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L’Amérique latine et la Caraïbe continuent de payer des tributs [1] coloniaux. Les dettes externes, contractées dans des conditions d’illégitimité, de tromperie, d’illégalité ou de corruption sapent la souveraineté des peuples et les obligent à brader toutes leurs richesses. Des dettes odieuses contractées par les dictatures, faites pour asservir et réprimer, se combinent avec des dettes expansives qui, paradoxalement, croissent au fur et à mesure qu’elles sont payées. Les dettes n’ont pas été contractées par les peuples mais contre eux.
Les canonnières des puissants qui imposaient les emprunts, impatients qu’ils étaient de se convertir en créanciers pour pouvoir maintenir les conditions leur permettant de contrôler et de piller les territoires d’Amérique latine et de la Caraïbe après les guerres d’indépendance, réapparaissent aujourd’hui. Ces nouvelles canonnières s’appellent IVème Flotte, Plan Colombia, Inititative de Mérida, Commandements Sud et Nord [2]. Et ces dettes sont camouflées par des mécanismes financiers subtils.
Les dettes contractées de cette manière sont illégitimes. Elles ont déjà été payées plusieurs fois. Elles obligent à privilégier l’obtention de devises et à reporter éternellement la recherche du bien-être des peuples. Elles justifient et favorisent l’impunité et la corruption.
Le 20 novembre 2008 l’Équateur, après avoir effectué un audit exhaustif de sa dette, a annoncé qu’il ne reconnaissait plus ses engagements vis-à-vis d’une dette gonflée et nocive, exerçant par là sa souveraineté et son droit à se gouverner lui-même. Par un acte de la plus grande importance historique, il s’est proposé de juger les responsables qui ont contracté cette dette et l’ont utilisée au nom du peuple.
Face à la crise financière et à la récession économique provoquées par la voracité des entreprises transnationales, qui veulent maintenant la faire payer à nos peuples, il est indispensable d’étendre au niveau mondial le refus définitif de payer la dette illégitime.
Nous, intellectuels, artistes et participants aux luttes sociales, engagés dans les combats pour la démocratie, la liberté et l’émancipation des peuples du monde, soutenons la décision du gouvernement équatorien de ne pas honorer une dette qu’il n’a pas contractée et nous faisons les promoteurs d’un réseau mondial contre la dette illégitime et les tributs coloniaux, en coordination avec toutes les initiatives existantes contre le paiement de la dette.
Assez de tributs coloniaux. Nous voulons un Équateur et une Amérique latine libres et souverains et lutterons pour cela.
[1] Le tribut, c’est-à-dire la redevance payée par les vaincus comme marque de dépendance, fut imposé par les conquérants espagnols aux communautés indigènes de l’ancien Empire Inca dès 1549 puis généralisé par le vice-roi du Pérou Francisco de Toledo en 1570. À la différence des tributs incaïques, qui étaient en nature ou en feuilles de coca (utilisées comme monnaie) et variaient en fonction des possibilités des tributaires (« Chacun donnait ce qu'il pouvait sans contrainte et rien n'était taxé. ») et, surtout, étaient considérés comme volontaires (sur la base du « ruego », la supplication), le tribut colonial était fixé selon un barème très précis et devait être payé en partie en argent, ce qui forçait les indigènes à vendre leur force de travail aux encomenderos, devenant ainsi des esclaves « salariés » (NdT)
[2] NORTHCOM et SOUTHCOM, commandements de l’armée US couvrant le continent américain
Les canonnières des puissants qui imposaient les emprunts, impatients qu’ils étaient de se convertir en créanciers pour pouvoir maintenir les conditions leur permettant de contrôler et de piller les territoires d’Amérique latine et de la Caraïbe après les guerres d’indépendance, réapparaissent aujourd’hui. Ces nouvelles canonnières s’appellent IVème Flotte, Plan Colombia, Inititative de Mérida, Commandements Sud et Nord [2]. Et ces dettes sont camouflées par des mécanismes financiers subtils.
Les dettes contractées de cette manière sont illégitimes. Elles ont déjà été payées plusieurs fois. Elles obligent à privilégier l’obtention de devises et à reporter éternellement la recherche du bien-être des peuples. Elles justifient et favorisent l’impunité et la corruption.
Le 20 novembre 2008 l’Équateur, après avoir effectué un audit exhaustif de sa dette, a annoncé qu’il ne reconnaissait plus ses engagements vis-à-vis d’une dette gonflée et nocive, exerçant par là sa souveraineté et son droit à se gouverner lui-même. Par un acte de la plus grande importance historique, il s’est proposé de juger les responsables qui ont contracté cette dette et l’ont utilisée au nom du peuple.
Face à la crise financière et à la récession économique provoquées par la voracité des entreprises transnationales, qui veulent maintenant la faire payer à nos peuples, il est indispensable d’étendre au niveau mondial le refus définitif de payer la dette illégitime.
Nous, intellectuels, artistes et participants aux luttes sociales, engagés dans les combats pour la démocratie, la liberté et l’émancipation des peuples du monde, soutenons la décision du gouvernement équatorien de ne pas honorer une dette qu’il n’a pas contractée et nous faisons les promoteurs d’un réseau mondial contre la dette illégitime et les tributs coloniaux, en coordination avec toutes les initiatives existantes contre le paiement de la dette.
Assez de tributs coloniaux. Nous voulons un Équateur et une Amérique latine libres et souverains et lutterons pour cela.
[1] Le tribut, c’est-à-dire la redevance payée par les vaincus comme marque de dépendance, fut imposé par les conquérants espagnols aux communautés indigènes de l’ancien Empire Inca dès 1549 puis généralisé par le vice-roi du Pérou Francisco de Toledo en 1570. À la différence des tributs incaïques, qui étaient en nature ou en feuilles de coca (utilisées comme monnaie) et variaient en fonction des possibilités des tributaires (« Chacun donnait ce qu'il pouvait sans contrainte et rien n'était taxé. ») et, surtout, étaient considérés comme volontaires (sur la base du « ruego », la supplication), le tribut colonial était fixé selon un barème très précis et devait être payé en partie en argent, ce qui forçait les indigènes à vendre leur force de travail aux encomenderos, devenant ainsi des esclaves « salariés » (NdT)
[2] NORTHCOM et SOUTHCOM, commandements de l’armée US couvrant le continent américain
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