par Francesco Giannatiempo, Tlaxcala, 10/8/2013. Traduit par Fausto Giudice
La Lucanie est une région du Sud de l'Italie. Officiellement elle s'appelle Basilicate. C'est une région, comme le reste de l'Italie d'ailleurs, riche de paysages uniques, d'un patrimoine culturel enviable, d'une variété de ressources agro-alimentaires, d'une histoire riche et de longue durée. Mais elle est aussi riche d'autres ressources. En fait, la Lucanie est condamnée à héberger : des puits pétroliers off shore (on l'a surnommée le Texas italien), un méga-incinérateur – fleuron de l'EDF française - objet d'enquête pour déversement de résidus toxiques et nocifs, des établissements chimiques comme la Liquichimica Lucana, ouverte puis fermée dans les années 60 et aujourd'hui au centre d'une enquête pour une décharge aussi énorme qu'abusive de phosphogypses farcis de radium et de polonium, deux métaux hautement radioactifs (Site d'Intérêt National de Tito Scalo, en province de Potenza), des établissements d'amiante, des centres sidérurgiques aux portes du chef-lieu de région avec des émissions dangereuses et hors normes, et des centrales à charbon comme celle de l'ENEL dans la Vallée du Mercure.
La Lucanie est une région du Sud de l'Italie. Officiellement elle s'appelle Basilicate. C'est une région, comme le reste de l'Italie d'ailleurs, riche de paysages uniques, d'un patrimoine culturel enviable, d'une variété de ressources agro-alimentaires, d'une histoire riche et de longue durée. Mais elle est aussi riche d'autres ressources. En fait, la Lucanie est condamnée à héberger : des puits pétroliers off shore (on l'a surnommée le Texas italien), un méga-incinérateur – fleuron de l'EDF française - objet d'enquête pour déversement de résidus toxiques et nocifs, des établissements chimiques comme la Liquichimica Lucana, ouverte puis fermée dans les années 60 et aujourd'hui au centre d'une enquête pour une décharge aussi énorme qu'abusive de phosphogypses farcis de radium et de polonium, deux métaux hautement radioactifs (Site d'Intérêt National de Tito Scalo, en province de Potenza), des établissements d'amiante, des centres sidérurgiques aux portes du chef-lieu de région avec des émissions dangereuses et hors normes, et des centrales à charbon comme celle de l'ENEL dans la Vallée du Mercure.
La Lucanie est aussi une terre de mystères ou, plus simplement, de
secrets. De quel État ? Dans la nuit du 28 au 29 juillet dernier – à 3 h
du matin – un convoi de véhicules et d'hommes des forces de l'ordre,
militaires, d'intervention rapide et de police-secours a escorté un
véhicule spécial contenant de l'uranium enrichi 235 du dépôt ITREC de
Trisaia di Rotodnella (Matera) à l'aéroport militaire de Gioia del Colle
(Bari).
Deux journalistes indépendants -Ivano Farina e Nicola Piccenna – ont filmé l'événement (voir vidéo).
Ils étaient de l'autre côté de la chaussée passant devant l'entrée du
dépôt nucléaire lucanien. L'information est parue le lendemain,
déchirant une nouvelle fois le voile de silence qui enveloppe les dépôts
nucléaires italiens. Rotondella abrite depuis la fin des années
soixante et le début des années soixante-dix 64 barres d'uranium
provenant d'Elk River (USA). Le centre, géré par l'ENEA, l'Agence
italienne pour l'énergie atomique [joliment rebaptisée Agence pour les
nouvelles technologies, l'énergie et l'environnement, NdT], a réalisé de
nombreuses opérations de traitement de matériau radioactif, aussi bien
des déchets que du matériel actif, comme l'uranium enrichi sorti sous
super-escorte il y a deux semaines.
Comme il n'y a pas eu de communiqués officiels sur cette affaire, on en a été réduit à faire des hypothèses. L'une était qu'il pouvait s'agir d'une restitution, tant espérée, des 64 barres d'Elk River aux USA, peut-être en application des accords passés en 2012 au sommet de Séoul auquel ont participé, entre autres l'Italie et les USA. Mais il ne s'agissait pas des barres d'Elk River. Non, c'était de l'uranium enrichi. Les notes du gouvernement italien ont été tardives et laissées entre les mains de l'agence gouvernementale chargée du traitement, du conditionnement et de l'élimination de matériaux nucléaires, la SOGIN. Cette dernière a émis un communiqué de presse parlant de matériaux génériques rendus aux USA. On a ensuite appris qu'il s'agissait d'uranium enrichi.
Entretemps, ni le Viminal (ministère de l'Intérieur) ni d'autres instances préposées à la sauvegarde et protection de la santé collective n'ont fourni les explications qu'on était en droit d'attendre. L'unique note immédiate a été celle du ministre de l'environnement, Orlando, qui a demandé que soit effectué un contrôle sur l'itinéraire utilisé pour le transfert du matériau radioactif.
Les maires des villes et villages concernés n'avaient pas été informés par le ministre de l'Intérieur, dont le vice-ministre est le sénateur Filippo Bubbico, un Lucanien et ancien président de la Région Basilicate. Comme on peut le comprendre, l'inquiétude suscitée par cette information a été maximale, d'autant plus qu'on est en pleine saison estivale, où la côte ionienne est pleine de touristes. D'ailleurs, le transport de l'ITREC à l'aéroport militaire a emprunté une voie asphaltée, la 106, qui est la Route nationale ionienne. Celle-ci traverse une zone regorgeant de sites archéologiques de la Grande Grèce et de plantations agro-industrielles qui lui ont valu le surnom de Californie du Sud, notamment des plantations de fraises fort appréciées en Allemagne.
Le 2 août a donc été convoquée la "table de la transparence", une rencontre entre institutions, administrations, comités, associations et parties prenantes, issue de la célèbre révolte de Scanzano Jonico (Matera) en 2003. Cette année-là, alors que Filippo Bubbico présidait la région, la SOGIN – donc, le gouvernement italien, puisque c'est une SA entièrement possédée par le ministère des Finances – identifia un site de roche saline comme idéal pour y enterrer des fûts de scories radioactives. La population lucanienne se souleva, manifestant à plus de 100 000 personnes, chiffre record pour une région qui compte un peu moins de 600 000 habitants.
La table de la transparence, convoquée après des années d'insistance des associations, a vu la participation du président sortant de Région Vito de Filippo, des conseillers régionaux Martorano et Pittella (frère du suppléant à la vice-présidence du Parlement européen), des représentants de la SOGIN, de l'ISPRA (Institut supérieur de protection et de recherche environnementales), de l'ARPAB (Agence régionale de protection de l'environnement), les maires, comités et associations. Ivano Farina, l'un des journalistes ayant filmé le transport, était aussi présent. Il a appris à cette occasion qu'une enquête avait été ouverte pour connaître la source des fuites qui leur ont permis de filmer. Absents : les ministères de l'Intérieur, de l'Environnement, de la Défense – du personnel militaire a été mobilisé pour l'opération -, du Développement économique, de l'Agriculture, le Préfet de Matera et l'ambassadeur US en Italie.
Les bavardages qui ont eu lieu à cette table n'ont rien apporté de nouveau. Ils ont même profondément déçu, car on eu l'impression d'assister à l'habituel débat pour "tranquilliser" les intéressés. Cette table était peut-être aussi une petite passerelle pour le président sortant de Région – candidat au poste de ministre du Tourisme – et pour préparer les candidatures de Martorano et Pittella aux élections régionales de novembre prochain.
Bref, il n'est rien sorti de cette table de la transparence : aucun document, aucun protocole d'entente pour faire la lumière sur les "mystères" du nucléaire lucanien, aucune note, aucun communiqué officiel du gouvernement US. Aucun article dans la presse étrangère. Et aucune explication claire et précise de ce qui s'est passé dans la nuit du 28 au 29 juillet.
Le communiqué ci-dessous de l'association OLA illustre les nombreuses questions que se posent les Lucaniens et tous les Italiens qui se soucient du nucléaire.
Comme il n'y a pas eu de communiqués officiels sur cette affaire, on en a été réduit à faire des hypothèses. L'une était qu'il pouvait s'agir d'une restitution, tant espérée, des 64 barres d'Elk River aux USA, peut-être en application des accords passés en 2012 au sommet de Séoul auquel ont participé, entre autres l'Italie et les USA. Mais il ne s'agissait pas des barres d'Elk River. Non, c'était de l'uranium enrichi. Les notes du gouvernement italien ont été tardives et laissées entre les mains de l'agence gouvernementale chargée du traitement, du conditionnement et de l'élimination de matériaux nucléaires, la SOGIN. Cette dernière a émis un communiqué de presse parlant de matériaux génériques rendus aux USA. On a ensuite appris qu'il s'agissait d'uranium enrichi.
Entretemps, ni le Viminal (ministère de l'Intérieur) ni d'autres instances préposées à la sauvegarde et protection de la santé collective n'ont fourni les explications qu'on était en droit d'attendre. L'unique note immédiate a été celle du ministre de l'environnement, Orlando, qui a demandé que soit effectué un contrôle sur l'itinéraire utilisé pour le transfert du matériau radioactif.
Les maires des villes et villages concernés n'avaient pas été informés par le ministre de l'Intérieur, dont le vice-ministre est le sénateur Filippo Bubbico, un Lucanien et ancien président de la Région Basilicate. Comme on peut le comprendre, l'inquiétude suscitée par cette information a été maximale, d'autant plus qu'on est en pleine saison estivale, où la côte ionienne est pleine de touristes. D'ailleurs, le transport de l'ITREC à l'aéroport militaire a emprunté une voie asphaltée, la 106, qui est la Route nationale ionienne. Celle-ci traverse une zone regorgeant de sites archéologiques de la Grande Grèce et de plantations agro-industrielles qui lui ont valu le surnom de Californie du Sud, notamment des plantations de fraises fort appréciées en Allemagne.
Le 2 août a donc été convoquée la "table de la transparence", une rencontre entre institutions, administrations, comités, associations et parties prenantes, issue de la célèbre révolte de Scanzano Jonico (Matera) en 2003. Cette année-là, alors que Filippo Bubbico présidait la région, la SOGIN – donc, le gouvernement italien, puisque c'est une SA entièrement possédée par le ministère des Finances – identifia un site de roche saline comme idéal pour y enterrer des fûts de scories radioactives. La population lucanienne se souleva, manifestant à plus de 100 000 personnes, chiffre record pour une région qui compte un peu moins de 600 000 habitants.
La table de la transparence, convoquée après des années d'insistance des associations, a vu la participation du président sortant de Région Vito de Filippo, des conseillers régionaux Martorano et Pittella (frère du suppléant à la vice-présidence du Parlement européen), des représentants de la SOGIN, de l'ISPRA (Institut supérieur de protection et de recherche environnementales), de l'ARPAB (Agence régionale de protection de l'environnement), les maires, comités et associations. Ivano Farina, l'un des journalistes ayant filmé le transport, était aussi présent. Il a appris à cette occasion qu'une enquête avait été ouverte pour connaître la source des fuites qui leur ont permis de filmer. Absents : les ministères de l'Intérieur, de l'Environnement, de la Défense – du personnel militaire a été mobilisé pour l'opération -, du Développement économique, de l'Agriculture, le Préfet de Matera et l'ambassadeur US en Italie.
Les bavardages qui ont eu lieu à cette table n'ont rien apporté de nouveau. Ils ont même profondément déçu, car on eu l'impression d'assister à l'habituel débat pour "tranquilliser" les intéressés. Cette table était peut-être aussi une petite passerelle pour le président sortant de Région – candidat au poste de ministre du Tourisme – et pour préparer les candidatures de Martorano et Pittella aux élections régionales de novembre prochain.
Bref, il n'est rien sorti de cette table de la transparence : aucun document, aucun protocole d'entente pour faire la lumière sur les "mystères" du nucléaire lucanien, aucune note, aucun communiqué officiel du gouvernement US. Aucun article dans la presse étrangère. Et aucune explication claire et précise de ce qui s'est passé dans la nuit du 28 au 29 juillet.
Le communiqué ci-dessous de l'association OLA illustre les nombreuses questions que se posent les Lucaniens et tous les Italiens qui se soucient du nucléaire.
Le centre de la Trisaia est-il un site d'intérêt militaire ?
L'Ola,
Organisation environnementaliste lucanienne, suite à la rencontre de la
Table de la Transparence du 2 août dernier pour faire la lumière sur le
récent transport de matériaux radioactifs du dépôt ITREC de Rotondella
(Matera) destiné à être rapatrié aux USA (propriétaires de ces
matériaux) à partir de l'aéroport militaire de Gioia del Colle (Bari),
dénonce l'absence à cette table convoquée par le président de la Région
Basilicate Vito De Filippo, des représentants des ministères de
l'Intérieur, de l'Environnement, de la Santé et du Développement
économique, ainsi que celle des responsables de la sécurité publique
impliqués dans l'opération de transport des matériaux radioactifs
(préfecture, police, militaires).
La Région Basilicate– poursuit l'Ola – ne peut rester passive face à l'attitude du gouvernement, qui a imposé et entend continuer à imposer le secret d'État sur cette affaire et d'autres possibles concernant le centre de la Trisaia di Rotondella, dont on ignore l'avenir.
La Région Basilicate doit donc exiger de la société SOGIN un calendrier prévisionnel de la mise en sécurité du centre de la Trisaia, indiquant en détail les matériaux qu'on entend déplacer de et vers le centre de la Trisaia par les travaux effectués et encore à effectuer auprès du centre. Le rôle qui doit être celui de la SOGIN n 'est en effet pas ressorti clairement de la table. De par ses statuts la société SOGIN SA est entièrement aux mains de l'État et plus précisément du ministère de l'Économie et des Finances. La SOGIN détient 60% de Nucleo SpA, anciennement Nucleco SpA (les 40% restants sont possédés par l' ENEA).
Tout cela, au-delà des implications facilement imaginables , tant éthiques que stratégiques, du fait que ce soit une société de capitaux cotée en Bourse qui soit chargée de traiter des matières nucléaires, laisse ouverte une grande question : pourquoi la SOGIN était-elle présente à la table de transparence – elle qui est l'État, mais aussi une société anonyme ?
Il n'est pas acceptable pour l'Ola que la SOGIN SA se soit assise à la table de la transparence du 2 août à Potenza, "haussant les épaules" et se présentant comme une simple exécutante, alors qu'au contraire elle a des responsabilités directes sur les décisions relatives au démantèlement. Il n'est pas acceptable que le gouvernement déserte les réunions sur la transparence, se sentant obligé de confier à la SA le rôle d' "exécutant" public sur des questions sensibles qui sont du ressort des institutions centrales et régionales.
L'Ola rappelle que nous parlons d'une opération menée sous secret d'État et peut-être même secret militaire. En effet, le décret du Président du Conseil des ministres du 8 avril 2008 (gouvernement Prodi) a identifié les «critères pour l'identification des nouvelles, des informations, des documents, des dossiers, des activités, des choses et des endroits susceptibles d'être secrets d'État ". Ce décret retire les compétences ordinairement exercées par les autorités sanitaires locales et par les pompiers pour attribuer aux "services compétents" des fonctions dans les lieux couverts par le secret d'État.
La Trisaia – demande l' OLA – est-elle devenu un site d'intérêt militaire?
En 2009, la Cour constitutionnelle, par la décision 106/2009 a statué que «l'identification des actes, des faits, des informations qui pourraient compromettre la sécurité de l'État et qui doivent rester secrets" est le résultat d'une évaluation "largement discrétionnaire". L'exercice du pouvoir de décider du secret serait alors soumis au seul Parlement, "instance normale de contrôle du bien-fondé des décisions les plus élevées et les plus graves de l'exécutif ", à travers la commission parlementaire pour la sécurité de la République (Copasir , ex-Copaco). Cela a-t-il été fait?
La Région Basilicate– poursuit l'Ola – ne peut rester passive face à l'attitude du gouvernement, qui a imposé et entend continuer à imposer le secret d'État sur cette affaire et d'autres possibles concernant le centre de la Trisaia di Rotondella, dont on ignore l'avenir.
La Région Basilicate doit donc exiger de la société SOGIN un calendrier prévisionnel de la mise en sécurité du centre de la Trisaia, indiquant en détail les matériaux qu'on entend déplacer de et vers le centre de la Trisaia par les travaux effectués et encore à effectuer auprès du centre. Le rôle qui doit être celui de la SOGIN n 'est en effet pas ressorti clairement de la table. De par ses statuts la société SOGIN SA est entièrement aux mains de l'État et plus précisément du ministère de l'Économie et des Finances. La SOGIN détient 60% de Nucleo SpA, anciennement Nucleco SpA (les 40% restants sont possédés par l' ENEA).
Tout cela, au-delà des implications facilement imaginables , tant éthiques que stratégiques, du fait que ce soit une société de capitaux cotée en Bourse qui soit chargée de traiter des matières nucléaires, laisse ouverte une grande question : pourquoi la SOGIN était-elle présente à la table de transparence – elle qui est l'État, mais aussi une société anonyme ?
Il n'est pas acceptable pour l'Ola que la SOGIN SA se soit assise à la table de la transparence du 2 août à Potenza, "haussant les épaules" et se présentant comme une simple exécutante, alors qu'au contraire elle a des responsabilités directes sur les décisions relatives au démantèlement. Il n'est pas acceptable que le gouvernement déserte les réunions sur la transparence, se sentant obligé de confier à la SA le rôle d' "exécutant" public sur des questions sensibles qui sont du ressort des institutions centrales et régionales.
L'Ola rappelle que nous parlons d'une opération menée sous secret d'État et peut-être même secret militaire. En effet, le décret du Président du Conseil des ministres du 8 avril 2008 (gouvernement Prodi) a identifié les «critères pour l'identification des nouvelles, des informations, des documents, des dossiers, des activités, des choses et des endroits susceptibles d'être secrets d'État ". Ce décret retire les compétences ordinairement exercées par les autorités sanitaires locales et par les pompiers pour attribuer aux "services compétents" des fonctions dans les lieux couverts par le secret d'État.
La Trisaia – demande l' OLA – est-elle devenu un site d'intérêt militaire?
En 2009, la Cour constitutionnelle, par la décision 106/2009 a statué que «l'identification des actes, des faits, des informations qui pourraient compromettre la sécurité de l'État et qui doivent rester secrets" est le résultat d'une évaluation "largement discrétionnaire". L'exercice du pouvoir de décider du secret serait alors soumis au seul Parlement, "instance normale de contrôle du bien-fondé des décisions les plus élevées et les plus graves de l'exécutif ", à travers la commission parlementaire pour la sécurité de la République (Copasir , ex-Copaco). Cela a-t-il été fait?
L'Ola demande si le Parlement italien a été mis au courant de cette opération et dans le cas où ce serait le cas du Copasir, où il y a aussi des représentants du M5S (Mouvement 5 étoiles, de Beppe Grillo) ainsi que le Lucanien Roberto Speranza (PD), si celui-ci a été mis au courant du transport et si ce dernier est également couvert par le secret militaire, ce qui confirmerait le degré de dangerosité des matières détenues au centre de Rotondella sans que des contrôles aient été effectués sur les risques pour la santé des résidents.
L'Ola dénonce l'absence d'un procès-verbal de la table de transparence du 2 août pour confirmer tout ce qui a été dit au cours du débat. L'absence de ce procès-verbal signé par les participants, réduit à néant le rôle même de la table de transparence, la transformant en une passerelle entre les politiciens régionaux et la SOGIN SA, avec les maires, comités et associations présents jouant les figurants.
L'Ola appelle donc à réunir d'urgence à nouveau la table de la transparence dans l'une des communes de la côte ionienne de la Lucanie, comme l'a déjà demandé le maire de Policoro. Cette réunion doit être préparée dans le but de fixer les points du calendrier à demander à la SOGIN SA. Celui-ci doit être fondé sur une documentation concrète à obtenir de SOGIN, sur les échéances et modalités de restitution des barres d'Elk River aux USA. Le document préparé par SOGIN doit être soumis - selon l'Ola – en priorité, aux instances compétentes et ministères concernés, avec une information transparente sur les quantités réellement présentes dans les dépôts de stockage / conditionnement / traitement / démantèlement de ces produits et sur l'état des travaux au centre de la Trisaia.
La feuille de route complète et détaillée sur le démantèlement du nucléaire en Lucanie devrait également identifier le périmètre et les protocoles de sécurité adoptés et à adopter, les organismes concernés (nous avons appris que l'ARPAB Basilicate n'aurait même pas été informée du transport des matières radioactives du 29 juillet) avec un plan de surveillance de l'état de la sécurité et de la santé des populations intéressées.
Renoncer à cela signifie succomber à la logique d'imposition du gouvernement qui n'a jamais renoncé à réaliser un dépôt unique de déchets radioactifs italiens en Basilicate.
Il faut rappeler qu'un Procureur de la République italienne - Nicola Maria Pace, récemment décédé - était engagé dans une enquête couverte par le secret sur l'état des matières radioactives et les nombreux incidents survenus dans les infrastructures et les installations de stockage et de conditionnement de l'ITREC de Rotondella .
Le nucléaire lucanien est une affaire d'État. L'État italien et US en particulier. Ou est-ce une affaire militaire? Ou est-ce juste une bonne affaire, vu que la SOGIN est une société anonyme?
La légerté avec laquelle est géré le nucléaire italien - et en Lucanie en particulier – est une source de grandes inquiétudes, dans un pays dont le peuple, en 1987 puis en en 2011, a dit non au nucléaire par référendum.
Ceci est un résumé des trop nombreux événements des dernières années.
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