samedi 27 février 2010

Découverte de la plus grande fosse commune du continent : face au comble de l’horreur, la Colombie appelle à la solidarité

par Azalea  ROBLES, 28/1/2010. Traduit par Esteban G.. et révisé par Michèle Mialane, Tlaxcala
Original : Destapan la mayor fosa común del continente: Colombia, en el paroxismo del horror, clama solidaridad
Le recours aux paramilitaires est une stratégie de l’État. « Ils m’ont dit de couper le bras à une jeune femme, elle nous  implorait de ne pas le faire, disant qu’elle avait des enfants » dit le « para » Francisco Villalba. « Nous avons décapité (…) une stratégie pour semer la terreur », avoue l’autre, Hebert Veloza alias « HH ».

Cette image est celle du terrorisme de l’État colombien et ses paramilitaires : Il est urgent que la solidarité internationale se mobilise pour dénoncer l’État génocidaire.
La plus grande fosse commune de l’histoire récente d’Amérique vient d’être découverte en Colombie. La fosse commune contient les ossements d’au moins 2000 personnes, elle se situe dans la commune La Macarena, département du Meta. Plusieurs habitants avaient déjà alerté de nombreuses fois en 2009, en vain…puisque le Ministère Public n’a jamais procédé à des recherches. C’est la persévérance des parents de disparus et la visite d’une délégation britannique (syndicalistes et parlementaires britanniques) qui faisait des investigations sur la situation des droits de l’homme en Colombie, en décembre 2009, qui a permis de découvrir ce crime affreux perpétré par les forces militaires et paramilitaires d’un État qui leur garantit l’impunité. Un État qui pratique la terreur et les massacres pour rendre plus facile le pillage par les multinationales, en faisant disparaître et en réprimant ceux qui osent revendiquer leurs droits.
Il s’agit de la plus grande fosse commune du continent: Par centaines, par  milliers des êtres humains y ont été ensevelis anonymement depuis 2005 par l’Armée qui occupe la zone. Pour trouver une fosse de cette ampleur, il faut remonter jusqu’au temps de la barbarie nazie : Son importance révèle que la pratique macabre des disparitions forcées, exercée par l’Armée et son outil paramilitaire, est encore plus horrible que nous ne le savions déjà. Le caractère génocidaire de l’État colombien exige de toute urgence une mobilisation de solidarité, afin que les hauts fonctionnaires criminels de l’État et des multinationales paient pour leurs crimes contre l’humanité.
Quand l’ampleur de la fosse a commencé à se révéler, Jairo Ramírez, juriste, secrétaire du Comité Permanent pour la Défense des Droits de l’Homme en Colombie qui accompagnait sur place la délégation britannique, témoigne : « Ce que nous avons vu a été une horreur (…) une infinité de corps, et en surface des centaines de panneau en bois peints en blanc avec l’inscription NN et des dates allant de 2005 jusqu’à aujourd’hui ».
Ramírez ajoute : « Le commandant de l’Armée nous avait dit que c’étaient des guérilléros tués au combat, mais les gens de la région nous disent qu’il s’agit pour la plupart, de responsables sociaux et syndicaux, de paysans et des défenseurs de communautés, qui tous avaient disparu sans laisser de traces ».
L’horreur de La Macarena rappelle à la Colombie et au monde entier, de quelle façon le nombre effrayant de fosses communes ainsi que leurs emplacements a été découvert durant ces dernières années et ces derniers mois. C’est suite aux déclarations de paramilitaires, qui, protégés par la « Loi de Justice et Paix », peuvent confesser leurs crimes et donner sans crainte les coordonnées des fosses ainsi que d’autres détails sur leur rôle en tant qu’outil de la sale guerre de l’État.
Le recours aux paramilitaires est une stratégie d’État, financée par l’État et les multinationales
Lors de ces audiences, les paramilitaires ont été très clairs (au cas où il subsisterait un doute) : ils font partie d’une stratégie de sale guerre de l’État et reçoivent également de l’argent des multinationales et des oligarques. Mais à vouloir donner trop de détails, et dénoncer que leur formation, leur armement, leur méthodologie et leur protection étaient assurés par l’État colombien, beaucoup d’entre eux ont été extradés vers les USA : c’est ainsi qu’ils se taisent sur l’implication des dirigeants de l’État et des multinationales responsables des massacres. C’est ainsi que l’on évite de trop mettre en lumière les noms de la grande oligarchie et des compagnies comme financeurs et créateurs de l’horrible phénomène paramilitaire. Bien qu’ils aient été réduits au silence, les paramilitaires extradés sont parvenus à dénoncer une évidence : Les paramilitaires sont un outil de l’État colombien, qui a été créé par la CIA et selon ses recommandations, avec des formateurs étatsuniens et issus du Mossad ; il est financé, pour l’exécution de ses massacres, par l’État, les grands propriétaires terriens et les multinationales (Repsol, BP, OXY, Chiquita…entre autres) (1). Les paramilitaires ont été créés pour neutraliser les mouvements de revendication sociale, sous tous ses aspects. C’est pour cela que la Colombie est le lieu le plus dangereux du monde pour y exercer l’activité syndicale ; que des dizaines de milliers de personnes ont disparu à cause de l’outil paramilitaire : pour faire taire les revendications.
La Loi « Justice et Paix » a été élaborée par l’État et créée par le président Uribe pour que ses paramilitaires puissent obtenir l’impunité ou des condamnations minimes en comparaison de la cruauté et de l’ampleur de leurs crimes : c’est grâce à cela, en échange de quelques coordonnées de fosses, et surtout en proclamant leur « repentir » que des centaines de parrains (maffieux) paramilitaires, auteurs de milliers d’assassinats, sont presque tous parvenus à échapper à la prison. Mais les grandes fortunes, nationales et multinationales, qui ont accumulé encore plus de capital grâce à ces massacres, sont toujours là sans être inquiétées.
L’impunité des multinationales est totale : cependant plusieurs d’entre elles (1) et leurs filiales ont été déclarées coupables par le Tribunal Permanent des Peuples. Elles sont coupables de promouvoir le para-militarisme et les pratiques génocidaires en Colombie : « Par leur participation en tant qu’auteures, complices ou instigatrices d’actions génocidaires, avec leurs méthodes particulières : assassinats des adhérents à un groupe (politique) ; graves atteintes à l’intégrité physique ou psychologique des adhérents du groupe ; soumission intentionnelle  du groupe à des conditions de vie qui entrainent sa destruction physique, totale ou partielle. Ces pratiques sont appliquées en particulier dans le processus visant à faire disparaître 28 communautés indigènes, à anéantir le mouvement syndical colombien et à exterminer le groupe politique Unión Patriótica (…) à cause de sa participation (…) à la commission des crimes contre l’humanité tels qu’assassinat, extermination, déportation ou déplacement forcé de population, emprisonnement, torture ; viols ; persécution d’un groupe ou d’une collectivité défendant son identité propre pour des raisons politiques et ethniques, crimes différents et kidnapping de personnes ».
Impunité pour les grands capitalistes, les multinationales et l’oligarchie : extrader signifie enterrer la vérité
Le cas des paramilitaires Mancuso (2) et Hebert Veloza (3) est révélateur : Ceux-ci vont être jugés aux USA pour des délits de trafic de drogues, et non pour des crimes contre l’humanité commis en Colombie. Faire sortir ces assassins du territoire colombien, condamne beaucoup de victimes à ne jamais connaître le lieu où ont été ensevelis leurs êtres chers disparus, puisqu’en première audience, ces parrains paramilitaires ne fournissent en général que des coordonnées imprécises de fosses. Dans des cas comme celui de Veloza, par exemple, qui avait reconnu au moins 3000 assassinats, il reste encore beaucoup de détails à révéler sur le lieu où se trouvent les victimes. Et le plus important n’a pas du tout été éclairci, l’extradition du prévenu ayant empêché qu’il en dise plus, ce qui prouve clairement que l’extradition a pour but d’occulter la vérité : l’État cherche à tout prix à éviter que les noms des auteurs de crimes haut placés ne soient connus.
À la question sur le nombre de personnes qu’il a tuées, Hebert Veloza avait déclaré, à propos de ses activités entre 1994 et 2003 : « J’ai calculé que mes deux groupes ont assassiné 3000 personnes et peut-être plus. Nous en avons jeté beaucoup dans le (fleuve) Cauca ».
La dissuasion par la terreur : décourager la revendication sociale, et dépeupler les vastes territoires
Veloza, alias HH, un des maffieux les plus sanglants parmi les paramilitaires des Autodefensas Unidas de Colombia [Autodéfenses Unies de Colombie] (AUC), avait dit avoir employé la « décapitation » pour terroriser les communautés. « Lorsque nous sommes arrivés à Urabá nous avons décapité beaucoup de gens, c’était une stratégie pour générer la terreur ». C’est la stratégie de « dissuasion par la Terreur » : elle est théorisée dans les manuels de contre-insurrection de l’État (une amabilité des USA), et elle consiste à susciter une grande panique. L’exécution des tortures et des démembrements sur la place publique paralyse le reste de la population… elle est conçue pour faire taire les revendications sociales, économiques, écologiques : elle « dissuade » la revendication « par la Terreur » et permet ainsi de déplacer des populations entières.
Chaque fois que le gouvernement parle de “dialogues” avec les paramilitaires au sujet de leur « démobilisation », les victimes qualifient ces « dialogues » de « monologues » : étant donné que le para-militarisme est une stratégie de l’État lui-même.
Bien exhiber le massacre, et en même temps couvrir les bénéficiaires de toute cette mort
L’extradition des paramilitaires est un salut pour les “cerveaux” de ces crimes, car cela empêche que la vérité totale soit connue. Ils font passer les paramilitaires aux USA pour qu’ils soient jugés pour des délits moindre que ceux comme les génocides qu’ils ont commis, et de cette façon la vérité est occultée, on tait les noms, les patronymes de l’oligarchie, de patrons, de directeurs et d’agents de multinationales, de parlementaires, de ministres et même…les noms de quelque président…
« À Urabá, Lorsque nous avons commencé, nous laissions le corps des morts sur place », expliquait Veloza, « Puis, au bout de quelque temps, les Pouvoirs Publics ont commencé à nous faire des remontrances et (ils nous ont dit) qu’ils nous laisseraient continuer à travailler, mais que nous devions faire disparaître les corps. À partir de ce moment nous avons creusé des fosses communes », a-t-il affirmé.
En se référant à l’armée officielle de Colombie, Veloza condamnait : « Nous étions des illégaux, ils sont plus coupables que nous, parce qu’eux représentaient l’État ; ils étaient dans l’obligation de protéger ces communautés et ils nous utilisaient pour combattre la guérilla. Il est vrai que nous avons commis énormément d’homicides et nous devons en répondre, mais eux aussi doivent en répondre… »
Puis il ajoute : « Nous avons assassiné des gens tous les jours et dans toutes les communes de Urabá ». Ce sont dans les départements de Córdoba et d’Urabá, en 1998, que les AUC ont été constituées sous la tutelle de l’État colombien : elles ont totalement éliminé la population des nombreuses localités suspectées d’abriter des sympathisants ou des familles de guérilléros. Les paramilitaires ont également été engagés pour en finir avec les syndicalistes et les écologistes, afin de pouvoir implanter un modèle de « développement » économique dans des zones où il nécessite un déplacement rapide et massif des populations.
John Jairo Rentería, alias Betún, a été un des derniers paramilitaires à faire des aveux : Il a reconnu devant le procureur et les familles des victimes, que lui et ses paramilitaires ont enterré « au moins 800 personnes » dans la propriété Villa Sandra, à Puerto Asís, Putumayo. Il a expliqué leur méthodologie : « Il fallait démembrer les gens. Tous ceux des Autodéfenses devaient apprendre à le faire et très souvent nous le faisions sur des gens vivants ».
Le mouvement des victimes de Crimes d’État en Colombie, estime que plus de 50.000 personnes ont disparu, happées par l’outil paramilitaire de l’État, ou par la police et les militaires. Le Procureur Général de la Nation, lui-même, a été obligé de reconnaître 25.000 « disparus ». Les parents des disparus parcourent tout le pays chaque fois qu’une fosse est découverte, et c’est chaque fois la même douleur.
Jeter les victimes aux caïmans: l’horreur de la disparition totale
Il ya  en Colombie des fosses gigantesques : mais grâce à d’autres déclarations de paramilitaires et de victimes survivantes on sait aussi que les paramilitaires possédaient des propriétés où on élevait des crocodiles pour faire disparaître leurs victimes (quelquefois ils laissaient des survivants pour qu’ils aillent raconter ce qu’ils avaient vu dans les propriétés où l’on torturait). À San Onofre, Sucre, dans une propriété connue sous le nom de « El Palmar », le chef paramilitaire « Rodrigo Cadena » jetait les cadavres des victimes, et même des victimes encore vivantes, aux caïmans qui se trouvaient dans un bassin (4). C’est comme ça que les victimes de la torture étaient jetées aux caïmans. Beaucoup de personnes ont ainsi totalement disparu, jetés en pâture aux caïmans, ou jetés dans les fleuves ou à la mer, ou brûlés dans des fours crématoires.
Le gouvernement n’a pas la volonté d’aller jusqu’au bout des recherches, il laissera tout au plus révéler l’existence de quelques fosses seulement. De plus, cela demande du temps et les identifications, par tests chimiques et ADN,  présentent d’énormes difficultés techniques.
Combien de fosses peut-on retrouver ? Ce sont les paramilitaires qui donnent leurs coordonnées pour obtenir au moins un quart de remise de peine. Mais beaucoup d’êtres humains ont été totalement éliminés…
Salvatore Mancuso, par exemple, avait avoué que pour éviter la découverte du corps du leader indigène Kimi Pernía, il l’avait fait déterrer de la fosse et jeter dans le fleuve Sinú. D’autres paramilitaires racontent que pour cacher ses crimes, le même Mancuso avait ordonné d’enlever la terre d’une fosse située dans une propriété à Ralito, et de la vider de ses cadavres que son groupe avait remplis. Des enquêteurs disent qu’aujourd’hui, les « Aigles Noirs », héritiers des paramilitaires, déterrent le contenu de plusieurs fosses et le jettent dans les fleuves.
Les cours pour susciter la terreur
Les témoignages de paramilitaires et les résultats des équipes de médecins légistes ont permis de conclure que les groupes d’Autodéfenses Unies de Colombie, non contents d’avoir élaboré une méthode d’équarrissage des êtres humains, ont poussé l’horreur jusqu’à son extrême limite : ils ont donné des « cours » en se servant de personnes vivantes emmenées dans leurs camps d’entraînement. Francisco Villalba, le paramilitaire qui avait dirigé sur le terrain les atrocités d’El Aro (Antioquia), où 15 personnes ont été torturées et massacrées pendant 5 jours, révèle les détails de ces « cours » : « Il s’agissait de personnes que l’on amenait en camions, elles étaient en vie et attachées (…) chacune était livrée à un groupe de cinq (…) les instructions étaient de leur couper un bras, la tête… de les découper vivantes ».
Les « cours d’équarrissage » servaient d’entraînement aux paramilitaires pour leur fonction bien spécifique: susciter la terreur dans la population, pour arriver à « dissuader par la terreur » et parvenir à déplacer les survivants qui avaient assisté aux massacres. C’est de cette façon que le grand capital est parvenu à déplacer de ses terres plus de 4 millions de personnes.
Le paramilitaire Villalba avait décris son parcours au Procureur, depuis ses débuts jusqu’à ses massacres : « Au milieu de l’année 1994, ils m’avaient fait participer à un cours au camp d’entraînement situé dans la propriété ‘’La 35’’, à El Tomate, Antioquia ». Il confirme qu’ils recevaient les instructions directement du haut commandement dont le « Doble Cero » (Carlos García). Villalba raconte que pour apprendre à découper les gens, ils kidnappaient des paysans et des personnes dans les villages voisins : « Sitôt débarqués du camion avec leurs mains liées, ils étaient enfermés pendant quelques jours dans un local, en attendant que débute l’entraînement ». Puis ils étaient répartis dans plusieurs groupes « et là on les découpait », expliquait-il à la commission d’enquête. « L’instructeur disait à un : ‘’ Vous, postez-vous ici et untel là-bas et assurez la sécurité de celui qui découpe. Chaque fois que l’on envahit un village et que l’on va découper quelqu’un, il faut assurer la sécurité de ceux qui font ce travail »…Les femmes et les hommes enfermés dans les locaux étaient ensuite menés en sous-vêtements, les mains liées, à l’endroit où l’instructeur donnait son « cours » : « les instructions étaient que nous devions couper le bras, la tête, les découper vivants. Ils pleuraient en suppliant qu’on les épargne, qu’ils avaient de la famille ». Villalba décrit : « On les ouvrait à partir de la poitrine jusqu’au ventre pour leur arracher les tripes, ceci s’appelait ‘’le dépouillage’’. On leur coupait les jambes, les bras et la tête. Ça se faisait soit à la machette soit au poignard. Pour le reste, c'est-à-dire le dépouillage, c’était fait à la main. Nous qui étions en apprentissage, nous leur arrachions les intestins. »
Selon Villalba, c’est l’entraînement qui l’exigeait, afin de « prouver son courage et apprendre comment faire disparaitre le corps de la personne ».  Puisqu’on procédait à ces exécutions dans la rue devant toute la population, il est clair que les pratiques d’équarrissage sur les gens avaient la fonction précise de terroriser. « À moi, ils m’ont dit de couper le bras d’une jeune femme, elle implorait de ne pas le faire, qu’elle avait des enfants ». Les corps étaient enterrés dans la propriété « La 35 » ;  d’après les calculs les fosses contenaient plus de 400 victimes (5).
Face à l’indifférence de l’État, les mères de la Candelaria creusent elles-mêmes
Le ministère public est très lent à faire ouvrir les fosses, il possède les coordonnées de plus de 4200 d’entre-elles et il n’en a pas cherché plus de trois cents, quant au test ADN des ossements, il a été effectué au compte-goutte, ce qui prouve le mépris de l’État envers les familles et les victimes. Le mépris d’un l’État qui prétexte un « manque de moyens », alors qu’il a endetté le pays pour payer les dépenses militaires et paramilitaires. C’est pour cela, que depuis début 2007, une délégation des « Madres de la Candelaria » [les Mères de la Candelaria] avait tenu plusieurs réunions dans la prison, avec le chef paramilitaire Diego Fernando Murillo alias “Don Berna” ainsi qu’avec d’autres chefs paramilitaires (aujourd’hui extradés aux USA) et ceux-ci leurs avaient donné approximativement la localisation des fosses, dans la Comuna 13 San Javier de Medellin. Dès lors plusieurs familles avaient décidé de s’armer de pioches et de pelles pour aller déterrer leurs êtres chers. « Nous ne prétendons pas faire le travail qui revient au ministère public (…), mais sur la base de ce que nous ont dit ces messieurs (ces assassins), nous agissons pour notre propre compte et nous allons creuser (vers les quartiers de la Comuna 13 San Javier) pour voir si nous trouvons quelque chose. Souvent les paramilitaires ne veulent pas ou bien cela ne leur sert à rien d’avouer où se trouve telle ou telle personne, et ça ne leur convient pas de le dire aux juges, alors nous, nous leur disons : ‘’ discrets, dites-nous où se trouvent nos enfants et nous-mêmes, sans rien dire, nous irons les chercher.
La délégation britannique qui a visité la Colombie a entendu une multitude de témoignages au sujet des violations des droits humains et syndicaux, par rapport aux exécutions extrajudiciaires, aux déplacements forcés, aux kidnappings, à la criminalisation de l’opposition politique, aux montages judiciaires, à la spoliation de la terre des paysans au bénéfice des compagnies multinationales.
Dans ses conclusions, la délégation a déclaré : « Après avoir entendu de pareils tels témoignages, nous estimons que l’armée colombienne est responsable de la majorité des violations des droits humains contre la population civile », et que : « l’activité paramilitaire persiste, particulièrement dans les régions rurales, de même que les liens étroits entre les paramilitaires et l’armée sont une évidence.


   Terrorisme d’État en Colombie
*Au moins 50.000 personnes ont disparu (kidnappées et torturées) par les terroristes d’État, selon la logique de « dissuader de revendiquer par la terreur » (l’État cherche à ce que la terreur perdure, en faisant disparaître le corps, les survivants continuent ainsi à vivre dans l’angoisse)
*L’élimination physique de tout un parti politique, l’Union Patriotique (UP) ; plus de 5000 personnes de l’UP ont été assassinées par l’État.
*Plus de 4 millions de personnes déplacées de leurs terres à cause des massacres des militaires et leurs paramilitaires, dans le cadre de la stratégie de l’État « Terre rasée », pour vider les champs de leur population et offrir aux multinationales des terrains qui dégagent de gros intérêts économiques, une fois débarrassés des habitants  et de leurs revendications. ?
*6 millions d’hectares de terre ont été ainsi volés aux victimes déplacées, et offerts à des multinationales, à de grands propriétaires terriens, et à de nouveau chefs paramilitaires ; aujourd’hui le scandale de l’« agro ingreso seguro », vient confirmer encore la réalité de la spoliation des victimes (6).
*Plus de 4200 fosses communes (dénoncées) emplies de milliers de cadavres de citoyens colombiens massacrés par les paramilitaires colombiens : ces derniers ont donné les coordonnées de quelques fosses afin d’être profiter de la « Loi de Justice et Paix », créée sous la direction de son parrain Uribe et élaborée spécialement pour donner l’impunité aux paramilitaires si ceux-ci proclament leur « repentir », une loi qui légalise l’usurpation des terres. En avril 2007, un an seulement après le début des recherches de fosses communes, le Ministère Public avait déjà reçu 3710 révélations de leur lieu ; mais la majorité d’entre elles n’avait pas pu être explorée, « fautes de moyens » selon l’État…
*Des milliers de cadavres y ont été retrouvés, mais l’État à déjà annoncé aux parents des victimes qu’il ne pourra pas faire pratiquer les analyses ADN pour tous les corps « faute de moyens »…par contre lorsqu’il s’agit de payer les assassins et les bourreaux, là oui, il a eu les moyens et il les a toujours…
*Plus de 2649 syndicalistes assassinés.
*Des milliers d’exécutions extrajudiciaires, dont le scandale des « faux positifs » : Les militaires kidnappent de jeunes garçons et filles, ils les déguisent en guérilléros et ils les assassinent. Ensuite ils présentent les cadavres aux mass-médias, qui se chargent d’achever le montage dans sa partie médiatique ; en Colombie les médias de masse ne font pas d’investigations, ils donnent pour vrai ce que leur disent les sources militaires. Les militaires agissent ainsi pour « montrer des résultats » dans leur guerre anti-insurrection, et ça leur sert à assassiner les civils qui les gênent. En Colombie, la médiatisation des morts supposés être des guérilléros est absolument macabre : Ils exhibent des corps alignés, à moitié nus, avec les militaires qui les remuent avec leurs bottes…Ils modèlent ainsi l’opinion publique en lui inculquant que les guérilléros sont déshumanisés.
*Plus de 7500 prisonniers politiques, dont beaucoup d’entre eux sont victimes de montages judiciaires contre les militants sociaux.
*Des centaines d’auto-attentats (7), une autre forme de « faux positifs » de la part des forces de police et militaires qui ont posé des bombes en plein centre de Bogota, pour créer la base d’un montage médiatique alimentant le discrédit des FARC. C’est au nord de Bogota, près de l’École Militaire José María Córdoba, que s’est déroulé l’un des plus grossiers auto-attentats : au passage d’un camion militaire, un véhicule piégé avait explosé, tuant un éboueur et blessant dix militaires. Soupçonnés d’auto-attentat, certains militaires sont « interrogés »…interrogés en tant qu’« individus », et non comme acteur conscient d’une stratégie d’État…
La violence de l’attaque du grand capital provoquée par l’angoisse de perdre la Colombie en tant que « caverne d’Ali Baba » de grande valeur, a créé et maintenu en vie ce monstre qu’est devenu aujourd’hui l’État colombien.
Cela ferait longtemps que cet État criminel n’existerait plus sans l’« aide » massive des USA et de l’UE, sans la dette dont on a chargé le peuple colombien pour financer les dépenses militaires, et sans la stratégie paramilitaire de terrorisme d’État. Sans ses soutiens militaires et médiatiques, l’État colombien n’aurait pas pu perpétrer cette barbarie ; et le peuple colombien aurait pu obtenir sa véritable indépendance, être délivré de toute cette cupidité, de tous ces morts, de toute cette douleur.
Notes
Les entreprises suivantes et leurs filiales, ont été déclarées coupables de fomenter le para-militarisme et les actions génocidaires en Colombie :
Coca Cola, Nestlé, Chiquita Brands, Drummond, Cemex, Holcim, Muriel mining corporation, Glencore-Xtrata, Anglo American, Bhp Billington, Anglo Gold Ashanti, Kedhada, Smurfit Kapa – Cartón de Colombia, Pizano S.A. et sa filiale Maderas del Darién, Urapalma S.A., Monsanto, Dyncorp, Multifruit S.A. filiale de la transnationale Del Monte, Occidental Petroleum Corporation, British Petroleum, Repsol YPF, Unión Fenosa, Endesa, Aguas de Barcelona, Telefónica, Canal Isabel II, Canal de Suez, Ecopetrol, Petrominerales, Gran Tierra Energy, Brisa S.A., Empresas Públicas de Medellín, B2 Gold – cobre y oro de Colombia S.A.
-Audience de Mancuso, Rito Alejo del Río (Vidéo), Coordinateur des paramilitaires

mercredi 17 février 2010

Haarp, Glurp, Beuark… C’est un complot ! Cherchez l’erreur

par Ayman EL KAYMAN, Coups de dent  n°126, 16/2/2010
Le 13 janvier 2010, Haïti a été frappé par un tremblement de terre. Le 13 est un chiffre magique qui dénote la main d’une puissance occulte derrière le séisme. Ne cherchez pas, la puissance occulte, ce sont les USA, le Pentagone, et derrière eux, les Illuminati, et derrière ceux-ci, les…Envahisseurs (venus d’une planète non déterminée).
Avant Haïti, la puissance occulte a déclenché les tremblements de terre en Iran, en Turquie, en Chine, le tsunami en Asie du Sud-est, le cyclone Katrina et tous les autres cyclones qui ont ravagé la Caraïbe. La preuve ? Dans le ciel au-dessus des territoires frappés par les séismes, on a chaque fois vu les mêmes nuages colorés. Et ces nuages portent la signature… HAARP !
HAARP ? Non, ce n’est pas une interjection de personnage de BD. C’est l’acronyme du High frequency Active Auroral Research Project, un projet de recherche financé par le Pentagone, tellement obscur et incompréhensible pour les profanes qu’il alimente depuis des années tous les délires possibles. Un des objectifs de HAARP est de détecter les tremblements de terre. Certains ont vite fait d’en conclure qu’il peut les déclencher.
Je ne vous en dis pas plus. Il vous suffit de taper « haarp» sur Google et vous aurez le choix entre  630 000 pages. Ma préférée du moment est celle-ci : http://www.bibleetnombres.online.fr/haarp.htm dont voici un extrait pour vous allécher :


Cliquer sur l'image pour l'agrandir
Œil de l'ouragan Isabel le 12 Septembre 2003« Ce pentagramme inscrit à l'intérieur d'un cercle, dans l'œil de l'ouragan Isabel par la NASA en milieu de journée du 12 Septembre 2003 est à lui seul suffisamment explicite pour éveiller de justes inquiétudes sur la nature des temps que nous vivons sur le plan eschatologique. La taille de cette figure satanique est d'environ 70 kilomètres.
Il est donc salutaire de connaître la nature des nouvelles armes qui font l'objet d'expériences en grandeur réelle, la planète servant de laboratoire comme on nous y a habitués depuis l'invention de la bombe atomique. » (sic)
Que penser de ces délires ? J’avoue ma perplexité. Non pas que je ne croie pas le Pentagone capable des pires saloperies, mais j’ai du mal à suivre les délires des illuminés qui sévissent sur Internet et diffusent tous les bobards possibles, repris par des sites et blogs qui se veulent anti-impérialistes mais néanmoins sérieux.  De quoi fournir des armes aux « Voix de Son Maître » qui partent en guerre contre les « théories du complot ». « Main basse sur l’info », la dernière soirée Thema d’ARTE, le 9 février, présentée et préparée par le consternant Daniel Leconte, nous en a donné un exemple éclatant. Toute la soirée a consisté à nous asséner  qu’Internet était plein de fous furieux absolument pas crédibles, et qu’il fallait garder sa confiance à la « vraie » presse et aux « vrais » journalistes, du Spiegel à France2, en passant par Charlie Hebdo et autres Point.
À propos du tremblement de terre d’Haïti et du projet HAARP, une des plus grosses manipulations qui a circulé sur le Net n’émanait pas de blogueurs fous, mais du très respectable quotidien espagnol ABC. Celui-ci a titré faussement un article publié le 20 janvier 2010 Chávez acusa a EE.UU. de provocar el seísmo de Haití (Chávez accuse les USA d’avoir provoqué le séisme d’Haïti). L’article ne contenait aucune indication d’une quelconque déclaration de Chávez, mais se contentait de citer un article publié le 18 janvier sur le site de la télévision d’État vénézuélienne  vive,  "Terremoto experimental" de Estados Unidos devastó Haití (Un "tremblement de terre expérimental » des USA a ravagé Haïti), qui rendait compte d’un rapport émanant de la flotte russe et émettant des hypothèses sur la responsabilité du projet HAARP dans divers tremblements de terre. Petit détail : cet article n’était qu’une reprise d’une dépêche de l’agence de presse espagnole EFE. On peut se demander pourquoi ABC a jugé nécessaire de reprendre  la version vénézuélienne de cette « info » sans citer sa première source – russe et espagnole – et en l’attribuant à Chávez.

« Crois ce que tu vois et pas ce que tu entends », disait mon papa. Mais c’était dans des temps reculés, avant la télé et internet. Aujourd’hui, il dirait : « Crois ce que tu vois toi-même dans le ciel réel et pas dans des photos du ciel diffusées sur Internet »

Ayman El Kayman, délégué du FILCI (Front Intergalactique de Lutte contre la Conjuration des Imbéciles)

Bonne semaine, quand même !Que la Force de l’esprit soit avec vous !...et à la semaine prochaine !

IRAK : Qui menace le tombeau d'Ezéchiel ?

Propagande israélienne autour du tombeau d’Ezéchiel
par Gilles Munier,
France-Irak-Actualité, 15/2/2010
 
   Une campagne de propagande menée par Shlomo Alfassa, directeur de l’association étatsunienne « Justice pour les Juifs des pays arabes », relayée par la presse israélienne et le site du Crif (Conseil des représentatif des institutions juives de France), affirme que le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a l’intention de transformer le tombeau d’Ezéchiel en mosquée «et d’en effacer toutes les marques de judaïsme »… sous la pression d’intégristes sunnites.
   Ce prophète biblique, déporté du royaume de Juda en Babylonie en 597 av. JC par Nabuchodonosor II, enterré à Kiffle près de Nadjaf, est connu pour ses visions apocalyptiques et ses prêches appelant les Juifs à retourner à Jérusalem, tout en reconnaissant qu’ils ne le méritaient pas. La « grosse nuée » qu’il aperçut dans les cieux, répandant « de tous côtés une lumière éclatante, au centre de laquelle brillait comme de l'airain poli », fait également de lui le premier homme ayant vu une soucoupe volante !
   Les prophéties d’Ezéchiel inspirent encore les extrémistes israéliens et les chrétiens sionistes étatsuniens. Celle dite de Gog et Magog - particulièrement obscure (1) – a été utilisée, sous Ronald Reagan, pour mobiliser les évangélistes contre l’Union soviétique et le communisme. Sous W. Bush, la même prophétie justifiait la guerre contre l’Axe du Mal et l’invasion de l’Irak. Début 2003, le président américain l’avait citée à Jacques Chirac pour le convaincre de partir en guerre combattre l’Antéchrist !
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Le tombeau d’Ezéchiel , 1932 © Library of Congress (Les Arabes sur la photo sont des Juifs)

Le calife Ali s’y est recueilli
   J’ai visité le tombeau d’Ezéchiel à trois reprises, entre 1998 et 2002 (2). J’avais eu du mal à savoir où il se trouvait, jusqu’à ce qu’un ami me dise de demander où est enterré Dhou-l-Kiffle, le nom qui lui est donné dans le Coran.  Le lendemain, j’étais en route pour Kiffle, gros village situé entre Babylone et Nadjaf. La coupole du tombeau, de style bouyide, est visible de loin. J’ai traversé un magnifique souk, charpenté en bois, dont les échoppes étaient jadis occupées par des commerçants juifs. Il appartenait à la richissime famille Sassoun, que les Irakiens comparent aux Rothschild d’Europe (3). Les Juifs de Kiffle – comme la majorité des 120 000 vivant en Irak - ont quitté le pays après la création d’Israël, sous la monarchie pro britannique, appâtés par les promesses d’une vie meilleure, inquiets de la tournure prise par certaines manifestations pro palestiniennes, mais surtout terrorisés par les attentats organisés par le Mossad pour les pousser à immigrer dans le cadre de l’Opération Ezra et Néhémie. La preuve en a été apportée depuis.
   J’ai pénétré ensuite sur une esplanade en partie recouverte par les ruines d’une mosquée abbasside. Un magnifique minaret s’y élève toujours, décoré de briques sculptées et de calligraphies en style coufique. A l’époque, il était déjà question de tout reconstruire. Près de la porte du tombeau d’Ezéchiel, l’entrée d’un souterrain sur lequel courent des légendes extraordinaires, est condamnée. Le sanctuaire comprend trois salles attenantes. La première est une ancienne synagogue aux murs peints, par endroits, d’extraits en hébreu de la Thora. La seconde est réservée au monument funéraire érigé pour le prophète, devant lequel le calife Ali, gendre du Prophète Muhammad, qui résidait non loin à Koufa, se serait recueilli. Le dôme du tombeau est recouvert de motifs floraux. Avant d’entrer dans la dernière pièce, un espace est aménagé pour la prière. Le gardien de l’époque me dit qu’Al-Khidr - l’imam Vert - personnage symbolique mentionné dans le Coran, y est apparu. Passé la porte, il me montre cinq tombes alignées, recouvertes de draps verts. Ce sont, me dit-il, celles de disciples d’Ezéchiel, emprisonnés avec lui en 597 av. JC, après le second Exode. Le mausolée aurait été construit sur l’emplacement de leur prison.

 
La réhabilitation en question
   Beaucoup de musulmans ne font pas le lien entre le Dhou-l-Kiffle du Coran, et Ezéchiel. Ibn Kathir, exégète du Livre saint, affirmait au 14ème siècle que le tombeau de Kifle était celui du fils du prophète Ayoub (Job). Selon d’autres, Ezéchiel aurait été enseveli près de Bagdad aux côtés de Sem (fils de Noé) et Arphaxad (fils de Sem) et font remarquer qu’un autre tombeau d’Ezéchiel existe à Dezfoul, au sud de l’Iran (Arabistan).
   A part les wahhabites hostiles à l’érection de monuments religieux, personne en Irak n’a l’intention de raser le tombeau d’Ezéchiel, pas plus que ceux des autres prophètes juifs enterrés dans le pays : Ezra, Nahoum, Jonas et Daniel. Leurs sanctuaires seront réhabilités. Le seul problème, c’est qu’en Irak réhabilitation rime avec béton. Plusieurs mosquées – y compris celles de Compagnons du Prophète - des églises, et même la maison d’Ali à Koufa, ont fait les frais de cette technique d’embellissement, pourtant bien intentionnée.
   Les Israéliens qui font campagne pour "sauvegarder le tombeau d’Ezéchiel" étant connus pour être de grands destructeurs des vestiges antiques  et islamiques dérangeant leurs convictions idéologiques, sont mal placés pour donner des leçons de protection du patrimoine de l'humanité.
 
Notes :
 (1) Pour info :
 (2) Source : Guide de l’Irak, par Gilles Munier (Ed. Picollec – 2000)
 (3) Sassoun Ezéchiel, premier ministre des Finances du premier gouvernement irakien, sous le roi Fayçal 1er, est enterré avec son épouse près du tombeau d’Ezéchiel, dans une maison aujourd’hui en ruine.

mardi 16 février 2010

Dubaï lance des mandats d'arrêt contre 11 Européens soupçonnés du meurtre de Mahmoud Al Mabhouh

par Al Quds Al Arabi, 16/2/2010
altLa police de Dubaï a lancé des mandats d'arrêt internationaux contre onze Européens, dont une femme,  soupçonnés d'avoir tué Mahmoud Abdel Raouf Al-Mabhouh le 20 janvier dernier sur le territoire de l'émirat.

Un commando de 11 membres, tous munis de passeports européens, est soupçonné d'avoir assassiné le commandant du Hamas retrouvé mort le mois dernier dans un hôtel de luxe de Dubaï, a annoncé lundi le chef de la police de Dubaï, sans impliquer directement Israël.

L’émirat du Golfe a diffusé les photos, les noms, nationalités et numéros de passeports des 11 suspects. Les informations fournies par le général Dahi Khalfan Tamim constituent les accusations les plus détaillées portées par les autorités de Dubaï depuis la découverte du corps de Mahmoud al-Mabhouh le 20 janvier dernier dans la chambre d'un hôtel de luxe proche de l'aéroport international de Dubaï.


Le défunt a été traqué dès son arrivée à l’aéroport de Dubaï le 19 janvier dernier et les membres du commando ont été déguisés en tennismans et se sont rendus à différents hôtels de la région pour faire diversion.

La police de Dubaï a arrêté deux Palestiniens accusés d’avoir fourni une aide logistique aux assassins.

Le commando est arrivé à Dubaï par groupes et l’a quitté en 24 heures, le crime n’a pas duré plus de 20 minutes depuis l’entrée de Mabhouh à l’hôtel jusqu’à ce que ses meurtriers quittent l’hôtel.

L’Etat des émrats refuse, par la voie Dahi Khalfan Tamim, que "son territoire soit utilisé pour régler des comptes quelles qu’en soient la nature, les causes et l’appartenance des éléments qui y sont impliqués".

Le mouvement Hamas a accusé les hommes du Mossad, le service du renseignement israélien, d'être derrière l'assassinat de Mahmoud al-Mabhouh, l'un des fondateurs de la branche armée du mouvement islamiste palestinien, les Brigades Ezzedine al-Qassam, et promis de venger sa mort.

D'après le général Tamim, il est possible que les "dirigeants de certains pays aient donné l'ordre à leurs agents du renseignement de tuer" ce leader du Hamas. Mais il n'a pas cité de pays.
Parmi les assassins présumés, six étaient munis de passeports britanniques, trois de passeports irlandais, un d'un passeport français et le dernier d'un passeport allemand, selon le chef de la police de Dubaï.

Il a décrit une opération hautement organisée, dont les auteurs avaient visiblement connaissance à l'avance des déplacements de la victime. Selon le général Tamim, les suspects ont réalisé toutes leurs dépenses en liquide et ont laissé des preuves derrière eux, mais il n'a pas donné de détails. Il a exhorté les pays liés aux assassins présumés à collaborer à l'enquête.

13 février 1945: l’enfer de Dresde – Retour sur les bombardements alliés

Un crime impuni
par Brigitte QUECK, 12/2/2010. Traduit par Michèle Mialane, édité par Fausto Giudice, Tlaxcala
Du 13 au 15 février 1945 le Grand Dresde a été la cible de quatre vagues d’attaques aériennes de la Royal Air Force (RAF) et des United States Army Air Forces (USAAF), qui ont causé la mort de 18 000 à 25 000 êtres humains.-Tlaxcala
Les crimes commis contre la population civile, que ce soit à Coventry, Leningrad, Dresde, Pristina, Kaboul ou Bagdad, constituent toujours et partout des crimes contre l’humanité. Les procès de Nuremberg, en 1945 refuseront explicitement d’en excuser quelque État que ce soit, y compris les USA. (voir : Des crimes commis contre la population civile : R. Jackson, Juge suprême et Procureur général US pour les Procès de Nuremberg). Il semble inexact que, durant la Deuxième guerre mondiale, Dresde aussi ait abrité des usines d’armement, ce qui semble pas correspondre à la vérité. Si l’on interroge les survivants ou que l’on observe des photos de Dresde après les bombardements, on constate que les rares usines d’armement ont échappé aux bombes!!! Après le déchaînement d’indignation provoqué par la destruction totale de ce monument culturel mondial qu’était Dresde, des rumeurs mensongères ont soudain accusé les Russes d’avoir donné leur accord.
Les protocoles des rencontres de Malte et de Yalta établissent tout autre chose !
De plus : le nom choisi par les Usaméricains pour désigner l’attaque atomique qu’ils projetaient sur une ville allemande encore intacte était le même que celui de l’attaque aérienne sur Dresde.
Que se serait-il passé si les Russes n’étaient pas arrivés ?
Walter Weidauer, le premier maire de Dresde après la guerre, a écrit en 1983 un livre intitulé « Inferno Dresden » (« L’enfer de Dresde »).
Un enfer qu’il avait vécu personnellement. Il écrit dans son livre :
On avait prévu trois attaques aériennes sur Dresde : deux bombardements très lourds par la Royal Air Force et un autre, de jour, par les bombardiers US. Les deux attaques de nuit devaient se produire à un intervalle de 3 heures maximum et la deuxième fois on devait larguer essentiellement des bombes explosives pour tuer un maximum de sauveteurs et de gens combattant les incendies et empêcher les fugitifs de quitter la ville. Un plan véritablement diabolique.
Les forces progressistes du monde entier ayant protesté contre cet acte de barbarie, les gens au pouvoir aux USA et en Angleterre, tentèrent de rejeter la faute sur d’autres.
Le 11 février, le Département d’État déclara que le bombardement qui avait anéanti Dresde avait eu lieu pour répondre aux demandes soviétiques de soutenir leurs troupes par des attaques aériennes, après avoir été décidé en commun avec les Soviétiques.
Or jamais aucun document ne confirmant ces billevesées n’a été produit où que ce soit. Bien au contraire. Les protocoles des séances réunissant les chefs d’État-major britanniques et usaméricains à Malte puis Yalta prouvent clairement qu’après des protestations de la part des Russes ils ne voulaient en aucun cas être liés par un accord avec l’Union soviétique   lorsqu’ils ont réduit en cendres et en poussière les villes d’Allemagne orientale et centrale !!
Le commandant en chef du Premier front d’Ukraine, le maréchal I. Konev, a écrit à ce sujet une lettre à l’auteur dans laquelle il assurait :
« Je peux prendre la responsabilité de déclarer que les bombardements et la destruction de Dresde en février 1945 n’ont aucun rapport avec les opérations militaires soviétiques. La destruction barbare de la ville n’a en rien aidé nos troupes, même plus tard, lorsque nous sommes arrivés à proximité immédiate de Dresde,  car Dresde n’était pas une forteresse, elle n’abritait ni objectifs militaires ni objectifs industriels particulièrement importants et n’hébergeait pas non plus de troupes fascistes importantes. À cette époque, elle était pleine à craquer de réfugiés. Dresde n’avait donc aucune importance militaire, politique ou économique qui aurait exigé sa destruction. »
Dans le cas de  Dresde le haut commandement soviétique a même été littéralement trompé pour dissimuler  les intentions des troupes alliées. Il est en effet établi que le chef du département de l’Air de la mission militaire usaméricaine à Moscou, le général Edmund W.Hill,  a déclaré  le 12 février à l’État-major soviétique que la huitième flotte aérienne attaquerait le 13 février les gares de triage de Dresde et Chemnitz. Pour des raisons météorologiques, cette attaque avait dû être ajournée.
Comme il ressort des archives de la ville de Dresde ainsi que du livre de David Irving « La destruction de Dresde », l’État-major soviétique n’a même pas été informé que ses alliés  projetaient des bombardements massifs sur Dresde et ses alentours!
Peu avant l’anniversaire du bombardement, j’ai reçu une lettre de Gerd Hommel qui en avait été le témoin:
«J’ai vécu moi-même la nuit des bombardements et le gigantesque incendie et j’y ai survécu. J’habitais près de l’usine d’armement Sachsenwerk et n’aurais eu aucune raison d’avoir peur. Aucune des usines d’armements n’a été détruite, mais bien le centre-ville avec son noyau historique, le quartier ouvrier de Johannstadt et d’autres centres civils comme les alentours de la Rue de Prague. »
Un autre témoin oculaire, Christa Nikusch, âgée à l’époque de 12 ans et aujourd’hui membre de l’association „Mütter gegen den Krieg Brandenburg“(« Mères brandebourgeoises contre la guerre ») raconte ses souvenirs :
« Quand nous avons été bombardés j’étais au cirque Sarasani, un chapiteau soutenu par 12 mâts. Ce chapiteau a été bombardé lui aussi. J’ai eu la chance d’être tout près de la sortie. Paniquée, j’ai couru en direction de l’école du bord de l’Elbe qui à l’époque servait d’hôpital. Lorsqu’elle a été  elle aussi bombardée, je me suis assise sous un saule pleureur au bord de l’Elbe. C’est là que j’ai assisté au deuxième bombardement. Une écuyère du cirque qui avait comme moi survécu à l’attaque était justement en train de faire boire quelques chevaux. Ni elle ni ses bêtes n’ont survécu à la deuxième attaque. Tant de bombes incendiaires étaient tombées sur la ville que l’Elbe était presque bouillante, et les gens qui s’y jetaient pour éteindre leurs vêtements en feu  ne pouvaient même pas y trouver de fraîcheur. Épuisée, j’avais fini par m’endormir, mais quelques heures plus tard j’ai à nouveau entendu vrombir des avions au-dessus de ma tête. Cette fois-ci ils volaient en rase-mottes et fauchaient tout ce qui bougeait. Mes frères et sœurs aînés ont aidé pendant plusieurs jours, après les bombardements, à évacuer les débris et brûler les cadavres sur la place du Vieux Marché.

Ma famille qui avait comme moi survécu à l’enfer de Dresde sait  que plus tard, lorsqu’on a commencé à compter les victimes le nombre des gens qui ont brûlé dans les caves qui servaient d’abris antiaériens n’a pu être qu’estimé. »
Il est intéressant de noter que le nom de « Coup de tonnerre », choisi pour l’emploi d’une bombe atomique contre une ville allemande encore épargnée (pour mieux juger de ses effets, selon les termes des Alliés) portait le même nom que les bombardements de Dresde (Leslie R. Groves „Now it can be told” (Maintenant on peut le dire) p.184)
Aujourd’hui, les questions suivantes se posent à ce sujet:
1.    Que serait-il advenu de Dresde et de l’Allemagne, si la bombe atomique usaméricaine avait été opérationnelle plus tôt ?
2.    Les Anglais et les Américains  auraient-ils utilisé cette bombe avant que les troupes soviétiques n’investissent la ville ?
 Comme peu après la fin de la guerre les USA ont utilisé cette bombe sans aucun scrupule contre les populations civiles d’Hiroshima et Nagasaki, peut-on être sûr qu’ils n’auraient pas fait de même en Allemagne si les Russes n’avaient pas progressé aussi rapidement ?
Et leur allié russe ?
Qu’on se souvienne de ce que Churchill écrivait dans ses Mémoires du premier État ouvrier et paysan, qu’ en vérité il haïssait :
« Autrefois j’avais fait bien des efforts pour l’étouffer dans l’œuf ... » (W. Churchill, La Deuxième guerre mondiale, Stuttgart et Berne)
Note à tous ceux qui croient encore que les bombardements des villes allemandes ont servi à renverser l’État fasciste allemand : Au moment des bombardements les troupes soviétiques étaient presque arrivées à Berlin !!!
C’était donc à elles que les Alliés adressaient certaines menaces pour les mettre en garde, dont les bombes de Hiroshima et Nagasaki !!!
Ces massacres absurdes et barbares de populations civiles, perpétrés peu avant la fin de la guerre étaient une démonstration de force des Alliés à l’adresse de l’Union soviétique, en soulignant d’une manière « à l’épreuve des bombes »  qu’après la capitulation de l’Allemagne et la libération des États soumis au joug fasciste certains avantages leur revenaient de droit !
Pour étayer cette affirmation je voudrais rappeler que peu après la défaite du fascisme en Europe, œuvre essentiellement des héroïques troupes soviétiques, et le jugement des principaux criminels de guerre à Nuremberg, les Alliés ont repris contact avec ces mêmes nazis allemands qu’ils avaient jusque-là combattu et n’ont pas vu le moindre inconvénient à ce qu’ils accèdent à des postes élevés, voire les plus élevés, de la République fédérale.
Bien au contraire : soudain l’on avait pris conscience d’avoir un ennemi commun : la Russie soviétique. Désormais les Alliés, entrés dans la Guerre froide, combattaient aux côtés de leurs ex-ennemis contre leur ex-allié, l’Union soviétique et ont travaillé au sein de l’OTAN qu’ils venaient de créer  à jeter à bas le socialisme. Et même on a développé en commun des projets visant à anéantir par un bombardement nucléaire les villes soviétiques d’importance.
Seule la puissance militaire soviétique et son accession à l’arme nucléaire a empêché les Alliés et la RFA, désormais leur alliée, de réaliser ces projets, puisqu’ils risquaient en cas d’attaque une contre-attaque nucléaire soviétique.

lundi 15 février 2010

"Main basse sur l’info" sur ARTE : feu sur les "théories du complot"!

par wahrheiten.org, 11/2/2010. Traduit par Michèle Mialane, édité par Fausto Giudice, Tlaxcala
Original : Mainstream macht mobil gegen “Verschwörungstheorien” im Internet
Le 9 février 2010 Arte a diffusé une émission intitulée « Main basse sur l’info ». Il s’agissait naturellement des blogueurs et des médias tenus par des internautes indépendants et non des médias dominants. Pouvait-il en être autrement ?
Le regard critique porté par les blogueurs de la Toile, souvent à contre-courant des médias grand public trouve-t-il désormais tant d’écho que la pensée dominante doive lui apporter des « correctifs » ?
C’est en tout cas l’impression qu’on pourrait avoir en regardant la première partie du reportage d’Arte, le film « Les effroyables imposteurs  ». L’émission sera rediffusée le 12 février à 10h30 sur Arte - pour ceux qui ont encore une télé et contribuent par leurs redevances audiovisuelles à financer ces délires.
Arte a rendu visite « à l’hebdomadaire qui combat en première ligne les théories du complot » : le Spiegel-Online. On demandait à son rédacteur en chef, Rüdiger Ditz, si la grande confiance dont jouissent les médias traditionnels au sein de la population pouvait freiner l’essor de ce journalisme alternatif. Il répondait :
«  Je le croirais volontiers.
En effet, la confiance en l’indépendance du journalisme est, je crois, très profondément enracinée en Allemagne. »
Comme il a raison ! La confiance est très profondément enracinée. Mais l’indépendance, elle, doit très clairement être mise en question. Affirmer qu’elle existe est une très mauvaise blague. Peut-être que les médias ont été un jour réellement indépendants, mais cette  époque est révolue depuis plusieurs décennies. La confiance, elle, est restée.  Pourquoi donc au juste ?
Ditz poursuivait :
« ... on n’a donc pas un besoin (entre guillemets) si absolu de cette blogosphère. »
Que pouvait-il bien vouloir dire ? Peut-être que les médias en général et le Spiegel en particulier aimeraient bien être débarrassés des blogueurs ? Les chiffres sont intéressants. Selon Arte la RFA ne compte que 300 000 blogs, contre environ 2 millions en France.
La voix off aura elle aussi une position très claire dans la suite de l’émission :
« C’est par les blogs que les rumeurs et théories du complot se répandent le mieux.»
En va-t-il autrement pour le  Spiegel et Cie ? Qui répand depuis plus de 20 ans la rumeur selon laquelle la terre se réchauffe à cause du CO2 produit par les activités humaines ? (1)
Ditz parle de « journalisme participatif ». Il veut dire par là que les lecteurs peuvent être eux aussi acteurs des médias en proposant des informations, voire des articles personnels qui seront ensuite remaniés et publiés. Ce serait un critère important pour expliquer la grande visibilité de la blogosphère en RFA.
C’est exact : cette participation du lecteur, la baisse du seuil d’inhibition pour donner son opinion ne s’est vraiment révélée que grâce aux blogs. À l’époque des médias papier, le lecteur pouvait, au mieux, participer par le Courrier des lecteurs ; on ne pouvait coller autant à l’actualité ni s’exprimer autant.
La plupart des blogs et quelques magazines de la pensée dominante autorisent maintenant des commentaires directs de leurs articles. Il n’est pas rare de constater à quel point l’opinion des lecteurs diffère aussi bien de celle des blogueurs que de celle des médias établis, ni de découvrir des erreurs évidentes.
Ceci représente un véritable danger pour la pensée dominante «indépendante», car il devient  de plus en plus difficile d’influencer l’opinion et de la manipuler. La confiance se perd, lentement mais sûrement.
On commence à s’amuser quand le chef du projet français de journalisme participatif Le Post est confronté, sous l’œil  de la caméra, à des articles parus sur sa plate-forme et un peu pénibles pour lui, qui les a prétendument vérifiés de très près avant de les publier. Mais voyez vous-même. C’est superbe, en particulier ses efforts ridicules pour s’en tirer. On peut se demander qui commande ici ?
Arte s’obstine à affirmer que ce processus est dangereux. Ah bon, personne ne doit donc publier quelque chose qui n’a pas été vérifié par les médias établis - en un mot : censurés- sous peine de voir le pays « inondé de théories du complot » ? Bravo, Arte, vous vous êtes trahis.
Il ne manque plus guère que d’assimiler le «journalisme citoyen» au terrorisme. Ce n’est certes pas dit de cette façon, mais on s’attend à chaque instant à en arriver là et le mouton de Panurge moyen l’a sûrement compris ainsi. Pauvres de nous !
Zeynel Cekici, le responsable d’Alter Info, une plate-forme française de publication indépendante, subit une attaque en règle de la part des journalistes d’Arte. Voici ses réponses :
« Je ne crois pas que la presse est plus libre en France qu’en Iran ou en Russie. Dans ces pays les journalistes ont peut-être davantage peur du gouvernement et suivent davantage la ligne gouvernementale.
Mais croyez-vous vraiment qu’il en va autrement en France ? Seules les méthodes changent. Bon, d’accord, la pression sur nos journalistes n’est pas aussi forte- mais s’ils veulent garder leur travail, ils ne peuvent pas tout dire. »
Ceciki a été traduit en justice, en France, pour incitation à la haine raciale - ça se fait ailleurs aussi. Un risque que courront peut-être bientôt tous les publicistes indépendants ? Non, celui qui continue à relayer sagement  la pensée dominante n’a rien à craindre.
Préparons-nous à des temps difficiles, car plus les «conspirationnistes du blog» attireront l’attention, plus la contre-attaque se durcira. Il est des pouvoirs avec lesquels il ne faut pas plaisanter, surtout quand ils se sentent effectivement de plus en plus mis en question.
Aussi longtemps que la justice pourra jouer ce jeu, elle ne se privera pas d’être très dure. C’est ce que dit l’avocat de la partie civile opposée à Ceciki. C’est exactement la même chose en RFA, car la démocratie n’est plus qu’un mot, une théorie jamais appliquée, qu’on veut nous faire prendre pour la réalité.
Cette émission d’Arte est un scandale. Mais comme le disait si bien le Mahatma Gandhi :
« D’abord ils t’ignorent, puis ils se moquent de toi, ensuite ils te combattent et à la fin tu l’emportes. »
De toute évidence on n’en est plus à ignorer ni à se moquer, la guerre est déclarée. Mais à la fin c’est la vérité qui triomphera et elle seule. Que cela convienne ou non aux puissants officiels et officieux de notre monde. Et même les médias les plus experts en manipulation et information unilatérale  n’y pourront rien changer. Dieu merci !
(1) Je me garderai de prétendre que le réchauffement climatique est une rumeur, même si bien d’autres dangers, dont on ne parle pas, nous menacent. [NdT]

Pour lire d'autres articles de cette Première guerre mondiale des mots, cliquez ici 
La Première guerre mondiale des mots est une initiative de Palestine Think Tank et Tlaxcala.
Les auteurs souhaitant y participer peuvent envoyer leurs contributions à 
contact@palestinethinktank.com et à tlaxcala@tlaxcala.es
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dimanche 14 février 2010

L'éditorial de Basta ! 14/2/2010 : Opération Moshtarak : une nouvelle étape dans la tentative d’afghanisation de la guerre


14/2/2010L’Opération Moshtarak a été déclenchée le samedi 13 février à 4 heures du matin dans la province du Helmand par les forces d’occupation occidentales appuyées par des soldats et des policiers du régime fantoche de Kaboul. 15 000 hommes sont engagés, pour moitié occidentaux (US, Britanniques, Canadiens, Danois et Estoniens) et pour moitié afghans.
« Mosthtarak » signifie « ensemble »
en  arabe et en langue dari, la variante afghane du persan. Le général de brigade britannique James Cowan, commandant de la 11ème Brigade légère, a déclaré lors du briefing précédant l’opération  :
« Je ne peux imaginer de meilleur nom pour décrire cette opération. Car nous sommes ensemble dans cette affaire : nous l’avons planifiée ensemble, nous la combattrons ensemble, nous allons la traverser ensemble. Afghans avec Alliés, soldats avec civils, le gouvernement avec son peuple. »
L’opération vise à reprendre le contrôle du chef-lieu de la province,  Lashgar Gah, au cœur de la vallée du fleuve Helmand, ainsi que de son hinterland. Le Helmand est un des bastions de la résistance afghane, qui a échappé au contrôle du régime de Kaboul depuis longtemps. Dans la propagande des Alliés, le but est de « nettoyer » la zone des « insurgés talibans » pour « restaurer l’autorité du gouvernement » de Kaboul et permettre la « reconstruction ».
Les troupes attaquantes se sont dans un premier temps heurtées à très peu de résistance, ce qui a semblé étonner leur commandement.  Celui-ci semble n’avoir toujours pas tiré les leçons de la guerre du Vietnam ni de celle d’Irak. La résistance a en effet appliqué un des principes de base de la guerre populaire : « l’ennemi attaque, nous reculons, l’ennemi se concentre, nous nous dispersons ».
Tombeau des empires, l’Afgahanistan le sera aussi  pour la tactique adoptée par Obama, McCrystal et Gordon Brown, « l’afghanisation » de la guerre, qui sera un échec cuisant. Tout aussi cuisant que l’avait été la « vietnamisation » de la guerre au Vietnam à parti de 1968. Il a fallu 15 ans aux occupants US pour essuyer une défaite stratégique au Vietnam. Il en faudra moins en Afghanistan.
FG

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De Paris à Dresde : Le poids des mots, le choc des images

Des œuvres d'art qui dérangent
Deux femmes artistes venues de l'Est font parler d'elle ces derniers temps. Elles ont toutes deux en commun d'avoir fait l'expérience des limites de la tolérance répressive des démocraties occidentales.
La première est Chinoise, elle s'appelle Ko Siu Lan, 32 ans
Mais rassurez-vous: Tonton Fred, aussitôt informé, a agi :
"Après avoir pris connaissance de l'incident (...), le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a demandé que l'œuvre artistique soit réinstallée sur la façade de l'École des beaux-arts, et ce dans les délais les plus brefs compte tenu des contraintes matérielles nécessitées par cette opération", a indiqué le ministère dans un communiqué.
"Frédéric Mitterrand m'a appelée en personne samedi après-midi pour me dire qu'il avait appris l'affaire hier et qu'il était vraiment 'désolé' de cette 'histoire idiote'", a déclaré la jeune femme. "Il espère que les bannières pourront être remises dès aujourd'hui", a-t-elle ajouté.
Ouf, on respire !
La seconde est Allemande, née au Kazakhstan. Erika Lust, 48 ans, vit à Dresde, la "Florence de l'Elbe", depuis 20 ans, où elle poursuit une carrière de peintre, photographe et décoratrice de théâtre. En décembre 2009, un tribunal l'a condamnée à retirer de la circulation le tableau par lequel elle commentait la décision de l'UNESCO de retirer Dresde et la Vallée de l'Elbe du Patrimoine culturel mondial de l'humanité, suite à un projet de pont qui défigurera le paysage de la ville-martyre (détruite par les Alliés du 13 au 15 évrier 1945. Bilan : 18 à 25 000 morts civils).
Le tableau intitulé Frau Orosz wirbt für das Welterbe‎ (Madame Orosz fait sa pub pour le patrimoine mondial) représente Helma Orosz, la mairesse démocrate-chrétienne de Dresde, dans une tenue qui a choqué l'intéressée. L'artiste a expliqué qu'elle voulait, par cette nudité, représenter le manque d'arguments de Mme Orosz devant le Conseil de l'UNESCO réuni à Séville pour convaincre l'organisation de maintenir sa ville sur la liste du patrimoine culturel de l'humanité. Helma Orosz a obtenu du tribunal le retrait de l'œuvre de tout espace public, sous faute d'astreinte de 250 000 €. Erika Lust a fait appel de la condamnation et a réalisé une nouvelle œuvre pour la commenter:
Avant
Après 1
Après 2
Frau Orosz wirbt für das Welterbe‎ II

Ce portrait n'est pas le premier d'Helma Orosz peint par Erika Lust, qui a déjà commis ceux-ci :
Bild von Erika Lust - Theater / Malerei / Grafik - Dresden Bild von Erika Lust - Theater / Malerei / Grafik - Dresden
 La belle Helma n'est pas la seule victime d'Erika. Mais les autres ne peuvent  plus faire appel à la justice :
Bild von Erika Lust - Theater / Malerei / Grafik - Dresden "Karl III"
Bild von Erika Lust - Theater / Malerei / Grafik - Dresden
Papst "Inocent X"
Bild von Erika Lust - Theater / Malerei / Grafik - Dresden
"Maria von Medici"
Bild von Erika Lust - Theater / Malerei / Grafik - Dresden
"Mona Lisa"
Bild von Erika Lust - Theater / Malerei / Grafik - Dresden
"Luwig XIV"
Bild von Erika Lust - Theater / Malerei / Grafik - Dresden
"Heinrich VIII"
Bild von Erika Lust - Theater / Malerei / Grafik - Dresden
Christina von Dänemark
Bild von Erika Lust - Theater / Malerei / Grafik - Dresden
August der Starke
Bild von Erika Lust - Theater / Malerei / Grafik - Dresden
Elisabeth von Spanien
Bild von Erika Lust - Theater / Malerei / Grafik - Dresden
Russische Ikone 
Et si l'École des Beaux-Arts de Paris et son ministre de tutelle invitaient Erika Lust à venir peindre in situ la Famille régnante française ?  Elle devrait pouvoir créer des oeuvres un peu plus marrantes que les croûtes de Papa Pal, non ? Allez, Tonton Fred, encore un effort pour marquer le siècle !
2 tableaux de la série "Out of Mind*" (sic), de Pal Sarközy Nagy de Bocsa, géniteur de Nicolas 1er et grand artiste numérique* allusion à l'expression Out of sight, out of mind = loin des yeux, loin du cœur, mais aussi à go out of mind= perdre la tête