par greydogg
& Snake Arbusto, 6/12/2012Occupy France
Il
est peut-être difficile pour beaucoup de gens, et en particulier les
USAméricains, d’imaginer qu’un médecin puisse se faire expulser de chez
lui, avec sa famille, parce qu’il n’arrive pas à payer son loyer. Mais
en Grèce cela peut arriver. Giorgos Kosmopoulos est médecin.
Et pas n’importe quel médecin. Chirurgien thoracique, il a étudié
avec le célèbre Pr. Christiaan Barnard en Afrique du Sud au Heart
Transplant Center de l’Université Groote Schuur, au Cap. Il a tenu le
poste de Maître de Conférences à la faculté de chirurgie
cardiothoracique à l’université de Witwatersrand à Johannesburg et a
dirigé le service de chirurgie thoracique au centre hospitalier Agios
Savas d’Athènes. Il a à son actif 3 535 interventions en chirurgie
cardiothoracique.
Giorgos Kosmopoulos est également fondateur de StopCartel TV,
pionnier du Livestream et l'un des rares streamers bilingues qui rendent
compte de la situation en Grèce. Demain matin 7 décembre, le Pr.
Kosmopoulos et sa famille de six personnes sont menacés d’expulsion de
l’appartement où ils demeurent depuis 14 ans.
Giorgos Kosmopoulos
Mais où se trouve Giorgos Kosmopoulos ce soir ? Il est en train de
suivre en direct en streaming les manifestations dans le centre
d’Athènes. Car en dépit de ses problèmes personnels, il estime de son
devoir de streamer et d’archiver les heurts entre la police grecque et
les manifestants qui se rassemblent pour commémorer le meurtre
d’Alexandros Grigoropoulos à l’âge de 16 ans, le 6 décembre 2008.
Activiste depuis sa jeunesse, Le Pr. Kosmopoulos a grandi sous le
régime des colonels et est entré en résistance à l’âge de 17 ans, au
début de ses études en faculté. Pendant la décennie qu’il a passée en
Afrique du Sud, il a milité contre l’apartheid et a survécu à deux
grèves de la faim, l’une de 26 jours et l’autre de 30 jours.
Un drame personnel dans sa famille l’a fait revenir en Grèce, où il
habite actuellement. A l’âge de six ans, son fils Christopher a reçu
une balle dans la tête, suite à quoi il a perdu la vision d' un oeil et
la moitié de la vision de l’autre oeil. Les médecins avaient dit que
Christopher avait perdu en même temps la moitié de ses fonctions
cérébrales et avait une meilleure chance de réussir son éducation dans
sa langue maternelle.
La famille est retournée en Grèce et Christopher a intégré une
école spéciale. Après un mois, l’école a dit à la famille que
Christopher n’avait pas besoin de ce traitement spécial. Il est entré
dans une école primaire normale où il a bien travaillé. Il a continué
ses études au lycée en ensuite en faculté. Christopher est aujourd’hui
économiste et s’est même présenté aux élections législatives sur la
liste de SYRIZA.
Alors qu’il dirigeait le service de chirurgie thoracique à Agios
Savas à Athènes, les premières coupes salariales ont été imposées aux
professions de santé. Il a demandé s’il pouvait prendre une retraite
anticipée à pension réduite. On lui a dit qu’il y avait droit et il a
donné sa démission. Il a touché sa pension pendant six mois mais ensuite
les paiements ont tout simplement cessé. Le gouvernement l’a informé
que son éligibilité à la retraite n’était finalement pas acquise. Il lui
restait alors seulement deux mois pour réintégrer son poste. Mais il
n’y a pas réussi, et il a tenté de créer son cabinet à titre libéral.
Mais entre-temps les Mémorandums d’austérité de la Troïka étaient
adoptés, et les Grecs ne pouvaient plus se permettre de se faire soigner
par la médecine libérale ; il a dû fermer son cabinet. Il a alors
redemandé un poste de médecin de santé publique, et au bout de plusieurs
mois d’attente on l’a nommé à un poste loin d’Athènes, dans le
Péloponnèse occidental. Le salaire proposé était très bas, et déménager
avec toute la famille l’aurait mis en grande difficulté. Il a alors
demandé à être affecté à un poste dans la région d’Athènes. A l’heure
qu’il est il attend encore, car la machinerie du secteur public en Grèce
s’est entretemps arrêtée net. Il pourrait attendre très longtemps ce
nouveau poste. 40% des emplois du secteur public sont à nouveau voués à
être supprimés.
"Choris lefta = Sans argent", art mural au coin des rues Themistokleous & Panepistimiou , Athènes
Entretemps, les nouvelles procédures d’expulsion accélérée qui font
partie des multiples mesures – certaines à l’apparence anecdotique,
d’autres flagrantes – qui saignent lentement le peuple grec, ce médecin
exceptionnel et journaliste citoyen dévoué a été informé qu’il doit être
expulse de son domicile. Dans beaucoup de pays européens, il est
illégal de procéder à des expulsions pendant les mois d’hiver. Mais ce
n’est pas le cas dans la Grèce d’aujourd'hui – cette Grèce devenue
laboratoire de la doctrine néolibérale. C’est pour cela que le Dr.
Giorgos Kosmopoulos fait tout pour informer le monde de la détresse où
se trouve son pays, en dépit du silence et de la complaisance des médias
dominants.
Il a parlé de cette procédure d’expulsion ce soir pendant son émission en Livestream:
“Nous nous préparons à une désobéissance civile pacifique demain. Nous ne tolérerons pas qu’on nous éjecte violemment du domicile où nous vivons depuis 14 ans. Si on nous impose cette expulsion, nous résisterons et exprimerons notre désobéissance. Nous ne leur permettrons pas de pénétrer dans notre maison. Ils pourraient aller jusqu’à user de la violence et jeter nos affaires dans la rue. Nous espérons que des camarades viendront nous soutenir. Nous n’avons peut-être pas intérêt à dire en ligne ce que nous entendons faire. Tout se passera en ligne et en direct. Vous qui regardez depuis les USA, il vous sera difficile de regarder vu le décalage horaire.Mais le monde doit être conscient de la catastrophe humanitaire qui se déroule en Grèce. Des milliers de familles grecques sont sans abri et personne ne semble en être conscient. On vous demande de faire ce que vous pouvez pour faire passer le message et aider à sensibiliser les gens.”
La famille Kosmopoulos a demandé un sursis à l’expulsion jusqu’au
13 janvier afin de pouvoir trouver un nouvel appartement et mettre
ses affaires à l’abri.
PS:
Ce matin nous étions quelques-uns au rendez-vous virtuel de Giorgos,
il ne s’est rien passé. Mais la vigilance reste de mise.
http://www.livestream.com/stopcarteltvgr
http://www.livestream.com/stopcarteltvgr
Cet après-midi nous avons vu cet enregistrement / http://www.livestream.com/stopcarteltvgr/video?clipId=pla_6569b8ae-70de-49e4-a411-8cdcc4678340&utm_source=lslibrary&utm_medium=ui-thumb (Commence à M’ 14)
►Faites un don: http://tinyurl.com/stopcartelpplink
Grèce prochain modèle économique, art mural, Athènes
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