par
Mauro Santayana
, 22-10-201. Traduit par
Pedro da Nóbrega, édité par Fausto Giudice, Tlaxcala
En 2003, sous la pression néolibérale, l’Islande a privatisé son système bancaire, jusque-là public. Suivant leurs intérêts, les grandes banques usaméricaines et anglaises, déjà engagées sur le marché secondaire dans la spirale des subprimes, ont transformé Reykjavik en grande plate-forme financière internationale et en une des plus grandes victimes du néolibéralisme. Avec juste 320.000 habitants, l’île est devenue un paradis fiscal pratique pour les grandes banques.
Des groupes comme Lehman Brothers se servaient du crédit international du pays dans le but d’attirer des investissements européens, essentiellement britanniques. Cet argent était alors injecté dans le tourbillon financier dirigé par les banques usaméricaines. La faillite de Lehman Brothers a mis l’Islande en première ligne car elle a du, de ce fait, assumer une dette dix fois supérieure à son Produit Intérieur Brut. Le gouvernement s’est vu dans l’obligation de renationaliser ses trois banques, dont les dirigeants ont été renvoyés devant les tribunaux et certains condamnés à des peines de prison.
Afin d’assurer le remboursement de cette dette colossale, le gouvernement a décidé que chaque Islandais, quel que soit son âge, devrait payer 130 euros chaque mois pendant 15 ans. Le peuple a exigé la tenue d’un référendum sur ce point et, par 93 % des suffrages, a refusé de payer une dette dont la responsabilité incombait au système financier international, à partir de Wall Street et de la City de Londres. La dette extérieure du pays, forgée par l’irresponsabilité des banques associées aux plus grandes institutions financières mondiales, a conduit la nation à la cessation de paiement et plongé les Islandais dans le désespoir. La crise a pris une dimension politique avec la volonté du peuple de tout changer. Une assemblée populaire, formée spontanément, a décidé d’élire une assemblée constituante composée de 25 citoyens, sans étiquette politique de parti, afin de rédiger la nouvelle Constitution du pays. Pour pouvoir se déclarer candidat à cette assemblée, le soutien de 30 personnes suffisait. Il y a eu près de 500 candidats. Les élus ont consulté la population qui pouvait, via internet, formuler des propositions et observations sur le texte. Le gouvernement a pris acte de cette initiative et officialisé le travail de cette assemblée en soumettant le document final à l’approbation par le référendum qui s’est tenu le 20 octobre.
En étant approuvé par plus de deux tiers des votants, le texte constitutionnel doit ensuite être ratifié par le Parlement. Bien que l’Islande soit un petit pays, éloigné tant de l’Europe que de l’Amérique, avec une économie dépendante de marchés extérieurs, (elle exporte du poisson, surtout de la morue), son exemple pourrait inspirer d’autres peuples, asphyxiés par l’irrationalité de la dictature financière.
Pendant ces quelques années, où les Islandais ont résisté à la pression des grandes banques internationales, les grands média internationaux ont passé sous un silence convenu le processus en cours à Reykjavik. Voilà la meilleure preuve que les Islandais sont peut-être en train d’ouvrir une voie vers une pacifique révolution mondiale des peuples.
Les grands médias passent sous silence le processus de changement en cours à Reykjavik, en Islande
Les citoyens de l’Islande ont approuvé le samedi 20 octobre par
référendum, à près de 70 %, une nouvelle Constitution, rédigée par 25
délégués, presque tous de simples citoyens désignés par un vote direct
de la population, qui instaure notamment la nationalisation des
richesses naturelles. L’Islande fait partie des énigmes de l’histoire.
Située dans une zone baignée par le courant du Gulfstream qui parcourt
l’Atlantique Nord, l’île, d’une superficie de 103.000 km², n’est habitée
que dans sa partie littorale. L’intérieur, au relief accidenté comptant
200 volcans en activité, est aussi hostile qu’inhospitalier. Mais il
s’agit d’une des plus anciennes démocraties au monde, dotée d’un
parlement (Althingi) qui siège depuis plus de mille ans. Même sous
tutelle de la Norvège et du Danemark jusqu’à la fin du 19ème
siècle, les Islandais ont toujours réussi à préserver une significative
autonomie pour ce qui relève de leurs affaires internes.
En 2003, sous la pression néolibérale, l’Islande a privatisé son système bancaire, jusque-là public. Suivant leurs intérêts, les grandes banques usaméricaines et anglaises, déjà engagées sur le marché secondaire dans la spirale des subprimes, ont transformé Reykjavik en grande plate-forme financière internationale et en une des plus grandes victimes du néolibéralisme. Avec juste 320.000 habitants, l’île est devenue un paradis fiscal pratique pour les grandes banques.
Des groupes comme Lehman Brothers se servaient du crédit international du pays dans le but d’attirer des investissements européens, essentiellement britanniques. Cet argent était alors injecté dans le tourbillon financier dirigé par les banques usaméricaines. La faillite de Lehman Brothers a mis l’Islande en première ligne car elle a du, de ce fait, assumer une dette dix fois supérieure à son Produit Intérieur Brut. Le gouvernement s’est vu dans l’obligation de renationaliser ses trois banques, dont les dirigeants ont été renvoyés devant les tribunaux et certains condamnés à des peines de prison.
Afin d’assurer le remboursement de cette dette colossale, le gouvernement a décidé que chaque Islandais, quel que soit son âge, devrait payer 130 euros chaque mois pendant 15 ans. Le peuple a exigé la tenue d’un référendum sur ce point et, par 93 % des suffrages, a refusé de payer une dette dont la responsabilité incombait au système financier international, à partir de Wall Street et de la City de Londres. La dette extérieure du pays, forgée par l’irresponsabilité des banques associées aux plus grandes institutions financières mondiales, a conduit la nation à la cessation de paiement et plongé les Islandais dans le désespoir. La crise a pris une dimension politique avec la volonté du peuple de tout changer. Une assemblée populaire, formée spontanément, a décidé d’élire une assemblée constituante composée de 25 citoyens, sans étiquette politique de parti, afin de rédiger la nouvelle Constitution du pays. Pour pouvoir se déclarer candidat à cette assemblée, le soutien de 30 personnes suffisait. Il y a eu près de 500 candidats. Les élus ont consulté la population qui pouvait, via internet, formuler des propositions et observations sur le texte. Le gouvernement a pris acte de cette initiative et officialisé le travail de cette assemblée en soumettant le document final à l’approbation par le référendum qui s’est tenu le 20 octobre.
En étant approuvé par plus de deux tiers des votants, le texte constitutionnel doit ensuite être ratifié par le Parlement. Bien que l’Islande soit un petit pays, éloigné tant de l’Europe que de l’Amérique, avec une économie dépendante de marchés extérieurs, (elle exporte du poisson, surtout de la morue), son exemple pourrait inspirer d’autres peuples, asphyxiés par l’irrationalité de la dictature financière.
Pendant ces quelques années, où les Islandais ont résisté à la pression des grandes banques internationales, les grands média internationaux ont passé sous un silence convenu le processus en cours à Reykjavik. Voilà la meilleure preuve que les Islandais sont peut-être en train d’ouvrir une voie vers une pacifique révolution mondiale des peuples.
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