dimanche 20 février 2011

Un Sénégalais s'immole par le feu en face du palais présidentiel

par Rukmini Callimachi, Associated Press, Dakar, Sénégal

Un homme qui s'est immolé par le feu en face du palais présidentiel du Sénégal, vendredi, a succombé à ses blessures quelques heures après avoir commis cet acte désespéré, le dernier à survenir sur le continent africain.
Des témoins ont affirmé que l'homme se trouvait sur le trottoir lorsqu'il s'est aspergé d'un liquide inflammable - probablement du diluant à peinture ou de l'essence.
On ignore toujours pourquoi il a posé ce geste, mais selon Abdoulaye Loum, qui a été témoin de l'incident, l'homme tenait un morceau de papier dans ses mains lorsqu'il s'est immolé.
L'homme s'est ensuite effondré au sol et a été transporté à un hôpital situé à proximité afin d'être traité pour ses brûlures. Sa mort a été annoncée par voie de communiqué sur les ondes de la télévision nationale.
Selon une station radiophonique privée, l'homme serait un soldat et il portait son uniforme au moment où les événements sont survenus.
Au cours des dernières semaines, des gestes semblables ont été posés en Égypte, en Algérie et en Mauritanie, pays frontalier du Sénégal.
Le soulèvement populaire qui a mené à la démission du président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, a d'ailleurs été déclenché par un jeune  de 26 ans qui s'est immolé par le feu en décembre. La tendance s'est ensuite répandue dans le nord de l'Afrique et au Moyen-Orient.
Le Sénégal est une nation musulmane modérée et l'un des pays les plus démocratiques de la région. Mais depuis un certain temps, le coût de la vie a monté en flèche et la population semble s'opposer à l'intention du président, Abdoulaye Wade, de se présenter pour un troisième mandat. L'influence grandissante du fils du président Wade suscite également la colère au sein de la population.
D'après un câble diplomatique publié par WikiLeaks, le père et le fils semblent «ouvrir la voie à une dynastie présidentielle».

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