Dans
l'après-midi du 11 Décembre 2012, dans la municipalité de Puerto
Gaitán, près des bureaux de la société TERMOTECNICA, des tueurs à gages
ont assassiné le travailleur MILTON ENRIQUE RIVAS PARRA, qui
travaillait pour la compagnie en tant qu'opérateur et électricien.
Milton avait reçu la veille des menaces de mort, venant d’un homme lui
affirmant qu’il allait être assassiné, parce qu’il était un des
leaders de l'Assemblée permanente des travailleurs -qui revendiquent
leurs droits depuis plusieurs mois- et un membre du syndicat USO.
Milton
était un membre de notre syndicat dans le département du Meta, il
avait travaillé pour l'entreprise JM au service de Pacific Rubiales. Il
s'est distingué par son leadership et son soutien aux luttes des
travailleurs dans la région.Cette situation douloureuse s'inscrit dans le contexte vécu par les travailleurs de la municipalité de Puerto Gaitán, qui subissent l'implantation d'un projet d'exploitation pétrolière dans le cadre de la soi-disant "Locomotive minière et énergétique" du président Santos. Ce projet, mené par l'entreprise Pacific Rubiales, a engendré d'importantes violations des droits syndicaux, des droits du travail, mais aussi, comme nous le voyons aujourd'hui, une violation systématique du droit à la vie, à l'intégrité et à la liberté. Ces situations ont d’ailleurs été dénoncées tant par le syndicat USO que par le sénateur Alexander López et par de nombreuses organisations nationales et internationales, qui ont pu corroborer les faits.
Nous tenons pour responsables le gouvernement national et les compagnies pétrolières qui sont présentes dans la région, de l’homicide de notre compagnon Milton, et nous demandons que la vérité soit faite sur cet infâme assassinat.
Nous demandons au gouvernement national de fournir à l'ensemble des dirigeants et des travailleurs de l'USO toutes les garanties nécessaires pour l'exercice de leurs droits dans le département du Meta.
Nous demandons à la communauté nationale et internationale de condamner l'assassinat d'un travailleur membre de l'USO, et de faire pression sur le gouvernement national.
Nous invitons l'ensemble du pays à lancer une campagne afin que la Colombie reprenne possession des champs de pétrole de Puerto Gaitán, et afin que soit expulsée du territoire colombien la multinationale Pacific Rubiales, qui est coupable de graves violations de droits humains.
Conseil Exécutif national et Commission nationale des droits humains et de la paix de l'USO
Bogotá, DC, le 11 décembre 2012.
Lire le reportage Campo Rubiales : Les damnés du pétrole
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