l'ex-chef de sécurité de Ben Ali est acquitté, prison pour ses proches
LEMONDE.FR avec AFP, Reuters | 12.08.11
Homme fort de la sécurité sous l'ancien régime, le général Seriati n'en a pas fini avec la justice car il fait l'objet d'autres poursuites pour des chefs d'inculpation beaucoup plus graves, tels que complot contre la sécurité intérieure de l'Etat, incitation à commettre des crimes et provocation au désordre. L'un de ses avocats, Me Abada Kefi, s'est félicité d'un jugement "historique". "C'est un jour de gloire pour la justice tunisienne qui a fait montre de liberté vis-à-vis de l'exécutif et de la pression de la rue", a-t-il dit à l'AFP. "J'ai craint l'influence de la pression populaire", a affirmé Youssef, frère du général Seriati, se disant "soulagé par un verdict juste".
BEN ALI, PLUS DE 66 ANS DE PRISON DANS DES PROCÈS PAR CONTUMACE
Outre le général Seriati, six inculpés ont été acquittés, dont la veuve de Moncef Ben Ali, frère aîné de l'ex-président condamné en France en 1992 pour trafic de drogue dans l'affaire dite "Couscous connection", trafic international de stupéfiants et de blanchiment d'argent qui se déroula pendant les années 1980.
Sur les 32 accusés, 23 se trouvaient en détention provisoire : outre le général Seriati, 22 membres du clan Ben Ali-Trabelsi arrêtés le 14 janvier à l'aéroport de Tunis-Carthage en possession de sommes importantes en devises et de bijoux, alors qu'ils s'apprêtaient à prendre l'avion. Six personnes, parmi lesquelles la veuve de Moncef Ben Ali, comparaissaient libres. Trois ont été jugées par contumace : outre Moez, il s'agit de Leïla Trabelsi elle-même et de Sakhr El-Materi, gendre du couple présidentiel en fuite, qui ont été condamnés par défaut respectivement à six et quatre ans de prison pour complicité et possession illégale de devises.
Leïla avait donné l'ordre à ses proches de se rassembler à l'aéroport pour embarquer sur un vol à destination de la France. Ce plan avait été déjoué par la brigade antiterroriste, selon la police, et le refus d'un pilote de les avoir à bord.
Le tribunal a aussi prononcé des peines d'amendes pour un montant global de 200 millions de dinars (plus de 100 millions d'euros). Ce procès, qui s'était ouvert le 26 juillet, concernait le plus grand nombre d'accusés dans une série d'affaires en justice contre le président tunisien déchu et ses proches. Ben Ali, réfugié en Arabie saoudite et dont la Tunisie n'a pu obtenir l'extradition, cumule déjà plus de soixante-six ans de prison dans des procès par contumace.
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