Faudrait-il d’autres catastrophes ?
Tremblements de terre et tsunami… Quelles souffrances pour les Japonais ! Quel peuple ne serait pas abattu, envahi de tristesse dans cette situation ?
Et s’y ajoute une catastrophe nucléaire ! Pourtant, dans les années soixante-dix du siècle dernier, des ingénieurs et des groupes d’intérêt ont tenté d'imposer cette idée fausse : « Le nucléaire est sans danger »
Faudra-t-il d’autres catastrophes pour en tirer des conclusions immédiates ?
Deux mesures d'urgence devraient s’imposer.
La première : cesser tous les investissements dans le nucléaire et les employer à autre chose. Celles et ceux qui demandaient un moratoire et une vérification des risques, il y a plus de quarante ans, avaient raison. Bien sûr, les pressions ont amené les « dirigeants du nucléaire » à prendre plus de précautions. Mais, désormais, il faut changer, au plus vite, au mieux. Toutes les autres solutions (énergies renouvelables, maîtrise de l’énergie, etc.) doivent être connues, discutées, traitées en priorité.
Parallèlement, il faut stopper les programmes et les contrats d'exportation du nucléaire en cours en ce moment !
La seconde : ce débat met à l’ordre du jour une révolution démocratique. De quel « droit » les gestionnaires continueraient-ils à exercer leurs responsabilités ? Changeons les règles : information et éducation du public, contrôle, débats sur les autres possibilités et priorités techniques, économiques, sociales.
Nous n'acceptons plus que Mme Lauvergeon – patronne d'AREVA – nous raconte des mensonges pour protéger les profits de ses actionnaires. Nous n'acceptons plus que ces pitoyables ministres et agents gouvernementaux, ânonnent : « En France, il n’y a pas autant de risques ». Ce que le savoir-faire japonais, supposé très performant, n’a pu éviter ne peut pas l’être mieux ailleurs.
Des mesures d’urgence s’imposent : arrêt de toute centrale qui a dépassé sa fin de vie prévue, avec maîtrise publique des risques et des conditions de leur démantèlement ; arrêt de toute centrale dans une zone à risque ; arrêt de la construction de l'EPR. De même, il faut vérifier et rectifier toutes les normes de sécurité pour les cas de sécheresse ou de risques d’inondation. Des mises à l’arrêt doivent être prévues avec des normes renforcées.
Quant au contrôle de tout cela, il doit être effectué avec des méthodes démocratiques nouvelles : des conseils locaux et régionaux avec une participation pluraliste et des moyens d’expertise contradictoires.
Cette forme de production d’énergie ne peut avoir de sursis qu’au prix d’une mise sous surveillance stricte.
En même temps, une véritable priorité doit être donnée aux énergies de remplacement.
Les recherches sur le retraitement des déchets nucléaires doivent être accélérées. De nouvelles sources d'énergie doivent être recherchées. De nouvelles techniques d'économie d'énergie doivent être étudiées. Toutes les techniques sous-utilisées depuis des dizaines d’années, doivent être remises à l’ordre du jour. Non, Madame la ministre, il n’y a pas « comme seule alternative le charbon qui est polluant ».
En socialisant les bénéfices des actionnaires des filières nucléaires et des compagnies pétrolières, il y a de quoi réorienter les investissements industriels vers des objectifs sociaux et écologiques.
Nous tenons à souligner l’actualité de cette discussion pour toutes les forces sociales, politiques, citoyennes qui ne veulent pas subir plus longtemps les décisions prises par la droite et poursuivies par les gestionnaires sociaux-libéraux.
Allons ! Il est temps d’en sortir, de construire sur d’autres bases. Et cela souligne encore, si besoin, l’urgence d’un Front large pour une alternative sociale et écologique.
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