vendredi 15 janvier 2010

Moubarak, premier policier de l’impérialisme dans la région

Avec son mur d’acier, il fait mieux que les Israéliens
مركز الدراسات الاشتراكية
3/1/2010
Traduit par Omar Mouffok et Tafsut Aït Baamrane, Tlaxcala
Original : مبارك شرطي الإمبريالية الأول في المنطقة
Les pratiques du régime égyptien envers la cause palestinienne pendant l’année 2009 ont été le couronnement de ce qui a été appelé le processus de paix qu’avait commencé Sadate en signant les Accords de Camp David, et dont le but était de lever toute illusion et tout mensonge  sur le projet de paix arabo-israélien, dont le régime égyptien a joué le rôle de premier  parrain. Et voilà que nous nous retrouvons aujourd’hui avec un mur  de séparation construit par le gouvernement égyptien dans les profondeurs de la terre afin de renforcer encore plus le blocus  sur la Bande de Gaza. S’ajoutant aux fanfaronnades sans précédent du régime égyptien en réponse aux critiques concernant la construction du mur, l’interdiction jusqu’à ce jour faite à la caravanes de la Gaza Freedom March d’entrer dans la Bande de Gaza, au prétexte que les organisateurs de la caravane persistent à ne pas respecter les mesures obligatoires de passage à travers le territoire  égyptien, l’adhésion totale à la confrontation entre le Mouvement Fatah et l’Autorité Palestinienne d’une part et le Hamas d’autre part, lequel, malgré toutes les contradictions, représente toujours l’obstacle dressé sur le chemin du règlement défaitiste dans lequel marchait la cause palestinienne sous le commandement du Fatah.
Le processus de règlement pacifique entamé par le régime égyptien a conduit, en fin du compte, à une correspondance parfaite entre ce que veut le régime israélien et ce que fait le régime égyptien, qui contribue à son exécution sur le terrain. Il s’agit, en effet, de l’asphyxie du mouvement Hamas dans la Bande de Gaza après l’échec de la machine militaire israélienne dans sa tentative de destruction pendant l’agression de Décembre 2008-Janvier 2009. Cela fait, en effet, un an qu’Israël a lancé son attaque contre Gaza, tuant 1400 Palestiniens et faisant des milliers de blessés, essentiellement parmi les civils vivant dans la Bande. L’objectif de l’attaque n’était que la destruction du Hamas et son élimination de la Bande par la force militaire, vu que ce mouvement était devenu un obstacle à la liquidation de la cause avec la complicité des dirigeants du Fatah et de l’Autorité Palestinienne.
Mais malgré la destruction qui a affecté la Bande de Gaza, la guerre n’a pas éliminé le Hamas. C’est pourquoi le régime égyptien est intervenu avec une nouvelle campagne de pressions sur le mouvement, en profitant d’une situation où le Hamas a besoin d’argent pour la reconstruction. Argent que les gouvernements européens et arabes ont donné dans une tentative de se laver de la honte de leur participation à ce massacre que ce soit en actes, en paroles ou par leur silence. Les marchandages ont commencé en proposant au Hamas l’argent de la reconstruction en échange de son abandon du pouvoir dans la Bande de Gaza, de sa reconnaissance d’Israël et de son acceptation inconditionnelle de la feuille de route égyptienne. Ladite feuille de route vise au retour de la situation à son « juste cours juste », ce qui, selon le gouvernement égyptien – dont l’avis est partagé par l’Autorité Palestinienne et Israël, bien entendu – signifie le retour à la situation qui prévalait avant la victoire du Hamas aux  dernières élections législatives et avant sa prise de contrôle militaire sur la Bande de Gaza.
La question, ici, n’est pas de défendre le maintien au pouvoir du Hamas à Gaza, mais de montrer le point auquel le régime égyptien est arrivé avec ses pratiques qui concordent avec celles du régime israélien. En effet, le régime égyptien affame de facto les Palestiniens de la Bande et pas seulement le mouvement Hamas, et marchande sur tout, à commencer par l’argent de la reconstruction en passant par les aides humanitaires envoyées par les peuples.
Le régime égyptien fait pression avec une force tyrannique afin de liquider le mouvement Hamas, mouvement qui, malgré toutes ses contradictions qui ont contribué à son enfermement à l’intérieur de la Bande, a représenté, pendant toute la période écoulée, un obstacle à l’agenda de Mahmoud Abbas, qui prévoit un règlement désavantageux avec l’entité sioniste et qui abroge tous les droits du peuple palestinien, et désavantageux même du point de vue de la solution à deux États, car elle annule le droit au retour des réfugiés et légalise la situation des colonies sionistes qui dévorent de vastes terres en Cisjordanie. Solution qui annule, également, le droit du peuple palestinien à avoir Jérusalem comme capitale et rend la souveraineté du peuple palestinien presque inexistante sur sa terre à cause du contrôle israélien sur tous les points de sortie et à cause, également, du morcellement du territoire de la Cisjordanie par des centaines de passages, points de contrôles et barrages de sécurité.
Le régime égyptien, l’Autorité Palestinienne et ceux qui sont derrière eux, ceux qu’on appelle le « Camp des modérés », poussent de toutes leurs forces vers le chemin de ce règlement afin de se débarrasser de la question palestinienne dans son entièreté et afin qu’il soit possible d’ouvrir, par la suite, tous les canaux de la normalisation avec Israël, ouvertement et sans aucun embarras.
De plus, la bataille pour la liquidation du Hamas n’est qu’une partie de la bataille avec l’Iran, contre lequel ce qu’on appelle le « Camp des modérés » - avec à sa tête l’Egypte – mène une guerre par procuration pour le compte des USA.
Le régime égyptien a également ses propres équations, puisque depuis l’arrivée d’Obama à la Maison Blanche et après sa visite en Egypte, il est devenu clair que la nouvelle administration usaméricaine va avoir de plus en plus besoin des services du régime égyptien dans la région, étant donné qu’il y a une confrontation avec le régime iranien, un blocus contre le Hamas afin de le liquider et d’ouvrir la voie, par la suite, au processus du règlement et de la liquidation de la question palestinienne une fois pour toutes, tout cela sans oublier les autres foyers de résistance à l’hégémonie usaméricaine auxquels faire face. En échange de tout cela, les critiques virulentes de l’administration usaméricaine envers le régime égyptien en ce qui concerne la démocratie et les réformes ont totalement cessé, et c’est de cela dont a besoin le système actuellement, à savoir de se mettre totalement à l’abri de l’administration usaméricaine pendant qu’il prépare et exécute le projet de succession à Moubarak.
Ce à quoi nous assistons aujourd’hui représente le plus bas degré de régression qu’ait atteint Moubarak et sa bande au pouvoir face à un peuple affamé par le blocus qui lui est imposé, une cause juste sur le point d’être liquidée et des intérêts sionistes et impérialistes soutenus ouvertement et inconditionnellement. Ce que représente le régime au pouvoir en termes de mal et de corruption s’est étendu en dehors des frontières égyptiennes pour toucher les peuples voisins qui n’ont rien à voir avec la collaboration de Moubarak et de son régime et sa dépendance vis-à-vis l’impérialisme. Le rôle que jouent, aujourd’hui, Moubarak et son régime les mettent en première position dans le concours pour obtenir le titre de premier policier de l’impérialisme dans la région, rôle semblable à celui du régime du chah  Reza Pahlavi en Iran juste avant sa chute lors de la révolution populaire de 1979 ; mais le régime égyptien joue un rôle encore plus vil.

Alors, devrions-nous nous attendre à ce que Moubarak et son régime prennent fin suite à une révolution égyptienne qui puisse faire tomber le chah égyptien ? 

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