par Kartésios Καρτέσιος, 25/9/2015. Traduit par Christine Cooreman, édité par Fausto Giudice, Tlaxcala
Original: Ο ανθρωπισμός των σκατόψυχων
Original: Ο ανθρωπισμός των σκατόψυχων
Nous
voilà donc débarrassés des prétextes. L’Europe, c'est-à-dire, Merkel, a
décidé de créer ce qu’elle appelle des « points chauds » (hot spots),
c'est-à-dire, des centres d’identification de migrants et de refugiés,
qui seront établis en Grèce et en Italie. Selon le plan, on y
identifiera tous ceux qui entrent en UE, l’on y séparera les refugiés
des migrants économiques ; les refugiés seront intégrés à la procédure
d’asile et, ensuite, seront répartis dans les autres États membres. Les
migrants économiques, quant à eux, seront refoulés.
Ce qui veut dire que le chargé du tri posera la question : « Toi,
de quoi es-tu menacé ? ». Si le désespéré répond : « D’une bombe », il
passera le test. S’il répond : « De faim », il obtiendra la réponse :
« Allez, ouste ! Crève, connard !». Et, ça, c’est une politique
humanitaire. C’est de la civilisation. Et c’est accepté par tous les
gouvernements de l’UE. Qu’ils soient de droite, de gauche ou
socialistes. Ils considèrent logique de choisir qui l’on va sauver et
qui l’on va envoyer mourir, avec comme seul critère celui de l’argent
que le candidat est susceptible d’avoir dans un bas de laine.
Car, en fait, c’est ce qui se passe. Les refugiés syriens sont plus
… faciles à digérer par la culture européenne : dans leur majorité, ils
disposent d’un bon niveau d’instruction, ils ont laissé des avoirs
derrière eux et emporté autant d’argent ou de bijoux qu'ils ont pu
mettre dans leur sac à dos. Eux, ils sont bienvenus en Europe,
c'est-à-dire, en Allemagne. Ils pourront, dans un premier temps,
constituer le nouveau prolétariat des scientifiques. En même temps, il
est certain que, une fois le carnage terminé en Syrie, bon nombre de
refugiés liquideront les avoirs dont ils disposaient dans leur pays et
transfèreront l’argent vers leur nouveau et accueillant foyer européen.
Mais, ça, ce n’est pas de l’humanitaire, c’est de la vente aux
enchères. Quand les « forces alliées occidentales » sont allées mettre à
plat l'Afghanistan, elles ont nommé ça « libération et civilisation ».
Quand les multinationales de l’Occident sont allées piller les richesses
des pays d’Afrique subsaharienne, elles ont nommé ça « développement et
investissements. » À présent, personne ne veut assumer l’accueil des
victimes des « forces alliées occidentales » et des multinationales. Ce
sont des pertes collatérales du bénéfice. Autant dire, de l’humanisme
pur et dur.
À présent, c’est le tour de la Syrie. En ce moment, cela
m’intéresse peu de savoir si l’État islamique a été créé avec le
financement d’Assad afin qu’il y ait un ennemi et que, lui-même, soit
transformé en sauveur et préserve son pouvoir ou si l'ISIS a été financé
par des services secrets occidentaux, selon le modèle d’Al Qaïda. Dans
tous les cas, il ne s’agit pas d’un mouvement spontané et ce n’est plus
nécessaire d’en parler. En ce moment, tout ce que je vois arriver c’est
que, sous la menace de la mort, on chasse les citoyens et on vide la
Syrie. La raison en est simple. Il est plus facile de liquider les
forces productrices de richesses d’un pays vide, plutôt que quand il y a
des citoyens qui réagiraient à la braderie.
L’État islamique occupe des puits à pétrole qui produisent 25.000
barils de pétrole brut par jour et 4 millions de mètres cubes de gaz
naturel. Que devient ce pétrole ? Oui, je lis bien moi aussi qu’ils y
mettent le feu. Permettez-moi de considérer qu’il s’agit de balivernes :
les preuves de ces incendies proviennent de quelques témoins oculaires -
qui accompagnent des gardes civils qui ont vu de loin des fumées
noires. Et je pense que c’est du n’importe quoi parce que quand les
puits à pétrole « incendiés » sont récupérés, ils vont très bien, merci,
et la production se poursuit. Le pétrole d’ISIS est transformé en
produit de contrebande et, qui plus est, d’une contrebande de quantités
qui ne sauraient passer sans l’assistance et la protection des grandes
puissances.
Quelles sont ces puissances ? La question de savoir si la Russie ou
l’Allemagne avec la France et les USA sortiront gagnantes de cette
vidange de la Syrie, m’importe peu en ce moment. La question est que cet
Occident, cette Europe, commence par ravager, continue en exploitant et
puis, cerise sur le gâteau, ajoute un peu de sentiment et de
lamentations, lorsqu’un petit garçon de trois ans est noyé. Mais, ça, ce
n’est pas de l’humanisme, c’est un commerce d’esclaves en bonne et due
forme.
On fait monter les refugiés sur l’estrade, les acheteurs défilent
et regardent les dents de la marchandise. Les Syriens qui ont plus de 10
dents en or sont achetés par l’Allemagne, ceux à 7 dents en or sont
pris par la France, ceux à 5 dents en or sont pris par les pays
nordiques et les autres sont laissés en Hongrie pour être brûlés par les
types d’extrême-droite, libre à eux de garder le bénéfice qu’ils
peuvent en tirer. Ça, pour les refugiés. Pour ce qui est des migrants
économiques, nous l’avons dit, ils sont violemment expulsés vers leurs
pays pour nourrir le monstre de la faim.
Une démonstration d’âmes de merde, voilà ce que sont toutes ces
conférences au sommet sur les refugiés. Une réunion de conseil
d’administration de multinationale pour faire le bilan des bénéfices et
tracer la politiques qui augmentera les bénéfices tout en réduisant les
pertes dues à l’accueil de gens qui ne savent plus à quel saint se
vouer.
Quant aux misérables dont la réflexion arrive jusqu’au
« pourquoi-ne-les-noie-t-on
pas-ces-saligauds-et-qu’on-les-laisse-arriver-en-Grèce » je n’ai qu’une
chose à leur dire : avec les 3500 cadavres qui gisent au fond de la
Méditerranée, rien qu’en 2014, le joli poisson de haute mer qu’ils ont
commandé au restaurant gourmet et qu’ils ont payé à prix d’or pour en
jeter à l’assemblée, est peut-être nourri de ces cadavres. Qu’ils en
portent l’image à l’esprit et qu’ils en vomissent pour prouver que leur
estomac est bien plus sensible que leur saleté de cervelle. J’aurais
préféré qu’ils vomissent à cause de l’hypocrisie et de la saleté des
dirigeants de l’UE, mais j’ai cessé d’espérer que les misérables peuvent
changer.
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