Alliance zapatiste de libération sociale, fondée à Paris le 12 mars 1995 Liberté, justice, démocratie, partout et pour tous!
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Eνα ντοκιμαντέρ για την κρίση
A Greek documentary on the crisis
Un documentaire grec sur la crise
Un documental griego sobre la crisis
Un documentario greco sulla crisi
Kriz Üzerine Bir Yunan Belgeseli
Pour la première fois en Grèce, un film produit par le public. “Debtocracy” dévoile les causes réelles de la crise de la dette grecque et propose des solutions, sur lesquelles le gouvernement et les médias dominants gardent le silence.
Une interview du journaliste Aris Hatzistefanou, à l'origine du film Debtocracy, le documentaire subversif sur la crise financière qui secoue la Grèce par Stanislas Jourdan", owni.eu, 9 juin 2011
Né à Athènes, Aris Hatzistefanou, 34 ans, est un journaliste à toute épreuve depuis ses plus jeunes années. Journaliste en Palestine, puis à Londres pour la BBC, son émission de radio “infowar” sur la station grecque Sky Radio, très écoutée, fut arrêtée quelques jours seulement avant la publication du documentaire Debtocracy, dont le message est à contre-courant de la pensée dominante.
Ce projet a attiré l’attention de plus d’un million de personnes en Grèce, et a popularisé une campagne nationale demandant une commission d’audit de la dette publique du pays. OWNI s’est entretenu avec l’homme derrière ce subversif documentaire qui secoue l’opinion grecque, dans une période très difficile pour le pays.
Quelle est l’histoire de Debtocracy ?
L’idée nous est venue après une émission sur Sky Radio sur la manière dont le président équatorien avait géré la dette colossale du pays : il mis en place une commission chargée d’auditer la dette souveraine du pays, et arriva à la conclusion que d’autres pays étaient en train d’utiliser l’Équateur comme un “esclave”, tout comme l’Argentine et d’autres pays avant lui. Par conséquent, le gouvernement équatorien força les créanciers à subir un « haircut » [des pertes, ndlr] de 70%.
Dans le même temps, en Grèce, des gens étaient en train de lancer une initiative similaire, et recherchaient du soutien pour cela. Du coup, mon émission sur Sky Radio entrait en écho avec leur discours. Et beaucoup de gens semblaient se demander si nous pouvions faire la même chose en Grèce.
Katerina Kitidi (éditrice en chef de TV XS) et moi nous sommes alors décidés à produire ce documentaire. Mais nous n’avions pas d’argent, et ne voulions surtout pas demander des financements auprès d’un quelconque parti politique, syndicat, entreprise, ou pire, une banque. Nous avons alors eu l’idée de demander aux gens de nous aider en lançant une campagne de crowdfunding.
Et cela a très bien marché ! Nous avons récolté 8.000 euros en seulement dix jours, ce qui est pas mal du tout en Grèce, surtout dans le contexte actuel.
Au début, ce projet était censé n’être qu’une vidéo de plus sur YouTube ! Mais comme beaucoup de gens nous ont proposé leur aide (des professionnels de l’audiovisuel notamment), et que beaucoup de gens nous ont aidés financièrement, nous avons pu réaliser un véritable documentaire. À un moment, nous avions même tellement de dons que nous avons décidé d’investir dans la promotion du film, ce qui n’était pas prévu.
Alors que ce projet avait été initié par deux personnes, environ quarante personnes ont contribué au final.
Aris Hatzistefanou & Katerina Kitidi
Comment le film a été reçu en Grèce ?
Nous avons eu plus d’un demi-million de vues en moins d’une semaine, et nous sommes aujourd’hui à plus d’un million. Mais en dépit de ce succès, les média grecs n’en touchèrent pas un mot au début. Puis, quand ils ont vu le succès du film, ils ne pouvaient plus faire comme si nous n’existions pas. Il sont alors commencé à nous critiquer et à tenter de nous décrédibiliser. Jusqu’à présent, aucune chaine de télévision n’a parlé de nous, même négativement.
En fait, le jour où ils le feront, c’est que nous aurons gagné.
Quel est le message que vous voulez faire passer avec ce documentaire ?
Nous défendons le point de vue que la situation actuelle n’est qu’une partie d’un problème bien plus global, notamment lié au problème de l’euro. Parce que l’euro est divisé entre son cœur et la périphérie, nous sommes condamnés à souffrir de pertes de compétitivité face à l’économie mondiale, car nous ne pouvons pas dévaluer notre monnaie.
Je ne nie pas que nous avons notre propre part de responsabilité. Le problème de la Grèce est que notre fiscalité ne s’est pas adapté au modèle d’État-providence que nous avons mis en place : les entreprises ne sont pas assez taxées, les déficits ne sont donc pas contrôlés. Nous avons aussi un grave problème de corruption, mais cela reste un détail : nous pourrions mettre tous les politiques en prison, mais qu’est-ce que cela changerait ?
Bref, ce qui se passe actuellement ne peut pas être totalement de la faute des “PIIGS”, comme ils nous appellent.
Nous disons aussi que le modèle allemand n’est pas un modèle à suivre. Ils ont simplement gelé les salaires depuis dix ans ! Ce n’est pas soutenable pour l’ensemble de l’Europe !
Certains disent que votre point de vue n’est pas impartial. Que leur répondez-vous ?
Tout d’abord, nous n’avons jamais prétendu être mesurés. C’est même plutôt l’inverse, puisque nous pensons que nos contradicteurs ont largement eu le temps et l’espace médiatique pour faire valoir leur position. D’ailleurs, leur position n’est pas vraiment équilibrée non plus…
Certains critiquent aussi le fait que l’Équateur n’est pas un bon exemple, car c’est un pays en voie de développement qui a du pétrole. Mais le pétrole ne représente que 25% du PIB de l’Équateur, et nous, nous avons nous aussi en Grèce notre propre pétrole : le tourisme.
Après, on aurait pu prendre n’importe quel autre pays comme exemple, il y aurait toujours des gens pour dire que « comparaison n’est pas raison », même si le contexte est tout de même similaire, avec une spirale d’endettement et l’intervention du FMI. Mais au final, ils essaient juste de faire dériver la conversation afin de ne pas répondre au principal sujet de ce film : la nécessité de créer une commission d’audit de la dette.
À votre avis, que devrait faire la Grèce aujourd’hui ?
C’est clair que la Grèce ne peut repayer sa dette, que celle-ci soit légale ou pas, et quel que soit son montant et son taux d’intérêt. Plus de 350 milliards de dettes, c’est déjà trop. Très ironiquement, les marchés semblent plus lucides que le gouvernement, qui continue de dire que l’on peut trouver l’argent. Mais les marchés ne sont pas stupides. Les plans de sauvetage n’ont en vérité qu’un seul objectif : sauver les banques françaises et allemandes, qui tomberaient si la Grèce faisait banqueroute.
Donc, de notre point de vue, nous ne devrions rien attendre des décideurs européens. Si nous attendons, il sera trop tard pour prendre les mesures nécessaires. Nous devons donc trouver nous même des solutions, et lancer des initiatives.
Une fois que cela est dit, la première chose que nous devons faire et de mener un audit de la dette grecque, de manière à discerner la dette légale de celle qui ne l’est pas. Un certain nombre d’indices tendent à montrer qu’une grande partie de la dette est odieuse, voire illégale. Mais seule une commission d’audit saurait le démontrer. C’est pourquoi nous soutenons complètement cette initiative, même si nous soulignons l’importance que cette commission soit menée de manière transparente et démocratique. Pas par les parlementaires.
Après, nous sommes plus radicaux que d’autres dans nos propositions car nous pensons que nous devrions stopper le remboursement de la dette, quitter l’euro, et nationaliser le secteur bancaire. Ce n’est pas quelque chose de facile à défendre, car cela parait très radical, mais même certains économistes et hommes politiques commencent aussi à étudier ces options.
Nationaliser les banques peut sembler être une proposition communiste, mais j’y vois plutôt du pragmatisme : il faut protéger le pays d’une éventuelle fuite des capitaux vers l’étranger, dans le cas où nous quittons l’euro.
Avez-vous des liens avec d’autres initiatives de ce type en Europe ?
Nous avons été contactés par de nombreux groupes, notamment pour que nous traduisions le documentaire. Ce qui est désormais chose faite. Mais nous ne collaborons pas vraiment avec eux en tant que tel, nous leur permettons simplement de réutiliser notre travail, qui est sous licence Creative Commons.
Comment voyez-vous l’avenir de la Grèce ?
L’année dernière, il y a eu plusieurs soulèvements contre le plan de sauvetage du pays, mais les citoyens sont très découragés depuis. Pendant les dix dernières années, l’opposition n’a jamais rien proposé qui puisse rassembler l’opinion publique. Certains pensent que les grecs se font une raison, mais je sens que l’indignation est toujours bien là, sous nos pieds. Elle n’attend qu’un nouveau prétexte pour être ravivée.
Il est intéressant de noter qu’aucun parti politique n’a le contrôle des mouvements de protestation, et que personne ne guide ce mouvement. Je redoute donc que la situation ne s’enflamme de nouveau, d’une manière violente. Mais il est impossible de prévoir quand et pourquoi.1
Quelle est la suite pour Debtocracy ?
Grâce à toutes les personnes qui nous ont soutenus, nous avons collecté plus d’argent que nécessaire pour la production du film. Nous avons donc décidé de créer un compte spécial pour que les gens déposent leurs dons. Si nous n’utilisons finalement pas cet argent pour un nouveau projet dans les six mois, les donateurs seront remboursés.
Franchement, nous ne nous attendions pas à un tel succès avec si peu de moyens. Ce n’était pas facile, mais nous nous sommes prouvé que nous pouvions faire de grande choses avec peu de ressources, surtout quand vous êtes entourés de personnes talentueuses.
Internet nous a beaucoup aidés, mais nous voyons aussi les limites de l’outil. Nous devons aujourd’hui aller à la rencontre de ceux qui ne sont pas forcément sur Internet, notamment à l’extérieur d’Athènes. Si nous n’étions que sur Internet, notre approche resterait trop élitiste. C’est pourquoi nous envisageons de distribuer des DVD et d’organiser des projections dans des théâtres ou des cinémas.
Nous voulons vraiment aller plus loin, faire face aux tabous des médias mainstream grecs. Aujourd’hui, si les gens ne participent pas eux-mêmes à la production de l’information, il n’y aura jamais aucune entreprise de média prête à leur donner la parole.
Avec la nomination du bankster Mario Draghi à la tête de la Banque centrale européenne, bientôt suivie de celle de Mrs. Lagarde à la tête du FMI, les Européens vont avoir de nouvelles raisons de s'indigner.
Bizarreries de l’économie européenne
par Pascual Serrano, 28/6/2011. Traduit par Manuel Talens, édité par Fausto Giudice, Tlaxcala
Il est bien connu que la banque d’investissement Goldman Sachs – avec Morgan Stanley – a volé la vedette de la crise financière qui a commencé aux USA en 2008. Pour éviter sa faillite, en septembre de la même année la Réserve fédérale usaméricaine décida la transformer en une banque commerciale et elle reçut dix milliards de dollars des fonds publics. En avril 2010, la Commission des Opérations de Bourse des USA a accusé Goldman Sachs de fraude dans l’affaire des crédits hypothécaires à haut risque (subprime). Goldman Sachs doit encore répondre devant la justice pour avoir émis des obligations de dette contre des valeurs supportées par des crédits hypothécaires à haut risque et les avoir vendues à ses clients comme si elles étaient un bon investissement. Les autorités boursières usaméricaines calculent que les naïfs investisseurs de Goldman Sachs ont perdu autour de 740 millions d’euros (El País, 17/4/2010).
En outre, Goldman Sachs avait eu auparavant un rôle central en aidant la Grèce à cacher le déficit budgétaire de son gouvernement à l’Union européenne, aux marchés financiers et à l’opinion publique. Goldman Sachs avait concocté avec la Grèce des complexes magouilles financières par lesquelles elle avançait des fonds au gouvernement grec en échange de futures sources de revenus comme des taxes d’aéroport. C’était en fait une sorte d’emprunt, mais l’échange avait permis au gouvernement grec d’éviter que l’argent emprunté soit comptabilisé comme tel, ce qui aurait fait grimper son déficit budgétaire au-dessus des limites permises dans la zone euro (The Guardian, 20-4-2010). Mais Goldman Sachs a fait d’autres affaires avec la Grèce : elle a négocié des placements d’obligations de la dette grecque pour un montant approximatif de 15 milliards de dollars (environ 11 milliards d’euros) après une permutation de devises étrangères, ce qui avait permis au gouvernement d’Athènes de cacher le vrai montant de son déficit. Selon les données de l’agence de nouvelles financières Bloomberg News (El País, 18-2-2010), depuis 2002 Goldman Sachs a gagné approximativement 735 millions d’euros avec le placement d’obligations de la dette grecque.
Mais pourquoi est-ce que je raconte ça ? Parce qu’entre janvier 2002 et janvier 2006, pendant qu’on mijotait toutes ces tambouilles financières, le vice-président de Goldman Sachs était un dénommé Mario Draghi. Oui, celui-là même que les dirigeants de l’Union européenne viennent juste de nommer président de la Banque Centrale européenne à l’occasion d’un sommet à Bruxelles. Il exercera cette fonction entre le 1er novembre 2011 et le 31 octobre 2019. Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a affirmé que Draghi « exercera un leadership fort et indépendant » dans l’institution « en poursuivant la tradition établie par ses prédécesseurs ».
Encore une dernière bizarrerie : rappelons-nous que les citoyens d’Islande ont décidé par référendum qu’ils n’étaient pas prêts à accepter que leur État assume le paiement de 3,7 milliards d’euros à des banques privées du Royaume-Uni et de la Hollande. Le gouvernement islandais, qui avait défendu l’option du paiement, en fut fort marri et argumenta que le pays ne pourrait plus accéder aux marchés financiers. Cependant il n’a eu aucun problème pour placer des obligations de dette à cinq ans à un intérêt de 4,875% (Público, 11-6-2011). Il est curieux de constater que d’autres gouvernements plus soumis aux marchés se verront obligés d’accepter des taux d’intérêt plus élevés pour que les investisseurs s’intéressent à leurs obligations de dettes et les achètent : les obligations irlandaises s’achètent à un taux d’intérêt de 15% et les grecques de 25%. Même l’État espagnol paiera plus d’intérêt que l’État islandais : 5,6%. Même si tu es servile, les marchés ne te récompensent pas.
Avant, après I et II, par Tchavdar
Goldman Sachs prend officiellement la tête de la BCE
Mario Draghi, ancien Président de Goldman Sachs Europe, prend aujourd'hui la présidence de la Banque centrale européenne. Il présidait la banque d'affaires américaine au moment où celle-ci, dans les années 2000, aidait la Grèce à maquiller ses comptes publics. Son rôle va être de préserver les intérêts des banques dans l'actuelle crise européenne.
On pouvait jusqu'ici s'interroger sur les raisons qui poussaient la BCE et Jean-Claude Trichet à s'opposer de façon virulente – y compris face à la chancelière allemande – à toute idée d'une quelconque restructuration de la dette grecque.
Cette attitude semblait incompréhensible puisque tous les analystes, y compris les économistes des banques, s'accordent à considérer que la Grèce ne pourra pas assurer le service de sa dette dans les actuelles conditions contractuelles. Un rééchelonnement, voire une annulation partielle semblent de l'avis général inévitable. Vouloir retarder l'échéance ne fait qu'aggraver les dégâts économiques et sociaux provoqués par les plans d'austérité brutaux et impopulaires imposés aux Grecs.
Le nomination de M. Draghi clarifie donc les choses. La BCE défend non pas l'intérêt des citoyens et contribuables européens, mais l'intérêt des banques. Une étude britannique citée hier par Les Echos a le mérite de quantifier clairement le processus en cours. Cette étude indique que grâce aux « plans de sauvetage » de la Grèce et au « mécanisme européen de stabilité » mis en place par la BCE, le FMI et l'Union, « la part de dette hellénique aux mains des contribuables étrangers passera de 26 % à 64 % en 2014. Cela veut dire que l'exposition de chaque foyer de la zone euro va passer de 535 euros aujourd'hui à 1.450 euros ».
Le « sauvetage » de la Grèce est donc en fait une gigantesque opération de socialisation des pertes du système bancaire. Il s'agit de transférer l'essentiel de la dette grecque – mais aussi espagnole et irlandaise – des mains des banquiers vers celles des contribuables. Il sera ensuite possible de faire assumer les frais de l'inévitable restructuration de ces dettes par les budgets publics européens.
Comme le disent les Indignés espagnols, « ce n'est pas une crise, c'est une escroquerie ! ». Le Parlement européen a voté hier le « paquet gouvernance » qui réforme le pacte de stabilité en renforçant les contraintes sur les budgets nationaux et les sanctions contre les pays en infraction. Le Conseil européen réuni aujourd'hui et demain va parachever le travail. Et ce n'est pas la prochaine nomination de Christine Lagarde à la tête du FMI qui réduira l'emprise des banques sur les institutions financières internationales, bien au contraire.
Heureusement les résistances sociales et citoyennes vont croissant dans toute l'Europe. Gouverner pour les peuples ou pour la finance ? La réponse est aujourd'hui claire: il va falloir que les peuples européens reprennent la main, pour construire ensemble une autre Europe. Les Attac de toute l'Europe organisent du 9 au 13 août une Université européenne des mouvements sociaux à Fribourg, en Allemagne. Ce sera cet été l'un des lieux majeurs de coordination des résistances et de constructions des alternatives européennes.
La punition de Prométhée, par Andrea Zamponi
Coup d’État silencieux à Bruxelles
par Willy Meyer, 25/6/2011, Traduit par Manuel Talens, édité par Fausto Giudice, Tlaxcala
Le 19 juin 2010, un jour après que le Conseil européen eut adopté le paquet sur la gouvernance économique européenne, le président de la Commission, José Manuel Durão Barroso, lors d’une conférence à l’Université Européenne de Florence a qualifié de « révolution silencieuse et graduelle » les mesures de contrôle et de discipline économique et financière imposées aux États membres. « Quelquefois en Europe les petits pas sont les plus importants. Lisez attentivement les conclusions du Conseil européen d’hier, s’il vous plaît. Il s’agit d’une révolution silencieuse, d’une révolution silencieuse qui cherche de façon graduelle une gouvernance économique plus forte. Les États membres ont accepté – et je suppose qu’ils l’ont compris correctement – de donner des pouvoirs très importants aux institutions européennes quant à la surveillance [économique] et un contrôle beaucoup plus strict des finances publiques. Cela est arrivé hier. Ils ont accepté le principe, bien sûr. Maintenant c’est à nous de légiférer. », a dit Barroso.
Le président de la Commission faisait référence au développement du Semestre Européen, c’est-à-dire le programme de surveillance budgétaire nationale qui oblige les États à présenter leurs programmes économiques, y compris les lignes générales de leurs comptes, à la Commission et au Conseil avant de les soumettre à leurs parlements respectifs pour discussion.
La machinerie néolibérale européenne, impulsée par les populaires, les sociaux-démocrates et les libéraux, a concocté trois pactes : 1) le Pacte de stabilité et de croissance, 2) le Pacte de réforme structurelle et 3) le Pacte de l’euro, que la Commission et le Conseil veulent imposer aux citoyens européens représentés par les parlements nationaux.
Contrairement à ce que prétend Durão Barroso, le caractère obligatoire de ces mesures est un véritable coup d’État silencieux de Bruxelles contre les souverainetés nationales, par le biais de la présentation préalable des « Programmes nationaux de réforme », qui sont le déploiement de la Stratégie Europe 2020, laquelle à son tour est la continuation de la Stratégie de Lisbonne (qui prévoyait une croissance annuelle du 3% et la création 20 million de nouveaux emplois en janvier 2010) qui a été un échec.
Depuis Bruxelles, ce coup d’État cherche à démanteler l’Etat social européen et à uniformiser les critères pour attaquer les salaires (flexibilisation de la main-d’œuvre, destruction de la négociation collective), réduire radicalement les effectifs et les salaires de la fonction publique, retarder l’âge de la retraite, privatiser le système de retraites et parachever le processus de démantèlement progressif des services publics.
La gouvernance économique européenne (la concrétisation des trois pactes) est contraire à un véritable gouvernement démocratique de l’économie, indispensable au redressement de la construction européenne pour atteindre la cohésion sociale et territoriale et le bien-être des gens.
Ce n’est pas par hasard qu’on rejette la nécessité d’avancer dans le gouvernement démocratique de l’économie européenne, car cela impliquerait la mise au point d’une architecture politique complétement différente et la définition d’une orientation économique conçue par et pour les citoyens européens sur la base du contrôle exclusif des souverainetés nationales et européenne.
La structure actuelle de la politique européenne invite de plus en plus les citoyens à se distancer des institutions, car ils perçoivent que la détérioration de leurs conditions de vie est due à cette pluie acide favorisée par le Consensus de Bruxelles (une réplique du Consensus de Washington, basé sur les principes de la privatisation, la dérégulation de la main-d’œuvre et la non-intervention publique dans l’économie). Le Consensus de Bruxelles s’occupe exclusivement de garantir la libre circulation de marchandises et l’accumulation de grands capitaux et grandes fortunes en attaquant les salaires et le bien-être des Européens.
D’un côté la main de fer qui cherche à imposer ces ajustements provoque la réaction syndicale européenne avec des grèves générales et devient une invitation à coordonner des actions paneuropéennes, tel que l’indique le Manifeste d’Athènes de la Confédération des syndicats européens ; de l’autre côté elle provoque l’indignation et la rébellion de ceux qui ne se résignent pas à assister à cette marche arrière de l’horloge de l’histoire.
L’européisme militant doit exiger de soumettre à un référendum paneuropéen toutes ces réformes et mesures d’ajustement qui envahissent les souverainetés nationales, pour que ce soit le peuple européen qui approuve ou désapprouve cette dérive antisociale et par conséquent antieuropéenne.
Le peuple islandais a décidé par référendum qu’il ne doit pas payer les pots cassés des irresponsabilités et des erreurs de ses banques et a mis en examen l’ex- Premier ministre conservateur Geir H. Haarde, accusé de négligence face à la crise qui a conduit l’Islande à la faillite.
Quand la démocratie l’emporte et les peuples disent leur opinion, les choses peuvent être remises à leur place. Face au coup d’État silencieux contre les acquis sociaux européens un référendum devient indispensable.
Crise du capitalisme : la dernière ?
Je suis convaincu que la crise actuelle du capitalisme n’est pas simplement conjoncturelle et structurelle. Il s’agit de la phase terminale. Le génie du capitalisme à s'adapter à toute circonstance est sur sa fin. Je ...
ENGLISH Capitalism's terminal crisis?
I have been stating that the current crisis of capitalism is more than cyclical and structural. It is terminal. Has the genius of capitalism for always adapting to any circumstance come to an end? I realize that few people hold this view. Two reasons, ...
ESPAÑOL ¿Crisis terminal del capitalismo?
Vengo sosteniendo que la crisis actual del capitalismo es más que coyuntural y estructural. Es terminal. ¿Ha llegado el final del genio del capitalismo para adaptarse siempre a cualquier circunstancia?. Soy consciente de que pocas ...
ORIGINAL PORTUGUÊS Crise terminal do capitalismo?
Tenho sustentado que a crise atual do capitalismo é mais que conjuntural e estrutural. É terminal. Chegou ao fim o gênio do capitalismo de sempre adapatar-se a qualquer circunstância. Estou consciente de que sã ...
DEUTSCHKapitalismus : Endphase ?
Ich bin überzeugt, dass die derzeitige Krise des Kapitalismus nicht nur struktur- und konjunkturbedingt ist. Wir befinden uns in dessen Endphase. Die geradezu geniale Fähigkeit des Kapitalismus, sich immer und überall anpassen ...
تمّ ايداع وائل علي السجن منذ 13 أفريل المنقضي إثر إصدار المجلس الأعلى للقوات المسلّحة قرارا بإيقافه بدعوى تحريض االسكّان على الثورة على الجيش وارتكاب أعمال عنف على المواطنين وحرق سيّارتين عسكريتين. وقد قدّم بيان المجلس العسكري وائل علي على أنّه من أتباع أبراهيم كامل العضو السابق بالحزب الوطني، حزب مبارك، وبالتالي فهو من أعوان الثورة المضادّة.
في الواقع إنّ وائل عليّ من الوجوه الكارزماتية للاعتصام الثاني بميدان التحرير في القاهرة والذي استمرّ من 26 فيفري إلى 9 مارس. وقد التحق وائل بمظاهرات ميدان التحرير يوم 28 جانفي ولم يغادره منذ ذلك التاريخ. وقد عمل مديرا لوكالة سياحية في الغردقة فوظّف مهارته الفائقة كمبرمج لخدمة الثورة التي آمن بها عميق الايمان.
وكان وائل ينزع فتيل الخلافات بلا كلل ويشجّع على الحوار بين مختلف المجموعات السياسية التي تتنافس على قيادة المظاهرات وقد ساهم بذلك في الحفاظ على الطابع السلمي للاعتصام بميدان التحرير.
هكذا كان وائل إلى حدود يوم الجمعة 8 افريل المنقضي حيث تجمّع في ذلك اليوم أكثر من مليون شخص في ميدان التحرير بالقاهرة بدعوة من مختلف المنظمات بما في ذلك حركة الأخوان المسلمين. وكان هدف التجمّع في ذلك اليوم المحاكمة الرمزية لمبارك وكبار المسؤولين المرتشين التابعين للنظام. وقد التحق بالمظاهرات في ذلك اليوم "ضباط أحرار" (27 بزيّهم العسكري والبقية بزي مدني) جاؤوا من السويس فسرقوا الأضواء من الإخوان المسلمين. اقتحمت الشرطة العسكرية والقوات الخاصة في الليلة الموالية ميدان التحرير بفظاظة محاولين التخلص من الضباط. وقد قتل اثنان وألقي القبض على البعض في حين لاذ البعض الآخر بالفرار.
وفي يوم 11 ماي المنقضي، وأمام عدم وجود اتّساق في قضيّة الإدّعاء، أعلنت المحكمة العسكرية التي مثل أمامها وائل علي وطارق سليمان عن البراءة. فاستعاد طارق سليمان حريّته يوم 14 ماي في حين نقل وائل علي من السجن العسكري إلى سجن طره الذي مازال يقبع فيه إلى حدّ اليوم. (24 جوان 2011) دون أيّ تهمة. وقد بدأ إضرابا عن الطعام.
إنّ تكساكالا(Tlaxcala)، الشبكة العالمية للمترجمين من أجل التنوّع اللساني، تبنّت وائل على كعضو شرفي تعبيرا منها عن مساندتها له ومساندة كل المصريين المواصلين للثورة التي بدأت يوم 25 جانفي 2011 رغم كل العقبات الموضوعة أمامهم والقمع المسلّط عليهم.
وإليكم الرسالة المفتوحة الصادرة بتاريخ 12 جوان الماضي.
تكساكالا
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لقد كنت، مثل كل مصرى عاش فى الحقبة الأخيرة غير متخيل أنه سيأتى يوم ويتغير فيه الوضع، إلاّ أنه كان عندى أمل فى الغد وأنّ الوضع سيتغيّر الآن تغيرت رؤية المصريين للأمور وكثيراً ماكانوا يقولون لى : أنّك أحلم.
إلى أن حدث ما كان فى الأحلام وهو " حلم التغيير " وحدوث ما سمى بثـــــورة 25 ينايـــــــر
١: تطوارت الأحداث قبل التنحى
كانت أشاهد التلفزيون بمنزلى بالغردقة ورأيت ما يحدث وقد شعرت أنى أرى حلما وتمنيت أن أكون من ضمن هؤلاء الشباب ولكن نظراً لوجود زوجتى وبناتى الأثنتين بمفردهم أنتظرت حتى أقوم بترتيب شؤونهم قبل تركهم إلى أن رنّ هاتف منزلى، وأخبرتنى أمى أن أخى موجود بالميدان ولاتستطيع أن تعثر عليه وكانت فى قلق شديد، فأستودعت أسرتى الصغيرة لله عز وجل داعياً الله أن يحميهم ، وإتجهت يوم 28/1/2011 إلى القاهرة ، ومنذ ذلك الوقت ألتحمت بالثورة التى وجدت فيها مجتمعا كبيرا يشمل ( الأهل والأصدقاء و زملائى الذين كانوا معى أيام الجامعة وطلبة مسرح كلية تجارة فى وسط الميدان ) ومنذ ذلك الوقت أتحدنا على بذل كل ما نستطيع أن نقوم به من مشاركات فى تلك الفاعليات فعلى سبيل المثال كنا نجوب الميدان نجمع النفايات ونساعد فى اعداد الطعام والماء إلى أن أتى إحد زملائنا بالميدان ويدعى طارق، ببعض القصاصات التى كان الثوار كتبوا عليها عبارات التحفيز فى الميدان وهى ملطخة بالدماء وبعض الأعيرة النارية الفارغة، ووضعوا كلّ ذلك على الأرض بطريقة العرض الفني فأصبح هناك العشرات منها ملقى على الأرض ملاصقة للرصيف ، وبدأ فريقنا يكبر من حيث العدد فانضم إلينا بعض الثور بلافتات. كانوا يقدمون إلينا أحيانا لافتاتتهم وأحيانا اخرى يأخذون لافتتنا، حتى تبلورت فكرة متحف الثورة فأقترحت علىيهم عمل بنوراما من البلاستيك لحماية المعلقات وحفظها ، وأخذت الأفكار تتلاقح والجهود تتوالى حتى أصبح تجمعنا يضم كوادر غنائية وفنية فنحن بالأساس من فريق المسرح بالجامعة سابقاً ،
فتلاحمنا مع الميدان ليس فقط بالمعرض ولكن أيضاً أثناء الأخترقات التى كانت تحدث من حين إلى أخر عبرا البوبات والمناوشات ، وأصبح كل من فى التحرير يعرفون المعرض ، وقد تم تصويرنا فى برامج عديدة ، ولم يكن فى ذهن أحد منا فى ذلك الوقت أنه سيأتى يوم ويتفرق الميدان إلى أشلاء ، ولكن ردود الأفعال للنظام السابق أججت الثورة حتى يوم التنحى .
كان الأخوان المسلمون فى الميدان لا يختلفون عن بقية الثوار فلم يكونوا ينفردون بالمنصة ولا أيّ عمل يتم بالميدان فجميع شؤون الميدان والأعمال التى كانت تتم به كانت عبارة عن عمل جماعى
فمنصة الثورة كانت لكل المصريين، حتى أنه فى بعض الأحيان كان هناك من يعيب على تلك المنصه بأنه ليس لها ضابط ولا رابط
إلى أن حدث وتنحى الرئيس السابق " محمد حسنى مبارك " وبدأت جماعة الأخوان تكشف عن وجه أخر لم نعتد عليه طيلة الفترة التى سبقت التنحى .
النصب التذكاري لشهداء الثورة الذي أقيم في ميدان التحرير يوم 4مارس 2011
٢ : تطوارت الأحداث بعد التنحى
1. بدأت جماعة الأخوان بأخذ بعض القرارت دون الرجوع إلى الكوادر الموجودة فى الميدان عدا بعض الحركات والأحزاب المعلنه فبدأ الميدان فى الأنشقاق وظهرت حدة الأخوان فى الحديث ولم يستشعر أئتلاف شباب الثورة ذلك، وهو الأئتلاف الذى كان يبنى عليه الكثير من الأمال
2- ونظراً لأننا لم نكن نحبذ أن ننخرط فى التقسيم والمفاوضات حتى تأتى الثورة بثمارها ، ولكنها الظروف المحيطة التى تدفع إلى ذلك المسارفجمعت ( شفيق ثم شرف ثم الإستفتاء....) ، وبينهــــــــم جميعــــــاً يبنى الإنشقـــــــــــــــاق .
3- فبدلاً من أن نكون بناءً واحداً متلاحمين كعهدنا مع بعضنا البعض منذ بداية الثورة حتى تنحى الرئيس ، تفرق الجميع لأنشاء إئتلافات وعمل تجمعات ، وكنت أحاول جاهداً ألا يجرفنا التيار ، ولذلك بقيت أنا ومن تبقى فى الميدان ، نحاول جاهدين أن نجمع شتات الثواروكنت ألتقى بالكثيرين منهم وأذكر على سبيل المثال لا الحصر ( أ/ وائل الإبراشى – د / شادى الغزالى أ / ذياد العليمى أ / محمد عبله ..........) .
4.-ذهبت فى إحدى المرات إلى الأخوان لكى أحاول معهم ألا ينشقوا عن الشعب إلا أنهم لم يستمعوا إليّ ونهرنى د/ محمد البلتاجى " فقد كانت لنا مع الأخوان جوله داخل الحرم الجامعى ، عندما كنت طالبا بمسرح كلية تجارة وأستطعنا أن نوحد الجامعة وحصلنا على الإتحاد رغم أن الأخوان كانوا هم الأكثر تنظيماً ولم أعمال بالسياسة من وقتها لأن الوضع السياسى فى مصر لم يكن يشجع على الدخول فى الأحزاب .
5 - ورغم كل محاولات التقسيم تلك إلا أن الميدان أحتفظ بكيان قوى حتى جمعة المحاكمة فلقد كانت الفكرة من الميدان فى غياب الأخوان ، ولقد كانوا فى جمعة مناصرة اليتيم ، كما يدعون ونجحت الجمعة بدونهم إلا أنهم إنتبهوا إلى ذلك على الفور ، وأعلنوا أنهم مع الميدان وسوف يواصلون التواجد بالميدان. وقد كنا نقوم بإعداد تلك المنصة طيلة 3 أسابيع بدونهم
6.- فوجئنا بوجود دعوة إلى نقابة الصحافيين من " طارق زيدان إحد أذرع التقسيم الأخوانى .
7.- ذهبنا إلى نقابة الصحفين وكنا 6 أفراد امسؤوليين عن المنصة طيلة الفترة الماضية إلا أننا وجدنا أن الندوة معدة سلفاً بأسم اللجنة التنسيقية للمنصة وتحتها مجموعة إئتلاف وحركات منبثقة عن مصدر واحد وهو الأخوان وبعض أفراد الجمعية الوطنية للتغيير فجلسنا نستمع ، ولكن الأخوان نسبوا إلى أنفسهم كل المجهودات التى تمت أثناء غيابهم طيلة الأسابيع الماضية. فطالبت من منسّق الحوار وهو أحمد منصور مذيع ( قناة الجزيرة )، بأن ألقى كلمةإلا أنه رفض ومرّر الورقة لطارق زيدان الذى أومأ بالطانش فبادر المذيع الكبير بأخبارنا أن الحوار مقتصر على اللجنة التنسيقية للمنصة فقط .
8.-غادرنا الندوةغير أنّ د/ صفوت حجازى وأخرون تبعونا وجلس معنا د/ صفوت حجازى لمدة 3 ساعات ينسق معنا يوم الجمعة حيث أننا كنا نرتّب لذلك مع أسر الشهداء منذ 3 أسابيع " وأنه ليس من العدل أن يتكبّدوا العناء دون أن يشاركوا ".
ميدان التحرير، 8أفريل 2011
9.-فى صباح يوم الجمعة الموافق 8/4/2011 قام كلاً من د / صفوت حجازى و د/ طارق زيدان بنقض عهدهم معنا وكأنهم لا يعرفوننا وأحاطوا المنصة بعدد من البادى جارد لمنع أيّ أحد من الشعب أو
أهالى الشهداء من الدخول إلى المنصة، غير أنه مع إصرارنا على أن يدخل أهالى الشهداء إلى المنصة تعاطف معهم بعض شباب الأخوان وبعد صعود أهالى الشهداء أحسست أننى أوفيت بما عاهدت عليه أهالى الشهداء ونزلت من على المنصة لأخذ قسط من الراحة .
10.- غير أنه بعد مرور بعض الوقت جذبنى بعض الناس وهم يصيحون : المنصة يمكن أن تسقط. فلقد حدثت مشاجرة بين صفوت حجازى وأخرين ، وكان هناك ضباط على المنصة فهرعت إلى الأعلى فوجدت بعض الضباط يهتفون بمطالب الثورة، ( مجلس رئاسى مدنى – إعتصام..) وكان أخر يجذبنى من قدمى يريد الصعود فمددت يدى إليه حيث أنه كان محمولاً على أعناق الناس تحت المنصة ولم أكن أعرفهم، ورأيت سيدة تبكى بشدة وتوصينا خيراً بأبنها فهو أحد هؤلاء الضباط، وهى لا تعلم الورطة التى هو فيه ولا نحن أيضاً، وأخذت أطمئنها فهى بمثابة أمى. وكانت تنظر إلى أبنها وكأنه سوف يتم أطلق النار عليه أمامها وتوالت الأحداث بعد ذلك بالميدان.
منصّة الميدان ، 8أفريل 2011ويظهر عليها طارق زيدان وعبد الحكيم البحيري
11. عدت إلى منزلى لتغيير ملابسى فأنا أقطن بباب اللوق بجوار ميدان التحرير، وإذا بشادى الغزالى يتّصل بى ليخبرنى أنه هناك من أعتدى على ضباط شرطة عسكرية فى الميدان وهم محتجزين داخل مبنى وطلب منى الإسراع لمحاولة لم الموضوع وعدم الأشتباك ولم أكن بعيدا عن ميدان التحرير فهرعت إلى هناك وبالفعل ذهبت مع مجموعة من النشطاء إلى الميدان الذى أخبرنى به شادى لإبعاد المعتديين الذين كانوا من شبانا صغارا لا تتجاوز اعمارهم الـ 20 عاماً .
12. -حاولت أن أحثّ الناس الموجودين فى الإعتصام على العودة إلى منازلهم حتى يزول ذلك الإحتقان وبالفعل عاد الكثير منهم ، ولكن بقى أخرون لا يريدون الرحيل فهم ليسوا القاهرة، وهناك آخرون يتعاطفون و يريدون أن يعرفوا كيف سينتهى يوم هؤلاء المعتصميين بالزي العسكرى. وقد كانوا مصاحبين بذويهم الذين أخذوا يناشدون الناس بألا يتركوهم وحدهم .
الضباط الأحرار، 8 أفريل 2011
13 .- سمعت أخبارا تقول إنّ د / صفوت حجازى ذهب إلى خيمة الضباط لإقناعهم بالعدول عن الإعتصام فى الميدان حيث أن الوقت قد تأخر إلا أنهم أخبروه أنهم هم الذين سوف يقررون فيما بينهم ماذا سيفعلون ، وأمروا كل المتواجدين بالخروج من الخيمة، وماهى إلا دقائق حتّى بدأت قوات الجيش بمحاصرتهم من كل إتجاه .
أحد الضباط الأحرار
14.- وجدت نفسى أنا وأخرون على كوبرى قصر النيل فقمت بالإتصال بأحد الأصدقاء المقربين فى شارع القصر العينى للمبيت عنده نظراً لأن الطرق مغلقة وظللت عنده حتى الصباح .
15 - فى الصباح أستيقطت علىرنين الهاتف يخبرنى بالبيان العسكرى الصادر بشأنى، وأنّ عبد الحكيم البحيرى الذراع الأخوانى ينهال عليه بالإتهمات على قناة الجزيرة، فهرعت إلى الشارع محاولا أن أستوضح ماحدث وفى ذهنى مئات الأسئلة :
- أأغتال لأننى ضد تقسيم الثورة بتلك الطريقة المهينة وأما لأنى أشعر بالمعاناه التى يعيشها أهالى الشهداء والمصابيين وأحاول الوقوف بجوارهم للتخفيف من ألامهم وأننا نشعر بنفس الحزن العميق الذي ينتابهم
أستغيث بكل مواطن حر يريد أن يترك لأولاده ميراثا من الحرية والكرامة وليس من الكراهية والوقيعة - من أنا لأقوم بالوقيعة بين الجيش والشعب وأنا ليس لى مطمع فى كرسى وإلا كنت أنضممت إلى أى حركة أو إئتلاف من الذين عرضوا عليّ حتى أرى الطريق الصحيح الذى أسير على خطاه.
لا أخشى الموت ولكنى أخشى ماأخشاه أن أكون من الثوار وأغتال فيسهل عليهم أغتيال أخر.
- لقد أعلن المجلس العسكرى بأنه سيتحرى الدقة فى أى قرار يتخذه فى عجلة نظراً لظروف التى تمر بها البلاد وبالفعل بعد التحري أصدار قراره ببرائتى أنا ومن زج بأسمائهم معى وذلك بعد 35 يوم من تسليم نفسى ليقينى من برائتى لأنى لم أكن يوماً من فلول الحزب الوطنى ولا أعمل عند إبراهيم كامل كما زعم من يريد الوقيعة بين الجيش والشعب :
( عبد الحكيم البحيرى – محمد البلتاجى - طارق زيدان – صفوت حجازى )
·0 أنتبهوا جيداً فمن يقوم بالوقيعة بين الجيش والشعب هم من يوهمون الجميع أن هناك من يريد أن ينال من المجلس العسكرى وأنهم هم الذين يحترمون جميع قرارت المجلس ولكن فى الحقيقة هم الذين يزيدون من الفجوه بين الجيش والشعب .
( يحاول الإخوان إظهار الولاء للجيش ولكن الجميع يعلم أن ولاء الأخوان لمكتب الأرشاد وشورى الجماعة )
( تعرضت لكل ذلك لآنى كنت أسعى إلى تكتثيف الجهود وتوحيد الشعب والأحزاب فأنا لا أنتمى إلى أى حزب فكنا نتكاتف ونعمل جماعيا على إعلاء الحق وإزهاق الباطل ولقد كانت الخيمة التى نتواجد بها من البلاستك الشفاف ولقد أصريت على ذلك حفاظاً على الشفافية فليس هناك أسرار في الميدان ، علماً بأن البعض من هؤلاء الذين مكروا بي قد أقام ندوات بداخل تلك الخيمة فقد كانت للجميع .
ميدان التحرير 6 مايو 2011
-ألهذا يتم أعتقالى والزج بى في سجن طره تحت مسمى تنظيم جماعة معادية للحريات الخاصة والعامة من يعتدى على من؟ لقدتمذت تبرئتي فى المحكمة العسكرية وقبل الأفراج عنى علم أهلي أننى لن أغادر فهناك تعليمات من مسؤول لجنة تقصى الحقائق طلبت نقلي قبل الإفراج عني وهناك تحولت تلك إلى اللجنة إلى جهة تحقيق. وقيّد الاتهام ووصف الإتهام عدائي للجيش وللشعب واللجنة .
-أشعر بظلم كبير وخوف أكثر هل هذا ماسعينا إليه ونادينا به فى ميدان التحرير؟ أو لهذا قامت الثورة؟ لقد قامت لتحقيق الحرية والعداله إلا أنه حتى هذا فقد سرق منها، أرجوكم ليس من أجلى ولا من أجل أولادى ولكن من أجل الوطن الذى أنتفض بعد طول معاناة فإياكم والنكسه، ليس منا من يعادى الجيش ولا الحكومة. الكل فداء الوطن ولكن هناك من يقيم حائط فصل بيننا وبينهم ويحاول أن يظهر كقوة كبرى ولكن يمكرون ويمكر الله والله خير الماكرين .
- يجدد حبسى كل مرة ولا أعلم لماذا؟، لقد أضربت عن الطعام ليس للأنتحار ولكن لإيصال مضمون رسالة من ثائر نزع منه حق الإعتصام والإعتراض أو حتى المشاركة فى البناء فلم يبق لديه غير الإضراب عن الطعام . صور رابحة عطاف
وائل "علي" ابو الليل Traduit par Tafsut Aït Baamrane تفسوت أيت باعمران , Edité par Mokhtar Ben Hafsa مختار بن حفصة, Tlaxcala
Depuis le 13 avril dernier, Wael Aly (Abouleil) est incarcéré à la suite d'un mandat d'arrêt lancé le 9 avril par le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au motif qu'il aurait incité la population à la révolte contre l'armée, commis des actes de violence contre la population et incendié deux véhicules militaires. Le communiqué du CSFA le présentait comme un homme de main à la solde d'Ibrahim Kamel, un ancien membre du Parti National de l'ex-président Moubarak, et donc contre-révolutionnaire.
En fait, Wael Aly est une figure charismatique de la seconde occupation de la place Tahrir au Caire qui s'est déroulée du 26 février au 9 mars 2011. Il avait rejoint cette place désormais emblématique, le 28 janvier dernier, et ne l'avait pas quittée depuis, mettant ses talents de logisticien -il travaillait comme directeur d'une agence de tourisme à Hurgada- au service de la révolution à laquelle il croyait fermement. Inlassablement, il désamorçait les conflits, favorisait le dialogue entre les différents groupes politiques qui rivalisaient pour le leadership des manifestations, contribuant ainsi à maintenir le caractère pacifique de l'occupation de la place Tahrir.
Jusqu'à ce vendredi 8 avril dernier, durant lequel plus d'un million de personnes s'étaient rassemblées place Tahrir au Caire, à l'appel de différentes organisations dont les Frères Musulmans. Objectif de cette journée : juger symboliquement Moubarak et les hautes personnalités corrompues du régime. Ce jour-là, des "Officiers libres" (27 en tenue militaire et d'autres en civil) venus de Suez, se sont joints au manifestants, volant la vedette au Frères Musulmans. La nuit suivante, la police militaire et des forces spéciales investissaient brutalement la place Tahrir pour tenter de s'emparer des officiers. Deux d'entre eux ont été tués, une partie ont été capturés et d'autres sont en fuite.(lire Égypte : des officiers "libres" sortent de l'ombre et se font piéger, par Rabha Attaf)
Le 11 mai dernier, devant le peu de consistance du dossier d'accusation, le tribunal militaire devant lequel Wael Aly et Tarek Soleiman (son supposé complice) avaient été déférés, prononçait la relaxe. Tarek Soleiman a recouvré la liberté le 14 mais. Wael, quant à lui, a été transféré de la prison militaire de Hayekstep à celle de Tora où il est encore détenu à ce jour (24 juin 2011), sans avoir été inculpé.
Tlaxcala, le réseau international de traducteurs pour la diversité linguistique, a adopté Wael comme membre d’honneur, pour marquer sa solidarité avec lui et tous les Égyptiens qui poursuivent, malgré tous les obstacles dressés contre eux et la répression qui les frappe, la révolution commencée le 25 janvier 2011.Voici sa lettre ouverte, datée du 12 juin dernier.
Tlaxcala
J’étais comme tout Egyptien ayant vécu la dernière période : j'étais loin d'imaginer que les choses pourraient changer. Mais j'espérais tout de même en l’avenir :si la vision des Egyptiens changeait, alors le changement pouvait se produire. On m’a souvent dit que je rêvais. Mais ce « rêve de changement », s’est réalisé avec ce qu’on appelle la révolution du 25 janvier.
1°- Déroulement des événements avant le renversement de Moubarak
Je regardais la télévision chez moi, En voyant ce qui se passait, j’ai cru vivre un rêve et j’ai souhaité être parmi ces jeunes. Mais je devais d’abord m’occuper de ma femme et de mes deux filles. Avant de les quitter, le téléphone a sonné et ma mère m’a informé que mon frère était sur la place (Tahrir). Elle ne pouvait pas le trouver et était très inquiète. J’ai fait mes adieux à ma petite famille, priant Dieu de les protéger. Le 28 janvier 2011, je suis donc parti pour Le Caire. J’ai été impliqué dans la révolution à partir de ce jour-là. J’ai retrouvé un grand nombre de gens : parents, amis, copains, anciens condisciples de l’université et la troupe de théâtre à la Faculté de commerce où j’avais étudié.
Dès lors, on a décidé de faire tout notre possible pour participer aux événements (on sillonnait la place pour ramasser les ordures, on aidait à préparer à manger et à collecter de l’eau). Un ami, Tarik, a récupéré des affiches tachées de sang sur lesquels les révolutionnaires avaient écrit des phrases de mobilisation. Il a aussi ramassé des balles à blanc et les a déposées au sol en manière d’exposition. Il y en avait des tas le long des caniveaux. Notre groupe a grandi, des révolutionnaires nous ont rejoints, avec des banderoles, allant et venant. Progressivement il s’est créé comme un musée vivant de la révolution. Je leur ai proposé d’exposer les affiches sous des feuilles en plastique pour les préserver. Par nos échanges d’idées et nos efforts, notre rassemblement est devenu un cadre d’expression artistique et musical. Au départ, nous n'étions que l'ex-groupe de théâtre à l’université.
Le groupe s’est soudé sur le terrain. Pas seulement autour de l’exposition mais aussi au fil des affrontements sporadiques suite à des provocations venant de certains immeubles bordant la place. Finalement, toutes les personnes présentes sur la place Tahrir connaissaient l’exposition. Nous avons été filmés dans plusieurs reportages de télévision. A ce moment-là, il ne serait venu à l’esprit de personne qu’un jour arriverait à le rassemblement sur la place serait démembré. Mais les réactions du régime ont alimenté la révolution jusqu’à la démission de Moubarak.
Sur le terrain, les Frères musulmans ne se distinguaient pas des autres révolutionnaires. Ils n’étaient pas seuls sur la scène et ils n’agissaient pas à part. Toutes les affaires et le travail qui se faisaient sur la place se menaient en commun. Le podium de la révolution était ouvert à tous les Egyptiens, même si, à certains moments, certains critiquaient ce podium, disant qu’il n’avait ni chef ni même coordinateur. Mais malgré cela, ça a marché : le président a été destitué.
Le groupe des Frères a alors commencé à montrer un autre visage, auquel on n’avait pas été habitués jusqu’à la chute de Moubarak.
Le monument aux martyrs de la révolution édifié sur la place Tahrir
2°- Déroulement des événements après le renversement de Moubarak
1-Le groupe des Frères musulmans a commencé à prendre des décisions sans consulter les cadres du mouvement présents sur la place, sauf quelques mouvements et partis déclarés. La place a commencé à se fissurer. Les Frères sont montés au créneau en se montrent de plus en plus durs dans le dialogue. Les jeunes de la Coalition de la révolution n’ont pas accordé d’importance à ce durcissement, car cette coalition était pluraliste et construite sur beaucoup d’espoir.
2- Nous n’étions favorables ni à la division ni aux tractations jusqu’à ce que la révolution aboutisse, mais les circonstances ont conduit à la division. Les tensions ont pris le pas sur la tolérance, l'irrespect sur l'honneur, puis la déception est arrivée avec les résultats du référendum.
3- Au lieu de consolider l’unité qui avait commencé à se constituer du début de la révolution jusqu’à la chute du président, tout le monde s’est dispersé pour créer des coalitions et des groupements. J’ai fait des efforts énormes pour empêcher qu’un courant nous récupère. C’est pourquoi nous sommes restés sur le terrain en essayant de rassembler les révolutionnaires dispersés. J’ai rencontré beaucoup de personnalités : Wael Ibrashy, Dr Chadi Al Ghazali, Dr Zyad El Alimy, Dr Mohamed Abla, entre autres.
4- Je suis allé voir les Frères plusieurs fois, pour les convaincre de ne pas se détacher du peuple, notamment lors d'une rencontre sur le campus universitaire. Mais ils n’ont pas voulu écouter et le Dr Mohamed El Beltagui s'est montré très dur envers nous. Quand j’étais étudiant et membre de la troupe de théâtre de la faculté de commerce, nous étions parvenus à unir les étudiants, bien que les Frères soient les plus organisés. Depuis cette époque, je n’ai plus fait de politique, car la situation en Egypte n’encourageait pas à s’engager dans un parti.
5- Malgré toutes les tentatives de division, la place a gardé sa force jusqu’au« vendredi du jugement et du nettoyage » (8 avril 2011). Une rumeur disait que les Frères seraient absents de la place ce jour-là pour célébrer ailleurs le « vendredi de soutien aux orphelins ». Mais ces derniers ont annoncé qu’ils viendraient soutenir le rassemblement et entendaient poursuivre leur appui à la place Tahrir. Nous avions préparé ce podium pendant trois semaines sans leur aide.
6- Nous avons été surpris de découvrir qu’une invitation à une conférence de presse pour présenter la journée avait été envoyée au syndicat des journalistes par Tarek Zidane, chef d’un groupe contrôlé en sous-main par les Frères.
7- Nous sommes allés assister à la conférence de presse au syndicat des journalistes - six responsables de la préparation du podium. Là, nous avons découvert que la journée du 8 avril était présentée comme une initiative d’un Comité de coordination dont nous n’avions jamais entendu parler, constitué d’une série de groupes issus des Frères musulmans et de quelques associations nationales pour le changement. Nous sommes restés écouter, mais les Frères se sont attribué le mérite de tous nos efforts des trois semaines écoulées. J’ai demandé la parole par écrit et Ahmed Mansour, le journaliste d’Al Jazeera qui coordonnait la conférence de presse, a passé ma feuille à Tarek Zidane, lequel s’est énervé. Mansour a donc dit que la parole était réservée aux seuls membres du « Comité de coordination » qui étaient à la tribune.
8- Nous avons quitté la conférence de presse. Mais le Dr Safouat Higazi (des Frères musulmans) et d’autres personnes nous ont suivis. Ils ont passé trois heures avec nous. Ils ont coordonné avec nous la journée du vendredi, préparée pendant trois semaines avec les familles de martyrs. Higazi nous a même déclaré : « Ce ne serait pas juste de ne pas participer à un événement aussi important ».
Place Tahrir, 8 avril 2011
9- Au matin du vendredi 8 avril, Safouat Higazi et Tarek Zidane n’ont pas respecté leur accord avec nous, faisant comme s’ils ne nous connaissaient pas. Ils ont fait encercler le podium par un important service d’ordre, chargé d’empêcher toute personne du peuple ou tout parent de martyr d’y accéder. Devant notre insistance pour que les parents des martyrs puissent monter sur le podium, et grâce à la sympathie de quelques jeunes militants des Frères, des parents ont pu y accéder. Ma promesse aux parents avait été tenue et je suis donc descendu du podium pour aller me reposer un peu.
10- J’ai été réveillé un moment plus tard par des cris : « Le podium risque de s’écrouler ! » Une bousculade avait lieu autour de Safouat Higazi. Puis des officiers sont apparus sur le podium et je me suis précipité pour y monter. J’ai trouvé des officiers qui criaient des slogans révolutionnaires (« Conseil présidentiel civil ! », « Désobéissance ! »), puis un autre, juché sur les épaules de gens que je ne connaissais pas, s’est accroché à mes pieds pour grimper sur le podium. Je lui ai tendu la main pour le hisser. Une dame corpulente nous a demandé de veiller sur son fils, qui était parmi ces officiers, ignorant comme nous la catastrophe qui nous attendait. J’ai commencé à rassurer cette maman inquiète pour son fils - elle craignait qu’il ne se fasse tirer dessus. Puis les événements se sont précipités sur la place.
Sur le podium du 8 avril, Tarek Zidane et Abdelhakim El Bahiry
11- Je suis retourné à la maison, à Bab El Louk, près de la place Tahrir, pour me changer. Soudain Chadi El Ghazali m’appela pour m’informer qu’il y avait eu une agression contre des membres de la police militaire sur la place et qu’ils étaient retenus en otage dans un immeuble. Il m’a demandé de faire vite pour règler ce problème sans violence. Je me suis donc précipité place Tahrir avec un groupe de militants pour éloigner les agresseurs, des jeunes qui n’avaient pas plus de 20 ans.
12- J’ai essayé de convaincre les gens qui poursuivaient leur sit-in de rentrer chez eux en attendant que la tension baisse. Beaucoup de gens sont partis, mais d’autres sont restés. Ils ne voulaient pas partir, parce qu’ils venaient de l’extérieur et n’habitaient pas au Caire. D’autres encore, par sympathie avec les officiers protestataires, voulaient rester pour savoir comment la manifestation des officiers allait finir. Il y avait même des proches de ces officiers qui demandaient aux gens de ne pas les laisser seuls.
Les officiers libres le 8 avril
13-J’ai entendu des informations selon lesquelles le Dr Safouat Higazi est allé dans la tente des officiers pour les convaincre d’abandonner leur sit-in. Il se faisait tard. Higazi nous a fait savoir que les officiers lui avaient répondu qu’ils décideraient eux-mêmes de la poursuite de leur action. Ils ont demandé à toutes les personnes présentes de sortir de leur tente. Quelques minutes plus tard, des soldats ont encerclé leur tente de toutes parts.
Un des officiers libres
14-je me suis retrouvé avec d’autres sur le pont Qasr El Nil. J’ai contacté un de mes amis habitant rue Qasr El Ayni pour qu’il m’héberge, car les rues étaient fermées et j’ai passé la nuit chez lui.
15- Le matin du 9 avril, j’ai été réveillé par un appel téléphonique m’informant d’un communiqué du CSFA me concernant, et des attaques contre moi lancées par Abdelhakim El Bahiri, un homme fort des Frères musulmans, qui m’a insulté sur Al jJazeera.
Je suis alors sorti précipitamment pour essayer de comprendre ce qui se passait. Mille questions m'assaillaient : est-ce que j’allais être assassiné parce que j’étais opposé à ce que la révolution soit divisée de manière si humiliante, ou bien parce que je sentais la souffrance vécue par les parents des martyrs et des blessés, essayant d’être à leurs côtés pour atténuer leur douleur, que je partageais ? Je fais appel à tout citoyen libre qui veut laisser à ses enfants un héritage de dignité et de liberté et non de haine, refusant de créer une division entre l’armée et le peuple. Je n’ai pas comme objectif de trouver un poste. Si tel était le cas, j’aurais adhéré à l’un des mouvements ou regroupements qui m’ont sollicité pour m’indiquer le chemin à suivre.
Je n’ai pas peur de la mort mais je crains que mon assassinat ne facilite celui d’autres révolutionnaires.
Le CSFA a annoncé qu’il veillerait à prendre des décisions précises en raison de la situation du pays. Après enquête, il a décidé de nous relaxer, moi et les autres inculpés. Ceci 35 jours après que je m’étais livré aux autorités judiciaires, sûr de mon innocence, car je n’ai pas été membre du Parti national démocratique un seul jour de ma vie et je n’ai jamais travaillé avec Ibrahim Kamel, comme cela a été affirmé par certains (Abdelhakim El Bahri, Mohamed El Beltagui, Tarek Zidane et Safout Higazi), qui veulent semer la discorde entre l’armée et le peuple.
Concentrez-vous bien : ceux qui veulent enfoncer un coin entre l’armée et le peuple mènent tout le monde en bateau en dénonçant ceux qu’ils présentent comme des ennemis du CSFA, sont en vérité les véritables ennemis de l’union entre le peuple et l’armée (les Frères musulmans essaient de faire croire qu’ils sont soumis à l’armée mais tout le monde sait qu’ils ne sont soumis qu’à leurs propres instances suprêmes, le Maktab Al Irshad et la Choura Jemaâ).
Je subis de fausses accusations pour avoir multiplié les efforts pour unifier le peuple et les partis, alors que je n’appartiens à aucun parti. Nous avons travaillé ensemble, dans le pluralisme, pour le triomphe de la vérité et la défaite du mensonge. Notre tente était en plastique transparent et j’ai insisté là-dessus pour que nous maintenions la transparence. Nous n’avions pas de secrets sur la place Tahrir. Même ceux qui m’en veulent ont eu la possibilité de faire des conférences sous notre tente, car elle était ouverte à tout le monde.
Manifestation pour la libération de Wael Aly et des autres prisonniers politiques, place Tahrir le 6 mai 20111
Est-ce pour cela qu’on m’a arrêté et jeté dans la prison de Tora en m’accusant de faire partie d’un « groupe contre les libertés privées et publiques » ? J’ai été innocenté par le tribunal militaire mais, au lieu de me libérer, on a informé ma famille que je n’allais pas être libéré, qu’il avait été demandé au responsable de la Commission pour la vérité d’ordonner de me transférer dans une autre prison. La Commission s’est ainsi transformée en organe d’investigation judicaire. L’accusation de « rébellion contre l’armée » a été transformée en accusation de « rébellion contre le peuple et la Commission ».
Je ressens une grande injustice et la peur. Est-cela que nous voulions, quand nous étions sur le place Tahrir ? Est-ce pour cela que nous avons fait cette révolution ? Celle-ci avait pour objectifs la liberté et la justice... même ces mots nous ont été volés.
Je vous en supplie, agissez, ce n’est pas pour moi ou mes enfants, mais pour notre pays, qui s’est soulevé après des années de souffrance et de défaites. Personne parmi nous n’est contre l’armée ou le gouvernement, nous sommes tous fidèles au pays, mais certains essaient de dresser un mur de séparation entre nous et les autres tout en faisant croire qu’ils sont très forts. Mais ils ne font que du mal. Ils complotent et planifient pour nous diviser, mais Dieu est le plus grand planificateur.
Ma détention a été prolongée à plusieurs reprises, j’ignore pourquoi. J’ai fait une grève de la faim, non pas pour me suicider mais pour donner de la force à mon cri de révolte. A celui qui se voit dénier le droit de protester et de s’opposer, ou même de participer à la construction (de l’Egypte nouvelle), il ne reste que l’arme de la grève de la faim.