Attac France
exprime sa solidarité à celles et ceux qui luttent aujourd'hui à
Notre-Dame-des-Landes, appelle les citoyen-ne-s à fonder, partout en France,
des comités locaux en soutien à la mobilisation contre ce projet d'aéroport, et
à un large rassemblement le samedi 17 novembre.
Notre-Dame-des-Landes devient le symbole d’un monde en crise profonde et des
résistances qui opposent des alternatives de vie à des projets
mortifères. “Tout y est, souligne Geneviève Azam, membre du Conseil
scientifique et de la commission écologie&société d'Attac France,
accaparement et bétonnage des terres, destruction du bocage, des zones humides
et de la biodiversité, le tout orchestré au profit d’une multinationale, Vinci,
devenue grand aménageur et assurant la confusion entre intérêts publics et
privés”.
Ce projet, conçu y a quarante ans, hors crise énergétique, hors crise
climatique, hors crise alimentaire, hors crise financière, hors développement
d’autres moyens de transport internes que l’avion, se voulait un projet de
désenclavement d’une région, pointe occidentale d'une Europe à six membres.
Contre vents et marées, il s’accélère alors que l’Europe s’est élargie, que la
globalisation est en crise et alors que l’avenir est à la relocalisation des
activités. Une fois les milliards enfouis, ce projet risque bien de connaître
le même sort que le paquebot France mis à l’eau une dizaine d’années
auparavant, et qui a fini dépecé et envoyé à la ferraille.
Face à de telles passions destructrices, une résistance locale n’a cessé de
dénoncer le projet et de produire une expertise attestant son irrationalité
économique, sociale, environnementale. Le conflit prend désormais une dimension
nationale et internationale, qu’il faut renforcer autant que nous le
pouvons. “C’est pourquoi, le 17 novembre, nous serons présents à
Notre-Dame-des-Landes pour la manifestation de réoccupation, décidée après
l’expulsion manu militari des occupants de la ZAD [zone d'aménagement différé,
rabaptisée zone à défendre] et la destruction des expériences collectives
d’occupation des sols” affirme Aurélie Trouvé, co-présidente d'Attac
France.
“Nous avons en mémoire le conflit qui a opposé les paysans du Larzac et des
citoyens venus du monde entier à l’extension du camp militaire” rappelle
Geneviève Azam. Au-delà des différences d’époque et de contexte, ces luttes ont
en commun une résistance contre des décisions politico-administratives et une
fuite en avant dangereuse : au Larzac contre une militarisation pensée comme au
temps de la guerre froide, des guerres coloniales et de l’affrontement des
blocs, à Notre Dame des Landes contre un projet démentiel d’aéroport
international imaginé à la fin des Trente Glorieuses. Le Larzac est un symbole
d’une convergence des luttes, des paysans travailleurs aux ouvriers des Lip,
des associations non-violentes et antimilitaristes aux associations kanakes.
L’annulation du projet a été obtenue en 1981 après une mobilisation très large,
locale, nationale et internationale.
C’est la même ambition que nous avons pour Notre-Dame-des-Landes. C’est
pourquoi, Attac appelle à développer, partout où c’est possible, des comités
locaux contre cet aéroport. Et nous nous engageons, dans le mouvement
altermondialiste, à internationaliser ce conflit qui fait écho à bien d’autres
grands projets inutiles et imposés. Dès la fin de cette semaine, à Florence
(Italie), lors de la rencontre des mouvements sociaux européens du 8 au 11
novembre, où les forces mobilisées contre ces grands projets inutiles et imposés
se rassembleront.
Paris le 6 novembre 2012
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