samedi 25 avril 2009

25 avril 1974: la révolution des oeillets au Portugal

J'aimerai toujours les œillets
Rouges ils me font encor rêver
De voir un peuple se lever
Pour regagner sa dignité
Des pétales de liberté
Des brassées de fraternité
Des gerbes vermeilles jaillissent
Pour que tous les fusils fleurissent
Quand les sourires à fleur de peau
S’offrent comme autant de cadeaux
Pour des immenses retrouvailles
Cachées longtemps dans les entrailles
Pendant trop d’années étouffées
Sous un couvercle sans pitié
Des humiliations répétées
Aux assassinats perpétrés
De la torture habituelle
Aux guerres indignes et cruelles
Que de larmes auront coulé
Torrents de sang en vain versés
Jusqu’à ce qu’ils fassent enfin naître
Des bouquets à chaque fenêtre
Et toutes ces mains qui s’étreignent
Quand les regards enfin s’atteignent
Des voies lactées dans tous les yeux
Pour ouvrir les cachots odieux
Débrider les imaginaires
Pendant si longtemps mis aux fers
Trop plein de générosité
Allant jusqu’à l’ingénuité
Mais faut-il les leur reprocher
Ou plutôt les en remercier
Les semailles de cet avril
Sont encore aujourd’hui fertiles
Malgré les années de jachère
Les sordides mises aux enchères
Par les valets de la finance
Les usuriers de l’espérance
Qui se vautrent non sans délices
Dans les anciennes injustices
Et jouent des commémorations
Pour toujours noyer le poisson
Mais l’éclair de ces mois intenses
Garde aujourd’hui de la puissance
Perpétuelle sentinelle
Qui saura battre le rappel
Dès lors que du ventre fécond
Naîtront des abominations


Pedro DA NOBREGA

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