Appel du Comité d'Initiative des Travailleurs du quotidien grec Eleftherotypia
Traductions disponibles :
ELEFTHEROTYPIA (ce qui signifie en grec : liberté d'expression) est un des grands quotidiens grecs, fondé au milieu des années 70, immédiatement après la chute de la dictature des colonels(1967-1973), en tant que ''journal conçu par les rédacteurs eux-mêmes''. L'expérience d'autogestion n’a pas duré longtemps et le titre ainsi que les travailleurs ont été rachetés par un entrepreneur aux vues progressistes, Christos Tegopoulos. Pendant trois décennies, jusqu'à la mort de son propriétaire, ce journal s'est distingué comme une des voix les plus indépendantes de la presse grecque, dévoilant des scandales et restant libre de toute influence des grandes entreprises ou de l’État.
Son introduction en bourse rapporta beaucoup d'argent à son propriétaire, jusqu'à la chute de la bourse en 2000. Mais son propriétaire, qui donnait de somptueux salaires à ses cadres, a fait de grands emprunts et a réalisé des investissements qu'on peut qualifier d'optimistes, et qui n'ont pas donné de fruits. Après sa mort en 2006, ses filles ont pris la direction du journal, mais sans réorienter l'entreprise vers les nouvelles exigences du 21ème siècle. Parallèlement, l'emprunt a continué et de grandes sommes ont été engrangées au profit des actionnaires, ce qui a privé l'entreprise des capitaux nécessaires à son fonctionnement. Et cela jusqu'en juillet 2011, où brusquement, les salaires ont cessé d'être versés, au nom de difficultés de trésorerie.
Affiche de la grève des 1-2-3 décembre: "L'âme d'un journal, ce sont ses travailleurs" |
Depuis lors, les travailleurs -environ 850 journalistes, techniciens et administratifs - continuent à publier le journal, percevant de manière sporadique quelques maigres émoluments et acquittant ainsi par leur travail non rémunéré les dettes accumulées par les propriétaires. La société ne cesse d'annoncer qu'elle va faire d'autres emprunts pour ''assainir'' l'entreprise … en licenciant jusqu'à 50 % du personnel , mais dans le même temps, elle refuse de rendre compte aux travailleurs du bilan économique et de leur permettre un contrôle de ses finances.
Comme l'a déclaré la Fédération Internationale des Journalistes (International Federation of Journalists), ''il ne peut y avoir de liberté de la presse lorsque les rédacteurs vivent dans des conditions de pauvreté, de démoralisation et de peur.'' C'est précisément cela qui se produit aujourd'hui à ELEFTHEROTYPIA ainsi que dans de nombreux autres médias grecs, avec charrettes de licenciements, grosses diminutions de salaires, travail non rémunéré. Cette situation est l'un des aspects de l'attaque globale contre les droits des travailleurs, la liberté de la presse, la démocratie, la société. Cette attaque a été orchestrée par le Mémorandum d'oppression économique et politique imposé par la Troïka (FMI – UE – BCE) et matérialisée par le gouvernement de collaboration des deux grands partis PASOK et Nouvelle Démocratie, alliés au parti d'extrême-droite LAOS.
- LA COMÉDIE A DÉPASSÉ TOUTES LES LIMITES !
- LES 850 TRAVAILLEURS D'ELEFTHEROTYPIA DOIVENT RECEVOIR LEUR DÛ, IMMÉDIATEMENT !
- NOTRE DIGNITÉ PASSE AVANT LEURS PROFITS !
Dessin de Stathis publié sur Eleftherotypia
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