vendredi 23 octobre 2009

INTERDICTION DE FAIRE DE LA POLITIQUE AU PAYS BASQUE

Communiqué d'Askapena, 14/10/2009

Le 14 octobre, la police espagnole arrêtait au siège du syndicat de la gauche indépendantiste LAB, à Donostia (Saint-Sébastien), dix militants indépendantistes très connus dans les milieux politiques, sous l’accusation d’essayer de constituer une nouvelle direction politique de Batasuna. Cette organisation populaire de la gauche indépendantiste avait été mise hors la loi par les tribunaux espagnols en 2003, mais elle continuait toujours son activité politique. Hier, le siège du syndicat a été complètement entouré, bloqué et pris par les forces de répression pendant de longues heures.
Les syndicalistes qui se trouvaient au siège de LAB (entre eux l’ex dirigeant de LAB Rafa Diaz Usabiaga) ont été identifiés et retenus dans une salle pendant des heures

Dans une autre salle se trouvaient arrêtés Arnaldo Otegi, Rufi Etxebarria, Sonia Jacinto et Arkaitz Rodriguez, peu de temps après, Rafa Diaz Usabiaga les a rejoint. En même temps, dans d’autres localités Mañel Ugarte, Amaia Esnal, Ainara Oiz, Txeluis Moreno et Miren Zabaleta étaient également arrêtés. Toutes les personnes arrêtées se trouvent en garde à vue au secret.

Ces faits d’une extrême gravité, menés sous la direction du juge de l’Audience Nationale espagnole Baltasar Garzón, ont néanmoins une origine politique indiscutable dans le gouvernement de Rodriguez Zapatero. Il y a quelques jours, le quotidien du gouvernement « El País » avait commencé une campagne d’intoxication disant que ces dirigeants qui viennent d'être arrêtés avaient été désavoués par l’ETA à cause de leur supposée opinion politique contraire à la lutte armée. Alors pourquoi est-ce qu’on les arrête ?

La succursale au Pays basque du Parti socialiste de Rodriguez Zapatero a déclaré, d’une part, que ces personnes «n’étaient en train de faire rien de politiquement important», que «cette opération est la suite d'autres opérations antérieures parce qu’elles étaient en train de réorganiser la direction politique de Batasuna ». D’autre part, elle a déclaré que «la nouvelle phase politique est très difficile à définir en quelques mots ». En parlant d’une nouvelle phase, font-ils référence à la criminalisation fasciste du collectif des prisonniers dont il a été interdit de montrer les photos publiquement? Ou bien à la disparition depuis quatre mois du militant basque Jon Anza en territoire français? La politique néofasciste des gouvernements espagnols de la dernière décennie de mettre hors la loi partis et associations politiques et sociales, politique critiquée par certains partis basques mais qu’au fond ils acceptent  n’est plus une nouveauté,
Ce n'est pas, non plus, une nouveauté que cette politique néofasciste, dans le cas d’un peuple qui lutte pour son indépendance et pour le socialisme comme le peuple basque, soit une politique complètement stérile dans son objectif : paralyser et anéantir ce mouvement, la gauche indépendantiste basque. Ni ETA a disparu, ni Batasuna, ni le mouvement contre la répression, ni les luttes sociales soutenues par la gauche indépendantiste, ni tout le travail de reconstruction linguistique et culturelle. Tout au contraire, la gauche indépendantiste basque a montré une grande vitalité dans les quelques mobilisations de masses qui ont été permises, et mêmes dans quelques unes interdites.

La gauche indépendantiste, même dans l’illégalité a su se présenter aux élections, renouveler sa participation dans des institutions, en démontrant de façon répétée sa force avec un 15-20% de l’électorat, dans toutes les élections de ces dernières années, alors qu’elle se trouve dans l’illégalité. C’est-à-dire qu’elle continue à maintenir avec force l’initiative politique.

Ces derniers moins, il était chaque fois plus notoire et public que la gauche indépendantiste voulait travailler et faire de grands efforts pour l’avenir, en travaillant pour la constitution d’un pôle souverainiste. Arnaldo Otegi avait annoncé des nouveautés importantes pour l’automne. Personne n’est dupe. C’est cette politique de rassemblement des forces souverainistes qui est à l’origine de cette décision du gouvernement espagnol du PSOE, avec la totale connivence du PP espagnol.

L’arrestation de ces dix militants, dénoncée par la gauche indépendantiste, par les partis Ezker Batua-Izquierda Unida, Aralar, Eusko Alkartasuna et le syndicat ELA, n’arrivera à rien, sauf à retarder un peu plus le processus politique. Augmentant la douleur et la souffrance que le Pays basque paye pour essayer de reconstruire un avenir « euskaldun », féministe, internationaliste, socialiste, sur la base du suffrage universel.

Askapena lance un appel à dénoncer, de toutes les façons possibles, ces actions fascistes du gouvernement espagnol, en activant la solidarité internationaliste avec le Pays basque, pour ainsi lever, peu à peu, ce voile de silence et tergiversation que les moyens de communication et les alliés du système néolibéral ont étendu sur la réalité d’exploitation et de lutte qui est en train de se développer au Pays basque.

EUTSI GOIARI!!!

EUSKAL HERRIA AURRERA!!!
LE PAYS BASQUE EN AVANT !!!

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