par Níkolas STOLPKIN
Colombia: Un pueblo armado tan sólo con la fuerza de la palabra
La Colombie n'est pas ce « paradis » décrit par la chaîne CNN qui parvient jusqu’en Amérique latine. Il faut que cela soit très clair. Cette campagne de propagande pour attirer des touristes est une façon de cacher aux yeux du monde un conflit qui maintient le peuple colombien noyé dans la peur, la misère et la mort. La Colombie est plus que ce « petit sourire » insouciant propagé avec insistance par CNN. Elle est larmes, joie, douleur, impuissance…Elle est peur, misère et mort, mais par-dessus tout elle reste toujours ESPOIR. Elle n'est pas un peuple vaincu, bien au contraire, elle a des cicatrices marquées par la lutte. Ce serait une erreur de l’enfermer dans un symbole qui ne la représente pas réellement. La Colombie est indigène, noire, métisse, paysanne, urbaine, étudiante, au chômage, déplacée, victime de violence, elle est exploitée…
Aujourd'hui, tandis que beaucoup regardent des feuilletons, des programmes comiques, des « sagas » de « célébrités » locales ou des catastrophes naturelles, la Colombie vit une grande marche historique que les médias de masse s’obstinent à ignorer. Une marche populaire qui refuse d'accepter la politique dictatoriale d'un gouvernement et d’institutions contaminées jusqu'à la moelle par le narco-paramilitarisme. En ce moment cette marche se dirige vers Bogotá, capitale de la Colombie. C’est la Minga des Peuples, la résistance indigène et populaire, résistance sociale et communautaire, la Colombie organisée avec une seule voix qui dit : ASSEZ! Plus d’humiliation, plus de disparitions, de persécution politique, de misérables conditions de travail et de salaire, de conduite répressive contre les travailleurs, les étudiants, les urbains, les indigènes, les paysans, ¡BASTA YA!
Beaucoup d'« analystes » sont surpris du fait que ce soient les « indigènes » qui conduisent cette mobilisation massive (1). Toutefois, il n'y a pas lieu d’être surpris puisque les indigènes et les paysans colombiens portent sur leurs épaules des années de lutte contre des politiques répressives et d’exclusion que mettent en œuvre, tour à tour, les gouvernements génération après génération, c’est pourquoi les niveaux d'organisation sont très développés.
En outre, il faut souligner que cette politique n’est pas exclusivement dirigée contre le monde indigène mais contre l'ensemble du peuple colombien. Et ce que le gouvernement colombien souhaite voir en ce moment c’est un « problème indigène » et non un problème colombien. Ils sont gênés que les peuples indigènes et paysans mettent sur la table les demandes et les revendications de tous les Colombiens victimes de la politique répressive et d’exclusion. Cela les dérange de savoir que les peuples oubliés de la Colombie sont capables de s'organiser et de mobiliser des masses, bien que les médias de masse, tant locaux qu’internationaux, s’obstinent à les taire ou d'une certaine façon à les ignorer.
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