vendredi 11 mars 2011

Kadhafi, le Grand Argentier : Tous pourris ? Non, seulement tous kadhafisés, benalisés, moubarakisés, mohamedsixisés, bouteflikisés…

par FG, 11/3/2011

Le Colonel fou de Tripoli a réagi au quart de tour à la décision de Sarkozy de reconnaître le Conseil national de transition libyen comme gouvernement du pays. Il a menacé de faire des révélations pouvant provoquer la chute du locataire de l’Élysée. Ces révélations concerneraient le financement par le régime libyen de la campagne électorale qui vit l’élection de Sarkozy. Le Colonel n’est pas seulement fou, il est naïf. Croit-il vraiment que de telles révélations pourraient amener la chute de Sarkozy ? Jamais révélations n’ont provoqué de chute de président français, ou occidental. La seule exception à la règle est l’impeachment de Nixon suite au Watergate. Les révélations peuvent provoquer le limogeage de ministres, comme cela a été le cas pour Eric Woerth suite au bettencourtgate et Alliot-Marie suite au tabarkagate. Mais le diamant offert par Kadhafi à MAM n’a pas suscité l’intérêt des médias, ni en France ni en ailleurs. Et les vacances de François Fillon dans des hôtels de luxe égyptiens aux frais de Moubarak n’ont eu aucun effet sur le locataire de Matignon. Il n'y a pas eu d'Assouangate. Et il n'y aura sans doute pas de kadhafigate.
Kadhafi, comme Ben Ali, comme Moubarak, comme Mohamed VI du Maroc, comme Bouteflika, comme tous les dictateurs du monde arabo-islamo-pétrolier, ont acheté tout ce dont ils avaient besoin en Europe :
- Des actions et des participations dans des banques, des entreprises, des clubs sportifs,
- Des hôtels particuliers, des villas, des appartements, des fonds de commerce, des voitures de luxe, des bateaux, des bijoux, des fourrures etc. pour eux et leurs familles,
- Des prostitué(e)s, des chanteuses, des danseuses, des call-girls et autres escort boys,
- Et enfin, last but not least, des hommes et des femmes politiques, des fonctionnaires, des policiers, des douaniers, des journalistes et autres faiseurs d’opinion.
Les achats d’hommes et de femmes politiques se font sous trois formes principales :
- les rétro-commissions versées sur les commissions versées pour tout contrat commercial d’importance ;
- les dons aux partis en périodes de campagnes électorales
- Les « petits cadeaux » personnels aux chefs de ces partis.
Un petit exemple : Saïf El Islam Kadhafi, Moustapha Zarti et Jörg Haider se sont connus à l’Université privée où ils faisaient leurs études de managers à Vienne dans leur jeunesse. Ils sont devenus copains comme cochons. Haider est devenu gouverneur de Carinthie et Saïf “gouverneur de Tripolitaine”, successeur putatif de son colonel de papa. Il a donc été amené à brasser les milliards de pétrodollars affluant dans les caisses libyennes. Résultat – entre autres - : «Il nous faisait parvenir régulièrement de l’argent en liquide avant les campagnes électorales», a déclaré un ancien proche du leader de l’extrême-droite autrichienne en août 2010. Haider, qui dénonçait les privilèges et la corruption de son vivant, a personnellement profité de cet argent, a jouté la source, précisant qu’une somme de 5 millions d’euros était déposée au Liechtenstein. Gerald Mikscha, ancien secrétaire personnel de Haider et trois autres personnes de confiance avaient accès à ces comptes.
Si Kadhafi offrait 5 millions à un petit leader d’un petit pays d’Europe, combien en a-t-il offert au grand leader d’un grand pays d’Europe ? 50 ? 100 ? L’histoire le dira. Comme elle dira que ces dictateurs n’étaient – et ne sont – pas seulement les ennemis de leurs peuples, mais aussi ceux des peuples d’Europe, dont ils ont permis qu’ils soient gouvernés par leurs acolytes, auxquels ils servent, en fin de compte, de modèles, consciemment ou inconsciemment (voir les partouzes « bunga bunga » de Berlusconi, inspirées directement de celles de Kadhafi).
Qui se rassemble s’assemble, certes, mais on le sait depuis longtemps : nos chefs à nous, Européens baignant dans la démocratie – ou la démocrassouille ? – ont l’ingratitude et la traîtrise inscrites dans leurs gènes. « Quand le citron est pressé, on le jette », répondit Frédéric II de Prusse à Voltaire, lorsque celui-ci s’étonna que le roi ne veuille plus l’héberger à Berlin.
Kadhafi avait depuis longtemps fait le choix de distribuer son argent à droite, après le temps héroïque où il finançait les résistants des quatre coins de la planète. Il a ainsi creusé sa propre tombe. Tant pis pour lui.

1 commentaire:

  1. bzarre et dommage de ne pas mentionner le plus important des achats en Europe,et allieurs,d'allieurs,LES ARMES LOURDES:
    LES AVIONS ,LES HELICOPTERES,LES MISSILES,LES BOMBES, LES TANKS,LES GAZ TOXIQUES,avec lesquels Kadhafi assassine son propre peuple,et sans lesquels ils seraient,lui et ses complices,déjà depuis longtemps hors d'état de nuire….

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