jeudi 16 octobre 2008

Depuis le Triangle de la Vie heureuse (Italie : le scandale des déchets )

par Sergio SEDIA




S’il est un produit que vous devez absolument bannir de votre alimentation, c’est bien la mozzarella, ce succulent fromage frais de bufflonne produit exclusivement dans la Campanie, la région autour de Naples, et particulièrement dans la province de Caserta.
Sur les 30 mille tonnes (30 millions de kilos) produites par an, entre 15 et 20% sont exportées, principalement vers la Suisse, l’Allemagne, la France, les USA et le Japon. La Corée du Sud vient d’en interdire l’importation.
C’est que cette mozzarella contient, outre des traces d’hormones de croissance et d’anabolisants administrés aux bufflonnes, de fortes doses de dioxine, un poison mortel.
La Campanie est en effet devenue la poubelle de l’Italie et de l’Europe, où la Camorra – la mafia napolitaine – a enfoui des millions de tonnes de déchets toxiques , ménagers , chimiques et radioactifs, dans 15 500 décharges illégales.
Les gouvernements qui se succèdent à Rome s’avèrent tous incapables de résoudre ce problème, la population locale mène un combat désespéré pour la survie et la Commission européenne se contente de mesures cosmétiques prises à grand renfort de publicité par le Cavaliere Berlusconi, qui, après le surnom de Sua Emittenza (Son Émittence), allusion à ses chaînes de télévision), mérite bien celui de Sua ‘Munnezza (Son Immondice).
Donnons la parole à un des nombreux combattants napolitains, Sergio Sedia, devenu, comme il dit, « défenseur de l’environnement par la force des choses ». Il a demandé l’asile politique au Tessin, en Suisse italienne, avec son épouse enceinte, au début de cette année et est entretemps revenu au pays, dans l’attente d’une improbable réponse de Berne.
Ce texte qui résume son analyse politique et économique du scandale des déchets a été envoyé au
Congrès « Mut zur Ethik », organisé par la coopérative suisse Zeit-Fragen en août dernier à Feldkirch (Autriche).
Puisse son message être entendu au-delà de la Campanie et de l’Italie, par tous ceux qui ont à cœur de défendre la vie contre les marchands de mort.
FG

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L'économie se déplace tout. Intérêts, vies humaines, espoirs et rêves n'ont de sens que nous mangeons et mourons à l’intérieur d’une frontière bien délimitée que l'on appelle économie. L'économie est régie par la politique. Les politiciens donnent une valeur à tout , mettent un prix sur tout, ils fichent scientifiquement tout, même nos rêves et les sourires de nos enfants. Nos vies, vous le savez désormais, sont des codes-barre.
• La tragédie silencieuse qui fauche des vies innocentes depuis des années sur nos terres, n’existe pas
• Les déchets chimiques et nucléaires enfouis partout sont inoffensifs.
• Notre souffrance est imaginaire.

• Notre peur, ils l’appellent psychose.
• La mozzarella à la dioxine fait du bien.
• Les buflonnes contaminées par les déchets toxiques n'existent pas.
• Les 100 000 ovins tués puis brûlé parce que porteurs sains de plomb, de chrome, d'arsenic et de dioxine sont partis au vent.
• Les sols empoisonnés, c’est un bluff.
• Le puits qui débordent d’écume, ce sont des fantasmes.
• Les nappes phréatiques dévastées, ce sont des inventions. • Les médecins qui répètent ad nauseam que les cas de cancers recensés sont terriblement hors normes sont des fous mal préparés à la recherche de gloire.
• Qui tente d'échapper à la mort en demandant l'asile politique ne peut être qu’un brillant comique.
• Les enfants morts après des cycles dévastateurs de chimiothérapie, on les appelle « données statistiques dans les moyennes ».
• Les enfants nés malformés ou jamais nés, ils les appellent « avortements spontanés »
• Nos parents, nos amis et nos chers grands-parents détruit par le cancer ne sont qu’une marchandise antiéconomique et agaçante qui doit être éliminée du système.





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