vendredi 25 mars 2011

Syrie : Cessez immédiatement les massacres de manifestants pacifiques



Communiqué de presse :

Copenhague, le 25 mars 2011 : Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) condamne énergiquement le massacre de plus de 30 civils par les forces de sécurité en Syrie depuis une semaine, de même que les atteintes répétées aux droits fondamentaux de manifestants pacifiques.

De nombreux rassemblements pacifiques ont eu lieu en Syrie à la suite de la diffusion, sur des réseaux sociaux sur Internet, d’appels à des manifestations non violentes le 15 mars 2011 pour réclamer des réformes démocratiques, la remise en liberté des prisonniers de conscience et la fin de l’état d’urgence en vigueur depuis 1963.
Les manifestations ont débuté dans la ville de Deraa, située à 130 kilomètres au sud de Damas, puis se sont rapidement propagées à un grand nombre de villes et de villages dans tout le pays. Plutôt que de tirer les leçons des événements qui se sont produits en Tunisie et en Égypte, les autorités syriennes ont décidé de réprimer sévèrement les protestataires, tirant à balles réelles pour disperser les manifestants et plaçant des centaines de civils en état d’arrestation. Après six jours d’affrontements, les manifestations se sont soldées par des dizaines de morts et de blessés, des disparues et des centaines de détentions arbitraires.
Le matin du mercredi 23 mars, les forces armées syriennes ont fait irruption dans la mosquée Omari à Deraa et se sont mises à tirer sur les civils sans armes qui s’y étaient rassemblés. L’électricité et les communications dans une partie de la ville ayant également été coupées.
Ce grave incident a été suivi par l’arrestation arbitraire de centaines de civils, y compris des militants des droits de l’Homme et pro-démocratie, des avocats et des blogueurs. Au nombre des personnes arrêtées se trouvent notamment Hafiz Abdul Hafiz, Souhair Al Atassi et Hervin Oussi. Le jeudi 24 mars, Mazen Darwish, directeur du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression (SCM) et l’écrivain Louay Hussein ont été relâchés après avoir été tenus au secret.
Plusieurs prisonniers de conscience, dont Kamel al Labwani, Ismail Abdi, Anouar Al Bunni et l’avocat de défense des droits de l’Homme Mohannad Al Hassani, ainsi que des personnes arrêtées récemment à la suite de leur participation à un rassemblement devant le Ministère de l’Intérieur, ont entrepris une grève de la faim en solidarité avec les victimes de la répression.
Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme condamne vigoureusement la violente répression, y compris le recours à des balles réelles, visant des protestataires pacifiques qui ont exercé leur droit légitime à la liberté d’expression, d’association et de réunion dans divers lieux de la Syrie au cours des derniers jours, et il demande instamment au gouvernement syrien de :
- mettre fin à la répression des militants pacifiques ;
- garantir les droits de la population à la liberté d’expression, à la liberté d’association et à la liberté de réunion et de mouvement ;
- remettre en liberté tous les militants et les protestataires qui ne sont détenus que pour avoir pris part à une manifestation pacifique ;
- instruire immédiatement des enquêtes sur les massacres, les arrestations, les détentions au secret, les mauvais traitements et les actes de torture et de brutalité excessive perpétrés par la police contre des activistes et des manifestants pacifiques ;
- ouvrir un dialogue véritable et entreprendre des réformes politiques.

Enfin, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme prie instamment l’Union européenne et ses États membres de faire usage de tout leur poids diplomatique pour mettre fin au massacre de civils en Syrie.

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