Entre 1864 et 1897, plus de 2000 Maghrébins, en très grande majorité des Algériens, sont déportés, transportés ou relégués en Nouvelle-Calédonie, qu’ils dénomment « Calédoun ». En Calédoun, et à la suite de mariages mixtes avec des femmes d’origines européenne, kanake ou encore indonésienne, une communauté dite « arabe », puisque c’est ainsi qu’ils s’appellent eux-mêmes, a pris corps, s’est enracinée et a prospéré.
Bien que privés de la langue arabe et de l’islam, lointains souvenirs d’un autre monde que leurs pères évoquaient sous le nom d’Afrique, ils ont créé une communauté parmi celles qui peuplent la Nouvelle-Calédonie et ils sont, eux aussi, aujourd’hui, appelés par et avec le peuple kanak à la fondation d’une communauté de destin. Ces Menfiyyun el djazaïriyyun sont partie prenante du processus de décolonisation affirmé par l’accord de Nouméa. Leur destin, leur passé, leur devenir sont autant de facettes d’une expérience humaine inédite et passionnante qui nous interpelle.
Avec : Déwé Gorodey, écrivaine kanake, membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie chargée de la culture, de la citoyenneté et de la condition féminine ; Taïeb Aïfa, fils de transporté algérien, maire de Bourail ; Mohamed El Korso, historien et universitaire algérien ; Daho Djerbal, maître de conférences en histoire à l’Université d’Alger-Bouzaréah.
Modérateur : Ahmed El Keiy, journaliste à France Ô.
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