par Ângelo Alves, 9 janvier 2015
Traduit par Pedro Da Nóbrega, Tlaxcala
Je suis Charlie. Je suis
Portugais, communiste, démocrate, épris de liberté, de démocratie, de paix, de
progrès et de développement social. J’aime ma terre, mon pays, mon peuple,
ainsi que tous les peuples du monde avec leurs réalités, leurs histoires,
parcours, particularités et droits souverains. Je voudrais vous parler de qui
je suis et de ce que j’éprouve.
Je suis Charlie, je suis
Portugais. Dans mon pays il y a trois millions de pauvres et le chômage réel
avoisine les 23 % de la population. Les jeunes de mon pays n’ont aucune
perspective. Ça n’est pas surprenant mais le résultat de 38 ans de politiques toujours
pareilles qui ont détruit ce qui devrait faire fonctionner ce pays, son
appareil productif. Je vois de plus en plus de personnes dans la rue, sans
toit. La faim touche de plus de plus de territoires de ce pays. Les plus âgés
vivent mal et leurs pensions sont de plus en plus réduites. Lors des dernières
vacances de Noël, beaucoup d’écoles ont du rester ouvertes pour pouvoir servir
des repas décents à des enfants qui vivent dans des conditions de grande
précarité. Pendant ce temps, des gens meurent à la porte des urgences des
hôpitaux... non pas en raison de la faible qualité des médecins mais parce qu’à
force de réductions budgétaires successives, les hôpitaux ne sont plus en
mesure de répondre à tous les besoins.
Je suis Charlie, je suis un
journaliste français, je me sens comme un des ces journalistes assassinés de
sang-froid avant-hier à Paris mais je suis aussi celui qui est exploité et
confronté au chantage de devoir suivre aveuglément les intérêts des
propriétaires des médias où je travaille sous peine de me retrouver au chômage.
Je suis ce journaliste qui, pour avoir dit la vérité, a été éloigné des écrans
de télé et des unes de journaux, je suis un journaliste égal à d’autres qui, en
tant de pays, sont tués parce qu’ils exercent leur profession avec éthique et
dignité ou qui succombent en couvrant des conflits déclenchés pour dominer des
peuples et des pays entiers afin de piller leurs richesses.
Je suis Charlie, je suis
Palestinien... des milliers et des milliers de mes compatriotes ont péri depuis
plus de 50 ans, et je ne peux en rencontrer des millions d’autres parqués
qu’ils sont dans des camps de réfugiés depuis des décennies sans pouvoir
visiter la Palestine. Je suis un de ces 600 enfants morts écrasés sous les
bombes d’Israël il y a quelques mois, je suis cet enfant qui jouait sur la
plage avant d’être broyé par des obus tirés d’un bateau israélien dont je n’ai
jamais compris ce qu’il faisait là.
por Ângelo Alves, 8 de Janeiro de 2015
Sou o Charlie, sou português. No
meu País existem 3 milhões de pessoas pobres, o desemprego real deve estar a
rondar os 23%. Os jovens do meu País estão sem perspectivas. Não admira, 38
anos de políticas sempre iguais destruíram aquilo que devia fazer funcionar
este pais, o seu sistema produtivo. Vejo cada vez mais pessoas na rua, sem
casa. A fome já chegou a muitas zonas deste País. Os mais idosos vivem mal, e
são-lhes cortadas as pensões. Nestas férias de natal muitas escolas ficaram
abertas para poder dar refeições em condições a crianças que estão a viver
grandes dificuldades. Entretanto já começou a morrer gente à porta das
urgências dos Hospitais... não porque os médicos não sejam bons, mas porque os
cortes e mais cortes, fizeram com que os hospitais não dêem resposta às
necessidades.
Sou o
Charlie, sou jornalista francês, sinto-me um dos jornalistas assassinados a
sangue frio anteontem em Paris, mas sou também aquele que é explorado e
colocado perante a chantagem de obedecer cegamente aos interesses dos donos dos
jornais onde trabalho ou ir para o desemprego. Sou um jornalista que por dizer
a verdade sou afastado da ribalta das televisões e dos jornais, sou um
jornalista igual a outros que em variados países são assassinados por exercer a
minha profissão com dignidade e ética ou que morre a cobrir guerras
desencadeadas para dominar povos e países inteiros e lhes sugar as suas
riquezas.
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