jeudi 21 mai 2009

Chroniques de la vie quotidienne dans la France sarkozyenne (Vol.II, N°12) - L'étrange affaire Sabrina

21/5/2009
Soutien financier à Sabrina
Sabrina Trojet est sans ressource depuis son licenciement pour faute professionnelle, en février dernier. Il lui faut pourtant continuer à payer ses frais quotidiens (logement, nourriture, transport,.. .) à quoi se sont ajoutés des frais judiciaires importants.
L’urgence de la situation, qui crée une précarité empêchant de fait à Sabrina de continuer sa thèse dans de bonnes conditions, a été plaidée par son avocat face au juge des référés. Malheureusement, celui-ci n’a pas considéré que la situation justifiait de suspendre la décision injuste de l’Université Paul Sabatier. Ce sont 8 ans d’études et 2 ans et demi de recherche qui sont mis en danger par cette décision.
Nous avons donc décidé de faire appel à tous les soutiens financiers, pour pouvoir décharger Sabrina du poids de la gestion financière de cette démarche juridique. Elle n’a pas souhaité être aidée financièrement au delà des frais judiciaires, mais considérant qu’elle a besoin d’avoir a minima la garantie d’un toit, nous avons insisté pour que soient pris en compte les frais de logement, en plus des frais d’avocats.
On ne pourra recueillir la somme nécessaire que si de nombreuses personnes participent, même modestement. Merci donc de relayer l’information à toutes les personnes dont vous savez qu’elles peuvent être touchées par cette situation injuste et difficile.

Les chèques sont à envoyer à l’ordre de Sabrina Trojet, à l’adresse suivante : Comité de soutien à Sabrina Trojet
25 avenue du 14ème régiment d’infanterie
31400 TOULOUSE
Une étudiante en thèse licenciée d’un laboratoire de recherche – Sa « faute professionnelle » ? Elle portait un voile !
Le tribunal administratif de Toulouse examine ce 14 avril un référé de suspension introduit par Sabrina Trojet contre son étrange licenciement par l’Université Paul-Sabatier Toulouse III.

Sabrina Trojet est en 3ème année de doctorat au laboratoire de microbiologie et de génétique moléculaire (LMGM) à Toulouse. Depuis son Master I elle porte le voile. Elle a passé le concours d'allocataire ministérielle de recherche en septembre 2006 et obtenu une bourse gérée par l’Université Toulouse III qui lui a permis de commencer sa thèse. À aucun moment il n'a été fait allusion au foulard qu'elle portait.
Pendant 2 ans et demi elle a mené une vie sociale normale.
Le 26 février 2009, à 7 mois de sa soutenance de thèse, Sabrina est licenciée pour faute professionnelle sans préavis ni indemnité, sans convocation préalable devant une commission disciplinaire. Pour port de voile, elle est accusée d'avoir troublé l'ordre public et porté atteinte à la liberté de conscience de ses collègues.
Depuis cette date, Sabrina est une étudiante sans ressources qui non seulement doit rédiger article et thèse avant le mois de septembre mais aussi se démener pour trouver des aides financières.Est-il acceptable de faire subir cela à une étudiante à 7 mois de la fin d’un parcours universitaire ayant demandé tant de sacrifices et d’efforts ??
Cette mesure est injuste et sans fondements. Considérant que l'université doit être un lieu d'études ouvert à toutes et tous, quelque soit l'origine sociale ou culturelle, les convictions politiques ou religieuses, et considérant la façon dont Sabrina a été exclue de fait de ses études, nous exigeons de la présidence de l'Université Paul Sabatier l'annulation de cette mesure disciplinaire et qu'il ne soit dorénavant posé aucun obstacle au bon déroulement futur du travail de thèse de Sabrina.
Le Comité de Soutien et Le Collectif Génération Spontanée
contact: 06.66.85.56.38 - comitesoutiensabrina@gmail.com
Signer la pétition en ligne :
http://www.soutien-sabrina.org/phpPetitions/index.php?petition=2
Dernière minute 17/4/2009
Le tribunal rejette le recours
Le tribunal administratif de Toulouse a rejeté vendredi une requête d'une étudiante en doctorat salariée de l'Université Paul Sabatier qui avait été licenciée pour port du voile et demandait en référé l'annulation de cette décision, a-t-on appris auprès du greffe du tribunal.
Dans une ordonnance de rejet, le tribunal a jugé qu'"aucun des moyens invoqués" par la requérante "n'est de nature à faire naître un doute quant à la légitimité de la décision attaquée".La doctorante, Sabrina Trojet, âgée de 25 ans, titulaire d'une allocation de recherche et travaillant au sein d'un laboratoire du CNRS, avait été licenciée le 23 février sans préavis ni indemnité pour faute professionnelle.
La direction de l'Université lui avait demandé de cesser de porter un voile, ce qu'elle avait refusé.
Son avocat, Me Gilles Devers, a indiqué à l'AFP qu'il allait présenter un recours devant le Conseil d'État."On rentre dans un intégrisme laïque quand on refuse de fixer une limite proportionnée", a-t-il dit.
L'avocat a fait valoir que sa cliente "n'avait pas de mission de service public. L'État ne lui a pas confié une mission de service public, elle n'était pas en contact avec le public, elle avait simplement une bourse d'études pour préparer sa thèse", a-t-il poursuivi.
Selon Me Devers, sa cliente avait accepté en juillet 2008 de quitter le voile islamique, qui lui cachait le visage, pour un voile différent, dit "sicilien", porté sur la chevelure et ne renvoyant pas selon lui à la tradition religieuse musulmane.
L'avocat de l'Université de Toulouse-III Paul Sabatier (Sciences), Me Jacques Levy, s'est pour sa part félicité de la décision du tribunal administratif, qui "applique le principe de la laïcité, mis à mal par des tentatives répétées"."La République française est laïque et les agents des services publics ont le devoir de neutralité", a-t-il ajouté.
Source :
http://www.ladepeche.fr/article/2009/04/17/593573-Paul-Sabatier-Licenciee-pour-port-du-voile-le-tribunal-rejette-sa-requete.html

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