mercredi 6 mai 2009

Gaza l’inoubliable

TROIS HEURES POUR GAZA L’INOUBLIABLE
Samedi 9 mai 2009 de 16 heures à 19 heures
Nous vous invitons au Théâtre de la Main d’Or
15, Passage de la Main d’Or
75011 Paris m° Ledru-Rollin
Les bombardements sont arrêtés actuellement, mais Gaza n’a pas été libéré. L’embargo sur ce petit peuple pilonné pendant un mois, décimé par des armes non conventionnelles, démuni, affamé, oublié de tout, est toujours aussi féroce. Les Gazaouis sont enfermés dans une prison à ciel ouvert, ils ne peuvent ni gérer leur vie au quotidien, ni sortir ou rentrer dans leur territoire, ni recevoir des soins. Ils sont privés de médicaments, de vivres, de moyens de survie. La famine continue dans un paysage dévasté, au milieu des ruines. Toutes les infrastructures vitales ont été détruites. Leur seule porte de sortie à travers l’Egypte est ouverte au compte-goutte puisque le gouvernement se trouve l’allié d’Israël et participe à l’exclusion des Palestiniens. Deux jeunes humanitaires qui reviennent de Gaza viendront témoigner de la situation des Palestiniens de Gaza et nous en débattrons. Ils nous ont ramené des images sur la dévastation de Gaza.Venez débattre avec eux

Propos recueillis par Ginette Hess Skandrani, 30/4/2009
Cédric et Alex, de retour de Gaza, nous racontent….

Touchés par la situation humanitaire à Gaza, et pour éviter que l’attaque israélienne ne tombe dans l’oubli, nous décidons, début avril de nous rendre sur place. Tous deux étudiants, nous profitons des vacances scolaires de Pâques pour réserver notre billet à destination du Caire.
Arrivés sur place, nous sollicitons les autorités françaises (ambassade et consulat) pour la délivrance d’une autorisation de passage par la frontière de Rafah.




Après une forte insistance, elles cèdent et nous délivrent le précieux document.
Aussitôt, nous prenons un taxi collectif jusqu’à Rafah pour accéder à la Bande de Gaza tant désirée. Nous savions que la tâche ne serait pas facile et que beaucoup de gens avaient essayé avant nous avec peu de succès.

Le premier jour, nous nous présentons en exposant la situation à la police des frontières égyptienne en insistant sur la nécessité d’aller sur place évaluer les besoins humanitaires. Sourds à notre discours, ils nous conseillent de regagner Le Caire puis la France et d’oublier l’Égypte ainsi que Gaza. Nous leur répondons qu’il nous est simple et possible d’oublier l’Égypte, mais impossible de ne pas penser au peuple meurtri de Gaza.

Nous avons passé plusieurs jours à faire des allers -retours, nous heurtant à chaque fois au « mur » égyptien qui est parfois pire que la frontière « de sécurité » israélienne.
Après une semaine de va-et-vient, nous sollicitons les autorités françaises en leur demandant d’intervenir auprès des Égyptiens afin de favoriser notre passage.
Le huitième jour, le miracle se produit et Gaza nous est enfin ouvert.
Sans perdre une minute et sans bagages, nous courons jusqu’à perdre haleine, sans nous retourner, de peur d’être rappelés.
Nous atterrissons au milieu d’un terrain vague qui semble désert et dont la seule issue est le stade de football Cheikh Yassine. Ce stade fait face à la rue du Sultan qui remonte jusqu’à Gaza centre en traversant la Bande de Gaza. De l’autre côté de cette rue, nous voyons la population et nous nous dirigeons vers elle.

Nous nous sommes présentés comme des étudiants français venus exprimer notre solidarité. Ils ont proposé de nous guider et de nous faire visiter ce qui reste des villes et villages, des hôpitaux, des écoles, des camps, des administrations, des routes, des infrastructures après les bombardements. Tout au long de notre visite et malgré la misère et la pauvreté des lieux, les Palestiniens ont fait preuve d’une hospitalité exceptionnelle.
Nous avons découvert un champ de ruines comme après un tremblement de terre. Nous avons découvert une population choquée par les bombardements, les massacres, les armes de destruction massive utilisées (bombe au phosphore, à l’uranium appauvri, au DIME). Nous avons remarqué que la situation était plus catastrophique dans certains endroits (Khan Younès, Jabalia, Gaza-ville, Beth Hanoun…)dans lesquels les conditions d’hygiène sont déplorables par manque d’eau potable, d’électricité, qui n’est délivrée que quelques heures certains jours et où la plupart des maisons ont été transformées en un amas de ruines.
De plus, nous avons noté l’apparition croissante de certaines maladies telles que le cancer et le diabète, en raison des retombées chimiques et nocives des bombardements et la pollution due à l’entassement des ordures. Ces maladies ne peuvent être traitées par manque de soins, de médicaments et d’infrastructures médicales.
Nous avons visité certains hôpitaux encore existants (l’hôpital Al Shifa, l’hôpital El Chahid Youssef Abou Nazzar) dans lesquels se trouvaient encore de nombreux blessés livrés à eux-mêmes par manque de personnel et de matériel médical.
Nous avons également visité une association d’aide aux victimes à Khan Younès, dont le but principal est de fournir prothèses et fauteuils roulants aux nécessiteux. Elle s’est retrouvée démunie et débordée, ne pouvant répondre à l’afflux important de demandes.
Nous avons conclu notre séjour par la visite des familles des victimes des bombardements israéliens. Beaucoup d’entre elles se sont retrouvées sans toit et ont dû compter sur l’hospitalité de leurs proches pour s’abriter. Il faut toutefois signaler qu’une maison, à Gaza, se limite à quatre murs et une tôle de zinc. Les familles nous ont fait part des conditions de vie devenues encore plus difficiles après l’attaque israélienne. Par manque d’entrées et de flux des marchandises, le coût de la vie a subi une inflation sans égale : le prix des produits de première nécessité (pain, lait, eau…) a doublé alors que plus de 80% de la population n’a pas d’emploi et est par conséquence sans ressource.

Notre désir et notre enthousiasme de découvrir Gaza étaient immenses, à la mesure du désespoir et de la désolation sur place. Les chefs de nos États ont assisté à ce massacre qui a abouti au désarroi et à la misère d’une population oubliée de tous, face à l’indifférence de la communauté internationale, livrée à elle-même, et sous dépendance totale de ses geôliers égyptiens et israéliens.

Gaza ne doit sa survie aujourd’hui qu’à une résistance volontaire et courageuse qui a su s’habituer et s’organiser autour du blocus imposé depuis 2007 par Israël.
Il est primordial que Gaza soit une priorité urgente dans l’esprit de chacun, bien que les bombardements israéliens aient cessé, puisque la vie là-bas n’a toujours pas repris et que le blocus reste total. Nous appelons chaque personne sensible à la détresse humaine à multiplier les actions pour la libération de Gaza.

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