par Baby Siqueira Abrão. Traduit par Pedro da Nóbrega, Tlaxcala
Il était 10 heures du matin, lundi 16 janvier, quand deux importants portails d’Israël ont subi des blocages : La Bourse de Tel-Aviv (Tel-Aviv Stock Exchange, TASE) a d’abord fonctionné de façon partielle avant de devoir fermer complètement et la compagnie aérienne israélienne El Al restait inaccessible. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été prévenus. La veille, un groupe de hackers se dénommant “cauchemar” avait menacé de s’en prendre à ses deux portails. Aussitôt dit aussitôt fait.
Un porte-parole de la Bourse israélienne a déclaré que les opérations financières n’avaient pas été affectées, dans la mesure où elles ne sont pas connectées à ce portail. El Al de son côté a affirmé qu’elle “s’attendait” à ce genre d’attaques et communiqué la mise en place de mesures de sécurité pour les opérations du site, d’après le journaliste Oded Yaron, du quotidien israélien Haaretz.
Cette attaque intervient un jour après que le Hamas, la formation qui gouverne Gaza, eut adressé ses félicitations aux pirates qui s’attaquent aux sites israéliens en appelant à intensifier ces pratiques. Dans un communiqué officiel, le porte-parole Sami Abou Zouhri a déclaré, lors d’une conférence de presse dans la bande de Gaza, que ces attaques constituent “l’ouverture d’un nouveau front de résistance, l’électronique, et le début d’une guerre virtuelle contre l’occupation qu’Israël impose à la Palestine".
Zouhri a lancé un appel "aux peuples palestinien et arabe afin qu’ils poursuivent cette guerre électronique, en cherchant des méthodes pour l’intensifier et la développer".
Ce communiqué a été diffusé trois jours après qu’un groupe d’activistes de Gaza eut réussi à pénétrer sur le site de la Protection civile israélienne. Ils ont remplacé la page d’accueil officielle par une photo de Danny Ayalon, vice-ministre israélien des Affaires Étrangères, le visage recouvert de traces de pas et du slogan “Mort à Israël”.
Depuis que le groupe “Anonymous” a pu pénétrer sur le site de l’armée israélienne, fin 2011 – une nouvelle restée confidentielle et non confirmée par des sources officielles, qui ont prétexté des “problèmes techniques” pour expliquer le blocage du site –, d’autres hackers semblent avoir été encouragés par cette initiative. Depuis le début 2012, des sites de banques et d’institutions financières d’Israël font l’objet d’incursions de la part de pirates électroniques qui se présentent comme habitants de pays arabes.
Au début de l’année, des hackers se faisant appeler Group XP ont piraté un portail israélien de vente d’articles de sport, www.one.co.il, en récupérant et divulgant les données des cartes de crédit de milliers de clients. Nom, adresse, téléphone et numéro de la carte d’identité des titulaires des cartes ont été diffusés sur internet, à intervalles réguliers, par deux hackers, utilisant comme pseudonymes “Ox-Omar” et “X”, qui se disent saoudiens et assurent avoir en leur possession les données personnelles d’un million de détenteurs de cartes de crédit en Israël.
Alors que les banques et les émetteurs de cartes s’évertuaient à minimiser le problème et suspendre toutes les transactions effectuées avec les cartes piratées, le vice-ministre Danny Ayalon a déclaré publiquement que ces attaques constituaient “une violation de la souveraineté israélienne”, qu’elles équivalaient à “des actes terroristes” et qu’elles seraient traitées comme telles.
La réplique n’a pas tardé : Group XP a bloqué la page électronique du vice-ministre et a promis d’intensifier la cyberguerre contre Israël, “en raison des crimes commis contre le peuple palestinien”. Les hackers X et Ox-Omar ont mis publiquement Ayalon au défi : “Vous ne nous trouverez jamais”.
Danny Ayalon est le numéro 2 du ministére dirigé par Avigdor Lieberman, un des leaders de l’extrême-droite israélienne et fondateur du parti ultranationaliste Yisrael Beitenu [Israël est notre foyer, NdT]. Lieberman, dont l’opposition à la création d’un État de Palestine est bien connue, vit dans une colonie illégale construite par Israël sur des terres confisquées au peuple palestinien.
Cette attaque intervient un jour après que le Hamas, la formation qui gouverne Gaza, eut adressé ses félicitations aux pirates qui s’attaquent aux sites israéliens en appelant à intensifier ces pratiques. Dans un communiqué officiel, le porte-parole Sami Abou Zouhri a déclaré, lors d’une conférence de presse dans la bande de Gaza, que ces attaques constituent “l’ouverture d’un nouveau front de résistance, l’électronique, et le début d’une guerre virtuelle contre l’occupation qu’Israël impose à la Palestine".
Zouhri a lancé un appel "aux peuples palestinien et arabe afin qu’ils poursuivent cette guerre électronique, en cherchant des méthodes pour l’intensifier et la développer".
Ce communiqué a été diffusé trois jours après qu’un groupe d’activistes de Gaza eut réussi à pénétrer sur le site de la Protection civile israélienne. Ils ont remplacé la page d’accueil officielle par une photo de Danny Ayalon, vice-ministre israélien des Affaires Étrangères, le visage recouvert de traces de pas et du slogan “Mort à Israël”.
Depuis que le groupe “Anonymous” a pu pénétrer sur le site de l’armée israélienne, fin 2011 – une nouvelle restée confidentielle et non confirmée par des sources officielles, qui ont prétexté des “problèmes techniques” pour expliquer le blocage du site –, d’autres hackers semblent avoir été encouragés par cette initiative. Depuis le début 2012, des sites de banques et d’institutions financières d’Israël font l’objet d’incursions de la part de pirates électroniques qui se présentent comme habitants de pays arabes.
Au début de l’année, des hackers se faisant appeler Group XP ont piraté un portail israélien de vente d’articles de sport, www.one.co.il, en récupérant et divulgant les données des cartes de crédit de milliers de clients. Nom, adresse, téléphone et numéro de la carte d’identité des titulaires des cartes ont été diffusés sur internet, à intervalles réguliers, par deux hackers, utilisant comme pseudonymes “Ox-Omar” et “X”, qui se disent saoudiens et assurent avoir en leur possession les données personnelles d’un million de détenteurs de cartes de crédit en Israël.
Alors que les banques et les émetteurs de cartes s’évertuaient à minimiser le problème et suspendre toutes les transactions effectuées avec les cartes piratées, le vice-ministre Danny Ayalon a déclaré publiquement que ces attaques constituaient “une violation de la souveraineté israélienne”, qu’elles équivalaient à “des actes terroristes” et qu’elles seraient traitées comme telles.
La réplique n’a pas tardé : Group XP a bloqué la page électronique du vice-ministre et a promis d’intensifier la cyberguerre contre Israël, “en raison des crimes commis contre le peuple palestinien”. Les hackers X et Ox-Omar ont mis publiquement Ayalon au défi : “Vous ne nous trouverez jamais”.
Danny Ayalon est le numéro 2 du ministére dirigé par Avigdor Lieberman, un des leaders de l’extrême-droite israélienne et fondateur du parti ultranationaliste Yisrael Beitenu [Israël est notre foyer, NdT]. Lieberman, dont l’opposition à la création d’un État de Palestine est bien connue, vit dans une colonie illégale construite par Israël sur des terres confisquées au peuple palestinien.
Et la “Task Force” ?
Ces attaques ont mis en évidence une vérité que se refuse à assumer le gouvernement israélien: la “Task Force”, unité spéciale contre les cyberattaques, dont la création avait été annoncée en mai 2011 par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, et qui devait être opérationnelle dès la première semaine de 2012, n’existe pas. Officiellement, le gouvernement affirme que la sécurité de cartes de crédit et d’intérêts privés ne relève pas des attributions de cette unité et que Eviatar Matanya, le directeur opérationnel, a déjà entamé le travail de “création et de structuration” de la task-force. Mais il se refuse, “pour raisons de sécurité”, à révéler les crédits qui lui seraient attribués.
En réalité, selon une source non officielle liée aux forces de sécurité israéliennes, ces crédits n’existent pas. La Task-Force ne dispose ni de “budget, de personnel et de zone de juridiction, ni même de son directeur opérationnel de prédilection [le général de réserve Yair Cohen, ex-chef de l’agence centrale militaire de renseignements], qui a décliné le poste lorsqu’il a appris qu’il serait dépourvu de moyens pour accomplir cette tâche”, a révélé Anshel Pfeffer, journaliste du quotidien Haaretz, le 4 janvier, le jour où l’unité aurait du démarrer ses activités.
Lors de l’annonce de ce programme, il y a huit mois, Netanyahou avait déclaré, lors d’une conférence de presse, qu’il avait suivi les recommandations d’un groupe de huit experts, conduit par le général de réserve Isaac Ben-Israel, en vue de constituer un groupe de défense contre des cyberattaques “qui étaient à même de pouvoir paralyser les systèmes qui font fonctionner le pays. Le réseau électrique, les cartes de crédit, l’eau, les transports, la signalisation, tout est informatisé donc susceptible de subir des attaques”. Il est à noter que le Premier ministre incluait à l’époque du lancement de la Task-Force les cartes de crédit dans les cibles potentielles qu’elle devrait protéger.
La même source non officielle a déclaré que, bien que la création de ce cybergroupe réponde à un réel besoin, “il y a des entités qui ne souhaitent pas contribuer à sa création et personne ne s’est vraiment engagé en faveur de ce projet ni s’est efforcé de le rendre viable”.
Le personnel militaire formé pour intervenir dans le cybermonde ne se consacre qu’au renseignement militaire. “La sécurité des réseaux vitaux d’infrastructures, tels que l’électricité et l’eau, dépend de l’Autorité Nationale d’Information et Sécurité [NISA], une unité du Shin Bet [Services centraux d’espionnage et de renseignement israéliens, NdT]”, précise Pfeffer. “Le Conseil National de Sécurité détermine quels sont les systèmes d’entreprises civiles devant être protégés par la NISA, mais, comme certaines d’entre elles, notamment des banques, opérateurs de téléphonie et d’internet, s’y opposent, la législation relative à la sécurité des ces entreprises a été mise de côté.”
En réalité, selon une source non officielle liée aux forces de sécurité israéliennes, ces crédits n’existent pas. La Task-Force ne dispose ni de “budget, de personnel et de zone de juridiction, ni même de son directeur opérationnel de prédilection [le général de réserve Yair Cohen, ex-chef de l’agence centrale militaire de renseignements], qui a décliné le poste lorsqu’il a appris qu’il serait dépourvu de moyens pour accomplir cette tâche”, a révélé Anshel Pfeffer, journaliste du quotidien Haaretz, le 4 janvier, le jour où l’unité aurait du démarrer ses activités.
Lors de l’annonce de ce programme, il y a huit mois, Netanyahou avait déclaré, lors d’une conférence de presse, qu’il avait suivi les recommandations d’un groupe de huit experts, conduit par le général de réserve Isaac Ben-Israel, en vue de constituer un groupe de défense contre des cyberattaques “qui étaient à même de pouvoir paralyser les systèmes qui font fonctionner le pays. Le réseau électrique, les cartes de crédit, l’eau, les transports, la signalisation, tout est informatisé donc susceptible de subir des attaques”. Il est à noter que le Premier ministre incluait à l’époque du lancement de la Task-Force les cartes de crédit dans les cibles potentielles qu’elle devrait protéger.
La même source non officielle a déclaré que, bien que la création de ce cybergroupe réponde à un réel besoin, “il y a des entités qui ne souhaitent pas contribuer à sa création et personne ne s’est vraiment engagé en faveur de ce projet ni s’est efforcé de le rendre viable”.
Le personnel militaire formé pour intervenir dans le cybermonde ne se consacre qu’au renseignement militaire. “La sécurité des réseaux vitaux d’infrastructures, tels que l’électricité et l’eau, dépend de l’Autorité Nationale d’Information et Sécurité [NISA], une unité du Shin Bet [Services centraux d’espionnage et de renseignement israéliens, NdT]”, précise Pfeffer. “Le Conseil National de Sécurité détermine quels sont les systèmes d’entreprises civiles devant être protégés par la NISA, mais, comme certaines d’entre elles, notamment des banques, opérateurs de téléphonie et d’internet, s’y opposent, la législation relative à la sécurité des ces entreprises a été mise de côté.”
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