Voi che vivete sicuri
Nelle vostre tiepide case, Voi che trovate tornando a sera Il cibo caldo e visi amici:
Considerate se questo è un
uomo,
Che lavora nel fango Che non conosce pace Che lotta per mezzo pane Che muore per un sì o per un no. Considerate se questa è una donna, Senza capelli e senza nome Senza più forza di ricordare Vuoti gli occhi e freddo il grembo Come una rana d'inverno.
Meditate che questo è stato:
Vi comando queste parole. Scolpitele nel vostro cuore Stando in casa andando per via, Coricandovi alzandovi: Ripetetele ai vostri figli. O vi si sfaccia la casa, La malattia vi impedisca, I vostri nati torcano il viso da voi.
Primo Levi
10 gennaio 1946
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Vous qui vivez
en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons Vous qui trouvez le soir en rentrant La table mise et des visages amis Considérez si c'est un homme Que celui qui peine dans la boue, Qui ne connait pas de repos, Qui se bat pour un quignon de pain, Qui meurt pour un oui pour un non. Considérez si c'est une femme Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux Et jusqu'à la force de se souvenir, Les yeux vides et le sein froid Comme une grenouille en hiver. N'oubliez pas que cela fut, Non, ne l'oubliez pas: Gravez ces mots dans votre cœur. Pensez-y chez vous, dans la rue, En vous couchant, en vous levant; Répétez-les à vos enfants. Ou que votre maison s'écroule; Que la maladie vous accable, Que vos enfants se détournent de vous.
Primo Levi
10 janvier 1946 |
Alliance zapatiste de libération sociale, fondée à Paris le 12 mars 1995 Liberté, justice, démocratie, partout et pour tous! التحالف الزباتي من أجل التحرر الاجتماعي تأسس بباريس في 12 مـــارس 1995. حرية، عدالة، ديمقراطية في كل مكان وللجميــــــع yekfibasta[at]gmail.com :للاتصال
vendredi 26 décembre 2014
Shema
vendredi 19 décembre 2014
Pièces d'échecs : Souvenir des Tupamaros
par
Rolando Gómez, 18/12/2014. Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala
Original: Piezas de ajedrez: Recuerdo tupamaro
Original: Piezas de ajedrez: Recuerdo tupamaro
Le
sénateur Enrique Erro * est venu dans ma cellule le soir où on lui a
annoncé sa prétendue libération (nous avons su plus tard que ce ne était
pas le cas, mais seulement un transfert à une prison de Buenos Aires).
Il venait réclamer à l'avance ce que je lui avais promis : lui offrir le
jeu d'échecs que je fabriquais à la main avec de la mie de pain, et
qu'il lui avait tant plu me regarder le faire avec patience et du temps à
revendre.
Le jeu n'était pas encore terminé.
J'avais commencé par les pions, faciles à faire, qui avaient une tête
ronde, une coiffure avec une frange et une jupe à franges supposée leur
donner un aspect de pages médiévaux. Mais ceux dont j'étais le plus fier
étaient les fous : un casque à pointe, un blason médiéval sur la
poitrine, et une lance verticale réalisée en insérant un cure-dent dans
la mie avant qu'elle sèche. Les pièces noires étaient colorées avec du
café; les blanches avec de la simple salive et un séchage prolongé, ce
qui leur avait donné une couleur jaunâtre. Les pièces contenaient des
inserts de couleur opposée. Par exemple, le bouclier des fous noirs
avait une croix blanche incrustée, le bouclier des fous blancs un cheval
noir. À cette époque, j'avais suffisamment de temps pour essayer
différents styles et techniques, ce qui me permettait d'écarter ceux qui
ne me satisfaisaient pas. Les chevaux avaient un aspect assez réaliste.
Le roi blanc, qui était alors le seul que j'avais fait, avait une
longue barbe en relief et brandissait une épée couleur café. L'ensemble
qui commençait à prendre forme était d'une certaine manière
impressionnant. Je n'avais jamais pensé jusqu'alors avoir des qualités
d'artisan.
mercredi 17 décembre 2014
De la Bataille d'Ayacucho aux 43 d'Ayotzinapa
par
José Steinsleger, 10/12/2014. Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
Original: De Ayacucho a los 43 de Ayotzinapa
Deux Mexique: la "nation américaine" de Hidalgo et Morelos et celui, néoporfiriste*, qui nie et occulte les «faits» de son histoire, en les réduisant à de simples «événements» sujets à «interprétation». Et pour lesquels il n'y a donc pas une vérité unique, destructrice et brutale.
Original: De Ayacucho a los 43 de Ayotzinapa
Les astérisques renvoient à des notes du traducteur
Deux
Amériques: celle du «Nord convulsif et brutal»* qui regarde celle du
Sud avec un intérêt méprisant et avide, et celle qui, il y a 190 ans, a
mis fin au pouvoir espagnol dans les plaines d'Ayacucho (Pérou, 9
décembre 1824). À laquelle le Mexique se rattache-t-il ?
9
décembre 1824 : La glorieuse bataille d'Ayacucho gagnée par l'armée
patriotique sous le commandement du général Antonio José Sucre a assuré
l'indépendance de l'Amérique du Sud
Deux Bolivar: celui qui, face à l'énorme défi de son projet
politique, estimait qu'il avait "labouré la mer" mais a néanmoins
continué à dire : "Nous ne pouvons vivre que de l'union". Quel est le
«nous» qui convient au Mexique?Deux Mexique: la "nation américaine" de Hidalgo et Morelos et celui, néoporfiriste*, qui nie et occulte les «faits» de son histoire, en les réduisant à de simples «événements» sujets à «interprétation». Et pour lesquels il n'y a donc pas une vérité unique, destructrice et brutale.
mardi 16 décembre 2014
La bataille pour le Mexique
par John M. Ackerman, 15/12/2014. Traduit par
Fausto Giudice, TlaxcalaOriginal: La batalla por México
"1808-1936 :de nouveau pour l'indépendance de l'Espagne", affiche de l'artiste espagnol Renau (1907-1982)
Le Mexique joue aujourd'hui un rôle similaire à celui de l'Espagne
pendant la guerre civile de 1936-1939. Le résultat tragique de ce
conflit a ouvert la voie au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Cinq mois seulement après que le général Francisco Franco eut proclamé
sa victoire sur les forces républicaines en 1939, réalisée avec le
soutien de l'Allemagne nazie, Adolf Hitler envahit la Pologne. Par la
suite le nombre de personnes exterminées chaque jour dans les "camps de
concentration" du Troisième Reich devait se multiplier
exponentiellement.
À la mémoire de Vicente Leñero, Anayeli Bautista*et Erika Kassandra,
graines de la seconde révolution mexicaine
graines de la seconde révolution mexicaine
Le
mouvement qui a émergé suite à la disparition et au massacre des
étudiants d'Ayotzinapa a d'énormes implications mondiales et
historiques. La bataille pour les ressources
naturelles, la culture millénaire et le système politique mexicains
constitue une épreuve de force à la fois pour l'oligarchie mondiale et
son appareil répressif et pour la mobilisation citoyenne mondiale pour la
paix, l'environnement et la justice. Il est de la responsabilité de tous
les Mexicains à l'intérieur et à l'extérieur du pays, ainsi que des
citoyens concernés à travers le monde de mettre leur grain de sable pour
assurer que la crise actuelle ne débouche pas sur une renaissance du
fascisme mondial et, au contraire, ouvre la voie à la libération
humaine.
"1808-1936 :de nouveau pour l'indépendance de l'Espagne", affiche de l'artiste espagnol Renau (1907-1982)
dimanche 14 décembre 2014
Mexique: l'ombre de l'armée sur Ayotzinapa
par
Fabrizio Lorusso, 11/12/2014. Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala
Original: México: La sombra del ejército sobre Ayotzinapa
Leurs déclarations sont passées presque inaperçues, bien que de
nombreuses déclarations de parents et de membres de l'Union des peuples
et des organisations de l'État de Guerrero (UPOEG), dont font partie
plusieurs parents des étudiants disparus, se soient orientées vers la
même hypothèse, qui est plutôt une accusation.
Le message signalait que parmi les responsables de la disparition des 43 normaliens, il avait deux officiers du 27ème Bataillon d'infanterie : le lieutenant Barbosa et le capitaine Crespo, impliqués dans l'organisation.
Original: México: La sombra del ejército sobre Ayotzinapa
Dès début octobre, les groupes de guérilla dans l'État de Guerrero, d'abord l'Armée Populaire Révolutionnaire (EPR) puis l'Armée révolutionnaire du peuple insurgé les (ERPI), ont émis plus de 10 communiqués impliquant l'armée mexicaine dans la disparition des 43 normaliens à Iguala.
Le message signalait que parmi les responsables de la disparition des 43 normaliens, il avait deux officiers du 27ème Bataillon d'infanterie : le lieutenant Barbosa et le capitaine Crespo, impliqués dans l'organisation.
vendredi 12 décembre 2014
mardi 9 décembre 2014
Mexique: ce sont tous des Abarca*
par John M. Ackerman, 8/12/2014. Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala
Original: México: Todos son Abarca
L'effervescence sociale et de la solidarité internationale suscitées par le massacre d'Iguala ont déjà dépassé en puissance les événements à la fois de 1968 et de 1994 au Mexique. Ni le mouvement étudiant historique des années soixante ni le soulèvement indigène des années quatre-vingt-dix grands n'avaient réussi en aussi peu de temps à provoquer un si fort basculement de la conscience et de l'autonomisation sociale. Les nouveaux temps de maturation citoyenne, de communication numérique et d'effondrement impérial ont facilité l'émergence d'un mouvement national dont la flamme pourra difficilement être éteinte à court terme.
Original: México: Todos son Abarca
À la mémoire de Vicente Leñero ** et Alexander Mora***,
exemples de dignité rebelle et graines de révolution
exemples de dignité rebelle et graines de révolution
L'effervescence sociale et de la solidarité internationale suscitées par le massacre d'Iguala ont déjà dépassé en puissance les événements à la fois de 1968 et de 1994 au Mexique. Ni le mouvement étudiant historique des années soixante ni le soulèvement indigène des années quatre-vingt-dix grands n'avaient réussi en aussi peu de temps à provoquer un si fort basculement de la conscience et de l'autonomisation sociale. Les nouveaux temps de maturation citoyenne, de communication numérique et d'effondrement impérial ont facilité l'émergence d'un mouvement national dont la flamme pourra difficilement être éteinte à court terme.
"Aujourd'hui est un jour nuageux et triste, mais ce crime d'État ne
restera pas impuni. Si ces meurtriers pensent que nous allons pleurer
la mort de nos garçons, ils se trompent. A partir d'aujourd'hui, nous
désavouons le gouvernement assassin d'Enrique Peña Nieto. Que le
Président nous écoute bien : les jours de vacances pourront venir pour
ceux qui ne ressentent pas la douleur, mais il n'y aura pas de repos
pour le gouvernement peñiste S'il n'y aura pas de Noël pour nous, il
n'y en aura pas non plus pour le gouvernement. Nous savons que la mort
d'Alexander servira à faire fleurir la révolution".
mardi 2 décembre 2014
Le Plan Juncker dans une Europe orwellienne
Démêler un
écheveau comme celui de la gestion européenne de la crise est devenu
toujours plus difficile. Et l'exercice consistant à la raconter est
devenu encore plus difficile. Je m'explique.
La mise en place de la nouvelle Commission n'a rien changé à
l'approche par les sommets européenne du thème de l'austérité. Aucun des
nouveaux commissaires n'a jusqu'ici soufflé mot sur la nécessité de
revoir les protocoles rigides du pacte budgétaire en vigueur, et encore
moins d'examiner l'hypothèse - à ce jour la plus sérieuse – d'une
restructuration de la dette. En revanche, on a droit à un flot de
paroles sur la croissance, l'investissement et l'emploi, un véritable
déluge. On a l'impression d'être plongés dans un scénario orwellien, où
une forme très sophistiquée de novlangue masque systématiquement,
scientifiquement, de formules inappropriées des choix (et des non-choix)
qui vont dans la direction opposée à celle officiellement déclarée.
De Draghi à Juncker, en passant par les comparses qui peuplent la scène politique nationale dans les pays membres, on n'en finit plus de gloser sur le caractère intenable de «la rigueur comme fin en soi», sur la nécessité de «relancer l'économie», de «créer de nouveaux emplois », alors que, dans la pratique, on reste retranchés, et subordonnés, dans la défense à outrance de l'actuelle gouvernance communautaire, dont l'essence fondamentale et indécrottable réside justement dans la rigueur et la surveillance pointilleuse des budgets publics.
De Draghi à Juncker, en passant par les comparses qui peuplent la scène politique nationale dans les pays membres, on n'en finit plus de gloser sur le caractère intenable de «la rigueur comme fin en soi», sur la nécessité de «relancer l'économie», de «créer de nouveaux emplois », alors que, dans la pratique, on reste retranchés, et subordonnés, dans la défense à outrance de l'actuelle gouvernance communautaire, dont l'essence fondamentale et indécrottable réside justement dans la rigueur et la surveillance pointilleuse des budgets publics.
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