Plus de 600 arrestations
Mise à jour le dimanche 27 juin 2010 à 23 h 51
Mise à jour le dimanche 27 juin 2010 à 23 h 51
Photo: Pierre-Mathieu Tremblay L'escouade antiémeute au coin des rues Queen et Soho. |
Les journalistes ont pu faire l'expérience, dimanche, de l'efficacité de la police à contrôler les mouvements foules qui ont animé le centre-ville de Toronto pendant le sommet du G20, comme a pu le constater sur place Colin Perkel, un journaliste de La Presse Canadienne.
Selon M. Perkel, plusieurs journalistes et des photographes de presse ont en effet été encerclés par les policiers antiémeutes au niveau de l'avenue Spadina et de la rue Queen ouest. Ils ont été gardés captifs pendant des heures, et ce, même s'ils avaient en leur possession l'accréditation jaune qui les identifiait comme des membres des médias.
Il semble que les journalistes, dont Colin Perkel, ont été victimes d'une manoeuvre qui ne leur était pas initialement destinée et qui devait permettre à la police d'intercepter un groupe de manifestants.
Photo: Pierre-Mathieu Tremblay Une jeune femme effrayée par l'avancée soudaine des policiers est réconfortée par un proche. |
Une nouvelle altercation avait en effet commencé vers 18 h à l'angle de la rue Queen et de l'avenue Spadina, où des escarmouches avaient aussi eu lieu samedi. Les policiers ont alors encerclé des manifestants et ont bloqué les issues possibles. Ils ont arrêté entre 20 et 30 personnes, selon des chiffres de CBC.
Plus
Notre journaliste Pierre-Mathieu Tremblay, qui se trouvait au coeur de la zone en alerte, rapporte que la foule de plusieurs centaines de personnes était principalement composée de manifestants pacifiques, y compris des enfants. Il raconte aussi que la police a décidé de refouler le groupe et a chargé. Les manifestants ont reflué une cinquantaine de mètres plus loin, et beaucoup d'entre eux ont ensuite quitté les lieux.Un peu avant 20 h, le réseau anglais de Radio-Canada rapportait que les policiers étaient toujours en alerte, alors qu'une pluie battante tombait sur les rues et que le jour déclinait.
La police a parfois opté pour un mouvement afin de refouler les manifestants |
Les policiers se sont par ailleurs retirés des environs du centre de détention, où des escarmouches ont eu lieu dans la journée de dimanche avec des manifestants.
De nombreux manifestants ont d'autre part déjà été relâchés du centre de détention, la plupart sans inculpation.
Quelque 250 manifestants à vélo se sont réunis en début d'après-midi au centre-ville et se sont dirigés ensemble vers le sud. Cette manifestation s'est déroulée pacifiquement.
Photo: La Presse Canadienne /Darren Calabrese Quelques centaines de manifestants ont dévalé les rues du centre-ville de Toronto à vélo, dimanche. |
Plus tôt, la police a eu recours à la force pour disperser un groupe d'une centaine de manifestants qui réclamaient la libération de militants enfermés dans le centre provisoire de détention de Toronto. Quelques manifestants ont été arrêtés.
Environ 70 personnes, dont plusieurs Québécois, ont aussi été arrêtées vers 10 h dimanche sur le campus de l'Université de Toronto. Certains appartiennent à la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC), dont au moins 800 membres ont quitté la métropole montréalaise vendredi pour aller manifester dans la Ville-Reine, selon Danie Royer, porte-parole du regroupement.
Les policiers ont expliqué avoir trouvé une cache de briques et de bâtons, qui auraient pu compromettre la sécurité des Torontois. Il s'agit de la plus grosse action policière du week-end pour l'instant.
Photo: AFP/Jacques Boissinot Une femme est arrêtée devant le centre de détention provisoire aménagé dans un studio de cinéma à Toronto. |
Quatre individus ont également été arrêtés dimanche à 2 h 30 alors qu'ils sortaient d'une bouche d'égout située au coin des rues Richmond et Bay, soit à trois coins de rue du périmètre de sécurité. Les policiers ont indiqué qu'il ne s'agissait que d'un groupuscule et qu'aucune autre personne ne se trouve dans le réseau d'égouts. Des vérifications ont été effectuées afin de s'assurer que la sécurité des lieux n'a pas été compromise. Des bouches d'égout supplémentaires ont d'ailleurs été scellées.
600 personnes arrêtées
Photo: AFP/Simon Hayter Les policiers tentent de disperser les manifestants et font des arrestations dimanche près du centre de détention où 500 personnes ont été conduites. |
La police de Toronto a arrêté plus de 600 personnes depuis le début des manifestations. La majorité des arrestations a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche.
Les fenêtres des commerces du centre-ville qui n'ont pas été vandalisés samedi avaient été placardées en prévision des manifestations de dimanche.
Large déploiement policier
L'essentiel des protestations de samedi s'est, il faut le préciser, déroulé dans le calme, mais des groupes minoritaires plus radicaux ont réussi à s'infiltrer dans les manifestations et ont détourné l'attention lors d'affrontements avec les forces de l'ordre.
Les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles de caoutchouc, notamment, pour repousser les manifestants.
Nous déplorons les gestes de ces quelques voyous. Mais ces gestes justifient les dépenses en sécurité.
— Le premier ministre Stephen Harper, en clôture du sommet du G20
Environ 20 000 policiers ont été déployés dans la Ville Reine et le coût de la sécurité pour les deux sommets du G8 et du G20 est évalué à près de 1 milliard de dollars.
Sur le terrain
Lisez le blogue de Pierre-Mathieu Tremblay, en direct du centre-ville de Toronto, et le carnet d'Emmanuelle Latraverse, au coeur des deux sommets.Jack Layton dénonce les remous
Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jack Layton, a dénoncé à l'antenne de CBC ces remous qui, dit-il, constituent une déplorable diversion aux véritables enjeux abordés dans le cadre de la rencontre. Jack Layton précise cependant que le premier ministre du Canada, Stephen Harper, devait savoir que tenir la réunion au coeur de la ville la plus peuplée du pays poserait problème.
Ces gens qui commettent des actes violents sont des criminels. Ce que l'on voit est honteux et nous condamnons cette violence.
— Le chef du NPD Jack Layton, sur les ondes de CBC
Il dit par ailleurs ne faire aucune confiance à Stephen Harper pour veiller à préserver les programmes indispensables aux citoyens dans ses efforts pour juguler le déficit.
Québec solidaire s'insurge
Québec solidaire a dénoncé dimanche la « dérive sécuritaire » autour du G20, qui occulte selon lui les enjeux ayant motivé des milliers de personnes à se rendre à Toronto pour manifester.
Le parti dénonce également les arrestations qualifiées d'arbitraires effectuées par les forces policières, dont celle d'une membre du comité de coordination de Québec solidaire.
Plus de 400 arrestations
Philippe Leblanc rend compte des manifestations.
La nuit de samedi à dimanche a été relativement agitée à Toronto où des manifestants ont continué à protester contre le Sommet du G20, qui s'y tient jusqu'à dimanche.
On a rapporté quelques heurts entre protestataires et policiers, de même que des fenêtres fracassées et des voitures vandalisées.
L'essentiel des protestations de samedi s'est cependant déroulé dans le calme, mais des groupes minoritaires plus radicaux ont réussi à s'infiltrer dans les manifestations et ont détourné l'attention lors d'affrontements avec les forces de l'ordre.
En tout, la police de Toronto a arrêté 412 personnes depuis le début des manifestations. Seulement dans la nuit de samedi à dimanche, près de 300 arrestations ont eu lieu.
En entrevue avec la CBC, le chef de la police de Toronto, Bill Blair, a indiqué qu'il prévoit de nouveaux incidents au cours de la journée.
Il y aura davantage de violence dimanche parce que [les manifestants] n'ont pas encore atteint leurs objectifs.
— Bill Blair, chef de la police de Toronto
Large déploiement policier
Les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles de caoutchouc, notamment, pour repousser les manifestants.
Environ 20 000 policiers sont déployés dans la Ville Reine et le coût de la sécurité pour les deux sommets du G8 et du G20 est évalué à près de 1 milliard de dollars.
Sur le terrain
Lisez le blogue de Pierre-Mathieu Tremblay, en direct du centre-ville de Toronto, et le carnet d'Emmanuelle Latraverse, au coeur des deux sommets.Des échauffourées au fil de la journée
Photo: AFP/Geoff ROBINS Des manifestants font face à des policiers antiémeutes près du périmètre de sécurité du G20 à Toronto, le 26 juin 2010. |
Vers 18 heures, les policiers antiémeutes ont dispersé une manifestation qui se déroulait autour de l'Assemblée législative de l'Ontario, à un endroit qui avait pourtant été désigné pour permettre les manifestations.
Le métro a été fermé entre les stations Bloor et St George. Le service de tramway a lui aussi été interrompu dans le centre-ville.
Plusieurs escarmouches se sont produites lorsque de petits groupes de manifestants ont fracassé des vitrines de commerces et de banques et vandalisé des véhicules de police. Plusieurs observateurs ont indiqué que ces attaques étaient ciblées, dans la mesure où les commerces locaux ont été pour la plupart épargnés, alors que les vitrines des multinationales ont subi les plus larges dégâts. Au moins quatre véhicules de police ont été incendiés.
Plus tôt, d'autres altercations ont fait trois blessés parmi les manifestants, a indiqué le Groupe intégré de la sécurité du G20. Les trois saignaient abondamment de la tête, mais étaient conscients. Un photographe de presse a reçu une balle en caoutchouc et un policier en a visé un autre avec son arme, selon la Presse canadienne.
Des émeutiers vêtus de noir, comme ceux qui sont affiliés à la mouvance du Black Bloc, s'en sont pris aux commerces et aux véhicules appartenant aux forces de l'ordre et aux médias, dont la CBC. Les vitrines d'un café Starbucks ont volé en éclat.
La police antiémeute, équipée de canons à eau, de grenades lacrymogènes et de masques à gaz, a défendu l'accès à la zone dite de sécurité. Un décret adopté par le gouvernement ontarien permet aux policiers d'appréhender toute personne s'approchant à moins de cinq mètres des clôtures de sécurité entourant le site du sommet.
Le chef de la police de Toronto Bill Blair a admis que les forces de l'ordre avaient eu du mal à contrôler la foule à certains moments.
Un rassemblement spontané baptisé « La fièvre du samedi soir », qui devait avoir lieu dans la nuit dans le quartier Church Street Village, a été annulé par les organisateurs, faute d'endroit assez sûr pour le faire et d'équipe technique. Ils ont invité les protestataires à se joindre à d'autres événements.
Le quadrilatère de sécurité à Toronto |
Un maire fier de ses policiers
Lors d'un point de presse samedi après-midi, le maire de Toronto, David Miller, s'est dit fier du travail des policiers.
Il a fait la distinction entre la majorité des manifestants et quelques « voyous ». Et d'ajouter que la police fera tout ce qui est en son pouvoir pour appréhender ces personnes.
Un très petit groupe de gens est venu ici avec l'intention de commettre des actes violents.
— David Miller, maire de Toronto
Du même souffle, le maire a appelé les résidants de la ville à rester calmes.
En images
Consultez notre album-photo des manifestations et des sommets du G8 et du G20. Les images que vous nous envoyez sont sur cette page.Radio-Canada.ca avec Presse canadienne
En profondeur
Trois jours pour changer le monde
audio-vidéo Notre couverture complète des sommets du G8 et du G20 au Canada qui réunissent les principaux dirigeants de la planète.
Philippe Leblanc fait le point sur les manifestations. L'expert en sécurité Jean Racine fait état des dispositifs mis en place. Entrevue avec l'ancien ministre des Affaires étrangères, Pierre Pettigrew Martin Bégin était sur place. L'Ontario a adopté un décret pour accroître le pouvoir policier, explique Jean-Philippe Nadeau.
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