"La Vache qui rit": c'est ainsi que le peuple égyptien a surnommé Hosni Moubarak dès que celui-ci a pris la succession d'Anouar Essadate en 1981. 30 ans plus tard, il semble bien que la vache ait fini de rire. Qui rira le dernier ? Omar Souleiman ? Á quoi vont aboutir les manigances en cours entre Le Caire, Washington et Tel Aviv ? Quel général vont-ils sortir de leur manche ? On le saura dans les prochaines heures. La réponse appartient au peuple, qui a commencé dès l'aube de ce mardi 1er février à affluer vers la Place Tahrir (dans le cercle rouge sur la carte) au centre du Caire. Ils seront très nombreux. L'objectif déclaré est de rassembler un million de personnes pour réclamer le départ de Moubarak. En fin de compte, l'interruption des connexions Internet vendredi dernier a été une bonne chose : cela a obligé les gens à communiquer directement entre eux, les militants ont fait marcher les photocopieuses, des embryons de pouvoir populaire se sont mis en place suite à la disparition de la police.L'armée a déclaré lundi soir qu'elle jugeait les revendications du peuple comme légitimes et qu'elle ne tirerait pas contre lui. La question est : de quelles revendications s'agit-il ? Du départ de Moubarak simplement, ou du démantèlement du système ? L'armée va-t-elle laisser le Vieux prendre l'avion pour Djeddah à son tour, ou bien va-t-elle le mettre en frais en attendant qu'il soit jugé pour ses crimes ?
Un proverbe arabe dit : "Quand la vache tombe, les couteaux fleurissent".
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