Un dimanche de mai 1999, sur le pont de Varvarin, en Serbie
par Jürgen ELSÄSSER
Sanjas letzter Tag
Sania Milenković est née le 30 novembre 1983 à Kruševac, au centre de la Serbie. Lorsque les bombardements de l’OTAN débutèrent, elle avait 15 ans et mesurait 1 mètre 80. Elle avait des yeux bruns qui prenaient au soleil un éclat doré, des cheveux bruns mi-longs rejetés sur le côté gauche, quelques mèches rebelles tombaient parfois sur son grand front. Elle portait des bijoux discrets – une mince chaîne avec un fermoir à vis, au doigt un demi-jonc, à l’oreille de petits anneaux ronds. Ce qui frappait dans son visage c’était la bouche, la lèvre supérieure bien dessinée, la lèvre inférieure pleine, quand elle riait on voyait étinceler ses dents, les coins de sa bouche rejoignaient ses oreilles.Elle avait effectivement une petite envie, mais pas au genou, au bras.
Bref, on aurait pu la prendre pour une version féminine de Leonardo di Caprio, qu’elle avait en poster dans sa chambre ; comme tout le monde elle cherchait chez son bien-aimé quelque chose d’elle-même. Sania et Leonardo, ç’aurait été un couple de rêve, pourquoi a-t-il fallu qu’un iceberg survienne et coule le Titanic ? Sania était romantique, elle lisait et relisait des romans d’amour, en musique elle aimait Whitney Houston, Luna et Hari Mata Hari. Et elle chantait avec eux « Znam pricu o sreci, je connais une histoire qui parle de bonheur. »
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