La France sarko-mamienne !!!
LEMONDE.FR | 18.02.11 | 16h46 • Mis à jour le 18.02.11 | 16h57
Les manifestants bahreïnis, qui enterrent les victimes de violences des forces de sécurité et promettent de nouvelles actions, viennent d'essuyer de nouveaux tirs à balles réelles. Dans la nuit de mercredi à jeudi 17 février, une action de répression a fait plusieurs morts – trois selon le gouvernement, quatre selon l'opposition, qui déplore une soixantaine de disparus dans son mouvement réclamant des réformes politiques.
Les brigades antiémeutes sont accusées d'avoir attaqué un campement de manifestants installé sur une place de la capitale Manama, utilisant des gaz lacrymogènes mais également, selon l'opposition, des balles en caoutchouc et des balles à fragmentation. Ces brigades avaient reçu une formation dispensée par la France.
L'accord de coopération France-Bahreïn a été signé en novembre 2007, par Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l'intérieur, lors d'une rencontre à Paris avec Cheikh Rashed Bin Abdallah Al-Khalifa, ministre de l'intérieur du Royaume de Bahreïn, rappelle Le Point.
Selon les termes de cet accord, "la France contribue notamment à la formation des forces de maintien de l’ordre bahreïnies chargées d’encadrer les manifestations – formation qui inclut une composante 'droits de l’homme'", précise le site du ministère des affaires étrangères français.
"CONCILIER LIBERTÉ D'EXPRESSION ET MAINTIEN DE L'ORDRE"
Le partenariat a notamment été mené la direction centrale des compagnies républicaines de sécurité (CRS), précise un rapport parlementaire rendu en février 2010 par le député UMP. Il "a permis d'accompagner la professionnalisation des unités anti-émeute et d'améliorer la gestion des foules, dans un archipel où il n'est pas rare que les manifestations dégénèrent", précisait à l'époque l'élu.
"Comptant de l'ordre de 6 000 hommes et femmes, la police de Bahreïn, dont le périmètre d'intervention est plus large que celui de la police française (...) manque d'expérience en raison du faible taux de délinquance, qui résulte probablement de l'extrême sévérité de la justice", explique aussi le texte. Les manifestations développées ces dernières années "sont principalement le fait de la population chiite, qui se dit – à bon droit – victime d'inégalités et de discriminations, surtout en matière d'emploi, de logement et d'accès à la propriété. Des policiers – qui sont tous sunnites – sont régulièrement pris à parti dans certains quartiers de l'archipel."
"Le ministre de l'intérieur a donc à cœur d'adapter les techniques d'intervention de la police à la nouvelle donne démocratique afin de concilier liberté d'expression et maintien de l'ordre", précisait encore le rapport.
Le Monde.fr
Une question sensible pour Alliot-Marie et la majorité
Pour MAM, comme pour le gouvernement en général, la question est sensible. Poussée à démissionner par l'opposition, la ministre s'est vu reprocher d'avoir proposé, au début de la fin du régime du dictateur de Tunisie Ben Ali, d'avoir proposé le "savoir-faire" français en matière de maintien de l'ordre.Depuis, Matignon a été gêné par une livraison de grenades lacrymogènes vers la Tunisie au moment des émeutes qui ont abouti à la chute du régime Ben Ali. Autorisée par le gouvernement, elle avait été stoppée de justesse par la douane. Le cabinet de François Fillon a plus tard fait savoir qu'il avait suspendu ses livraisons d'armes à l'Egypte. Vendredi 18 février, il en a fait de même pour la Libye.
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