mercredi 14 janvier 2015

Sou o Charlie/Je suis Charlie

par Ângelo Alves, 9 janvier 2015
Traduit par Pedro Da Nóbrega, Tlaxcala
 Je suis Charlie. Je suis Portugais, communiste, démocrate, épris de liberté, de démocratie, de paix, de progrès et de développement social. J’aime ma terre, mon pays, mon peuple, ainsi que tous les peuples du monde avec leurs réalités, leurs histoires, parcours, particularités et droits souverains. Je voudrais vous parler de qui je suis et de ce que j’éprouve.
Je suis Charlie, je suis Portugais. Dans mon pays il y a trois millions de pauvres et le chômage réel avoisine les 23 % de la population. Les jeunes de mon pays n’ont aucune perspective. Ça n’est pas surprenant mais le résultat de 38 ans de politiques toujours pareilles qui ont détruit ce qui devrait faire fonctionner ce pays, son appareil productif. Je vois de plus en plus de personnes dans la rue, sans toit. La faim touche de plus de plus de territoires de ce pays. Les plus âgés vivent mal et leurs pensions sont de plus en plus réduites. Lors des dernières vacances de Noël, beaucoup d’écoles ont du rester ouvertes pour pouvoir servir des repas décents à des enfants qui vivent dans des conditions de grande précarité. Pendant ce temps, des gens meurent à la porte des urgences des hôpitaux... non pas en raison de la faible qualité des médecins mais parce qu’à force de réductions budgétaires successives, les hôpitaux ne sont plus en mesure de répondre à tous les besoins.
Je suis Charlie, je suis un journaliste français, je me sens comme un des ces journalistes assassinés de sang-froid avant-hier à Paris mais je suis aussi celui qui est exploité et confronté au chantage de devoir suivre aveuglément les intérêts des propriétaires des médias où je travaille sous peine de me retrouver au chômage. Je suis ce journaliste qui, pour avoir dit la vérité, a été éloigné des écrans de télé et des unes de journaux, je suis un journaliste égal à d’autres qui, en tant de pays, sont tués parce qu’ils exercent leur profession avec éthique et dignité ou qui succombent en couvrant des conflits déclenchés pour dominer des peuples et des pays entiers afin de piller leurs richesses.
Je suis Charlie, je suis Palestinien... des milliers et des milliers de mes compatriotes ont péri depuis plus de 50 ans, et je ne peux en rencontrer des millions d’autres parqués qu’ils sont dans des camps de réfugiés depuis des décennies sans pouvoir visiter la Palestine. Je suis un de ces 600 enfants morts écrasés sous les bombes d’Israël il y a quelques mois, je suis cet enfant qui jouait sur la plage avant d’être broyé par des obus tirés d’un bateau israélien dont je n’ai jamais compris ce qu’il faisait là.    
Sou o Charlie, sou português. No meu País existem 3 milhões de pessoas pobres, o desemprego real deve estar a rondar os 23%. Os jovens do meu País estão sem perspectivas. Não admira, 38 anos de políticas sempre iguais destruíram aquilo que devia fazer funcionar este pais, o seu sistema produtivo. Vejo cada vez mais pessoas na rua, sem casa. A fome já chegou a muitas zonas deste País. Os mais idosos vivem mal, e são-lhes cortadas as pensões. Nestas férias de natal muitas escolas ficaram abertas para poder dar refeições em condições a crianças que estão a viver grandes dificuldades. Entretanto já começou a morrer gente à porta das urgências dos Hospitais... não porque os médicos não sejam bons, mas porque os cortes e mais cortes, fizeram com que os hospitais não dêem resposta às necessidades.


Sou o Charlie, sou jornalista francês, sinto-me um dos jornalistas assassinados a sangue frio anteontem em Paris, mas sou também aquele que é explorado e colocado perante a chantagem de obedecer cegamente aos interesses dos donos dos jornais onde trabalho ou ir para o desemprego. Sou um jornalista que por dizer a verdade sou afastado da ribalta das televisões e dos jornais, sou um jornalista igual a outros que em variados países são assassinados por exercer a minha profissão com dignidade e ética ou que morre a cobrir guerras desencadeadas para dominar povos e países inteiros e lhes sugar as suas riquezas.



  



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