par James Petras, 30/9/2011;. Traduit par Dominique Muselet, édité par Thierry Pignolet
Les médias dominants et les personnes éduquées décrivent l’Amérique latine comme une région de fréquents coups d’État, de révolutions périodiques, de dictatures militaires, avec une alternance de booms et de fiascos économiques et la présence éternelle du Fonds Monétaire International (FMI) pour lui dicter sa politique économique.
A l’opposé, les mêmes faiseurs d’opinion, ainsi que leurs homologues universitaires, présentent les États-Unis et l’Europe comme des sociétés stables avec des croissances économiques régulières, une amélioration progressive des acquis sociaux, des compromis consensuels pour résoudre les problèmes et des pratiques fiscales saines.
Récemment, au cours de la plus grande partie de la dernière décennie, ces images sont devenues des dogmes idéologiques qui n’ont plus rien à voir avec la réalité. En fait, on peut dire que les rôles se sont inversés : les États-Unis et l’UE sont en crise perpétuelle et l’Amérique latine, au moins pour la plus grande partie, jouit d’une stabilité et d’une croissance qui fait envie (ou devrait faire envie) aux experts de Washington et aux commentateurs financiers. Ce ’renversement des rôles’ est reconnu par beaucoup d’investisseurs et de multinationales étasuniennes, européennes et asiatiques, alors même que les journalistes soi-disant respectables du Financial Times, New York Times et Wall Street Journal continuent de parler de la fragilité, du déséquilibre et d'autres failles de la région -tout en reconnaissant à contrecœur le dynamisme de sa croissance.
Les cercles progressistes sont aussi fautifs, car ils se concentrent sur les ’avancées’ des régimes de gauche mais ignorent les dynamiques souterraines qui affectent la plus grande partie de la région et perdent ainsi de vue les nouveaux points de conflit et de dispute.
Notre projet est de mettre en lumière ce qui oppose le "Nord" (États-Unis/UE) en crise au "Sud" (Amérique du sud) dont la croissance est soutenue. On se demandera s’il est possible de transférer l’expérience de l’Amérique du sud au nord et quels ’ajustements structurels’ seraient nécessaires pour extirper les États-Unis et l’UE de la spirale néfaste de la stagnation et des violents conflits qui ont caractérisé ces deux régions pendant la plus grande partie de la dernière décennie.
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