vendredi 25 février 2011

Tunisie : Révolution, suivie de grève générale, chez les Ben Simpsons-La "dégage attitude"

La lutte des classes bat son plein dans la Tunisie libérée de Ben Ali mais pas de son système. Les patrons pensent que ça suffit comme ça, qu'il faut reprendre le boulot et fermer sa gueule. Les prolétaires ne l'entendent pas exactement de cette oreille.

1er épisode : 30 janvier 2011

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(inspiré des "Simpsons" série télévisée d'animation américaine créée par Matt Groening)

2ème épisode : 13 février 2011

Grève générale chez les Ben Simpsons

Visiblement la situation chez les Ben Simpsons ne s'améliore pas. A peine remise des secousses de la Révolution, la famille se trouve confrontée à une situation complétement inédite!
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Cet étrange phénomène social qui ne concerne pas que les Ben Simpsons prend des allures plus inquiétantes chez certains gros patrons:
Le e-journal économique Businessnews nous rapporte le cas de l'hôtel Regency de Gammarth où le patron fait face à des revendications que le journaliste qualifie d'"exagérées"(voir ici). Face à la pression, lit-on, le patron cède en promettant de titulariser 25% du personnel. S'entend qu'avant la grève, il n'y avait aucune titularisation. Bizarre pour un hôtel qui fait son plus gros chiffre d'affaire en 2010 (comme le précise un autre article de Businessnews daté du 02/12/2010, voir ici). Le journaliste ne branche pas sur le faite qu'avant la révolution, aucun des employés n'était titularisé et ce malgré les performances économiques. La précarité de l'emploi contre laquelle se posent ces grévistes n'interpelle point sa conscience. Il ne s'agit que de revendications "capricieuses". Certainement aussi capricieuses que nos exigences de démocratie et de dignité sous Ben Ali! 
Dans la suite on apprend que ces sauvages insensibles à la générosité du patron auraient exigé son départ par un "Dégage!".  Contre cette fronde la direction a réagi par "un acte très courageux et spectaculaire" s'émeut le journaliste: elle décide de fermer l'Hôtel. Traduction: l'ensemble du personnel est viré. Ça tombe bien. Personne n'est titularisé. Le directeur explique que: "Il ne peut y avoir de place pour les perturbateurs qui nuisent à l’intérêt de l’entreprise et de l’hôtellerie tunisienne!" ( l'intérêt des employés qu'ils se le mettent...). Le journaliste qui s'est contenté d'interviewer le directeur conclue:"En effet ! Chapeau pour le courage en espérant qu’il inspire les membres du gouvernement et les autres hôteliers qui subissent ce type de chantage en cette période critique !"
Conclusion
Mes amis il ne s'agit pas là de tomber dans le manichéisme béat qui oppose le pauvre ouvrier exploité au méchant patron. Je ne comprends cependant pas la partialité aveugle du journaliste qui persiste et signe en faveur du patron.
Même si ce journal a fait son Mea culpa après la chute du régime, je lui trouve une sacrée tendance à encenser les saint-patrons et les tout-puissants de ce monde. Par ailleurs je trouve dangereux ces nombreux groupes qui se montent sur facebook pour diaboliser toutes les revendications sociales qui bouleversent le pays. N'est-il pas dans la suite logique d'une révolution contre un despote de voir l'élan révolutionnaire se poursuivre à petite échelle pour déloger les petits despotes qui nichent ici et là dans les entreprises? Rien d'étonnant donc que le secteur hôtelier connu pour son exploitation de la main d'œuvre ne soit à son tour atteint par la "dégage attitude".
Méfions-nous de cette idéologie d'expert comptable qui au nom de la sacro-sainte économie décide de clore l'élan révolutionnaire pour redémarrer la machine du profit. A quoi bon aurait servi notre victoire contre Ben Ali si c'est pour perpétuer cette autre forme de soumission...
Source : debatunisie

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