Suite à mon agression par des gendarmes devant le Casino des Partouche Le Lyon Vert
Compte tenu des massacres qui ont eu lieu à Gaza et sachant que des hommes et femmes politiques(dont le président du Sénat Mr Larcher) complices par leur silence ou leur approbation allaient venir à ce diner du CRIJF , nous avons voulu manifester notre désapprobation en petit groupe et de manière pacifique.
Arrivés sur les lieux et alors que nous aurions pu nous infiltrer par un petit chemin jusqu’à l’entrée du Casino, nous avions opté pour la transparence et la visibilité et avions marché sur la route principale en direction de l’entrée en commençant à crier nos slogans ; c’est alors que nous avons vus arriver sur nous un groupe de gendarmes très violents qui ont commencé à nous brutaliser, nous bousculer, et tenter de nous enlever les mégaphones , la percussion, en nous repoussant loin de l’entrée qui se trouvait déjà à 100 mètres .
Nous avons expliqué que nous venions mener une action citoyenne non violente qui visait à dénoncer les massacres commis à Gaza et le soutien apporté par le CRIJF à l’action criminelle des sionistes. Les gendarmes ont alors temporisé leurs actions en attendant du renfort , et au bout d’une heure environ on a vu arriver des dizaines de gendarmes , qui étaient alors plus d’une cinquantaine, pour une vingtaine de manifestants, nous foncer dessus et nous obligeant à reculer pour être à environ 150 mètres (distance exigée d’après eux par le Préfet pour que ces convives puissent manger sans être incommodés par nos slogans) .
Devant cette brutalité et cette violence gratuite que rien ne justifiait , ni le nombre ni l’attitude ni les slogans, ni la proximité du lieu, nous avons expliqué que nous ne faisons rien de mal et qu’on exprimait une opinion politique ; j’ai personnellement pris le mégaphone pour expliquer que c’était une manifestation non violente, qu’on ne devait pas provoquer ou répondre aux provocations et que nous devions nous asseoir, ce que tout le monde a fait. Mais rien n’y fait les gendarmes continuent à charger, à nous transporter un par un et à un moment j’entends l’un d’eux dire « c’est lui, tire le, tire le » et c’est alors que j’ai été arraché du groupe par cinq gendarmes qui m’ont retiré en arrière pendant que leurs collègues en masse ont continué à repousser notre groupe, de façon à ce qu’un rideau de gendarmes se forme entre mes amis (qui ne voyaient plus ce qui se passe) et moi.
C’est alors que le calvaire commence, après m’avoir soulevé en l’air ils m’ont jeté à terre et se sont rués sur moi et m’ont littéralement lynché : une rouée de coups de poing et de pieds qui m’ont mis à terre, j’avais beau crier que je n’avais rien fait que j’étais prêt à les suivre rien n’y faisait , alors que j’étais à plat ventre et que deux gendarmes me tenaient le cou et les épaules à l’arrière , un autre me tenait les jambes et deux autres se sont jetés sur mon dos pour me donner des grands coups de genoux à hauteur des poumons ce qui m’a fait suffoquer , je n’arrivais plus à respirer, ni à crier ni à faire quoi que ce soit, j’ai senti mon visage écrasé sur le goudron par un coup de pied. Après m’avoir menotté les mains dans le dos, ils m’ont relevé pour me mettre dans leur voiture et ont alors réalisé que je n’arrivais pas à respirer et que je commençais à perdre connaissance , j’ai trouvé la force de leur dire que j’avais un flacon de Ventoline dans ma poche et que j’étais asthmatique, et c’est un homme en civil (je pense un de leurs supérieurs) qui l’a pris et m’en a donné pour que je retrouve mon souffle.
Ils m’ont ensuite chargé dans la voiture avec les mains menottées dans le dos en me disant on va t’emmener au poste et on va t’expliquer les choses. Puis à mi chemin ils ont reçu un message dans leur radio et ont fait demi-tour pour me ramener au lieu du rassemblement. Les copains avaient exigé fermement mon retour.
Alors que j’étais souffrant, que je respirai très difficilement et blessé ils m’ont jeté sur la route dans un froid glacial sans répondre à ma demande d’appeler le Samu, j’ai appelé moi-même le 112 qui m’ont orienté sur le Samu qui me dit on vous envoie la Police, j’explique alors que j’ai été agressé par des gendarmes et que j’ai besoin d’une ambulance ou d’un médecin, mais rien n’y fait , on ne verra ni Police ni médecin, un médecin de passage en voiture a voulu s’arrêter pour me soigner et voir mon état, mais les gendarmes l’en ont empêché, et j’a attendu une heure sans couverture sans soins et malgré les appels successifs des manifestants au 15 les pompiers ne sont arrivés qu’une heure après le ;premier appel, et lorsqu’on leur a demandé depuis combien de temps ils ont été appelés ils nous répondu 5 ou 10 minutes, ce qui veut dire que durant 50 à 55 minutes le Samu n’a pas mobilisé de secours, mettant ainsi ma santé et ma vie en jeu.
J’ai été pris en charge à l’Hopital Saint Joseph à Lyon où j’ai eu droit à 8 jours d’arrêt de travail et 4 jours d’ITT et au constat que j’avais une entorse cervicale, de nombreuses dermabrasions des membres et du visage, avec des atteintes de la colonne vertébrale, une épaule démontée, des douleurs et traces de coups à la tête, un nerf du bras abimé avec la main droite insensible à motié.
La leçon qu’on peut tirer de cette agression, c’est qu’aujourd’hui en France un degré dans l’inacceptable vient d’être franchi par les autorités, qui , après avoir diabolisé et criminalisé des militants , après les avoir chassés du monde du travail et jetés dans la précarité, cherchent à les éliminer physiquement et à les empêcher de parler de certaines causes et en particulier la cause Palestinienne. Il est impératif de réagir avec la plus grande fermeté et de ne pas baisser les bras jusqu’à obtenir la garantie que cette agression ne restera pas impunie et que les droits à dénoncer les crimes et les politiques sionistes soient garantis dans ce pays et partout. L’enjeu consiste donc à tenter de préserver le peu d’espace qu’il reste à notre liberté d’expression , de manifestation et de condamnation de l’infamie et de l’injustice.
Plusieurs organisations , mouvements et associations s’apprêtent à mener des actions pour dénoncer ce que j’ai personnellement subi ainsi que cette atteinte grave aux libertés et à l’intégrité des citoyens . Merci à toutes et à tous , la résistance continue !!!
Ce jeudi 29 janvier 2009 lors de la rencontre annuelle du dîner du CRIJF, un de nos militants Abdelaziz Chaambi a violemment été agressé par les gendarmes. Alors que les manifestants étaient rassemblés dans le calme sur la voie publique, les gendarmes se sont rués sur Abdelalziz sans que cela ne soit justifié par ailleurs. Les gendarmes l'ont d'abord violemment plaqué au sol avant de l'écraser à plusieurs jusqu'à ce qu'il ne puisse plus respirer alors qu'il est atteint d'asthme et qu'il est également reconnu comme partiellement invalide. Les forces de l'ordre n'ont pas jugé nécessaire d'appeler les pompiers et le SAMU tout de suite alors que notre ami était victime d'une violente crise d'asthme. Ces derniers ne sont arrivés qu'une heure plus tard et les gendarmes malgré la faiblesse de la victime ont demandé à ce qu'elle soit menottée dans l'ambulance. Abdelalziz a finalement été transporté à l'hôpital et d'après le premier examen médical, il aura sans doute plusieurs jours d'ITT. Cette agression est inacceptable et donnera lieu à des poursuites judiciaires.
Or de quoi sommes-nous coupables? Nous avons simplement organisé un rassemblement pacifique sur la place publique pour dénoncer l'attitude du CRIJF qui est coupable de soutenir la politique criminelle d'Israël, qui au regard des lois internationales a commis des crimes de guerre à Gaza. C'est au nom de la défense du droit international et par respect pour les valeurs humanistes que nous avons initié une plainte en collaboration avec l'avocat lyonnais Gilles Devers pour qu'Israël soit traduit devant la juridiction internationale pour les faits criminels commis à Gaza. Notre démarche est donc profondément citoyenne. Aucune des actions que nous avons organisées depuis 20 ans, n'a donné lieu à des débordements. Rien ne justifiait la présence disproportionnée des forces de l'ordre à ce dîner sauf la volonté de faire taire les voix qui dénoncent le CRIJF comme une organisation coupable d'apologie de crimes de guerre. Les pressions se multiplient de toutes parts pour éviter toute opinion discordante sur cette question. Il y a quelques jours une journaliste du Progrès était menacée par sa direction car elle avait rapporté les propos racistes contre les Arabes lors du dernier rassemblement organisé par le CRIJF. Cette attitude confine à un véritable terrorisme intellectuel totalement incompatible avec les règles élémentaires induites par la liberté d'expression. Aujourd'hui par cette agression inacceptable sur un militant, les autorités se rendent également complices de ce comportement.
Dès demain, nous entamerons toutes les démarches nécessaires pour que cette affaire soit portée devant la justice, car au-delà de la question palestinienne, cette agression est révélatrice d'un climat malsain qui menace gravement la liberté d'expression dans ce pays.
Collectif Résistance Palestine
Email: resistancepalestine@yahoogroupes.fr
Contact: 0618797661