivent dans les régions les plus pauvres. C'est le chien du jardinier*."
Alan García, Président du Pérou, El Comercio, novembre 2007
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
* Allusion au proverbe "Ser como el perro del hortelano, que ni come ni deja comer al amo", qui a donné son titre à une pièce de Lope de Vega. Équivalents français : "Le chien n'aime pas la banane et il ne veut pas que la poule en mange"(Martinique), "il est comme le chien du jardinier, il ne mange point de choux et ne veut pas que les autres en mangent "(Le Roux, 1752). (NdT)

Signez en ligne la Pétition pour la défense des droits des peuples indigènes et de la biodiversité de l'Amazonie au Pérou, patrimoine de l'humanité

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire